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«En effet, la pratique, commune, quasi universelle, se décline sous une multitude de formes, d'humeurs, d'intentions, de styles: il y a le marcheur pressé et le flâneur, le piéton des villes et le randonneur, le mélancolique et le sportif, celui qui va quelque part et celui qui va au hasard, le matinal et le vespéral...»

Préface: «Avec ce livre F. Careri met à disposition du groupe ses recherches historiques, mais aussi son inventivité théorique et nous propose une relecture de l'histoire de l'art à travers la pratique de la marche telle qu'il la conçoit, de l'édification des menhirs en passant par l'Égypte et la Grèce ancienne, jusqu'aux artistes du landart.

Études historiques très riches, structurées en 4 parties: 1- Le rythme des pensées, 2- L'appel de la nature, 3- La vie des rues, 4- Le bout de la route.

«Pouvoir se promener ce n'est pas avoir le loisir de se promener: c'est pouvoir créer un vide, creuser un intervalle dans nos occupations et préoccupations [...] La promenade ne serait-elle pas un moyen de découvrir ce que nous n'aurions jamais eu l'idée de chercher?»

Laurent Turcot soulève 5 fonctions de la promenade: 1 pour prendre l'air; 2 pour se distraire; 3 pour faire de l'exercice; 4 voir du pays; 5 avoir une réflexion philosophique.

«Un matin, l'envie me prenant de faire une promenade, je mis mon chapeau sur la tête et, en courant, [...] me précipiter dans la rue. [...] Le monde matinal qui s'étalait devant moi me parut si beau que j?eus le sentiment de la voir pour la première fois.»

Études de Benjamin sur la flânerie. «La rue devient un appartement pour le flâneur qui est chez lui entre les façades des immeubles comme le bourgeois entre ses quatre murs.»

Sophie Calle suit un inconnu dans Venise pour retrouver goût à la vie.

«À l'automne 1974, le cinéaste allemand Werner Herzog apprend que son amie Lotte Eisner critique et historienne du cinéma, est très malade. Depuis Munich, il décide de se rendre auprès d'elle à Paris, avec la certitude qu'elle survivra s'il voyage à pied.»

À partir d'une carte IGN de Paris, Philippe Vasset relève les zones blanches, laissées vide, sur la carte. Il explore alors ces zones non répertoriées. Il y trouve des friches laissées à l'abandon, des zones floues. Il ne trouve pas de trésor mais, en révélant ces lieux laissés pour compte, il dessine une cartographie des lieux mis à l'écart, des lieux qui se trouvent hors des repères.

«Le conducteur avait dû rentrer chez lui depuis belle lurette; notre décision de quitter ce train raide mort relevait donc de cette même prudence qui incite les poux à abandonner un cadavre. Quels fiers parasites de train nous étions!»

4e de couverture: «Employé de la compagnie du gaz à Bordeaux, Albert s'en va pendant des jours, des mois, ou des années entières, couvrant souvent 60 km par jour, perdant ses papiers, son identité, mais jamais sa pulsion de partir, de marcher et marcher encore...»