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EAN : 9782080689054
264 pages
Flammarion (27/08/2008)
3.24/5   43 notes
Résumé :
Le coup de tonnerre littéraire qu'a provoqué La Vie sexuelle de Catherine M.
révélait le regard singulier que l'auteur portait sur son corps et sur sa vie. Aujourd'hui, elle raconte son " autre vie ", celle où s'effondre de manière étrange et imprévue un pan de son existence, cette crise traversée dans un mélange de rêves et de déchirements. Jour de souffrance est un défi d'écrivain : à la fois le prolongement d'une oeuvre puissante et son contraire implacabl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
L'auteure est devenue brusquement célèbre par une étonnante confession astucieusement intitulée "La vie sexuelle de Catherine M…" En réalité, ce premier livre m'avait semblé plus fastidieux que croustillant. Paru sept ans après, "Jour de souffrance" a attiré mon attention. En commençant ma lecture, j'avais envie de ricaner devant cette « arroseuse arrosée ». Mais, au fil de longues pages, j'ai changé de point de vue. D'abord, ce livre ne se lit pas facilement; il est si minutieux qu'on s'en lasse. Catherine Millet entre dans les détails d'une phase de jalousie aigüe; celle-ci a été déclenchée par la découverte que son mari Jacques Henric la trompait avec d'autres. Les habituels vagabondages oniriques - qui, dans d'autres circonstances, avaient excité la « versatilité sexuelle » de la narratrice - la poussent maintenant à fantasmer sur les infidélités de Jacques, bouleversant très sérieusement sa vie.

Comme devant son précédent opus, je suis étonné par l'impudeur et le narcissisme de l'auteure. Je m'interroge. Sa confession relève-t-elle de la littérature ou de la psychologie ? Est-elle inspirée par une courageuse lucidité ou par un tropisme exhibitionniste ? Cette longue introspection peut-elle apporter quelque chose au lecteur ? Je ne sais pas trop répondre à ces questions ! En tout cas, ce livre a au moins un mérite. En effet, quand il est mis en parallèle avec "La vie sexuelle de Catherine M…", il montre deux aspects contradictoires de l'amour physique. On peut se permettre de baiser à droite et à gauche, en cédant à toutes ses pulsions sans sentiment de culpabilité; mais en définitive ces pratiques n'exonèrent absolument pas du sentiment de jalousie envers un partenaire infidèle. On se croyait très "libéré" et on découvre qu'on réagit à peu près comme un quelconque petit-bourgeois ! La nature humaine est complexe. C'est peut-être ça, la leçon qui a été durement apprise par Catherine M...
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Suite et fin de la psychanalyse de Catherine Millet!
Dans "La vie sexuelle de Catherine M", on avait cette femme libertine qui baise comme elle respire et qui était plutôt dénuée de tout sentiment, de façon plutôt mécanique tel un robot. Dans "Jour de souffrance", on apprend que cette dame a des sentiments et même qu'elle est horriblement jalouse. Les deux hommes de sa vie sont Jacques et Claude, mais elle ne supporte pas qu'il y ait d'autres filles, trop peur que l'un ou l'autre ait des sentiments amoureux. Ce qui peut être bizarre pour quelqu'un qui se dit libertin, mais pas volage!
Sa jalousie lui pourrit un peu la vie, ce qui explique qu'elle soit quelquefois excessive.
Ici on a une histoire beaucoup plus structurée que dans le précédent livre, l'écriture reste néanmoins très agréable.
J'espère néanmoins que c'est la dernière psychothérapie de l'auteur car écrire un livre n'a jamais empêché d'aller voir un psy!
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Le regard clinique de Catherine M. sur le poison qui ronge sa vie. Sept ans après "la Vie sexuelle de Catherine M." et son succès mondial, la romancière raconte, dans "Jour de souffrance", comment la jalousie est entrée dans son couple.
La femme libre, à la sexualité assumée et affichée, se trouve plongée dans une « crise », elle emploie elle-même le terme. Une crise dans son couple, mais aussi une crise au sens le plus médical du terme, dont ce roman est la manifestation.
Confrontée aux affres de la jalousie, Catherine Millet analyse, dissèque, expose ses motivations, ses désirs, ses fantasmes, en une langue d'une froideur clinique.
«Jour de souffrance» explore, de manière très singulière, une maladie intemporelle et universelle. C'est aussi un chant d'amour poignant à son mari.
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Que dire ..... Chacun peut si il reste dans les limites de la bienséance éditer ce qu'il souhaite . Que cela soit une thérapie , pourquoi pas ?? Sauf qu'a un moment au lieu d'éditer un livre il vaut mieux aller voir un psychologue au lieu d'inciter les autres à le faire ..... En un mot : désespérant .
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Parfois la médiathèque refait surgir des DVD du passé. J'ai écouté attirée par le titre en espérant passer à autre chose que des histoires sexuelles. Il y en a mais qui n'apportent rien à mes attentes sur le thème de la souffrance. Pas d'empathie, pas d'intérêt, j'ai juste découvert une femme qui a eu un beau parcours pro dans le domaine de l'art et j'ai entendu des idées personnelles sur l'introspection pleines de bon sens. Très bien lu par Marie-Christine Letort.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
[Incipit.]

Si l'on ne croit pas à la prédestination, alors, il faut admettre que les circonstances d'une rencontre, que par facilité nous attribuons au hasard, sont en fait le résultat d'une incalculable suite de décisions, prises à chaque carrefour dans notre vie, et qui nous ont secrètement orientés vers elle. Ce n'est pas que nous ayons recherché ni même souhaité, serait-ce du fond de notre inconscient, toutes nos rencontres, même les plus importantes. Plutôt, chacun d'entre nous agit à la façon d'un artiste ou d'un écrivain qui construit son oeuvre dans une succession de choix ; un geste ou un mot ne détermine pas inéluctablement le geste ou le mot qui suit, mais place au contraire son auteur devant un nouveau choix. Un peintre qui a posé une touche de rouge peut choisir de l'éteindre en lui juxtaposant une touche de violet ; il peut choisir de la faire vibrer par une touche de vert. Au bout du compte, il aura beau s'être mis au travail avec quelque idée de son tableau achevé en tête, la somme de toutes les décisions qu'il aura prises, sans les avoir toutes prévues, fera apparaître un autre résultat. Ainsi nous conduisons notre vie par un enchaînement d'actes bien plus délibérés que nous ne sommes prêts à l'admettre - parce qu'en assumer clairement toute la responsabilité serait un fardeau trop lourd -, et qui pourtant nous mettent sur le chemin de personnes vers qui nous ne pensons pas nous être dirigés depuis si longtemps.
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Il est alors troublant de constater que ces émotions contraires et complexes affectent pareillement l'intérieur de notre ventre [...] On pourrait dire que nos intestins travaillent selon des logiciels primaires qui ne savent pas reconnaître les programmes nouveaux et sophistiqués émis par notre cerveau et les traduisent en un agrégat de signes élémentaires [...] Pendant longtemps, je ne donnais pas une conférence sans que le trac ne me fît faire un détour obligé par les toilettes quelques minutes auparavant. Or, un drame sans commune mesure comme la disparition d'un être proche et que j'aimais a pu agir de la même façon sur mes intestins peu après qu'on me l'eut annoncée. Faut-il avoir honte de notre corps qui ignore la hiérarchie des émotions établies par notre être pensant, et qui les broie toutes indistinctement ? Faut-il au contraire se féliciter que, dédaignant les valeurs morales, sentimentales et même intellectuelles qui ont fini par s'imposer à ces émotions, notre corps nous rappelle à la sagesse, c'est-à-dire à la juste dimension de notre nature qui entraînera dans sa corruption toutes ces valeurs ?
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Les plaisirs sont ressentis comme les plus intenses, les douleurs comme les plus profondes lorsqu'ils mobilisent le plus de canaux émotifs, qu'ils drainent une quantité incalculable de souvenirs heureux ou malheureux, d’espérances réalisées ou brisées.
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Les liaisons cachées favorisent les trames romanesques. Le secret libère la fantaisie, et les amants compensent le peu de temps qu'ils passent ensemble par une complication des situations qui les convainc de l'intensité de leur lien
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On "entre" dans un livre, qui est bien un objet en trois dimensions, mais pour y rencontrer la quatrième dimension du temps dès qu'on en tourne les pages. Satisfaction d'en tenir rapidement dans la main gauche une partie plus épaisse, plus sombre de l'accumulation de toutes les lettres imprimées, obscurité de l'espace déjà parcouru qui est le passé vers lequel on se retourne.
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Catherine Millet présentait son roman "Commencements" le 7 octobre 2022 à La Galerne.
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