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Conan le Cimmérien tome 14 sur 14

Robert E. Howard (Autre)
EAN : 9782344049440
72 pages
Glénat (30/08/2023)
2.96/5   14 notes
Résumé :
Sur le territoire sauvage des Pictes, Valenso et ses hommes ont dû construire une forteresse de fortune après le naufrage de leur navire. Prisonniers de ce bout de terre, ils craignent le pire lorsqu’un bateau pirate des Barachas accoste sur la plage. Sous les ordres de Strom, le bastion est attaqué. Pourtant, les assaillants prennent la fuite devant l’imposant pavillon zingaréen qui arrive à son tour… Tout comme Strom, les Zingaréens sont à la recherche du trésor p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Revoilà ce brave et valeureux Conan le Cimmérien qu'on avait pas revu depuis un certain temps dans cette excellente collection qui lui est consacrée. Inutile de vous préciser que j'achète tous les tomes qui sortent de ce personnage mythique d'héroïc fantasy crée en 1932 par un certain Robert E. Howard. Nous voilà par conséquent au 14ème.

Conan est sur le territoires des Pictes. Il doit conduire des pirates à un trésor caché dans cette jungle luxuriante mais dangereuse. le moindre faux pas ne pardonne pas surtout avec les Pictes qui surveillent.

On va retrouver l'excellent auteur « De Cape et de crocs » à savoir Jean-Luc Masbou pour la première fois dans cette collection. Il faut dire que le dessin n'est pas en reste. Ce graphisme semble inscrit dans une mise en scène au découpage évoquant une sorte de story-board d'un film hollywoodien qui se déroule devant vous mais sur papier.

En effet, la palette de tons utilisés donne une vraie force aux cases tout en créant une ambiance particulière. C'est sans doute l'effet de la couleur directe.

Pas mal d'ingrédients sont ici réunis pour un album assez captivant entre magie noire, trésor impliquant complot et trahison. C'est l'aventure avec un Conan très en forme et qui semble avoir de la répartie, loin de son image de barbare qu'on lui colle à la peau.

A noter que son look ressemble à s'y méprendre à celui de la série « Les nouvelles aventures de Conan ». On sait que c'est dans les vieux chaudrons que naissent généralement les meilleures histoires.

Le seul bémol que je vois est une trop longue introduction et des palabres sur la plage entre différentes factions pour mettre la main sur un fabuleux et légendaire trésor. Et puis Conan est majoritairement absent dans cette première partie du récit. Certes, il fera une entrée assez remarquable mais on voit bien qu'il n'est qu'un élément de cette histoire un peu différente de ce que j'ai pu lire dans cette collection qui lui est consacré.

Il y a toujours ce fameeux cahier nonus en fin d'album qui apporte une vraie plue-value afin de donner toutes les explicaitons sur le schéma d'écriture de cet écrivain. On se rend compte que la BD respecte bien les écrits de Howard tel que cela avait été publié dans le magazine américain de comics à savoir « Weird Tales » lancé en 1923.

Au final, c'est tout de même une bien belle expérience tant narrative que graphique même si ce n'est pas le meilleur album de la série.
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Devant qui fuirait donc un loup, si ce n'est devant un loup plus féroce encore !
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Ce tome est le quatorzième de la série publiée par l'éditeur, adaptant les textes de Robert Erwin Howard, ayant pour personnage principal Conan. Sa première édition date de 2023. Il a été réalisé par Jean-Luc Masbou pour les dessins et les couleurs, d'après un récit de RE Howard datant des années 1930, et publié pour la première fois en 1987 dans sa version originale. Ce bédéiste est également le dessinateur des seize tomes de la série de cape et de crocs, parues de 1995 à 2016. Il comprend une postface de quatre pages, rédigée par Patrice Louinet en juin 2023, ainsi que deux pages d'étude graphique de Masbou, et six illustrations pleine page de Philippe Buchet, Isabelle Dethan, Mazan, Alin Ayrolles, Philippe Druillet et Duong Minh-Than.

Nord-ouest des territoires pictes, une jungle dense. Un guerrier fuit en courant, poursuivi par des Pictes arborant des peintures de guerre. Il parvient à gagner le couvert de la forêt, les trois Pictes toujours à ses trousses. le dernier de la file est toujours le plus inexpérimenté. Un jeune guerrier fougueux en mal de gloire. Caché dans une ramure d'arbre, le guerrier tombe sur le dos du dernier de la file et il règle son sort définitivement. Les deux suivants, c'est une autre histoire. le deuxième est habitué des fauves qui pourraient attaquer le premier. Il est rapide mais la surprise l'a rendu moins précis. le guerrier parvient à tromper sa garde et à lui fracasser le crâne avec une hache. Et le premier, vu sa coiffure, est un chef. Chef de quoi, on se le demande ?! le guerrier le prend de vitesse, passe derrière lui et le tue d'un coup de poignard dans le dos. Il se tient immobile debout et remarque un jaguar assoupi sur une branche d'arbre. le guerrier reprend sa course à travers la jungle : sa blessure au bras s'est rouverte et ça fait un mal de chien. Et cette brise qui porte avec elle l'odeur de la mer ! Est-il donc allé si loin depuis qu'ils le traquent ? Mais il ne mourra pas seul. Il constate qu'une dizaine de poursuivants sont à ses trousses. Qu'un rocher lui barre la route, et il emportera une cinquantaine des leurs en enfer… Une centaine… Un millier !

Soudain la forêt s'arrête et le guerrier découvre un piton rocheux de bonne taille devant lui. Il grimpe au sommet et se prépare à livrer son dernier combat. Non loin de là, sur une plage en bordure de l'océan, la fillette Tina vient d'apercevoir un navire sur l'océan. Elle court avertir dame Bélésa assise sur un rocher un peu plus loin. Elle se demande si l'homme dont le comte a peur se trouve à bord. Bélésa et elle se rapprochent du fortin de bois et elles préviennent les hommes qu'un navire arrive du sud. L'homme à qui elle s'adresse indique qu'ils l'ont vu. Son oncle a ordonné que tout le monde rentre au fort. le comte Valenso demande à son second Galbro ce qu'il voit. Ce dernier répond qu'il s'agit d'une caraque gréée comme un navire pirate des Baracha, la coque doublée de cuivre. le comte en déduit qu'il s'agit de celui du capitaine Strom. Galbro se demande ce qu'il faire ici. L'ordre est donné de barricader la porte.

Du Conan de Robert Ervin Howard (1906-1936) pur jus, les magnifiques planches de Jean-Luc Masbou : ça ne se refuse pas. le lecteur peut éprouver un doute passager à l'idée de cette alliance du barbare faisant des ravages sur les champs de bataille, et de la finesse élégante des dessins de l'artiste. Ce n'est pas la première fois que le personnage est associé à un dessinateur qui semble à contre-emploi, par exemple P. Craig Russell pour Conan and the Jewels of Gwahlur (2006). le récit s'ouvre sur une course-poursuite où le personnage principal n'est pas nommé, mais son identité ne fait aucun doute pour le lecteur. En cela, l'adaptateur se conforme au récit originel et à sa structure, comme il le fait tout du long de l'ouvrage. Conan apparaît dans trente-trois planches sur cinquante-quatre, tenant bien le premier rôle dans l'intrigue, et révélant sa présence aux autres protagonistes en page trente-et-un, vêtu d'une belle chemise verte d'un pantalon et de bottes. D'une manière générale, le lecteur peut se retrouver un peu surpris par le choix des tenues vestimentaires qui évoquent plus un moyen-âge espagnol que les temps barbares généralement associés à Conan. D'un autre côté, les combats se déroulent à l'arme blanche et à l'arc, sans aucune arme à feu, ce qui fait que l'esprit de l'âge hyborien est respecté.

La séduction de la narration visuelle opère dès la première page, avec ces magnifiques verts, d'abord en couleur directe pour la première case, puis habillant les contours tracés à l'encre par la suite, complétés par certaines zones réalisées en couleur direct. C'est un enchantement pour l'oeil tout du long de l'aventure : les végétaux denses de la jungle avec cette première case montrant la canopée et des nuages dans le lointain crevant et déversant leur pluie. L'impression donnée par la jungle lors de la course-poursuite dans la forêt : entre éléments descriptifs avec la flore et la faune, et impression générée par une verdure enveloppante en arrière-plan. Les séquences sur la plage en bordure d'océan donnent des envies de baignades dans cette belle eau bleue, sous un ciel ensoleillé. le lecteur s'assiérait bien en compagnie du comte Valenso pour écouter Zarono raconter l'histoire du trésor de Tranicos le sanguinaire, confortablement installé dans une pièce éclairée par le feu de cheminée. Il éprouve la sensation de ressortir trempé de la tempête qui fait rage sur le navire de Strom, avec la mer déchaînée, la pluie drue, et le ciel de plomb. Il se sent gagné par la fureur du combat lors de l'assaut final dans ces pages baignant dans des camaïeux de rouge. L'artiste réalise des merveilles avec la mise en couleur, allant parfois vers l'impressionnisme, parfois vers l'expressionnisme. Un délice pour les yeux.

L'auteur réalise des planches découpées en cases rectangulaires, une page pouvant en compter jusqu'à douze. Il varie les découpages en fonction de la nature de la séquence, mettant régulièrement en valeur les paysages dans des cases de la largeur de la page, recourant à des cases de plus petites dimensions pour des une action au rythme rapide, ou pour mettre en réponse dans une même bande des regards, des réactions. le lecteur ressent cette gestion de l'écoulement du temps et de la mise en scène : les attaques soudaines et imprévisibles de Conan sur les Pictes dans la jungle, sa prise de hauteur sur le piton rocheux avec les Pictes en contrebas, les vapeurs toxiques dans la caverne faisant progressivement leur effet sur Conan, la volée de flèches s'abattant sur les assaillants de la forteresse, le rapport de force évident dès que Conan entre la grande salle de la forteresse, la brutalité sans pitié du champ de bataille, etc. Il s'accommode progressivement du mode de dessin pour les visages : des traits simplifiés, un peu éloigné d'un réalisme habituel, des expressions de visage parfois appuyées, un peu théâtrales qui se justifient souvent par la soudaineté et l'intensité des événements.

L'intrigue s'avère dense : Conan poursuivi par des Pictes, une forteresse bâtie par des exilés de la cour de Kordava, l'arrivée d'un premier navire commandé par le capitaine Strom, l'arrivée d'un second navire commandé par Zarono le noir, et ce mystérieux maraudeur noir. Cette histoire peut s'envisager au premier degré comme une aventure de pirates : un trésor caché sur une île habitée par des sauvages, une malédiction rendant dangereuse la cachette, et une seconde malédiction venue de la cour de Kordava, un différend opposant les uns et les autres, et un mystère dans le passé du comte Valenso. le lecteur passe alors un bon moment de lecture, un divertissement dans lequel les qualités de Conan sont mises en avant : sa force physique, ses prouesses au combat jusqu'à tuer ses agresseurs, son intelligence et sa ruse. le récit met en scène des thèmes comme l'appât du gain, une forme de culpabilité, la confrontation de combattants civilisés et de guerriers sauvages. Dans sa postface, Patrice Louinet propose un autre niveau de lecture, en liant de nombreux éléments de l'intrigue avec la vie personnelle de l'écrivain, avec sa connaissance du roman La lettre écarlate (1850) de Nathaniel Hawthorne (1804-1864), ce dernier élément apportant une autre possibilité d'interprétation au comportement du comte Valenso.

Une adaptation qui promet d'être originale du fait de la personnalité graphique de l'artiste pas forcément associé à des histoires de barbares se frayant un passage à grand coups d'épée et de poing. La personnalité graphique de Jean-Luc Masbou s'exhale intacte au travers de planches superbes, d'une narration visuelle rythmée, des séquences et des moments de toute beauté et mémorables. le récit développe une intrigue complexe dans laquelle Conan brille par ses qualités guerrières aussi bien physiques que stratégiques. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut naviguer entre différents niveaux de lecture, Patrice Louinet s'avérant un guide expert. Les hommages contiennent une interprétation féroce du personnage par Philippe Druillet, avec une dimension surnaturelle.
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BD FANTASY / HEROIC FANTASY
« Il y a bien longtemps… » Non, ça ne va pas.
« Il était une fois… » Non, ça ne va pas non plus.
« Entre l'époque où les océans engloutirent l'Atlantide et l'avènement des fils d'Aryas, il y eut une période de l'histoire durant laquelle vécut… » . Là on a le bon générique de début. Mais on ne va pas se mentir, on est davantage sur une île des Caraïbes que dans un coin perdu du monde hyborien, davantage dans le roman historique de Vulméa que dans le roman fantasy de Conan. Car la nouvelle "Le Maraudeur Noir" de R.E. Howard a connu une gestation difficile en jonglant entre le pur récit de piraterie et le récit de fantasy hybride…

Coincé entre les terres sauvages et l'océan tumultueux, le Comte Valenso doit affronter successivement les capitaines forbans Strom le Rouge et Zarono le Noir. Après quelques échauffourées on se regarde en chiens de faïence. Mais tout le monde est prêt à trahir tout le monde, car sur cette côté éloignée de la civilisation chaque comploteur est persuadé que ses concurrents est en tête de la course au légendaire trésor de Tranicos. Pour ne rien gâcher, quelqu'un n'a rien trouvé de mieux que d'exciter les tribus indigènes déjà plus ou moins sur le sentier de la guerre. C'est là, à environ moitié du récit, que débarque Conan le Cimmérien, une fois de plus en mode « problem solver » !
Mais quel est le problème qu'il doit résoudre ? Trouver le trésor, solder la rivalité entre Valenso, Strom et Zarono, s'unir ou périr face au péril de la horde sauvage pictes, ou délivrer Dame Belesa et la petite Tina de la malédiction du maraudeur noir. En effet, dans les appendices Patrice Louinet pointe les incohérences et les non-dits de la nouvelle d'origine pour arpenter la voie de l'analyse psychologique voire psychanalytique : le maraudeur noir n'est-il pas le côté sombre du Comte Valenso ? Dame Belesa est-elle la nièce, la fille ou l'amante du Comte Valenso ?? Pourquoi la petite Tina dont on ne sait presque rien est la seule à voir les agissements du maraudeur noir ??? (bref a-t-on finalement un précurseur fantasy du "Chinatown" de Roman Polanski et Robert Towne…)

Jean-Luc Masbou a visiblement flashé sur le côté piraterie du récit. Il est ainsi seul maître à bord en étant à la fois scénariste, dessinateur et coloriste de l'ensemble. L'adaptation en BD est fidèle à l'histoire d'origine (avec ses qualités et ses défauts). Mais j'ai trouvé les graphismes un peu inégaux : il y a quelques cases qui claquent un max alors que plusieurs se signalent par quelque petites déficiences… Dans tous les cas on ne retrouve pas toute la maestria de "De Cape et de Crocs" : l'auteur était-il le meilleur choix possible pour cet album ? Cela sera a chacun d'en juger, mais pour ma part j'ai passé un bon moment avec le travail appliqué été inspiré de Jean-Luc Masbou. le problème c'est que cela souffre de la comparaison avec le "Raven" de Matthieu Lauffray qui adapte plus librement la même nouvelle que lui mais en 3 tomes de son côté…
Lien : https://www.portesdumultiver..
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Jean Luc Masbou est seul aux commandes de ce tome 14 des adaptations en bd des aventures de Conan proposées par Glénat.
J'ai d'abord eu beaucoup de mal avec les graphismes, que je trouve très inégaux et pas du tout à mon goût, et qui m'ont empêcher de plonger au coeur du récit, lui aussi très inégal, en tout cas, en surface.
Il s'agit d'un récit dans lequel Conan n'apparaît que vers la moitié, et l'on sent bien qu'il n'est pas le personnage principal, mais que l'intrigue tourne autour des trois autres que sont Tina, Valenso et Belesa. Présents du début à la fin, des zones d'ombres subsistent autour d'eux y compris dans leurs liens, qui ne sont pas clairs.
J'avoue que les explications de Patrice Louinet en fin de tome m'a ouvert un peu les yeux sur ce tome, et la nouvelle dont il est l'adaptation, puisqu'il nous permet de comprendre que celle ci se comprend à plusieurs niveaux, et c'est cela qui fait d'elle l'une des meilleures nouvelles d'Howard. Je n'ai pas encore lu celle ci, je vais donc m'empresser de le faire.
La bd, elle, m'a procuré un bon moment de lecture. Je reconnais qu'au delà des graphismes qui m'ont génés, dans un premier temps, Masbou s'en tire plutôt pas mal pour monter cette histoire en pression, à la fois dans l'action, mais également dans ce qui semble se tramer en fond, et qui n'est que suggéré.
Malgré cela, il reste des incohérences dont je ne saurais dire si elles sont du fait de l'adaptation ou présentes dans la nouvelle originale, qui nuit à la lecture et la compréhension globale, et qui me pousse à dire que cette nouvelle aurait méritée plusieurs tomes pour être adaptée.
Mais je reviendrai certainement sur cette critique lorsque j'aurais lu celle ci ( ou relu plus exactement, mes souvenirs remontant à plus de trente ans!).
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Découverte par le dernier tome (et oui, ce n'est pas banal) des aventures de Conan le cimmérien dans la collection bd de chez Glénat.

Fort heureusement, chaque tome de cette collection consacrée aux adaptations en bd des fameuses nouvelles écrites par Robert E. Howard est indépendante tout comme l'oeuvre littéraire autour de Conan. de cette façon, chaque volume est adaptée directement d'une petite nouvelle par un dessinateur différent. Il n'y a pas d'ordre de lecture stricte à mon humble avis même si quatorzième album fait suite au troisième tome ( et donc de la nouvelle) Au-delà de la rivière noire. Dans tous les cas, il est possible d'attaquer cette collection par n'importe quel volume. Maintenant, à savoir si chaque tome est aussi qualititatif l'un que l'autre...à chacun d'en juger.

Pour cette quatorzième aventure, l'hommage est ici rendu par Jean-Luc Masbou qui n'est autre que le dessinateur et complice d'Alain Ayrolles sur la fameuse série de capes et de crocs (entre autre) en plus d'être un passionné de fantasy.

Le dessinateur adapte avec force les aventures d'un Conan en mode flibustier, perdu sur une île en proie à l'attaque de différents pirates à la recherche d'un mystérieux trésor. Ce tome adapte ce qui est sans doute la plus piratesque des nouvelles de Conan, une nouvelle qui, comme l'ont déjà fait remarquer mes collègues, tarde à faire apparaitre le cimmérien... En effet, ce dernier, mise à part dans les premières planches, cède la place à quelques seigneurs des mers égarés sur une île habitée par les pictes. de plus, au niveau du décor, cette bd possède un environnement plus réaliste dans le sens où elle fait écho à une Amérique indomptée avant l'arrivée des colons.

En effet, comme le souligne Patrice Louinet dans le dossier bonus réservé au premier tirage de ce titre : " le cadre de la nouvelle est , peu, ou prou, l'équivalent hyborien des Etats-Unis, à une époque qui ressemblerait à notre XVIIe siècle.[...] Les tribus indigènes, les Pictes, font irrésistiblement penser aux peuplades amérindiennes..." le tome représente ici un huit-clos tout de vert vétue dans lequel des pirates se retrouvent confrontés à des dangers provenant aussi bien de ces pictes , de leurs conflits et aussi d'une étrange malédiction matérialisé par un démon , on reste tout de même dans de la fantasy.

A la barre, Jean-Luc délivre une adaptation tout à fait correcte, notamment au niveau de l'environnement et des couleurs chatoyantes qui deviennent d'un rouge crépusculaire lorsque retentit la bataille. La narration est efficace et on sent que le dessinateur s'est aussi approprié , en s'inspirant de la nouvelle, l'image d'un Conan plus malin, plus rusé dont l'apparition tardive est à la fois le point de résolution et de confrontation du récit. Mise à part les premières planches avec le cliché habituel du Conan torse nue, la figure de cet antihéros vient se méler à l'ambiance de piraterie avec toujours son même code d'honneur. Ici, c'est un Conan flibustier et un peu filou sur les bords...Mais qui vient toujours en aide à la veuve et l'orpheline comme le montre les personnages féminins de cet album.

Bien que le dessinateur ait bien su s'approprier cette nouvelle pour en délivrer une adaptation scrupuleuse, personnellement, je n'ai pas adhéré sur le travail au niveau des personnages avec un style expressif un peu bancal. Un sourire qui semble figé, un regard qui louche, des contours un peu mous...Peut-être Jean-Luc Masbou a dessiné trop d'animaux antropomorphiques mais toujours est t-il que le dessin de ses personnages peine parfois à convaincre et ce malgré des paysages plutôt réussis.


En somme, nous avons là tome tirée d'une nouvelle un peu à part de par son ambiance très flibustière coincée dans un huit-clos tout en jungle aux relents historiques, sans compter l'apparition tardive d'un Conan moins bourrin et plus finaud... Jean-Luc Masbou adapte efficacement sans prises de risques cette nouvelle même si l'on peut tout de même regretter un dessin de personnage qui aurait gagné à être plus affiné.
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critiques presse (2)
Bedeo
19 septembre 2023
Portée par les couleurs de Masbou, "Le Maraudeur noir" s’impose comme un album particulièrement réussi de la série d’adaptations en bande dessinée des nouvelles d’Howard proposée par Glénat.
Lire la critique sur le site : Bedeo
LigneClaire
12 septembre 2023
Un mélange qui fonctionne parfaitement pour une quête sanglante mais bourrée d’action. On se croit un peu au XVIIe siècle revisité. Efficace avec de superbes couleurs directes.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Le Maraudeur noir est une nouvelle fascinante et complexe dès qu’on s’intéresse un tant soit peu à la personnalité de Howard, car c’est une histoire dense, riche d’allusions autobiographiques, conscientes ou non, et don la trame est essentiellement souterraine. Le cadre de la nouvelle est, peu ou prou, l’équivalent hyborien des États-Unis, à une époque qui ressemblerait à notre XVIIe siècle. Les protagonistes y sont des colons hyboriens, qui se retrouvent confrontés à ce que les Américains appellent la Wilderness ; les étendues sauvages peuplées de créatures – animales et humaines – féroces dans une nature hostile. Les tribus indigènes de la nouvelle, les Pictes, font irrésistiblement penser aux peuplades amérindiennes, tant dans leur description que dans la situation qui est la leur. – Patrice Louinet
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- Je suis né dans les bas quartiers de Kordava ! Si à cinq ans, tu ne sais pas te servir d’une lame, tu es mort !
- Moi, j’ai grandi à Messantia et mon père était tueur pour la guilde du chien jaune. J’ai tué mon premier homme à huit ans !
- Et toi, Conan ?! Tu es né où ?
- Sur un champ de bataille !
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Au début d’un combat, tout semble suspendu. Tu jauges ton ennemi en sentant sur ta nuque le souffle de la mort ! Puis vient un moment où, dans le fracas des premiers coups, tu ressens la peur de mourir, car c’est là que la puissance de l’autre s’exprime vraiment ! Et enfin, l’ivresse de la bataille te submerge. La peur est tellement là qu’elle disparaît ! Là, plus rien ne compte ! Tu te moques de tout… Tu es libre !
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- Et c’est qui le grand costaud qui parle au capitaine ?
- C’est une danseuse de Shadizar !
- C’est Conan, bande d’abrutis ! Le pirate de la Côte Noire.
- Ah ! Alors, non ! C’est pas une danseuse de Shadizar !
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Le dernier de la file est toujours le plus inexpérimenté. Un jeune guerrier fougueux en mal de gloire. Les deux suivants… C’est une autre histoire ! le deuxième est habitué à combattre des fauves qui pourraient attaquer le premier. Il est rapide, mais la surprise l’a rendu moins rapide. Et le premier, vu sa coiffure, est un chef. Ched de quoi ?! On se le demande. Je croyais que ces trois-là étaient les derniers. Mais combien sont-ils donc à me poursuivre ? Et cette brise qui porte avec elle l’odeur de la mer ! Suis-je donc allé si loin depuis qu’ils me traquent ? Mais je ne mourrai pas seul ! Qu’un rocher me barre la route, et j’emporterai une cinquantaine des leurs en Enfer… Une centaine… Un millier !
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