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EAN : 9782070364374
224 pages
Gallimard (06/09/1973)
3.97/5   120 notes
Résumé :
« Blaise Poulossière sortit de sa poche l'immensité d'un mouchoir à carreaux.
- C'est moi qu'à présent je fais cuire la soupe, le lard et le ragoût, confia-t-il à sa femme qui reposait là, devant lui, à l'intérieur du caveau de famille.
- Le monde sont fou, ma pauvre vieille, le monde sont fou...
Il se moucha fortement, ce qui fit s'égailler des mésanges perchées sur une croix. »
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Pour moi qui ai toujours un train de retard, les vieux fourneaux jusque-là c'était trois vieux de la vieille qui habitaient le même livre de René Fallet.
Jean-Marie Péjay, Blaise Poulossière et Baptiste Talon, à plus de soixante-dix ans, découvrent qu'ils s'ennuient.
Blaise Poulossière, à 72 ans passés, s'ennuie depuis que Jeanne, sa femme, repose au cimetière du village.
Il ne boit plus guère, il le jure sur la tête de la défunte !
Baptiste Talon, lui, vit chez ses enfants depuis que sa femme s'est noyée dans une mare, chez ses enfant qui essaient de le tenir propre, ce qui n'est pas une mince affaire !
Et leur vieux pote, Jean-Marie Péjat racle du sabot et peine à vivre, à traîner son imposante carcasse de 75 ans.
Crachant, chiquant et cahotant, ils se chamaillent et vident ensemble des chopines.
Mais plus rien ne les retient au village, ni affection, ni amitié.
Leurs souvenirs sont trop lointains pour être encore des souvenirs.
Le soir de la fête des escargots, ils s'aperçoivent qu'ils sont vieux, terriblement vieux et que leur place est désormais à l'asile départemental de Gouyette.
Ils partent donc pour Gouyette ...
Il n'est pas si fréquent pour un lecteur de se réjouir avec des personnages qui se drapent autant dans leur vieillesse.
C'est que le sujet est sensible.
Mais René Fallet a écrit un roman irrésistible emporté dans un tourbillon d'humour, de fantaisie et de tendresse par trois vieux paysans, une paysanne aussi vieille qu'eux et un âne cacochyme.
Le récit est est une équipée pédestre, mouvementée et tonitruante, un dernier road-movie avant que les portes de l'asile ne semblent se refermer sur trois vies.
Des adieux tumultueux aux copains du cimetière jusqu'au domaine des Echanguettes où les trois compagnons retrouvent Catherine Cateau qu'ils n'avaient pas revue depuis cinquante ans, d'aventures en aventures, ce voyage est excessif, gaillard et finalement très insolent.
Catherine a eu autrefois des bontés pour les trois, et aucun d'entre eux ne s'en doutait !
C'est la jalousie qui va leur révéler qu'ils ne sont pas vieux, que la vieillesse n'existe pas.
Le roman de René Fallet est étourdissant de tendresse, de fantaisie et d'humour.
En 1960, Gilles Grangier en a réalisé une adaptation pour le grand écran dont les rôles principaux étaient tenus par trois vieux "débutants" : Jean Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël.
Les dialogues ont été signés par Michel Audiard.
Et ben, mes cadets, c'est vous dire ...
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Poulossière, Pejat et Talon, sont trois vieux loustics rustiques confis dans les chopines et les chicaneries.

Sachant que la mort approche, et se sentant devenir étrangers à leur bourg ils décident d'aller à l'hospice de Gouyette. le trajet devient prétexte à une vadrouille pour retrouver des souvenirs de leur jeunesse.

Comme plus tard dans "la soupe aux choux", Fallet sait dans ce roman rural et picaresque rendre ses vieux ronchons sympathiques et là encore au-delà de la farce, amener une réflexion sur le grand âge…

Ce livre de 1957 fut adapté au cinéma par Gilles Grangier en 1960 dans un film éponyme avec Jean Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël. Adaptation très libre mais qui garde l'essentiel du livre ; l'amitié ronchonnante des "vieux gars".
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Trois septuagénaires, trublions assoiffés et alcooliques sèment la pagaille dans un café de leur village. S'estimant très vieux et dédaignés par leurs semblables ils décident d'aller s'installer à l'Hospice. Pour profiter de leur dernier voyage ils partent à pieds avec le vieil âne de l'un deux et des munitions dans leurs gibecières : le picrate !

Entre moqueries, soûleries, vacheries et règlements de compte de leur jeunesse le chemin va se révéler semé d'embûches alcoolisées et de nostalgie en retrouvant l'une de leur conquête de leurs 20 ans !

Dialogues truculents, accents du cru, ils ne sont pas difficiles à imaginer si l'on a déjà passé du temps dans un café de village de la France profonde ou déjà vu le film !

Petit rappel nostalgique des vacances de mon enfance où ces vieux nous faisaient tant rire et nous donnaient l'impression de transgresser les recommandations de notre grand-mère !

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La Fête aux Escargots se tient chaque premier dimanche de juin sur la place du bourg. Les flonflons de l'orchestre peinent à couvrir le boucan de trois ancêtres attablés au fond du café. Ca plaisante, ça s'asticote et ça s'engueule. Les voisins couvrent ces énergumènes d'un oeil goguenard. Il faut dire que leurs frasques défraient la chronique locale depuis des décennies. le trio a décidé de quitter le village pour se rendre à l'hospice départemental. Blaise, âgé de soixante-douze ans, est usé par les millions d'hectares de terre labourée. Baptiste, du même âge, un vieux rabougri, plissé et bossu, est régenté par ses brus qui limitent sa consommation de vin. Le dernier, c'est Jean-Marie, son aspect colossal ne trompe plus personne, avec les années, il a perdu de sa superbe. Alors s'ils sont vieux, ils iront chez les vieux. Ils décident de faire le trajet qui les sépare de l'hospice à pied, avec Panpan, l'âne de Blaise, aussi décati que son maître. « Les voyages, y a rien au-dessus pour voir du pays » Surtout pour ces trois boit-sans-soif qui n'ont – à l'exception de leurs obligations militaires – quasiment jamais quitté leur village. Les voilà confrontés à la modernité mais surtout à leur passé. De tendres souvenirs vont remonter dans leurs coeurs usés. Libérés de toute contrainte, ils mangent sur l'herbe, se délassent les arpions dans la rivière, et dorment à la belle étoile. le lecteur se régale des leurs échanges et de leurs chamailleries qui se terminent souvent en empoignade. C'est une farce bien ficelée à la sauce Fallet : des lascars hors du temps qui savourent ces précieux cadeaux de la vie que sont l'amitié, la liberté et le vin rouge. Si ce n'est pas mon Fallet préféré, j'ai hâte d'en découvrir l'adaptation de Gilles Grangier.
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René Fallet avait coutume de dire que sa prose était irriguée par deux veines : celles du Beaujolais et celle du whisky ; la première produisant des romans "rabelaisiens", la seconde des textes plus mélancoliques...
A n'en pas douter, « Les vieux de la vieille » appartient à cette veine du Beaujolais qui nous a déjà donné l'excellent "La grande ceinture" en 1956.

Jean-Marie Pejat, Blaise Poulossière et Baptiste Talon habitent le même bourg depuis soixante-dix ans. Le trio passe son temps à vider des chopines et un soir de fête, ils s'aperçoivent qu'ils sont vieux... terriblement vieux... et que plus rien ne les retient dans ce village ; leur place est désormais, ils en sont convaincus (ils s'en sont convaincus) avec ceux de l'asile départemental de Gouyette.

Ils partent donc pour Gouyette ; à pied bien sûr ; et sans oublier une petite halte « arrosée » « boulevard des allongés », au cimetière si vous préférez, pour dire adieu aux copains... Vingt dieux d'ours !
Truculent !

Un ouvrage qu'il n'est pas si facile de dénicher en édition de 1958 et que, bibliophile, je suis fier de posséder.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Les vapeurs dues au fruit de la vigne se dissipèrent comme fumée de pipe, le grand projet demeura. Bien sûr, le cadre de leur vie, cadre où les trois vieux s'étaient aussi solidement installés qu'un oncle Anselme ou Agénor en tenue de 14-18 dans le sien, ce cadre grinça aux jointures et leur pinça le cœur.
Quitter sa terre, son atelier, sa ferme, c'était malgré tout autre chose que de jeter par-dessus son épaule des coquilles de noix. Mais ce départ les occupa, ce qui leur fit du bien sous la casquette.
Jean-Marie répara d'arrache-pied les vélos en souffrance, informa sa clientèle qu'il bouclait la maison.
Blaise traita âprement de ses récoltes avec un voisin, puis descendit au marché pour y brader ses lapins et ses volailles.
Baptiste déclara en toute simplicité à sa famille qu'il l'avait assez vue...
(extrait du chapitre IV)
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Le monde sont fou, répéta Poulossière, pis que fou. Un jour, ce monde qui sont fou nous mettra un pétard de quatorze juillet dans le trou que je pense, et on se retrouvera dans la lune aussi vrai que je m'appelle Poulossière Blaise et que je suis à cette table. Et qui qu'on y fera, dans la lune, je vous demande ? Y'a point de terre à cultiver, dans la lune, puisque a lune, c'est que de la lune partout.
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Les tablées d’hommes (...) coiffés de la casquette ou du chapeau des dimanches, respiraient le bonheur, les mères étant au bal pour surveiller les filles, les gars étant au bal pour arracher les filles aux mères. On parlait de voitures ou d’agriculture, de porcs, de sécheresse. Rarement de politique, on se serait battus.
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Une fois l'âne attaché à un tilleul, ils pénétrèrent dans le café, gauches, intimidés. Ils remarquèrent tout de suite cette commode lumineuse dans laquelle un disque se promenait pour l'heure au bout d'un bras d'acier. Et un "rock and roll" exposa qui les fit tressaillir, mal à l'aise et les yeux ronds comme des camemberts.
-Le monde sont fou, le monde sont fou, marmota Poulossière.
Jean-Marie s'assit, accablé:
-Si c'est pour ça qu'on a fait la guerre de 14 c'était pas la peine d'aller jusqu'à 18, cré cent marmelades de Prussiens, voilà ce que j'en dis.
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- Un petit coup de rouge ?
- Merci, jamais le matin.
- Vous avez tort, c’est le matin que c’est bon. Ça décape les amygdales, ça oxygène l’estomac, tous les docteurs vous le diront.
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Vidéo de René Fallet
22 janvier 1977 René Fallet, dans son bureau parle du chat en général et présente son chat Siamois, Bonnot. Pour lui il y a quelque chose de féminin chez le chat. Photographies de Georges Brassens.Photographie de chat.
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