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EAN : 9782862609737
160 pages
Autrement (17/01/2008)
4.12/5   12 notes
Résumé :


"Il se leva brusquement et, au lieu de remonter dans sa chambre, sortit de nouveau. La mère alla à la cuisine, où elle déposa la tasse qui tremblait entre ses mains et s'appuya au montant du four, bouleversée.

Elle eut l'impression qu'il était parti pour toujours : même s'il revenait, ce ne serait plus son Paulo, mais un malheureux, prisonnier de sa passion mauvaise, l'un de ceux qui regardent, avec les yeux menaçants d'un voleur aux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le résumé de ce roman me tentait et je dois dire que je n'ai pas été déçue. D'emblée, j'ai été séduite par l'écriture de Grazia Deledda, première italienne à recevoir le prix Nobel de littérature en 1926. Dans l'ombre la mère, paru d'abord sous forme de feuilleton en 1919, a été publié roman en 1920. L'histoire se déroule en Sardaigne dans un petit « village perdu » du nom de Aar où une sorte de malédiction semble s'abattre depuis longtemps sur les curés de la paroisse.

Maria Maddalena était autrefois servante. Il y a sept ans, cette veuve aux moeurs irréprochables s'est installée dans ce village avec son fils Paulo. Ce dernier, âgé de vingt-huit ans, est devenu prêtre. La Mère est fière de cet unique fils : « Sept années s'étaient passées ainsi, et la Mère ne l'incitait pas à bouger parce qu'ils étaient si heureux là-haut, dans le petit village qui, pour elle, était le plus beau de la terre parce que son Paulo en était le Christ et le roi.»

Mais depuis quelques temps, la Mère perçoit des changements dans l'attitude de son fils, lui qui jusqu'alors vivait « comme un enfant innocent : il étudiait, priait et vivait pour le bien de ses paroissiens ». Paulo s'est en effet épris de la riche et solitaire Agnese.

Dans ce roman, on entre véritablement dans la tête des personnages, partageant leurs tourments, leurs souvenirs et leurs doutes. Paulo est tiraillé entre son amour pour Agnese et le serment qu'il a fait à Dieu, tandis que la Mère se sent impuissante face à la perdition de son fils. Je me suis attachée à ces personnages. J'aurais aimé connaître davantage les sentiments d'Agnese, du moins sous le même traitement que les deux autres personnages. En tout cas, le suspense m'a tenue jusqu'à la dernière ligne.

La manière d'écrire est très agréable et poétique dans ce roman assez court d'environ 150 pages qui plonge le lecteur dans une ambiance rurale du début du XXème siècle où les traditions dominent encore.
La couverture de cette collection des éditions Cambourakis est très jolie avec des couleurs attrayantes.
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Maria- Maddalena, jeune veuve, servante, est fière de la réussite de son fils Paulo, curé du village d'Aar, les villageois l'ont acclamé. Pourtant dans l'ombre, elle attend son retour. Son instinct lui prédit le drame. Peur du scandale, ou du péché, elle extorque de son fils la promesse qu'il ne rejoindra plus Agnese.
Tragédie, deux nuits, trois jours et demie dans la vie du prêtre et tout semble s'accélérer. Cèdera-t-il à la tentation, ou tiendra-t-il parole ?
Nuits d'angoisse, d'hésitations, de remords, de retours…journées bien remplie dans le village.
On lui demande d'exorciser une petite fille possédée. Et on voit comme un miracle la fillette se calmer. Tout le village fait un triomphe au prêtre qui est rempli de doutes. Antioco, l'enfant de choeur le porte aux nues. Lui aussi sera prêtre Paulo. Maria Maddalena le raisonne :
« - Les prêtres ne peuvent pas se marier. Et toi, si tu voulais te marier ?
- Je ne le veux pas parce que Dieu ne le veut pas
- Dieu ? c'est le Pape qui ne le veut pas, dit la Mère quelque peu agacée… »
La question du célibat des curés ne me concerne nullement mais la réaction de la mère qui a interdit à son fils de fréquenter Agnese est troublante.
Evocation pittoresque des derniers instants d'un berger, chasseur solitaire, le Roi Nicodème, qui vit avec son chien et un aigle apprivoisé, personnage intéressant que celui du garde champêtre. Pendant que Paulo donne l'extrême onction, pendant la messe, il est obsédé par sa passion mauvaise.
Extrême tension dramatique dans ce court roman que j'ai dévoré malgré le thème.

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Du grand Deledda ! Malgré une écriture un peu plus lourde que dans d'autres romans, la puissance de cette autrice est toujours aussi présente dans ce roman poignant montrant le dilemme que peut avoir un homme d'église dans une époque peu encline à l'ouverture. Ce "témoignage" écrit par Deledda est impressionnant et époustouflant lorsque l'on pense à l'époque de son écriture.
Deledda nous démontre l'importance que recouvre une mère, mais également nous fait prendre conscience du poids qu'elle peut avoir sur le psychisme de son enfant devenu adulte.
Une écriture un peu datée mais un sujet toujours d'actualité.
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L'ambiance de la sardaigne non pas touristique mais authentique, un petit village, un portrait d'une mère et de sa relation avec son fils... un auteur à découvrir dont j'ai lu tous les livres tous plus beaux les uns que les autres même si cet auteur est peu connu.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Pourtant, il se rappelait qu'après la jouissance, le plaisir ne lui laissait que dégoût et angoisse. Qu'était-ce donc ? Non, ce n'était pas la chair qui demandait à vivre, mais bien l'âme qui se sentait prisonnière de la chair et voulait se libérer : au moment de l'ivresse suprême de l'amour, c'était l'âme qui s'échappait en un vol rapide, pour bien vite retomber dans sa cage. Mais cet instant de libération lui suffisait pour entrevoir le lieu où elle volerait à la fin de sa captivité, lorsque la muraille de chair s'écroulerait pour toujours : un lieu de joie infinie, l'infini.
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Le dimanche, l'église est un peu plus remplie ; mais on dirait que vous venez plus pas scrupule que par croyance, par habitude et non par besoin, comme vous changez de vêtements ou que vous allez dormir. Allons, il est temps de vous réveiller, il est temps de vous réveiller, tous.
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Il attendait d'un air grave l'approbation du prêtre. Mais celui-ci regardait le chien, docile et doux par la volonté de son maître, et pensait : « Si nous pouvions mener nos passions en laisse ! ».
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La Mère avait déjà fermé la porte de la rue avec deux barres croisées, pour empêcher le diable de pénétrer dans la maison. Le diable qui, les nuits de vent, court en quête d'âmes. Au fond, elle croyait peu à ces choses, et voilà pourtant qu'elle pensait maintenant avec amertume, et en se moquant vaguement d'elle-même, que l'esprit malin était déjà dans le petit presbytère, qu'il buvait au broc de son Paulo et s'agitait autour du miroir que son Paulo avait accroché à côté de la fenêtre.
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Il s'avoua que la peur des conséquences d'un scandale l'épouvantait plus que la crainte et l'amour de Dieu, plus que son désir d'élévation et sa répugnance pour le péché.
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Videos de Grazia Deledda (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Grazia Deledda
Images d'époque: à Stokholm, le 10 décembre 1926, Grazia Deledda reçoit le prix Nobel de littérature . C'est la seconde femme qui reçoit un prix Nobel , après Marie Curie (commentaires en italien).
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