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EAN : 9782330072636
742 pages
Actes Sud (04/01/2017)
4.08/5   208 notes
Résumé :
Yukiho et Ryoji ont deux points communs : ils fréquentent la même école et la mère de Yukiho est la dernière personne à avoir vu le père de Ryoji avant qu’il soit assassiné. Après une enquête infructueuse, l’affaire est classée sans suite. Les années passent. Yukiho devient lycéenne, puis étudiante ; elle se marie, divorce, se remarie, dans une éblouissante ascension sociale. Ryoji, lui, vit en marge de la société, s’enrichit dans des combines douteuses, et se débar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
4,08

sur 208 notes
A Osaka, dans les années 70, des enfants découvrent le corps sans vie d'un homme dans l'immeuble abandonné qui leur sert de terrain de jeux. Il s'agit d'un prêteur sur gages. Assassiné et délesté du million de yens qu'il avait sur lui ce jour-là, il laisse derrière lui une veuve et un enfant de 10 ans, Ryoji. Crime crapuleux ou vengeance liée à ses affaires, la police piétine jusqu'à ce que l'enquête la mène vers une veuve désargentée qui élève seule sa fille Yukiho, camarade d'école de Ryoji. Elle est la dernière à avoir vu le mort et les soupçons de la police se tournent naturellement vers elle. Mais son petit ami et éventuel complice décède dans un accident de la circulation et elle-même meurt asphyxiée par le gaz dans sa maisonnette délabrée. Yukiho est recueillie par une riche tante, le temps passe et l'enquête s'éteint.
Pourtant, Sasagaki, le policier des débuts n'a jamais baissé les bras. Vingt ans après, il rouvre ce dossier qui n'a jamais cessé de le hanter et décide de trouver le meurtrier de l'usurier avant de prendre sa retraite. Il interroge à nouveau les témoins de l'époque et se rend à Tokyo où vit Yukiho. Elle est devenue une très belle femme, mariée deux fois, et connaît un certain succès dans les affaires. Mais derrière cette vie parfaite, Saga découvre des crimes, des agressions, des chantages, des zones d'ombre et des mystères. Et si Yukiho affiche sa réussite, Ryoji est plus discret. Insaisissable, il semble vivre de petites combines, dans l'illégalité, en marge de la société. En s'approchant d'eux, Sasagaki ouvre la boîte de Pandore...

Un polar époustouflant qui tient du roman noir mais aussi de la fresque sociale. Autour des deux personnages dangereux et mystérieux que sont Ryoji et Yukiho, c'est en effet toute l'évolution de la société japonaise depuis les années 70 que nous décrit le brillant Keigo Higashino. On peut voir l'arrivée des nouvelles technologies, l'apparition des cartes de crédit, le boum des jeux vidéo et les premiers piratages qui en découlent. Mais aussi l'émancipation de la femme qui tend à sortir du rôle d'épouse et de mère pour chercher à faire une carrière.
C'est un roman qui se dévore malgré ses presque 750 pages. Cela tient à son ambiance délétère, inquiétante, à ses deux personnages, lui, sombre, fuyant, elle, angélique, trop parfaite, à la façon qu'a Higashino de nous installer dans son histoire, en semant des indices, en livrant quelques pièces du vaste puzzle qu'il a conçu, en nous trompant, nous manipulant, pour finir en apothéose par une révélation aussi bouleversante qu'inattendue. Il faut lire Higashino, un maître du polar japonais.
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Comme pour la plupart des romans de Keigo Higashino ce fut un plaisir de rentrer dans son univers et de saisir un peu plus la culture japonaise des années 70 et 80. Avec Keigo Higashino on en apprend toujours un peu plus sur la place de la femme dans la société japonaise.
L'histoire se déroule donc sur 20 ans et s'étire sur presque 700 pages cela laisse donc le temps de s'immerger dans cette enquête et ambiance particulière qui débute par la découverte de la mort d'un prêteur sur gage. Découverte faite par un enfant. Cette mort sera suivie par d'autres et l'enquête va piétiner. Plus de 20 ans seront nécessaires pour en comprendre les raisons et identifier le coupable.
Mais le problème c'est l'abondance de personnages qui, avec des noms qui ne me sont pas familiers, m'ont fait perdre le fil. A plusieurs reprises, j'ai dû retourner en arrière pour savoir qui était qui. Il aurait été précieux d'avoir un organigramme en fin ou en début du livre pour récapituler les noms et leurs liens. Par ailleurs, il y a pour moi 100 pour ne pas dire 200 pages en trop. Je ne vais toutefois pas terminer sur une note négative, je souligne donc la richesse des personnages comme Yukiho par exemple qui est une femme tout à fait fascinante aux multiples facettes.
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Sans hésitation 5 étoiles . Je salue ainsi bien bas cet immense talent. Talent que j'avais découvert avec "Le dévouement du suspect X" de cet auteur. Je suis sidérée, médusée. Keigo Higashino est "le" maître. Ce souci du détail, cette finesse dans la modération...juste wow. Plus de 660 pages où l'on ne s'ennuie jamais. Où l'on sent que les choses se lient entre elles, qu'elles se tissent petit à petit. Je me répète mais je suis drôlement étonnée par la précision de l'écriture de Keigo Hisgashino. Oui, ravie je suis. Pour "La lumière dans la nuit", je n'ose imaginer son plan d'écriture, son organigramme, ses réflexions. Même si on peut se sentir un peu perdu au début à suivre cette galerie de personnages (les noms japonais ne nous facilitent pas la tâche non plus) on sent qu'il nous entraine quelque part, il n'est jamais loin, il mène la danse pour le plus grand plaisir de son lecteur.
"La lumière de la nuit" s'étend sur 20 ans ou presque. dDe 1973 à 1992. Tout commence avec le meurtre d'un prêteur sur gages à Osaka. L'enquêteur Sasagaki est très présent au début et conduit l'enquête qui n'ira nulle part. Puis, pff, il s'efface et nous n'en savons pas plus! On rencontrera tous ceux qui ont gravité ou qui ont pu graviter autour de la victime et de son assassin. Qui sont-ils? Que font-ils ? Quel rôle jouent-ils? Un lien les unit ? Au compte goutte nous le saurons. Patience. Et Keigo Higashino en profite pour nous faire le portrait social d'un Japon en mutation malgré le carcan des traditions. Ses moeurs, sa discipline, la loyauté, le boum immobilier, l'informatique qui se développe, la crise économique...Et saluons au passage la sensibilité de l'auteur à la situation particulière des femmes japonaises.
Jamais l'auteur n'en dit trop, il nous laisse plutôt toujours entrevoir. Il sait que son lecteur est intelligent, il le respecte. Et puis, un éclair, une ombre, une lueur, une petite lumière !
Chapeau !
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Osaka, dans les années soixante-dix, dans un bâtiment en construction, le corps de Kurahara Yosuke, prêteur sur gages est retrouvé poignardé...Il laisse une veuve et un fils d'une dizaine d'années Ryoji..L'amant de la veuve un temps soupçonné est assez rapidement blanchi; une mère célibataire, Nishimoto Fumiyo qui déposait régulièrement des objets en gage est également innocentée; quelques mois après, elle meurt intoxiquée dans sa maison, laissant orpheline sa petite fille d'une douzaine d'années Yukiho, une camarade de Ryoji. C'est l''inspecteur Sasagaki, qui est chargé de l'affaire, qui reste malheureusement non élucidée.
La vie s'écoule et l'on suit sur près de vingt ans l'évolution de Ryoji et de Yukiho, Lui vivote en se lançant dans des combines et des petites escroqueries, ventes de copies de jeux vidéo, copie de cartes de crédit, toujours discret et fuyant toute relation qui pourrait être durable. Yukiho, elle, enchaîne les succès dans les affaires, apparaissant comme une femme fatale et suscitant l'admiration de tous...Mais pas forcément celle de Sasagaki qui cherche toujours à comprendre ce qu'il s'est passé ce fameux jour où le prêteur sur gages a été assassiné.

Keigo Higashino nous offre avec La lumière de la nuit un roman dont la construction est particulièrement brillante : sur vingt ans il suit les liens tissés indépendamment par les deux principaux personnages en complexifiant les situations et leurs personnalités, permettant de développer une toile enchevêtrée dans lequel le lecteur peut se perdre mais cette mosaïque est également l'occasion d'aborder la société japonaise dans sa diversité la plus grande, des clubs de danse universitaire aux débuts de l'informatique et des hackers, des prêteurs sur gages aux affairistes profitant des bulles spéculatives. Un roman touffu et complexe dû à un grand nombre de personnages, mon seul petit bémol.
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En-dehors de la prophétie de l'abeille, j'ai lu tout ce qui a actuellement été traduit de Higashino Keigo. Si jusqu'alors ma préférence allait au Dévouement du suspect X, cette Lumière de la nuit risque de renverser la donne. Ce pavé de 700 pages se révèle en effet un excellent roman.

Le récit démarre dans les années 1970 et court sur plusieurs décennies, le tout à Osaka, coeur du Kansai. Je regrette de ne pouvoir le lire en version originale pour savourer les différences de langue avec Tokyo et le Kanto.
Revenons à Osaka. On suit les destinées de plusieurs personnages, plus particulièrement Yukiho et Ryuji. Une sombre affaire marque leur rencontre pour des années. Higashino Keigo met en scène leur évolution et leurs choix, souvent drastiques et péremptoires dans la vie. Il distille les informations sur ses protagonistes sans se presser, faisant monter la pression et s'accroître le nombre de questions qu'on se pose en tant que lecteur.

En parallèle se poursuit une enquête policière avec un inspecteur qui ne lâche pas son affaire malgré les culs de sac auxquels il s'est heurté des années durant.

Mais ce qui donne tout son brio à La lumière de la nuit, c'est la profondeur de champ instauré par l'auteur. A travers son intrigue, c'est toute l'histoire sociale du Japon des dernières décennies du XXème siècle qui se déroule sous nos yeux. On assiste aux évolutions des technologies mais aussi des mentalités, des modes de vie, etc. Pour avoir lu plusieurs essais historiques ou sociologiques sur cette période, j'ai eu l'impression de voir ce que j'y ai appris se passer directement sous la forme romanesque.

Le style de Higashino Keigo se reconnaît aisément, froid et assez impersonnel. Ça plaît ou pas. Néanmoins il peut être dommage de s'arrêter à la forme et ainsi se priver d'un fond immersif et enrichissant. La lumière de la nuit est un roman qui prend certes son temps mais qui se repose difficilement une fois lancé dedans. Sans compter qu'on n'est pas à l'abri de surprises de taille.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
ous avez déjà eu un chat, monsieur Imaeda ?
— Non.
— Quand j’étais enfant, j’en ai eu quatre, non pas des chats de race mais des chats que j’avais trouvés dans la rue. Je me suis aperçu que selon le moment où je les avais recueillis, leur comportement avec les humains n’était pas du tout le même. Un chat adopté quand il n’est encore qu’un chaton, qui a bénéficié tout petit de la protection de son maître, se méfiera très peu des êtres humains. Il sera doux et affectueux car il leur fait confiance. Mais un chat qu’on a ramené chez soi quand il était déjà adulte ne se libérera jamais complètement de sa méfiance. Il vivra chez celui qui le nourrit en restant toujours sur ses gardes, comme s’il se disait qu’il ne peut pas vous faire entièrement confiance.
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Et puis la fête des Morts, c'est une très bonne période pour un certain type d'enquêtes.
- Lequel ?
- L'adultère. Si une femme me demande d'enquêter sur son mari parce qu'elle le soupçonne de la tromper, je lui suggère de dire à son mari qu'elle veut absolument rentrer chez ses parents pour la fête des Morts. S'il répond que cela sera difficile, je lui dis de répondre qu'elle est prête à y aller seule...
- Je vois. Si le mari a une maîtresse...
- Il ne va pas laisser passer une telle occasion
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Elle soupira.
- Il y a quelque chose que je ne comprends pas, dit-elle.
- Quoi donc ? demanda-t-il en relevant la tête.
- Comment aimer, répondit-elle en le regardant droit dans les yeux. Comment aimer un homme.
- Il n'existe pas de méthode, enfin, je ne crois pas, fit-il en détournant les yeux.
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La victime était un prêteur sur gages, au service duquel elle faisait fréquemment appel, d'où la visite des policiers. Elle avait probablement été blanchie car elle n'avait pas été arrêtée.
"Tout le monde savait dans le quartier qu'elle avait été questionnée, et je crois qu'elle a eu du mal à trouver du travail ensuite. Cela a dû lui compliquer considérablement la vie" lui avait expliqué un vieux buraliste, d'un ton navré, avec un fort accent d'Osaka.
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Il rédigea le compte rendu de sa conversation avec elle en la réécoutant sur son enregistreur dans la chambre de son hôtel à proximité de la station de métro d’Umeda. Il ne croyait pas qu’elle l’avait remarqué dans la poche de son veston.
Elle allait probablement acheter pendant quelque temps le magazine féminin dans lequel il lui avait dit que l’article paraîtrait. Tant pis pour elle, pensa-t-il mais il se donna meilleure conscience en pensant qu’au moins il l’aurait fait rêver un peu. Une fois qu’il eut terminé, il tendit la main vers le téléphone et composa un numéro en regardant son carnet.
Son interlocuteur répondit à la troisième sonnerie.
— Allô… Monsieur Shinozuka ? Oui, c’est moi, Imaeda. Je suis à Osaka… Oui, pour l’enquête que vous m’avez confiée. J’aimerais beaucoup rencontrer une certaine personne, et je vous appelais pour vous demander si vous connaissiez ses coordonnées.
Il lui donna ensuite un nom.
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Vidéo de Keigo Higashino
Malgré l'annulation des 17èmes Rencontre de l'Imaginaire pour les raisons sanitaires que nous connaissons, la ville de Sèvres a soujaité maintenir le Prix Actusf de l'Uchronie. Grâce au concours toujours fidèle de Jean-Luc Rivera, notre agent littéraire, la participation ed la Maison d'édition Actusf et le suivi logistique et virtuel de la Médiathèque de Sèvres, les prix décernés au nombre de deux sont les suivants : 1er Prix Littéraire : - Les Miracles du Bazar de Namiya de Keigo Higashino chez Actes Sud, 384 pages ... 2ème Prix / Prix Spécial : - Jeu unchronique en ligne "Un monde meilleur" https://abw.lue/index.php ... Un grand merci à tous, Grégoire de LA RONCIERE, Maire de la ville de Sèvres.
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Quel tête d'animal se trouve sur la clé accompagnant le plan d'un lieu au début du roman ?

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