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EAN : 9782815901048
183 pages
L'Aube (26/11/2009)
4.38/5   16 notes
Résumé :
Dans cette "pension de famille" où vivent vieillards, filles mères, débiles ou encore caractériels, survivre est un défi quotidien. En mêlant le récit de sa propre vie avec celui des autres pensionnaires dont elle écoute les confidences, Malika reconstruit l'histoire de la femme en Algérie et s'interroge sur le lent travail d'effacement de la mémoire.

"Maïssa Bet poursuit, avec "Cette fille-là", l'histoire intime et politique des femmes algériennes. P... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman, cette fille-là, de Meissa Bey est un livre poignant, dur et qui prend le lecteur aux tripes tellement il est émouvant et insoutenable sur la condition faite à ces femmes mises au ban de la société du fait qu 'elles fauté ou qu 'elles sont illégitimes ou parce qu 'elles ont goûté au fruit défendu puis abandonnées à leur triste sort. Restent l'asile ou l 'hospice comme seuls refuges pour ces femmes honnies
L 'autrice s 'élève contre toutes ces injustices, ces tares de cette société qui ne veut pas aller vers l 'ouverture et d'abandonner tous les archaïsmes sociétaux.
On comprend la rage de Meissa Bey en écrivant ce roman. Elle est au devant dans son combat pour l'émancipation de la femme .Devant tant de drames et de violences, on ne peut
rester silencieux !
Meissa Bey est une romancière courageuse et c 'est avec le verbe qu 'elle mène son combat de féministe .
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Cette fille-là, c'est Malika. Sur son dossier médical est inscrit en grosses lettre capitales FIC : forte instabilité caractérielle.
Quand on est née de parents inconnus, trouvée sur une plage par deux ivrognes, quand il faut fuguer pour tenter d'échapper aux serres de son père adoptif concupiscent , à une société haineuse qui ne vous reconnait que bâtarde, qui vous met à l'index pour le restant de votre vie, quand Malika « La reine » d'un royaume de misère devient M'laïkia "la possédée", on peut comprendre et admettre qu'il est normal de se retrouver recluse dans un lieu sordide , tout, sauf un « lieu de vie » , à la fois maison de retraite, asile psychiatrique, hospice, un établissement, somme toute, fourre-tout où s'entassent les débris, les déchets, les rejetés de la communauté.
Malika va côtoyer d'autres femmes à la trajectoire tout aussi tragique, d'autres femelles dérangeantes pour cette société algérienne pétrie, à l'excès, de conventionnalisme, de tabous, de préjugés archaïques, de convenances sociales ancestrales discriminatoires. Misère, désespérance, solitude, abandon partagés qui rendent solidaires.
Il y a Aïcha, la mal aimée du père qui espérait enfin un héritier, qui se verra affublée du prénom de Jeanne parce que Mohamed, le paternel, a refusé de la prénommer devant l'officier français chargé de l' état civil,
Il y a Yamina la proscrite, elle a transgressé les règles sacrées, elle s'est sauvée avec son amant qui l'a abandonnée en la livrant ainsi à la prostitution,
Il y a Zahra, mariée à dix ans, elle n'a pas plongé sa famille dans le déshonneur, contrairement à sa soeur qui s'est enfuie pour se soustraire à un mari vieux, laid, velu,
Il y a aussi Fatima, qui a échappé à la mort programmée par son père la jugeant licencieuse, coupable, elle doit subir le châtiment suprême parce qu'elle a échangé quelques paroles avec un jeune de son âge, par elle, la famille est souillée .
Et puis encore Kheïra , qui fut belle, aujourd'hui vieille et abandonnée
Et M'Baika la noire, « maraboutée », rendue stérile donc maudite,
Badra-Fatma, usée d'avoir travaillé, sans relâche, déconsidérée toute sa vie,
Et enfin Houriya qui a aimé un roumi, pire que tout, un soldat, un ennemi de son peuple.
On ressent toute la tendre compassion de Maïssa Bey envers ces femmes blessées dans leur chair, dans leur âme, dans leur coeur , stigmatisées, exclues de la société , ces femmes qui, entre elles , se comprennent, qui partagent solidairement leur détresse, qui s'entraident , rendant leur désespérance moins virulente.

Ce roman a reçu, en 2001, le prix Marguerite Audoux
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Comme toujours avec cette auteur, une qualité d'ecriture superbe.
Des portraits de femmes qui ont ete des fillettes, des vies cabossées par divers accident ou tout bonnement le courant implacable de ce pays ?
On y est on les connait ces filles la, émotions, tendresse, pitié pour ces femmes en souffrance. On comprend mieux maintenant leur mentalité.
Decouverte de la vie en Algerie, des mentalités, de la solidarité féminine mais aussi des rancoeurs, des haines, des humiliations par l'homme encore si actuelles hélas.
A lire impérativement.
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Que la condition des femmes est dure de ce côté de la Méditerranée... Un livre dur, âpre, qui nous oblige à ouvrir les yeux sur ces vies où le moindre soupçon d'envie de liberté plonge les fautives dans des affres terribles.

Un livre poignant qui résonnera longtemps en moi.

J'aime beaucoup la plume de l'auteur, je vais essayer de trouver ses autres livres.
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Née de parents inconnus, qui est-elle vraiment Malika, cette petite reine qui libère la parole de toutes ces algériennes, pensionnaires de cette « maison des vieux » et dont les voix s'étaient tues jusqu'à présent ? Sans aucune animosité ou rancoeur, Aïcha, Yamina, M'a Zahra, Fatima, Kheïra, M'Barka, Badra, Houriya, lèvent le voile pour raconter leur jeunesse, leur naïveté, leurs premiers émois amoureux à l'éveil de leurs sens, mais surtout, l'éducation très stricte reçue, la soumission au patriarcat, les privations de liberté, le déshonneur, la peur de l'avenir…
Corsetées au sein d'une société archaïque, dominée par la pratique de rites religieux hors d'âge dont les fondements étaient basés sur des croyances ancestrales, elles ont beaucoup souffert, mais toujours en silence, prisonnières d'une cruelle et dégradante servilité. La colonisation française, la guerre d'Algérie, les témoignages de leurs conditions de vie durant ces périodes éprouvantes marquent les esprits et font froid dans le dos.


Pour ne jamais oublier, Maïssa Bey a choisi de graver sur le papier des récits sensibles et inédits, preuves vivantes de toutes les souffrances endurées par plusieurs générations d'algériennes durant des décennies. C'est à la faveur d'un style rythmé et parfois abrupt que la romancière s'est lancée dans l'écriture de ce livre-mémoire dans lequel elle intercale quelques chapitres relatant son histoire personnelle.
La violence du sujet traité est toutefois atténuée par la douce musicalité poétique de la plume qui fait incroyablement retentir, comme un écho, les voix des femmes algériennes.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J'ai tout simplement envie de dire ma rage au monde, ce dégoût de moi-même qui me saisit à l'idée de ne pas savoir d'où je viens et qui je suis vraiment. De lever le voile sur les silences des femmes et de la société dans laquelle le hasard m'a jetée, sur les tabous, des principes si arriérés, si rigides parfois qu'ils n' engendrent que mensonges, fourberies, violences et malheurs .
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Libre à vous de découvrir ce que d'aucuns ici appellent des délires, ou de me réduire au silence en abandonnant ce livre .
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Je suis une fille trouvée, une bâtarde, et donc une fille du péché(...) .Je suis l' incarnation de la faute (...) du délit de fornication .( p 45 ).
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Je suis la possédée.
Mon nom est M’laïkia.
Mon corps se dénoue et mes pieds s’envolent, esquissent des pas, dessinent d’étranges figures sur la terre, se couvent de poussière cuivrée, et je ne suis rien d’autre qu’une flamme bondissante, personne ne peut, personne ne doit me retenir, mon nom est M’laïkia, j’appartiens à la nuit et j’aiguise mon regard au rougeoiement des braises arrivées par mon souffle. Juste avant de me consumer.
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Désormais, elle n'est plus qu'une créature rampante et veule, prête à tous les renoncements, à toutes les bassesses, à toutes les folies pour un sourire donné comme une aumône, pour un regard, un mot ou une caresse.
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Videos de Maïssa Bey (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maïssa Bey
Second extrait de la rencontre avec Maïssa Bey du 18 octobre à la librairie Petite Égypte.
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