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EAN : 9782353060511
152 pages
Editions La Branche (07/05/2012)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Vincent, narrateur de cette histoire, est un être immature et naïf, nul en affaires, pitoyable en amour, déloyal en amitié, et nombre de ses comportements sont impossibles à justifier. Pour sa défense on plaidera que s'il n'avait pas rencontré Léa, un jour funeste sur un champ de courses, sa vie aurait pu prendre un tour plus acceptable. Hélas il y eut Léa, et avec elle arrivèrent les malheurs dont on découvrira ici l'enchaînement fatal. Ce livre veut contribuer à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Vous n'allez pas aimer Vincent. Vous aller même le détester. Surtout si vous êtes de ces hommes qui ont parfois des bouffées de testostérones qui vous poussent à montrer que vous n'êtes pas du genre à vous laisser marcher sur les pieds, ou vous faire mener par le bout du nez.

Car voyez vous Vincent ne vous ressemble pas. Il est de ces êtres là, qui tel un bouchon sur la mer, se laissent porter au gré du vent et des bourrasques. Pourtant il n'est pas un loser, ni un déprimé, encore moins un réfractaire à la société dans laquelle il vit.

Non Vincent, son problème, c'est qu'il a horreur de devoir faire des choix.

"Je n'ai jamais choisi. La vie me traîne ici ou là, je vais où elle me conduit, je me laisse porter. J'ai tout accepté, toujours. Par manque d'intelligence, peut-être, à cause d'une forme particulièrement lamentable de lâcheté, c'est possible, mais plutôt en raison d'une résignation congénitale, d'une absence absolue de croyance, d'un doute de tréfonds. Rarement rencontré, le bonheur m'étouffe ; le sachant éphémère, je préfère hâter sa fin pour retrouver le lugubre confort de la mélancolie ; quitte à perdre ce qui m'est cher, autant que ce soit de mon fait ; voilà pourquoi je détruis tout. "

Alors il laisse le hasard décider pour lui. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que pour Vincent, le hasard fait bien mal les choses.

Ancien champion de savate, il a monté une salle d'entrainement avec son pote Angelo. Si son ami s'affaire auprès des sportifs, Vincent lui s'occupe du tripot clandestin qu'il a crée en annexe à l'étage. Turfiste plutôt chanceux, il aime à trainer sur les hippodromes.

C'est là que l'amour va lui tomber dessus comme un pot de fleurs projeté avec élan du cinquième étage.

Enfin l'amour, c'est peut être un bien grand mot me direz vous, mais Vincent voudrait bien y croire pour une fois. Pourtant, Léa, c'est le nom de sa dulcinée, n'a rien d'une princesse échappée d'un conte de fée. Elle serait même plutôt du genre « tarentule » (comme la surnommera Angelo). Elle enfagote sa proie dans sa toile, l'immobilise et finit par lui sucer le sang.

Car c'est par effraction que la belle s'engouffre dans la vie de Vincent. Sa rencontre à l'hippodrome était savamment calculée, tout comme le cambriolage de son existence qui va s'en suivre.

Peu à peu elle s'immisce dans les affaires de Vincent au point d'en prendre le contrôle et provoquer le départ d'Angelo qui se désole de voir son ami passer sous la coupe de Léa sans réagir.

La petite salle de sport, va alors rapidement étendre ses activités à la vente de poudre et autres petites pilules aux vertus rarement reconnues par la sécurité sociale, mais si prisées des sportifs prêt à s'arranger avec la philosophie de Pierre de Coubertin.

Comme une tornade de Monsieur Propre, Lea chamboule la vie de Vincent du sol au plafond. Lui fait abandonner sa porche, quitter son appartement pour s'installer chez son frère Fred. Un gars sympa Fred, et si proche de sa soeur !

Suivra ensuite le mariage. Elle lui doit bien ça Léa vu que toutes ses petites affaires sont au nom de Vincent. Autant lui mettre la corde au cou pour mieux le tenir en laisse. Et généreuse avec ça, qui en guise de dote va offrir à son mari quelques années à l'ombre derrière les barreaux d'une prison pour malversations financières.prison

Mais loin de se révolter Vincent se sacrifie ! Après tout, Léa ne lui a-t-elle pas appris qu'il allait être père ? Il ne va quand même pas laisser une femme enceinte, à fortiori la sienne, aller en taule, même si l'idée d'être père l'enchante autant que celle de boire une cuillère à soupe d'huile de foie de morue !

Alors bien sûr le lecteur que vous êtes ne manquera pas de pester et de se demander quand diable va-t-il enfin se réveiller, relever la tête et se révolter contre cette sangsue.

Je me garderai bien de répondre à cette question et vous invite à lire le livre, mais je vous promets une fin truculente.

« Paris mutuels » est un petit bouquin sans prétention, comme tous ceux sortis dans la collection « Vendredi 13 » des éditions de la Branche , mais qui se savoure, se sirote au fil des pages et vous fait passer un agréable moment, le sourire aux lèvres.

Car si d'entrée, vous n'allez pas aimer Vincent tant sa conception de la vie est diamétralement opposée à la votre, vous finirez pourtant par l'apprécier, l'agacement laissant progressivement la place à l'empathie, et vous l'accompagnerez dans ses déboires.

Et c'est là toute la finesse de Jean Marie Laclavetine que de nous raconter une histoire particulièrement sombre avec une écriture empreinte de beaucoup d'humour, qui donne ainsi une saveur toute particulière à ce petit roman.
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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"Que celui qui n'a jamais été amoureux, je veux dire vraiment amoureux, me jette la pierre".
L'amoureux, c'est Vincent, naïf propriétaire d'un club d'arts martiaux, qui, alors qu'il parie et gagne en misant sur l'alezan "Vendredi 13", rencontre "l'éclatante", "imprévisible" et manipulatrice Léa. le voilà "fait comme un rat". Tour à tour surnommé "lombric" (lorsqu'il ne cède pas à ses calculs rocambolesques) ou "amour de petit mari" lorsqu'il signe sans broncher des papiers à l'odeur de soufre, il se retrouvera vite case prison et au bord de la ruine.
Un enfant (fait dans son dos) plus tard, éloigné de sa "tarentule", d'aventures physiques en arnaques de plus en plus louches, le voilà à nouveau appelé "Malotru" ou "mon faisan" par une nouvelle femme de tête. Ce looser à présent bien musclé va-t-il s'en sortir? Cette histoire amorale conte la dégringolade d'un homme puis sa revanche cynique. Fort bien écrit, truffé de trouvailles (d'humour noir) Paris mutuels est un roman style policier psychologique dont la police est absente. Seule prévaut la loi du plus fort.
L'auteur: Jean-Marie Laclavetine, écrivain, membre du comité de lecture chez Gallimard, a obtenu le Grand Prix de la Nouvelle de l'Académie Française pour le Rouge et le Blanc, le Prix Goncourt des lycéens 1999 pour Première ligne et le Prix du roman historique de Blois 2009 pour Nous voilà.
J'apprécie cette collection Vendredi 13, dirigée par Patrick Raynal (dont j'ai lu plusieurs titres dont l'excellent le chien de Don Quichotte de Pia Petersen) aux Editions de la Branche, dans laquelle à chaque fois les mots Vendredi 13 figurent un élément différent.
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Il y a des gens qui portent la poisse en eux. À qui il n'arrive que des tuiles, des trucs improbables, impossibles… Des gens pris dans une sorte d'engrenage, de cercle vicieux de malheurs et qui auront un mal fou à s'en sortir. Vincent est de ceux-là, et pourtant tout semblait si bien parti… Il flambe avec bonheur l'argent gagné sur les hippodromes, se balade en Porsche Carrera, arbore des Ray bans, bref se la pète un max lorsqu'il tombe sous le charme de « la tarentule ». La tarentule, ainsi que la baptisera rapidement son meilleur (et son seul) ami Angelo, c'est la belle Léa, une superbe antillaise que Vincent n'aurait jamais imaginé séduire. Miser sur Vendredi 13 lui porte chance. Enfin, c'est ce qu'il croit au début…

Car la belle Léa, on l'apprend vite, puisque c'est Vincent lui-même qui nous narre l'histoire, avait repéré ce futur gogo et planifié cette rencontre. Elle avait même tout prévu pour le sucer jusqu'à la moelle et lui piquer tout son argent, compte en banque, appartement, Porsche, et même le club de sport créé avec Angelo. Léa est non seulement belle, mais intelligente. Et sans morale aucune. Elle porte la manipulation à un degré élevé et fait de Vincent un toutou obéissant, rampant devant ses désirs.

Et lui, gentil, amoureux, serviable, benêt, se laisse faire… C'est donc l'histoire d'un naïf qui se fait avoir à chaque fois. C'est aussi l'histoire d'un homme aveuglé par son amour, qui tombera bien bas juste parce qu'il est candide (stupide même parfois et on aurait envie de lui botter les fesses). Il se laisse mener en bateau et par le bout du nez et se retrouve vite truand à la petite semaine sans avoir compris vraiment ce qu'il lui arrive. Il est cependant toujours sincère et si on regrette qu'il se laisse manipuler aussi facilement, le lecteur ne peut s'empêcher de s'attacher à ce type qui, bien que tombant dans la délinquance, reste plutôt droit au fond de lui. Il est honnête avec ses principes, ses convictions.

Léa fait donc main basse sur tout, et Vincent se retrouve sans un sou. Marié et père. Logeant chez son beau-frère. Sauf que le beau-frère serait plutôt un comparse de la belle, et que leurs malversations mènent bientôt Vincent en prison : quelle idée se dit-on, d'avoir accepté d'être gérant et signé tous les papiers de son nom ? À sa sortie de prison, il deviendra racketteur et même plutôt doué pour ce « métier », ses manières de récupérer l'argent étant légèrement différentes de celles de ses collègues. Mais un racketteur ne doit pas avoir d'états d'âme, et Vincent est faible…

Une des grandes qualités du personnage – et du roman- est que Vincent est parfaitement conscient du fait qu'il se fait entuber. Il admet lui-même être trop faible pour dire non, surtout à celle qu'il ne peut cesser d'aimer, même s'il sait qu'elle ne lui amène que des ennuis. Il n'apprend cependant pas de ses erreurs passées et tombe dans chaque piège qu'on lui tend, jusqu'au dénouement, jubilatoire.

Voici donc un roman noir, pas vraiment un polar, mais qui est drôle de bout en bout et très gai. L'écriture de Jean-Marie Laclavetine est un régal, pleine d'humour, fine et acérée, et cet antihéros est tout à fait captivant.
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Vincent, narrateur de cette histoire, est un être immature, naïf, nul en affaires, pitoyable en amour, déloyal en amitié, et nombre de ses comportements sont impossibles à justifier. Pour sa défense on plaidera que s'il n'avait pas rencontré Léa, un jour funeste sur un champ de courses, sa vie aurait pu prendre un tour plus acceptable. Hélas il y eut Léa, et avec elle arrivèrent les malheurs dont on découvrira ici l'enchaînement fatal. (extrait de la 4e de couv').


Paris mutuels n'est pas l'histoire d'un amour entre un homme et une femme. Dans ce roman, il n'y a rien de romantique. Et pourtant, tout part d'une rencontre : celle de Vincent et de la très séduisante Léa dans un hippodrome à Paris. Léa jette son dévolu sur Vincent, banal, pas très brillant ni ambitieux, et il tombe fou amoureux d'elle. Ambitieuse, Léa l'est et elle prend très vite le contrôle de la petite affaire de Vincent, qu'il tient avec son ami Angelo, et la diversifie : le club de boxe française amateur devient petit commerce de cocaïne, ectasy, érythropoïétine... Et elle ne s'arrête pas là. Elle prend littéralement le contrôle de Vincent, de son argent, de sa vie, le poussant même à aller en prison à sa place pour des fraudes qu'elle a commises. Bref, on se demande comment Vincent a pu être aussi aveugle et se laisser berner par Léa, alors même qu'il avait été mis en garde dès le début par son fidèle ami Angelo, celui qui restera auprès de Vincent, même dans les pires moments. Car des moments difficiles, Vincent va en connaître...

C'est avec beaucoup d'humour noir que Jean-Marie Laclavetine nous fait partager le quotidien de Vincent. le point fort de roman est de nous avoir fait apprécier Vincent. On finit par s'attacher à ce personnage faible, manipulé par une femme infecte et détestable, qui devient une brute au service de riches malfrats, mais qui heureusement, reprend du poil de la bête dans le deuxième partie du roman. Écrit entièrement selon le point de vue de Vincent, on suit ses pensées et ses faits et gestes qu'il nous fait partager rétrospectivement. Car ce récit se veut instructif afin de prévenir le lecteur des excès de l'amour, et Vincent, dans ce qu'il a d'humain, en est le parfait exemple.

Autre point fort du roman : le style de l'auteur. Jean-Marie Laclavetine écrit de façon simple et juste. Il alterne les courts chapitres et son roman se lit d'une traite, sans jamais provoquer d'ennui chez le lecteur.
Le seul reproche que je puisse faire, c'est sur l'aveuglement de Vincent, parfois peu crédible, sur sa femme Léa. Heureusement, la fin est jubilatoire et jouissive, et on prend enfin notre revanche avec Vincent !
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Bien qu'original, ce livre ne m'a pas séduite à 100%.
C'est l'histoire d'un perdant (un looser comme on le dit de nos jours), et les anti-héros ne font pas partie de mes personnages préférés.
Les personnages de ce livre m'ont paru peu crédibles, leur histoire et leurs destinées également.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je n'ai jamais choisi. La vie me traîne ici ou là, je vais où elle me conduit, je me laisse porter. J'ai tout accepté, toujours. Par manque d'intelligence, peut-être, à cause d'une forme particulièrement lamentable de lâcheté, c'est possible, mais plutôt en raison d'une résignation congénitale, d'une absence absolue de croyance, d'un doute de tréfonds. Rarement rencontré, le bonheur m'étouffe ; le sachant éphémère, je préfère hâter sa fin pour retrouver le lugubre confort de la mélancolie ; quitte à perdre ce qui m'est cher, autant que ce soit de mon fait ; voilà pourquoi je détruis tout.
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La vie nous apprend beaucoup de choses,mais toujours avec un temps de retard qui les rend inutiles ou pénibles, j'ai remarqué ça.
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C'est parti de pas grand chose.Dés qu'elle m'a vu,elle a su que j'étais fait pour elle,c'est ce qu'elle m'a toujours dit.Dés que je l'ai vue,j'ai su que j'étais fait comme un rat.Nous étions jeunes,surtout moi.J'ai pourtant cinq ans de plus qu'elle,mais vous savez ce que c'est.
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Vidéo de Jean-Marie Laclavetine
Carte Blanche à Sciences Humaines
Intervenants: Vinciane DESPRET, philosophe, professeure à l'université de Liège, Jean-Marie LACLAVETINE, éditeur et écrivain, Héloïse LHÉRÉTÉ, directrice générale du magazine Sciences Humaines, Adèle VAN REETH, directrice de France Inter Les morts hantent les vivants. Ils leur parlent, les inspirent, s'installent en douceur dans leur vie intérieure et travaillent leur existence. Les trois auteurs que nous proposons de rassembler ont enquêté, chacun à leur manière, sur "la vie des morts". A mille lieues des théories du deuil, qui enjoignent à l'oubli et à la reconstruction, Jean-Marie Laclavetine (écrivain et éditeur), Adèle van Reth (journaliste, philosophe et écrivaine) et Vinciane Déprêt (anthropologue) racontent cette conversation secrète et quotidienne que beaucoup d'entre nous entretenons avec nos chers disparus. Ces hommes, femmes, enfants que nous avons aimés ne laissent pas seulement un manque. Ils sont aussi une présence, réelle, à la fois triste et réconfortante. Ils imprègnent en profondeur les vivants et guident leurs pas.
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