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EAN : 9782844051370
880 pages
L'Esprit Frappeur (15/11/2000)
4.55/5   11 notes
Résumé :

Histoire de la guerre est une brillante synthèse, fondée sur une remarquable érudition et une documentation très complète, de comment et pourquoi les hommes se sont battus depuis la préhistoire jusqu'à nos jours. Outre son intérêt historique exceptionnel tant du point de vue des techniques de combat que de celui des stratégies et des tactiques, cet ouvrage pose une question fondamentale et néanmoins p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'objectif de Keegan dans cet ouvrage est de démontrer que la fameuse phrase de Clausewitz, comme quoi "la guerre serait la politique poursuivie par d'autres moyens", - phrase qui par ailleurs retirée de son contexte est trop souvent employée à tort et à travers -, eh bien que cette formule est fausse. En cinq petits ouvrages, l'auteur analyse donc le phénomène de guerre depuis le début de l'Histoire, de la guerre primitive à la guerre nucléaire. C'est l'occasion de brosser en une série de courts chapitres les traits caractéristiques de la guerre sur 2000 ans d'Histoire mais aussi sur cinq continents. L'effort de synthèse est impressionnant et au-delà des exemples bien connus que l'on pouvait s'attendre à y trouver (l'hoplite grec, le légionnaire romain, le chevalier médiéval) on appréciera que soit évoqué, avec le même intérêt le guerrier maori, le samouraï japonais, le janissaire turc.
Bien que très synthétique et agréable à lire, ce panorama tend pourtant un peu à nous faire perdre le fil de la démonstration. Qu'importe, au final, Keegan parvient à nous faire sérieusement douter de l'assertion clausewitzienne et surtout il démontre que non seulement elle est de fait très contextualisée, dans le temps comme dans l'espace, et que surtout elle est fausse, car les buts de la politique sont aux antipodes de la guerre absolue.
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Une rencontre quelque peu surprenante du grand spécialiste anglais de l'histoire militaire avec un éditeur "esprit frappeur" plus accoutumé aux publications "soixante-huitardes".
L'initiative, aussi curieuse soit-elle, permet néanmoins de se procurer cet indispensable ouvrage pour une somme modique, sous la forme d'un coffret de cinq fascicules. Ces derniers reprennent le format classique des livres à dix francs (1,5 Euro?) commun aux publications de la collection. Néanmoins, chacun d'entre eux reprend un chapitre du recueil original.
Dans cet ouvrage, John Keegan ne se contente pas de suivre une chronologie, il analyse d'un point de vue culturel et structurel ce qu'est la guerre et comment sa représentation peut être spécifique d'une culture ou d'un type de gouvernement. Les titres même qu'il a choisi pour ses différents chapitres indiquent à eux seuls le parti pris délibéré d'inscrire la guerre comme un phénomène commun, si pas intime, de l'humanité. La première partie est avant tout destinée à focaliser le lecteur moderne sur cet aspect tout en prenant le temps de définir soigneusement ce qu'est la guerre, en comparent notamment, avec plus ou moins de réussite, les idées des grands théoriciens du XIXème siècle que furent Clausewitz et Karl Marx.
Comme la plupart des oeuvres de Keegan, cette "Histoire de la Guerre" est écrite sous l'influence de la guerre froide et on ne peut que regretter de sentir cette dernière dans certains de ses propos, les discréditant parfois ou tout du moins les dénaturant. Néanmoins, la quasi totalité du travail présenté ici y échappe et reste d'une qualité qui ne peut que faire office de référence.
On regrettera l'absence de Bibliographie dans cette édition.
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Un format vraiment poche en 5 petits livrets. Clair, précis, bien écrit. On comprend tout. A lire dans la continuité pour prendre la mesure de l'évolution du monde.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Mais le triomphe de la guerre occidentale se révéla illusoire. Certes, elle s'était révélée irrésistible contre d'autres cultures militaires. Appliquée à elle-même, elle n'apporta que désastres et menace de catastrophe. La Première Guerre mondiale qui se déroula presque exclusivement entre États européens mit fin à la domination du monde par l'Europe et, par les souffrances qu'elle infligea aux populations qui y prirent part, elle altéra ce qu'il y avait de meilleur das leurs civilisations - l'espoir et le libéralisme - pour confier aux militaristes et aux totalitaires le soin de préparer l'avenir. Un avenir qui déboucha sur la Seconde Guerre mondiale, laquelle acheva la ruine que la Première avait commencée.
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Dans le déroulement de la Première Guerre mondiale, la politique n'a joué aucune part digne d'être mentionnée. cette guerre fut, au contraire, une extraordinaire et monstrueuse aberration culturelle, l'issue d'une orientation irresponsable prise par les Européens au siècle de Clausewitz et consistant à transformer l'Europe en une société guerrière. Clausewitz ne fut pas l'architecte d'une telle décision, pas plus que Marx n'engendra seul la poussée révolutionnaire qui altéra, au même moment, le libéralisme ; mais chacun d'eux n'en porte pas moins une lourde responsabilité. Leurs grands essais, présentés comme des œuvres de science, étaient en réalité de véritables manifestes idéologiques, montrant le monde non comme il était mais comme il devait être.
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Toutefois, le trait le plus persistant de la vie militaire chinoise est sa modération, dans le dessein de préserver la culture plutôt que de servir les impératifs de conquérants étrangers ou d'une révolution intérieure. On doit ranger parmi les réalisations les plus remarquables de la Chine le fait d'avoir réussi à siniser les envahisseurs de la steppe et à soumettre leurs pulsions destructrices aux valeurs essentielles de la civilisation.
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En vérité, nous ne pouvons nous endurcir qu'à ce que nous connaissons déjà. Nous rationalisons et même justifions des actes de cruauté accomplis par nous-mêmes ou par nos semblables, tout en étant choqués, voire écœurés, par des comportements également cruels qui, lorsqu'ils sont commis par des étrangers, revêtent une autre dimension.
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Un héros de scène ne fait que simuler le goût du risque. Le héros de guerre, lui, est admiré par les deux sexes parce qu'il affronte des risques réels. Mais celui qui possède un véritable tempérament de soldat - et les sociologues se montrent totalement aveugles sur cet aspect - côtoiera le risque sans se soucier que els civils l'admirent ou non. C'est l'estime des autres soldats qui le satisfait. La plupart des soldats aiment à se retrouver en compagnie de leurs semblables avec lesquels ils partagent un certain mépris pour la vie facile, la satisfaction d'être libérés des petits soucis matériels dans la vie de camp et la marche en colonne. Ils ont en commun le goût de la rude vie des bivouacs, de la compétition dans l'endurance et l'espoir de trouver le repos du guerrier auprès des femmes qui les attendent.
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