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EAN : 9782080296146
168 pages
Flammarion Jeunesse (08/02/2023)
3.86/5   51 notes
Résumé :
« Ta maman a perdu les mots mais elle n’a pas perdu les chansons. Les chansons c’est les mots gorgés de la musique du courage. »

Ravi vit heureux sur la montagne, entouré de ses parents. Même si sa mère, Asha, ne parle pas français, elle chante pour son fils en bengali.
Joyeux et insouciant, Ravi comprend pourtant que sa famille ne lui a pas raconté toute son histoire. Alors, le jour de ses dix ans, il décide de découvrir ce qu’on lui a caché.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Incontournable Avril 2023


Comme il est étrange, ce petit bout de récit qui se dit "roman jeunesse", avec sa poésie, sa douceur soyeuse et ses personnages hétéroclites.


Dans ce roman, vous trouverez:


Un chauffeur de bus, nommé Jour de Fête, qui adore escorter les jeunes vers leur lieu de Savoir.


Un gardien d'école, un "samouraï" qui a trois prénoms, ceux de ses défuntes amours, femme et fille, s'est rebâtit dans cette même école.


Un Directeur d'une école particulière, Capitaine de son navire, l'oeil à l'affut, qui s'est vu confié la surveillance d'un garçon par son papa globe-trotteur.


Ce même papa, médecin et spécialiste qui parcours le monde, qui a ramené avec lui, un jour une "princesse indienne", pour la mettre à l'abri.


Cette princesse indienne, Asha, muette, mais pas complètement, peinturant des gouttes dorées sur les murs de la chambre de son fils, qu'elle aime d'un amour solaire.


Soleil, "Ravi" en sanskrit, a dix ans. Enfant choyé et aimé, il fréquente une école singulière, où un capitaine-directeur, un chauffeur-gardien, un gardien-samouraï et tous un réseaux de gens chaleureux gravitent dans son univers.


Ces personnages ont chacun leur histoire et ici, leur histoire les mène sur le chemin de Ravi. Notre jeune héro vit en quelque sorte dans un écrin aussi beau que chaleureux, mais son histoire comporte une part d'ombre.


Attention, à partir d'ici, il y aura des divulgâches.


Étienne Perrier, son père, offre à Ravi un gâteau confectionné par un grand pâtissier à chaque anniversaire, délivré à l'école, où tous les enfants peuvent en profiter. Cette particularité sous-tend deux choses. La première, que monsieur Perrier est en réalité peu présent auprès de sa famille, qui vit en Alsace, à Sainte-Marie-Aux-Mines, dans une grande maison. La seconde: La maman de Ravi ne vit pas selon le calendrier connu. Elle ne parle toujours pas français et semble vivre dans leur maison comme on vit dans une bulle, en retrait de tout.


Ravi a donc une famille peu commune, avec une maman avec laquelle il ne peut pas réellement communiquer et un père toujours absent. Mais nous apprendrons que pour ses dix ans, Ravi se verra confier un secret, celui de l'histoire de sa mère, et donc un peu de la sienne. Femme indienne rescapée sur le bord du Gange, alors qu'elle n'était qu'un nourrisson, Asha grandit dans un orphelinat. Elle a une affection toute particulière pour les bébés de l'orphelinat, auxquels elle chante des chansons. Un jour, s'est le drame. Elle se fait agresser. Et tombe enceinte. Elle subit un nouvel accident qui lui fera rencontrer le docteur Perrier. Touché par l'histoire de la jeune maman en devenir, il lui propose de l'épouser pour la ramener chez lui, en France, où elle et son enfant à naitre seront à l'abri.


Cette histoire me fait penser à un conte, un peu en raison de la narration, mais aussi en raison du côté "improbable" de son univers. Dans ce monde, toutes les blessures vont guérir. Toute le monde est incroyablement altruiste. Il se dégage de ce livre une réelle chaleur, qui fait écho au prénom du héro. À travers cette histoire, on sent la forte présence de la philosophie, qui interroge la vie, élabore sur le deuil, l'art de se reconstruire et la compassion des humains pour d'autres humains. Est-ce que c'est réaliste? Peut-être pas. Mais ça fait du bien. C'est comme boire un thé à la pomme un matin d'automne.


En soi, il s'agit d'un personnage qui doit faire face au fait qu'il est un enfant du viol. Cependant, il y a eu un tel degré de préparation de la part des divers acteurs sociaux autours de lui et un tel amour de la part de ses parents, que Ravi va passer au travers somme toute facilement. Je ne pense pas que le but était de rendre le tout réaliste, mais plutôt de mettre l'accent sur les éléments protecteurs qu'on peut trouver autours des enfants. L'auteur semble engager les adultes à être présents, soucieux, et empathiques. En cela , il aurait bien raison.


J'ai trouvé l'histoire de Daïsuke, le "samouraï" aux trois prénoms, touchante, certes, mais sa reconstruction et sa guérison lui donne ainsi un parcours du combattant. Combiné a sa philosophie du bushindo, Daïsuke possède un "savoir expérientiel" et une écoute active très pertinente à Ravi. Connaître l'adversité rend plus fort, mais aussi plus empathique. Nombre d'intervenants ont été eux même des gens en détresse. J'aime que cette dimension de l'expérience soit ici mise en lumière.


Aussi, nous sommes bien plus que notre naissance. Nous sommes la somme de nos expériences, de nos rencontres, de nos forces et de nos rêves. Ravi avait beaucoup de ces éléments, même si je peux comprendre son sentiment à l'égard de son papa absent. Heureusement pour lui, une fois affranchit de son secret, le médecin prend plus de place au sein de sa famille.


J'aime l'idée de la force collective comme bouclier autours des enfants. Chaque personnage de l'école avait un rôle très engagé, de toute nature et sans hiérarchie. Tous ont leur importance et tous sont cohérents ensemble. Cet espèce de cocon bienveillant mériterait d'exister pour de vrai.


Je pense qu'a travers les phrases d'une grande poésie et les nombreuses "leçons de de vie", le livre peut être intéressant à faire extrapoler par les jeunes lecteurs. Il n'est pas confrontant ou scabreux, au contraire, il est d'une incroyable douceur. Plusieurs passages peuvent paver des discutions sur des aspects sociaux, personnels ou philosophiques. Il y a un peu cette idée d'évoluer en tant que personne, de recoller les morceaux brisés et de guérir, peut importe que la blessure soit mentale ou physique.


Donc, en résumé: C'est beau, c'est chaleureux, c'est inspirant et à certains égards, réconfortant. Je serais curieuse d'entendre mes jeunes lecteurs me confier ce que ce livre leur a inspiré. Et comme je souhaiterais que tous nos enfants à travers le monde puisse être aussi intensément estimés que Ravi.


La couverture est fort jolie et reflète très fidèlement l'atmosphère du roman.


Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
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KOCHKA. La maison des mots perdus.

Ravi (Soleil, en sanscrit), est un petit garçon de dix ans qui vit à Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace avec ses père et mère. Son père est un célèbre médecin et il est souvent absent, parcourant le monde pour son métier. Asha (espoir, en sanscrit), sa maman ne parle pas français mais elle chante en bengali des berceuses à son fils. Ce dernier va à l'école au village voisin ; il est autonome et prend le car seul. Il a des amis, Paul et Louise, il me semble…. Excusez-moi et pardonnez-moi, je n'ai plus le livre sous les yeux ( il est à Lyon et moi, à Limoges). J'avais rédigé une petite critique et lors de mon retour en Limousin j'ai jeté par erreur ma prose….

Tous les ans, le jour de son anniversaire, son père fait livrer un énorme gâteau. Ce dernier est partagé entre tous les écoliers. Cette année, Ravi est mélancolique. Malgré les recommandations de Mr Daïsuké-Natsuki-Akimaso, véritable guide spirituel de l'enfant, la tristesse s'est emparée de l'enfant.

Et un soir, surprise, à la sortie de l'école son père est présent. Il va lui dévoiler son origine. Ravi va connaître le passé de sa maman, la rencontre de ses parents, l'amour qui les unit. Ce roman initiatique aborde l'adoption, la généalogie de nos ancêtres, la quête de l'identité, l'espoir. A la suite de cette révélation, le foyer va se resserrer un peu plus et le petit garçon va s'épanouir de jour en jour. Sa maman va également bénéficier de la bienveillance des voisins.

Ce petit roman jeunesse est à lire par les jeunes enfants 10-12 ans ; Un petit récit plein de poésie, de douceur, de tendresse et d'amour. La création d'une famille aimante revêt diverses formes et, l'adoption de l'enfant par le mariage de son "père" avec Asha, sa mère est une belle preuve d'amour. L'amour qui unit ses trois êtres est merveilleux. Un véritable cadeau de la vie que cette étrange et improbable rencontre entre les « parents » de Ravi. Je recommande la lecture de ce petit joyau aux parents et aux grands-parents avant d'aborder le thème de l'adoption, de la parentalité. de plus la couverture est toute douceur ; les tons pastels affirment cette délicatesse, cette grâce.
(15/03/2023)
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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En librairie depuis le 8/02, La maison des mots perdus est un roman jeunesse absolument magnifique ! La couverture aux tons chauds invite au dépaysement et à la douceur.Touchant à souhait, l'histoire qui se déroule sous nos yeux est riche en émotions. J'ai aimé retrouver l'Alsace, ses montagnes et ses habitants. Dans La maison des mots perdus, Kochka nous invite dans la famille de Ravi (qui veut dire soleil), sa mère Asha et son père, un médecin renommer trop souvent absent. Alors qu'il fête ses dix ans, Ravi est triste et se sent seul. Les points doré que peint sa mère et ses chants en bengali n'apaise pas la solitude qu'il a en lui. le directeur de l'école remarque le changement soudain du petit et met en oeuvre avec Monsieur Daisuké-Natsuki-Akimasa, des moments de dialogues et d'apprentissages. Ce roman jeunesse de 168 pages aborde la quête d'identité, mais aussi sur l'histoire familiale et les secrets si douloureux, qu'ils prennent trop de place. C'est un roman de bienveillance, d'amour, de partage et de gratitude. Les petits lecteurs seront envoûtés par la plume de Kochka remplie de douceur, de poésie et d'espoir.
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La maison des mots perdus est un roman jeunesse touchant. Ravi est un petit garçon qui vit sur la montagne avec sa mère et son père, qui est souvent en déplacement. le jour de ses dix ans, Ravi sent une certaine tristesse s'abattre sur lui, son père est loin, sa mère est là physiquement mais ses pensées sont ailleurs. Elle ne parle pas, Ravi vit entouré d'un silence, parfois ponctué de chants bengali émanant de sa mère. Pourquoi sa mère ne parle pas ? Pourquoi se sent-il aussi triste ? Ravi va alors découvrir beaucoup de choses sur son histoire familiale.
C'est un très beau roman sur la quête de soi, la quête d'identité. Mais aussi sur le regard que l'on porte sur ses parents, sur la tentative de comprendre leur passé et comment cela peut jouer sur leur présent. J'ai moins aimé le traitement des personnages secondaires, où tout le monde en fait trop, où rien n'est crédible. le personnage qui est le plus juste (mis à part Ravi et sa famille), et Monsieur Daïsuké-Natsuki-Akimasa, qui incarne un guide spirituel pour Ravi.
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Ravi a 10 ans et vit seul avec sa maman, son père médecin étant toujours en déplacement. Sa mère ne parle jamais si ce n'est pour chanter des berceuses en bengali, sa langue natale, ni ne sort jamais de leur maison. Et si Ravi a toujours fait avec, se sachant chéri, une certaine tristesse vient se nicher en lui au fil des années. C'est ce moment que choisit son père pour lui parler de son histoire et de comment leur famille s'est construite.

A l'image de cette magnifique couverture signée Thibault Prugne, La maison des mots perdus est un très beau récit qui nous entraîne dans les secrets de famille, de ceux qui peuvent vous détruire comme vous en faire ressortir plus solide.

C'est une fable douce et poétique, une histoire de famille et d'amour, d'enracinement et d'identité. Cette histoire m'a profondément émue en me parlant d'amour filial, de famille que l'on se crée et que l'on nourrit avec amour même si c'est de façon non conventionnelle.
Les mots de Kochka - que j'avais découverts dans le chant de Loon - sont toujours aussi doux et sensibles. Beaucoup de bienveillance et d'amour dans cette histoire, beaucoup de jolies personnes également : on aimerait que la vie ressemble plus souvent à cela, avec cette famille au sens large aussi empathique et sage.

Un récit jeunesse doux et touchant que je vous recommande.
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critiques presse (1)
Ricochet
11 mai 2023
L’illustration de couverture de Thibault Prugne procure une impression prometteuse de douceur et de chaleur. L’histoire va la confirmer : Ravi est un garçon à l’aise dans ses baskets, tout à fait à sa place.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Etre un guerrier ne consiste pas seulement à se battre contre les autres avec un sabre, lui explique le vieil homme. C'est avant tout et surtout se battre contre les réactions instinctives et primitives que nous avons en nous et qui peuvent jaillir n'importe où, n'importe quand et n'importe comment. C'est refuser d'être le jouet de la colère, de la peur ou de la jalousie, par exemple. C'est accueillir la tristesse quand elle vient, tout en se disant, qu'un jour, ces larmes feront peut-être jaillir des fleurs secrètes… Tu sais, les larmes réparent l'univers. Elles aident la vie à rejaillir encore plus belle. Elle nous apprennent à devenir délicats.
En fait, être un guerrier, reprend Daisuke-Natsuki-Akimasa, c'est apprendre en toutes circonstances à contrôler ses émotions pour pouvoir se mettre au service des valeurs les plus hautes. Et, quand tu contrôles tes émotions, tu permets aussi à l'autre de mieux contrôler les siennes. Tu fais donc d'une pierre deux coups, termine le gardien.
pages 67-68.
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Et quand leurs mères les pleurèrent, leurs larmes se changèrent en ces pierres. Car les larmes ne sont jamais vaines, précisa l'homme. Avec elles, la vie bâtit toujours quelque chose. Tout comme le pardon, ce sont les armes les plus fortes. Elles donnent les pierres avec lesquelles, collectivement, plus tard, seront bâties les citadelles.
page118.
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Parce que, pour ma part, à cet âge- là je suis tombé gravement malade ; j'ai dû mener un grand combat. Il n'y a pas d'âge, les enfants, pour devoir surmonter des épreuves. Ravi, déclare-t-il, que ce château symbolise ta demeure ou ta force intérieure. C'est le château de ton coœur. Tu es le chevalier que voilà, et voici la princesse à sauver des griffes de ce dragon maléfique. La princesse représente le cœur de ton cœur, la plus jolie et la plus douce part de toi-même, celle qu'il faut toujours protéger. Et le dragon symbolise toutes tes peurs si tu en as, tout ce qui te blesse, te rend triste et qui brûle ton univers. Car nous sommes sur la terre pour protéger notre beauté et notre douceur, et pour éteindre les feux qui pourraient les atteindre, ne croyez-vous pas ? Nous sommes tous d'abord des pompiers, puis ensuite des jardiniers. Nous devons nous abreuver les uns les autres pour qu'un jour fleurisse la joie !
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C'est ça se faire tireur de fil... c'est poser sur l'autre un regard si confiant et si doux qu'on l'aide à se déplier à l'endroit où il était froissé, comme on le ferait avec une marionnette de papier
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Mais, en apparence tout au moins, le capitaine du navire ne fait rien tout de suite. Une rivière de tristesse ne peut se traverser très vite. Le bon passeur le sait. Malgré son envie d'aider, il doit laisser des larmes couler avant de tendre la main au voyageur désemparé. Les larmes ont leur rôle à jouer. Elles obligent celui qui est triste à se rendre. Il reconnaît son impuissance. Il appelle les autres à l'aide. Il mobilise l'arche.
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- Monstres, Stéphane Servant & Nicolas Zouliamis, éditions Thierry Magnier, 15,80€ - Bonaventure et compagnie, Alex Cousseau & Charles Dutertre, éditions du Rouergue, 13€ - La maison des mots perdus, Kochka, Flammarion jeunesse, 13€
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