Je viens de lire
Maïssa Bey pour la première fois. Première fois, cela appelle une suite. C'est toujours ainsi. Quand je découvre quelqu'un j'ai besoin de lire tout ce que cet auteur a écrit.
Maïssa Bey est de ceux-là.
On est loin des soubresauts d'amoureux déçus, déconfits, malheureux pour quelque raison que ce soit : séparation, deuil… Ces choses-là font la trame de tant de romans !!, ont inspiré tant de poètes …
Le roman de
Maïssa Bey est intense, terrible, courageux. La descente aux entrailles d'une mère dont le fils de 20 ans a été égorgé "par erreur". Une confrontation aux divers déchirements que cela provoque et la naissance d'une femme nouvelle, arrachée à la quiétude d'une vie dans son moule. Un maelström d'émotions qui me poursuivra longtemps.
Je ne sais comment vous parler de
Maïssa Bey parce qu'elle m'a à la fois éblouie et bouleversée et j'ai peur de ne pas savoir dire ce qu'elle exhale.
Les silences de Maïssa sont des é-cri-ts qui ont la violence d'un enfantement. C'est cela, à travers le personnage d'Aïda, elle est une parturiente pendant 254 pages… qui accouche de son innommable douleur à la suite de la mort de son fils unique, égorgé par erreur…
Une situation que je suis absolument incapable de traiter ! Je ne connais rien de sa vie mais je me dis qu'il faut être mère pour écrire un tel livre mais que si on est mère, on ne peut le concevoir… par peur d'avoir à vivre cette horreur.
Plume trempée dans le feu...