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Paul Lequesne (Traducteur)
EAN : 9791034908189
320 pages
Liana Lévi (05/10/2023)
3.47/5   30 notes
Résumé :
Une douce brise souffle sur Kiev, en ce mois d’avril 1919. Pourtant, l’époque est à l’anxiété, au danger et à la faim. La population est soumise au diktat de décrets promulgués quotidiennement par le nouveau pouvoir bolchevique, que le jeune Samson, membre de la milice, est chargé de faire respecter. Mais, en ces temps de disette, celui interdisant tout commerce de viande a du mal à passer. Difficile de résister à des pirojki aux abats vendus sous le manteau au Marc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Avec le coeur de Kiev, Andreï Kourkov nous entraîne à nouveau à Kiev, au mois d'avril 1919, toujours sur les traces de Samson Koletchko, ce jeune garçon qu'il nous avait fait découvrir dans L'oreille de Kiev.
Le grand feuilleton continue donc, et que ceux qui n'ont pas eu la chance de lire le premier épisode, ne soient pas trop dépités, un résumé bref mais très complet en début d'ouvrage permet de lire ce deuxième opus sans aucun problème.
Samson devenu orphelin lorsqu'il a perdu son père et son oreille droite sous le sabre d'un cosaque, a été enrôlé dans la milice. On le retrouve donc en ce mois d'avril 1919, à Kiev, avec son acolyte Kholodny, un prêtre défroqué, chargé de faire respecter l'ordre bolchevique. Sa future femme Nadejda, est employée au service des statistiques de l'administration bolchevique.
Dans cette cité où la population, affamée, est soumise au diktat de décrets promulgués par le nouveau pouvoir bolchevique, le jeune commissaire du peuple doit veiller à l'application de ces derniers. Les habitants, eux, ont bien du mal à intégrer toutes ces nouvelles règles qui apparaissent et changent sans cesse. le dernier décret en date promulgué par la Comrespappro, la Commission régionale spéciale pour l'approvisionnement en vivres, vient d'interdire tout commerce particulier de viande et, il faut le dire, a du mal à passer.
Quand un meurtre est signalé dans une remise, où du sang a été découvert, que celui-ci s'avère être celui d'un cochon qui a été abattu, Samson est amené à retrouver tous ceux qui ont profité de cet abattage illégal et à enquêter sur le marché noir qui s'est mis en place.
Le jeune Samson est tenté de relativiser l'infraction, mais la redoutable Tchéka, la police politique, se fait pressante et menaçante.
Avec cette fiction très séduisante, Andreï Kourkov brosse à nouveau une peinture savoureuse d'une ville sous pression, où l'absurde et le comique des situations côtoient le tragique. Il nous livre une magnifique description du quotidien des habitants de Kiev, après l'accession des bolcheviques avec les différentes forces en présence, armée rouge, milice, Tchéka, Syndicat des chemins de fer...
Les difficultés pour se loger, pour se nourrir, pour se chauffer, font alors partie du quotidien des habitants de Kiev.
C'est un plaisir de découvrir cette ville avec Samson, soit à pied, soit en briska, cette calèche légère. Il nous entraîne de son domicile au Marché juif, à la gare et jusqu'aux banlieues lointaines pour le besoin de ses enquêtes, nous permettant de profiter du pittoresque de certains quartiers, mais aussi de saisir toute la crainte et les risques qu'il peut y avoir à errer la nuit dans certains ou même à se promener au bras de sa tendre amie.
Un des points forts de cette histoire a été pour moi le stage d'interrogatoire auquel a participé entre autres, Samson, et au cours duquel lui sont révélées des consignes indispensables pour mener à bien les interrogatoires. L'obligation de fumer sera l'une des règles essentielles…
Avec le coeur de Kiev, Andreï Kourkov nous invite par petites touches à entrer dans la vraie vie de ces Kiéviens qui essaient de survivre à la dureté de leurs conditions de vie et à assister aux bouleversements de cette époque avec l'implantation progressive d'un régime impitoyable.
Puisse le coeur de Kiev, ce puissant roman sociologique, politique et historique, enrichissant et très divertissant, ce roman aux résonances très actuelles, permettre de ne pas oublier l'Ukraine !
Il ne me reste plus qu'à attendre avec patience la suite de ce superbe feuilleton !

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Lisez le coeur de Kiev d'Andreï Kourkov, entre absurde et noirceur, même si l'intrigue est un peu anémique. En 1919, Samson enquête sur la mort d'un cochon. Ses investigations dans cette période méconnue de l'Histoire ukrainienne sont un prétexte à évoquer la ville sous domination soviétique.

Dans le commissariat où Samson travaille, un tchékiste, Abiazov, les a rejoints. Il prend le commandement et emmène Samson se renseigner au sujet, du sang a été signalé devant une remise. C'est du sang de cochon. L'anecdote pourrait s'arrêter là, mais pas à Kiev, pas à cette époque. le propriétaire de l'animal est conduit au commissariat pour être interrogé ; eh oui, il est interdit de faire commerce de viande.
Telle est l'investigation sur laquelle nous entraîne Andreï Kourkov. Samson aura bien du mal à la boucler tant il va être détourné de cet objectif ; la colocataire de Samson, Nadejda, disparaît et des objets sont volés au sein du commissariat.

Moins loufoque que le pingouin, plus sombre, mais absurde tout de même. J'ai beaucoup apprécié la scène où Samson et son ami suivent un stage d'interrogatoire avec des consignes qu'ils appliqueront, scrupuleusement, mais sans enthousiasme démesuré. Plus absurde qu'effrayant. Ce qui est angoissant est dans le non-dit, les membres du commissariat ne sont jamais heureux quand leurs prisonniers sont emmenés rue des Jardins, siège de la Tchéka. Et puis la fin m'a serré le coeur.

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Si L'oreille de Kiev avait pu marquer, pour les amours de toujours d'Andreï Kourkov, une légère déception, sa suite, le coeur de Kiev (notons que le titre français n'a rien à voir avec celui d'origine, Samson i Nadezda) nous permet de retrouver l'écrivain ukrainien au meilleur de sa forme, bien que l'aspect loufoque de la plupart de ses romans précédents (à commencer par le Pingouin) ait désormais disparu. Cependant, l'absurde des situations, qui est une marque de fabrique de l'auteur, est lui bien présent dans ce deuxième volet d'une trilogie qui dresse le portrait de la ville ukrainienne au printemps 1919, certes préservée de la guerre qui fait rage à l'extérieur mais néanmoins soumise à un chaos plus ou moins organisée par les nouveaux maîtres bolcheviques. Nous retrouvons Samson, l'homme à l'oreille coupée, qui officie au sein de la milice et est chargé d'une enquête sur le commerce illégal de viande. Dans une cité affamée, où notre héros jouit pour ce qui le concerne de certains privilèges, le sujet est prétexte à une vraie radioscopie de Kiev, extrêmement détaillée car très documentée et d'un réalisme saisissant, même assaisonnée d'une pincée de burlesque. le personnage principal de Kourkov, bien plus affiné que dans L'oreille de Kiev, tente de rester humain face au désordre ambiant, aux menaces de la redoutable Tchéka et aux lois iniques qui ne cessent de changer. Ouvrage à la fois historique, policier, politique et sociologique, le coeur de Kiev, réussit pleinement le difficile exercice de nous apprendre de nombreuses choses sur une période particulière de l'histoire de l'Ukraine, tout en nous divertissant avec une intrigue et des protagonistes hauts en couleur. En ces temps tragiques pour l'Ukraine, le livre est aussi, sans nul doute, une manière de saluer la résistance à l'adversité de sa population.
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Avril 1919, Kyiv, nous suivons le milicien Samson chargé de faire respecter l'ordre bolchévique.
Particularité, il a perdu son oreille.
Cet épisode est raconté dans le précédent roman « L'Oreille de Kiev ».
Quoi un précédent roman ???
Rassurez-vous :

- Je n'ai pas non plus lu le précédent livre (Comment ai-je pu passer à côté ?)
- Il y a un cours résumé du précédent opus pour brièvement introduire tout ce qu'il faut savoir sur Samson.

C'est en effet Samson qui raconte son quotidien.
Un quotidien raconté tout simplement. C'est parfois d'un burlesque involontaire.
C'est surtout prétexte à décrire le quotidien de Kyiv après l'accession des bolchéviques.
La vie y est dure, faite de privations, des partages « volontaires » des logements, des meubles, de tickets pour les restaurants collectifs.
Les habitants de Kyiv ont du mal à se faire aux nouvelles règles absurdes qui surgissent sans cesse.
Les combines, les entourloupes sont légion.

Samson enquête sur un « trafic » de viande que l'on pourrait qualifier de bien ordinaire.
Ordinaire oui, mais subitement devenu illégal.
Samson et ses collègues enquêtent maladroitement.
Mais le ton neutre et modeste de Samson est un traquenard pour vous lectrice ou lecteur.
Car la milice n'est que la 1ʳᵉ phase du royaume de l'arbitraire.
La milice convoque, arrête, emprisonne selon son bon vouloir.
Mais ensuite la Tchéka prend le relais.

Et c'est là le talent d'Andreï Kourkov, il nous fait suivre le quotidien d'un homme qui fait son travail, qui aime passer du temps avec sa tendre amie.
On remarque bien en passant, comme du coin de l'oeil, la misère qui frappe les habitants de Kyiv, ceux qui ont perdu beaucoup.
On note la perte de repère des gens…
Et soudain, …

Alors au fond, on se demande ce que l'on aurait fait, la place que l'on aurait trouvée dans ce système autoritaire et répressif.

En conclusion

Je vais me dépêcher, après la lecture que je viens de commencer, d'attaquer « L'Oreille de Kiev »
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J'avais déjà été emballé par "L'Oreille de Kiev". La suite est du même tonneau : j'ai dévoré ce livre.
Samson continue de travailler pour la milice (police) de Kiev. Nous sommes toujours en 1919 et si le pouvoir soviétique s'est installé dans la ville, les environs ne sont toujours pas très sûrs. Et puis, ce pouvoir soviétique impose un régime de terreur au moyen de la sinistre Tchéka.
Malgré le poids des évènements, le livre se lit avec plaisir et non sans de petites notes d'humour. C'est la vie de tous les jours dans Kiev et Samson est amoureux.
Mais le récit n'est pas terminé et je suis déjà impatient de lire la suite dès qu'elle sera imprimée.
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critiques presse (2)
LeSoir
27 mars 2024
Andreï Kourkov, l’écrivain empêché. L’écrivain ukrainien passe plus de temps aujourd’hui à écrire sur la guerre, à ameuter contre la Russie qu’à écrire ses fictions.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeFigaro
30 novembre 2023
L’auteur à succès réussit à peaufiner et étendre sa fresque sociale d’un monde en pleine déliquescence.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Samson n’avait jamais roulé dans Kiev à une telle allure. Le jeune cocher se soulevait constamment de son siège et criait en chinois pour faire s’écarter les passants. Les cochers kiéviens, instruits par l’expérience, se rangeaient de côté eux aussi en voyant ou en entendant le briska foncer sur la chaussée pavée dans un tonnerre de roues.
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« Yu, dit Samson, profitant de cet instant. Que veut dire « tchouerto » ?
Yu esquissa un sourire presque imperceptible.
« Chu erh to – Oleilles de porc séssées, répondit-il. Ce que ze vends. Ze les sèsse et ze les vends. Seul de tout le malché ! »
Samson sentit naître sur sa langue la saveur des fameuses oreilles, une saveur chinoise, singulière, dont il avait fait la connaissance grâce à Li Yu Yeh.
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De temps à autre le désespoir s’infiltrait dans ses pensées et changeait celles-ci en gomme de caoutchouc, les distendait comme les cordes d’une guitare tzigane, au point qu’elles perdaient leur sens pour n’être plus que son, plainte, tintement fébrile. Samson aurait voulu se distraire de ce bruit intérieur, de sa nervosité, de la peur qui l’étreignait tandis qu’il lui semblait tomber dans un trou noir sans fond. La peur le tenait comme un bourbier tient les jambes, l’empêchant de les dégager pour s’avancer librement d’un pas vers le salut.
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L’époque était à l’anxiété permanente. Ce n’était pas pour des promenades bras dessus, bras dessous qu’elle égrenait ses secondes sur le cadran de la vie. Elle était à l’inquiétude, au danger, à la faim. À l’heure présente, une arme devenait plus importante qu’un simple uniforme militaire.
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« Vous avez vu combien de fois déjà le pouvoir a changé ici. Alors mieux vaut n’être pas immortalisé dans une tenue trop marquée. Sait-on qui sera le prochain à occuper Kiev ? Avec une chemise comme celle-ci, vous êtes un simple citoyen. Et ça n’est pas passible de sanction. »
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Vidéo de Andreï Kourkov
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