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Sophie Voillot (Traducteur)
EAN : 9782207259528
276 pages
Denoël (04/09/2008)
3.71/5   46 notes
Résumé :
Liban, début des années 1980. Campé dans un Beyrouth dévasté par les bombes, De Niro's Game est une odyssée chaotique, écorchée et haletante, une plongée vertigineuse au cœur de la guerre civile et de ses folies. A Beyrouth-Ouest, Bassani et Georges, deux amis d'enfance, tuent leur ennui et leur mal de vivre à coups de petits boulots minables, de maigres larcins et de soirées trop arrosées. Les jours se suivent et avec eux les alertes, les morts, les immeubles en ru... >Voir plus
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4ème de couverture: Liban, début des années 1980.
Campé dans un Beyrouth dévasté par les bombes, de Niro's Game est une odyssée chaotique, écorchée et haletante, une plongée vertigineuse au coeur de la guerre civile et de ses folies. A Beyrouth-Ouest, Bassani et Georges, deux amis d'enfance, tuent leur ennui et leur mal de vivre à coups de petits boulots minables, de maigres larcins et de soirées trop arrosées. Les jours se suivent et avec eux les alertes, les morts, les immeubles en ruine.
Les filles sont inaccessibles, muselées par les traditions et les couvre-feux. Entre deux visites aux copains de lycée engagés dans la milice, les deux jeunes gens s'imaginent coulant des jours meilleurs : Bassam rêve de fuir à l'étranger, et Georges, lui, se sent de plus en plus attiré par les discours belliqueux de la milice chrétienne. Dans un ultime défi, les deux amis décident de détourner la recette de la salle de jeu où Georges travaille.
Mais l'argent seul suffira-t-il à les éloigner de la guerre et à sauver leur amitié ? Porté par une écriture sans concessions, le premier - roman de Rawi Hage annonce, au-delà de la puissance du récit, l'avènement d'une nouvelle voix.

Mon opinion: Comme de nombreux blogueurs les Editions Denoël et le site Chez les Filles.com m'ont gentiment offert ce roman, et je les en remercie!

Par contre, alors que toute la blogosphère rend hommage à ce roman qualifé de roman bouleversant, époustouflant et j'en passe... je me sens un petit peu seule dans ce déluge de compliments dans lequel je ne me reconnais pas du tout car je n'ai pas du tout aimé ce roman!

Certes c'est un roman qui ne laisse pas indifférent tant du point de vue de l'intrigue (le désastre de la guerre à Beyrouth, l'amitié, la difficulté de vivre sa jeunesse dans un contexte marqué par la mort, la destruction, la pauvreté...) que de l'écriture, une écriture sans fard, percutante.

Et pourtant je n'ai pas du tout accroché, au point même que je me suis forcée à le finir pour voir si je ne changeais pas d'avis jusqu'aux dernières pages.
Et bien non. D'une part, j'ai vite été lassée de l'écriture de l'auteur que j'ai trouvé sans poésie, sans finesse, sans nuance. Bien sûr c'est un roman qui relate un contexte de guerre et je ne m'attendais pas à être confronter à une écriture mièvre ou je ne sais pas quoi. Mais je pense également qu'un sujet difficile, très violent peut se traiter avec une écriture fine, juste, poétique tout en transmettant de l'émotion, de l'horreur, de la violence.
D'autre part, l'intrigue ne m'a pas tenue en haleine même si certains évènements étaient intéressants. Pour finir, j'ai trouvé que la troisième partie n'était pas du tout à sa place tranchant avec les deux premières parties du roman, de même que les métaphores historiques utilisées tout au long de cette partie finale.

Alors comme vous pouvez le constater chers lecteurs, c'est une grosse déception surtout que j'étais impatiente de lire ce livre, intéressée par le thème et enthousiaste en voyant les nombreux coups de coeurs des blogueurs pour ce roman. Pour ma part, je suis passée totalement à côté!

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Liban. Beyrouth, début des années 1980. Bassam et Georges sont deux amis d'enfance. La guerre fait rage. Les balles sifflent, les bombes pleuvent. Les caves sont transformées en abri, les facades des immeubles ont attrapé la lèpre : impacts de balles, trous de mortier. La société se délite, les plus anciens tentent de s'accrocher à certaines valeurs refuges comme la famille. Mais ces mêmes familles ont souffert, la guerre sévit depuis 1975.

Les deux jeunes hommes meurtris par ces années de guerre tentent de troubler l'ennui qui les assaille en montant des combines plus ou moins foireuses pour gagner de l'argent. Tous deux rêvent d'une vie meilleure, mais les voies qu'ils choisissent sont diamétralement opposées : Georges décide de s'engager dans la milice alors que Bassam ne pense qu'à partir.

Rome, Beyrouth, Paris, trois lieux, trois unités, trois chapitres. Mais aussi trois drames : l'amitié, l'amour, la guerre et trois personnages : Bassam, Georges et L'étranger. Cet étange étranger, c'est Albert Camus qui l'introduit et lui donne corps. Entre les mains de Bassam, les premiers mots du roman d'Albert Camus :

"Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas."

proposent une nouvelle clé de compréhension. Autant Bassam qui part que Georges qui s'engage, tous les deux en se quittant deviennent étrangers ; ils le sont autant l'un pour l'autre que pour eux-même. Étrangers à soi même, bien souvent perdus. Mais étrangers, ne l'étaient-ils pas déjà dans ce pays en guerre, à l'aube de l'âge adulte ?

Le point d'orgue de ce récit culmine avec le déclenchement de l'opération israélienne "Paix en Galillé" se soldant par l'arrivée des soldats israéliens aux portes de Beyrouth avec pour apogée l'horreur des massacres de Sabra et Chatila. Ce récit fait donc écho à l'admirable film de l'israélien Ari Folman : Valse avec Bachir. Il s'agit ni plus ni moins d'un regard différent, selon un autre point de vue (les chrétiens maronites ici, les soldats israéliens là-bas) sur un même moment de l'Histoire. La fiction joue ici pleinement son rôle en permettant au lecteur de prendre une distance intelligente devant L Histoire en lui offrant des éléments de compréhension. Les évènements historiques, plus connus selon des approches médiatiques et historiques, s'éclairent sous un jour plus personnel et intime. Et ce sont bien ces gens-là - les anonymes, qui nous offrent leurs morceaux de vie - qui subissent de plein fouet les effets dévastateurs des guerres.

La suite ci-dessous :
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Hage rime avec rage, et croyez-moi, il en faut pour écrire un tel roman, emporté par la fougue et le désespoir d'un homme qui a traversé la guerre civile libanaise au mépris du spectre de la mort qui rôde à chaque coin de rue. Les deux héros, Bassam et Georges sont pris dans le tourbillon de ce conflit fratricide. Les amis d'hier se tuent pour l'honneur de leur milice. Il faut oublier le danger et la misère entre les jambes des filles, si la tradition ne les rend pas farouches, si le couvre-feu ne les tient pas recluses. Ils n'ont pas d'autres choix que de boire du mauvais alcool ou de faire ces rêves indécents de fuites éperdues, à l'étranger, vers la France ou le Canada. Ceux qui restent auront la peur pour unique compagne. Bassam et Georges font mieux que cohabiter avec elle. Ils la chérissent comme une muse. Elle leur fera commettre l'irréparable et scellera à jamais leur destin.
« de Niro's game » est sans doute le roman le plus fort qu'on ait jamais écrit sur le Beyrouth des années 80. Il ne donne pas d'explications du conflit libanais, mais il en décrit, avec une intensité remarquable, toute l'énergie destructrice. À sa lecture, on se demande encore comment ces jeunes ont fait pour survivre et côtoyer les situations extrêmes que seule la guerre peut engendrer. Si ce livre vous a touché, il vous faut voir son alter-ego cinématographique, « Incendies » (Denis Villeneuve).
Le roman de Rawi Hage est mu par un souffle, celui des explosions maintes fois entendues. Voici un extrait : « le vent me gardait éveillé. Je roulais aussi vite que lui. Encore plus vite que lui. Je fuyais l'espace et le temps, comme s'il s'agissait de balles. La mort ne vient pas quand on lui fait face ; elle est pleine de traîtrise, c'est une lâche qui ne s'intéresse qu'aux faibles et qui frappe les aveugles ».
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La couverture donne le ton du livre….

Dès les premières lignes on se trouve plongé dans un Beyrouth en pleine guerre civile (début des années 80). Deux jeunes hommes, Georges et Bassan, y vivent malgré tout leur jeunesse. Avec eux on souffre et on doute. On déplore leurs (grosses) bêtises, aussi. On voudrait les voir prendre "le droit chemin". Mais avoir vingt ans dans un Liban en pleine guerre civile, ce n'est pas simple. Faut-il tenter de fuir ? S'engager dans un camp, à quel prix ? Nos deux garçons prendront chacun un chemin différent mais tenterons de garder intacte leur amitié.

C'est une histoire d'amitié, c'est aussi un témoignage sur l'horreur de la guerre bien plus percutant à mon sens qu'un reportage télévisuel. La dernière partie est plus paisible, sans être pour autant de tout repos. J'ai aimé le dénouement inattendu qui nous est proposé, preuve que l'on ne connaît pas toujours les gens aussi bien que l'on croit.

C'est une lecture qui n'est pas de tout repos, les protagonistes ne sont pas sympathiques et même détestables par certains côtés. L'écriture est percutante : l'horreur de la guerre prend à la gorge et le ressenti des personnages est bien très retranscrit (notamment les divagations de Bassan dans le dernier tiers du roman). Je considère donc que c'est un bon premier roman. Quand on sait que Rawi Hage a vécu lui-même la guerre civile avant de devoir s'exiler, on peut imaginer qu'il a écrit ce roman avec ses tripes. Ceci peut expliquer la dureté de certaines scènes et de certains comportements, hélas certainement très réalistes.
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De Niro's Game de Rawi Hage, Denoel
Bassam et Georges (rien à voir avec le Clooney, on a dit de Niro) sont des amis d'enfance, des frères, et dans le Beyrouth déchiré par la guerre entre chrétiens, musulmans, syriens, communistes... l'amitié devrait être plus forte que tout. Oui, mais voilà de petites arnaques, en crimes de plus en plus violents, les deux frères vont s'éloigner l'un de l'autre. Bassam continuera ses petits trafics, tandis que Georges rejoindra la milice. Ils se retrouveront dans un terrible face à face où ils joueront au de Niro's Game, la roulette ruse à laquelle jouait de Niro, Christopher Walken et d'autres dans le terrible film Voyage au bout de l'enfer (film dont je ne me suis pas remise, je ne veux jamais le revoir, et pourtant c'est à voir!).
C'est un thème fort que nous livre ce roman, roman à l'écriture métaphorique et souvent rustre, c'est la guerre, économie de mots, violence, mots crus... C'est un bon livre, mais je suis passée à côté. Je n'arrivais pas à me fondre dans le personnage de Bassam, je n'arrivais pas à comprendre cette lente descente aux enfers, et j'ai vraiment eu du mal à le terminer. Des scènes m'ont bouleversée (la scène finale, le récit de l'anéantissement du camp palestinien), mais cela n'a pas suffit. Mais je le répète, c'est moi, ça n'enlève rien à la beauté de ce livre, c'est juste que ces thèmes-là (violence, guerre...) me parlent peu.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Chats paresseux qui lézardent sous les voitures sales en contemplant la parade des chaussures italiennes, des ongles vernis, des revers de talons multicolores et déchirés, des talons aiguilles, des tongs en plastique, des pieds nus qui trépignent et des chevilles, délicieuses chevilles nues dont viendraient s’emparer de grosses mains pour les relâcher aussitôt et mieux les reprendre un peu plus haut, remontant ainsi jusqu’à la source chaude qui, doucement, généreusement, se fait légère inondation fleurant l’anguille, le poisson rouge et l’eau de rose
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Le vent me gardait éveillé. Je roulais aussi vite que lui. Encore plus vite que lui. Je fuyais l'espace et le temps, comme s'il s'agissait de balles. La mort ne vient pas quand on lui fait face ; elle est pleine de traîtrise, c'est une lâche qui ne s'intéresse qu'aux faibles et qui frappe les aveugles.
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Je marchais, et les bougies dansaient dans la ville aux murs blessés, la ville privée de lumière, la ville brisée, enrobée de plastique, plâtrée d'impacts de balles.
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J’ai longé le corridor. Plusieurs autres cellules y donnaient de part et d’autre. J’avais partagé le sol raboteux, les murs humides et froids avec d’autres malheureux qui gémissaient comme des dauphins échoués, nageant les yeux ouverts dans le même océan, observant la lente remontée des bancs de bulles violettes.
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Je sautais beaucoup de détails le concernant et, quand j’ai vu comme elle était contente, je me suis mis à changer les noms, j’ai planté des arbres, j’ai peint de couleurs tropicales les immeubles de béton de notre vieux quartier, j’ai fait danser et chanter les gens, même sous la pluie de bombes.
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Video de Rawi Hage (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rawi Hage
Dans La Grande Librairie du 25 septembre 2008, François Busnel reçoit : Richard Ford pour L'État des lieux (L'Olivier) Rawi Hage, de Niro's Game (Denoël) Eddy L. Harris, Jupiter et moi et Harlem (Liana levis) Joann Sfar, le Petit Prince (Gallimard)
François Busnel propose en direct chaque jeudi à 20h35 sur France 5, un magazine qui suit de près l'actualité littéraire avec pour seul mot d'ordre, le plaisir.
Retrouvez toutes les informations sur les invités et leur actualité sur notre site : http://www.france5.fr/la-grande-librairie https://www.facebook.com/pages/La-Grande-Librairie/512305502130115 https://twitter.com/GrandeLibrairie Et réagissez en direct pendant l?émission avec le hashtag #LGLf5.
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