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EAN : 9782070386031
280 pages
Gallimard (25/03/1993)
3.16/5   35 notes
Résumé :
Que fait au juste Pierre Froissart, écrivain clandestin, l'été, dans un petit palais de Venise ? Pourquoi est-il accompagné de cette jeune physicienne américaine, Luz, avec laquelle il a l'air de si bien s'entendre ? Activités illégales ? Drogue ? Trafic d'oeuvres d'art ? Mais quel est alors le réseau international qui l'emploie, lui et certains de ses anciens amis ? Et que représente au fond cette toile de Watteau qu'il doit acheminer vers son but secret ; cette pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Venise a toujours inspiré les écrivains à travers les siècles, en commençant au fond d'une géole il y a sept cent ans avec Marco Polo et son "Livre des Merveilles" ceci jusqu'à nos jours avec Philippe Sollers, entre bien d'autres.

Ce livre ce sont des bavasseries et digressions sur fond de Venise La Belle, autour du métier d'écrivain, la peinture, le traffic d'oeuvres d'art, particulièrement sur le tableau de Watteau "La fête à Venise".
La trame du livre est mal délimitée et c'est dommage car il y avait matière à écrire un chef d'oeuvre.
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Cela est relativement rare: mais je suis restée de marbre face à ce roman. La description était prometteuse et assez mystérieuse. de plus un roman se déroulant à Venise a toujours un fort pouvoir évocateur et quand on additionne à cela le domaine de la peinture, j'étais prête à me lancer. mais voilà. J'ai terminé le livre dont le narrateur est un écrivain Pierre Froissard et je ne suis toujours pas certaine d'en comprendre le sujet, l'histoire n'en parlons pas. L'auteur se sert de toutes les occasions pour parler d'art, ce qui peut être très intéressant en soi et certaines réflexions sont très justes mais la tonalité et la linéarité sont assez étranges L'auteur semble vouloir faire des effets d'écritures mais ils laissent souvent perplexes et cassent le rythme de la lecture et lorsque déjà on a du mal à accrocher, cela n'aide pas.... Bref, vous l'aurez compris je suis très déçue. je m'attendais à passer un bon moment et à la place je me suis retrouvée à compter les pages avant la fin....
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Le quatrième de couverture semblait assez prometteur, en plus Sollers ce n'est pas n'importe qui. Mais voilà, après avoir lu les 30 premières pages, j'ai abandonné. le propos m'était tout simplement incomprehensible.
Quelques phrases retenaient mon attention, mais ce style qui ne se donne pas la peine d'utiliser cette bonne vieille formule (qui a pourtant fait ses preuves) du sujet-verbe-complément, pour ce limiter à des éclats de phrases juxtaposés, sans doute un effet de style voulu, mais comme le dit le grand Jacques "Qu'aimerait bien avoir l'air mais qui a pas l'air du tout".
Et pour continuer dans les citations de Brel...Au suivant! Au suivant!
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Lu ou relu à Venise en mai de cette année, plus que l'intrigue ou l'histoire de ce couple, retenir toutes les précieuses annotations de Sollers sur Monet, Watteau chers à l'auteur mais aussi à propos d'autres créateurs, peintres, musiciens ayant eu à faire avec la cité des Doges.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
ENTRETIENS DE PHILIPPE SOLLERS AVEC JEAN RISTAT

« Mes romans procèdent presque toujours de la même manière : il y a de l’invivable et des personnages s’entendent secrètement pour que cela soit vivable, et ils construisent cela. Ce sont donc des récits de construction systématique de situations heureuses dans un monde malheureux et blâmable de l’être. »

Jean Ristat : La fête à Venise est un roman. Il me semble qu’à partir de ce dernier livre publié on peut relire tous les ouvrages qui l’ont précédé, le Coeur absolu, le Lys d’or, les Folies françaises, Portrait du joueur, Femmes, les Surprises de Fragonard, le tout formant un ensemble cohérent, une entreprise ambitieuse : le roman comme encyclopédie et arche de Noé. Je reprends votre définition.
Le roman comme encyclopédie puisqu’il faut sauver, conserver, stocker, en attendant des jours meilleurs. Nous vivons un temps de barbarie, de régression. La littérature de notre époque, dites-vous, est à peu près nulle et la peinture d’une "laideur et d’une vulgarité qui sautent aux yeux". Bon, je dirais qu’il y a trois personnages dans votre livre : l’écrivain, le peintre, la femme. L’écrivain prend plusieurs figures ou masques : Stendhal par exemple. Le peintre s’appelle Watteau autour duquel se construit la fiction, mais aussi Monet ou Warhol. La jeune femme est "savante" : elle s’occupe d’astrophysique, littérature, peinture, sciences. Parlons de la peinture, pour commencer, je note cette phrase "la peinture dit la vérité". Cela mérite explication comme l’idée que la peinture a un chiffre. Pas seulement au sens du "business" mais aussi comme on dit d’une lettre ou d’un message qu’il est chiffré. Le W de Watteau — ou de Warhol — est une clef à l’aide de laquelle vous lisez, "déchiffrez" la société contemporaine.

Philippe Sollers : Je pars d’un constat : depuis une dizaine d’années, au grand jour, avec une brutalité toute puissante, la peinture est transformée en valeur spéculative et en bourse quasiment parallèle, permanente. Ceci n’a pas toujours été le cas. Sans remonter à l’époque classique où les transactions s’opèrent entre les peintres, les empereurs et l’église (voyez Le Titien), on peut considérer que, toujours, les peintres ont réussi à introduire leur chiffre, quelle que soit la commande, quel que soit le sujet (les Ménines de Velasquez ou la Vénus au miroir par exemple). Comme disait Lacan, en revenant d’Italie, "Toutes ces églises, ah quelle débauche d’obscénités" !
Cette situation de l’oeuvre d’art qui devient un objet susceptible de transactions, susceptible d’entrer dans une rotation par rapport à la plus-value généralisée, prend toute son ampleur au XXe siècle. Ce système, j’ai essayé de le décrire dans la Fête à Venise. Les ventes crépitent sans discontinuer. A la limite, le tableau ne bouge pas. Le prix monte sur place. Voyez ce qui s’est passé avec les Iris de Van Gogh ! Dans cet énorme marché mondial, de plus en plus, prédominent les vols, les falsifications, les opérations de commando, le pillage... Nous ne connaissons encore qu’une toute petite partie de l’iceberg, à la faveur, de temps en temps et presque par hasard, d’une affaire : une vieille dame meurt, sans nourriture et sans soin. On s’aperçoit alors que son Murillo a fait l’objet de tractations très étranges. Ou bien encore, un commissaire de police, une femme charmante au demeurant, doit passer par la mafia japonaise pour récupérer des Corot. On apprend ensuite qu’elle tombe sur une filière dont nous ne saurons rien pour y découvrir le tableau qui a donné son nom à l’Impressionnisme Impressions au soleil levant de C. Monet. Tout cela est un spectacle dont nous n’entrevoyons qu’une toute petite partie.
Je suis parti, pour écrire ce roman, la Fête à Venise, de ce constat. J’estime qu’il est inutile et démissionnaire d’écrire de la littérature qui n’a rien à voir avec la réalité sociale de son époque. Le chiffre de la peinture étonne tout le monde parce que la moindre bricole est achetée dix, quinze, voire cinquante fois plus que son estimation sur le marché. Ce chiffre de la peinture m’intrigue parce que cet emballement veut dire quelque chose : j’emploierai donc pour en parler les termes forts d’usage (valeur d’usage, valeur d’échange). Je pense que, désormais, la valeur d’usage est prohibée partout. Elle est en cours d’interdiction, d’expropriation physique, cela va se porter sur tout le dépôt signifiant, le dépôt de jouissance accumulé au cours des âges. Un tableau réussi ça jouit, mais de quoi ? Comment ? Interdiction d’en parler. C’est là qu’on voit se tisser la tyrannie nouvelle. Un corps qui aurait persisté à avoir l’usage de soi-même est désormais intrinsèquement suspect. Un corps qui voudrait subsister dans la conscience de soi et la gratuité de son existence ne peut être désormais que profondément suspect. De proche en proche, ceci s’entend à travers le fait que les corps sont maintenant artificiellement reproductibles, comme chacun sait. Il n’y a qu’à, pour s’en convaincre, lire les appels incessants d’Antonin Artaud sur ce thème, après la deuxième guerre mondiale.
Une grande partie de ce que j’avance ici a été théorisé dans les Commentaires sur la Société du Spectacle [2] de Guy Debord, paru en 1988. Tout le reste ne me parait être que du bavardage obscurantiste. Les philosophies qu’on essaie de nous revendre à bas prix sont des philosophies non critiques, servant les nouveaux maîtres dans la remise au pas des esclaves à laquelle nous assistons.

La valeur d’échange est devenue le condottiere qui mène le combat pour soi seul, en ayant rompu avec l’usage, comme jamais en cette fin de siècle.
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Condamné à mort par le tribunal militaire d’Arras au début de l’année 1944 et immédiatement exécuté. » Cavaillès, dans la Résistance, s’est successivement appelé Marty, Hervé, Chennevières, Carrière, Charpentier, Daniel... A Londres, en1943, l’Intelligence Service l’avait baptisé Crillon. « A côté de sa tombe, écrit sa sœur venue identifier ses débris physiques, dans un coin abandonné du cimetière d’Arras, il y avait un rosier blanc, placé là par le hasard, un rosier blanc et vigoureux. »
[…] Le livre de sa sœur sur lui (réédité avec un autre titre,J.C., Un philosophe dans la guerre, au lieu deUn philosophe combattant, correction significative) voisine sur ma table avec les Souvenirs d’égotisme, couverture illustrée par le portrait de Dedreux-Doroy du musée Stendhal à Grenoble. Aucune ressemblance, mais une parenté saisissante. La littérature et la théorie des ensembles ont beaucoup de choses à se dire . « Théorie solitaire, écrit Cavaillès, encore inachevée, incertaine aux yeux de beaucoup, bras tendu vers le ciel... »

« C’est tellement amusant de faire sauter un viaduc, dit-il un jour, d’allumer soi-même le cordeau Bickford »... Sa sœur commente : « En un sens, il n’était pas “sage il aimait la vie, le bon vin, les voyages, à l’occasion le luxe et l’élégance, il m’accompagnait souvent pour le choix d’une robe. » J’aime mettre en correspondance ce souvenir et la phrase suivante : « Par un renversement révolutionnaire, c’est le nombre qui est chassé de la rationalité parfaite, l’infini qui y entre. » Puissance du continu, veillez sur nous. Vous dites qu’il y a autant de points dans le côté d’un carré que dans toute la surface de ce carré ? Oui. Élémentaire. N’empêche que le jour où Cantor arrive à cette conclusion, il écrit à Dedekind : « Je le vois, mais je ne le crois pas. » Heureux ceux qui auront vu et n’auront pas cru ! Loués soient Galilée, Newton, Cantor, Einstein, Cézanne, Picasso, Joyce ! Silence, profanes puissants immergés dans l’ombre : achetez, rachetez vos péchés : « Ce n’est que par un préjugé réaliste que nous nous occupons d’objets, alors que seul importe, dans la succession de nos affirmations, ce qui régit cette succession, savoir le travail intellectuel effectif.
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Que fait au juste Pierre Froissart, écrivain clandestin, dans un petit palais de Venise? Pourquoi est-il accompagné de cette jeune physicienne américaine, Luz, avec laquelle il a l'air de si bien s'entendre?...
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Cette fois je l’ai intriguée. On s’est beaucoup promené, ce jour là, moi et ma petite physicienne luciférienne, un beau dimanche de janvier bleu-sec, argenté... Elle habitait près de chez moi, en haut du boulevard Saint-Michel, on a tourné autour de l’observatoire, je leur ai montré la statue de Le Verrier dans la cour d’entrée mangée d’herbes, l’inventeur de Neptune, fier un peu rejeté en arrière, ses papiers à la main.. Pour la première fois, j’ai remarqué que la rue Cassini (celle de Balzac) n’a pas de numéro 13, j’y passe pourtant chaque jour..[...] Même étonnement devant l’inscription frontale de l’église désaffectée qui ferme la perspective : Sanctissimae Trinitati et Infantiae Iesu, Sacrum ; bâtiment perdu, télégramme sans destinataire dans la pierre. Je l’ai embrassée là, sous les arbres nus. C’est elle qui a noté, ensuite, la prolifération, dans le quartier, des coupoles et des représentations du globe terrestre : fontaine-zodiaque de Carpeaux (compatriote de Watteau, il a réalisé sa statue à Valencienne)[...]

Dans mon carnet, à la date du lendemain, je trouve :

« A suivre : Louvre, fine petite blonde rieuse ronde yeux bleus, 23 ans, italo-suédoise américaine, rapide. Scientifique, peau mangeable. Fille unique, mer biologiste, père cardiologue, vit en Californie. Promenade Le Verrier, Neptune (exploré en ce moment même par Voyager II). Trouvée devant les Watteau. Prénom espagnol (Luz). Revient pour l’été. »
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Maintenant, je la regarde endormie, ou faisant semblant, comme, parfois, je le lui demande. Boule ronde et blonde [...], plutôt petite, fine mais ronde, ses yeux très bleus sont fermés, les mêmes que ceux de sa mère, je suppose, mère suédoise, père italien, le prénom espagnol est venu par la mère du père pendant que la génétique du Nord l’emportait. Vingt-trois ans, née en 1966 à Lo Angeles, jeune fille, jeune femme, mythologie ! Ingrid Bergman et Rossellini, glace et volcan, grâce et tremblement de terre, elle est étudiante en physique et astronomie à Berkeley, je la connais depuis : six mois, elle était venue à Paris pour Noël, rencontre par hasard au Louvre, mais oui, c’est comme ça, un auteur anonyme l’a dit : « Il m’arrive ce qu’il faut quand il faut, je n’y peux rien, je m’accroche. ". Ou bien, selon la formule préférée de Luz : « On appelle singularité la région centrale des trous noirs. » Cela donne, de temps en temps : « N’oublie pas qu’on appelle singularité ", etc. avec un sourire blond-bleu qui éclaire d’un coup ses joues et ses cheveux courts.. [...] Esprit scientifique, mais curiosité esthétique [...]
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