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EAN : 9782757801727
256 pages
Points (12/10/2006)
3.26/5   42 notes
Résumé :
Au milieu du XIIIe siècle, à Paris, un poète-jongleur vieillissant et son jeune ami écolier tombent amoureux de la même prostituée palestinienne dans un bordel de la rue Bordelle, l'actuelle rue Descartes.

Non loin de là, dans son palais de la Cité, Louis IX, le futur Saint-Louis, prépare sa prochaine croisade. Saint-Sépulcre ! raconte aussi la vie d'un chevalier errant entre Péronne, Chypre, Aigues-Mortes et Constantinople.

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ai souvent du mal à entrer dans les romans historiques, à remonter le fil des siècles.
Mais là, immersion directe dans le Paris du XIIIème siècle ses moeurs, sa puanteur….
En prime, on part en croisade dont une fois avec Louis IX
Avec Richart, écolier de 17 ans débauché et lubrique
avec Bénodet, jongleur poète qui lui écrit son devoir sur la pris e de Jérusalem
avec Gile, ancien templier et Edelinne, jeune fille qu'il a ramenée de Palestine qui se prostitue faute de mieux
et avec de multiples autres personnages
Patrick Besson nous entraîne dans une époque dont il restitue superbement l'ambiance, certes plutôt avec pessimisme.
Bien sûr, il nous embrouille entre les récits de Richart, ceux de Bénodet, ceux de Louis IX ……On s'y perd un peu entre Ysabel et Isabelle, dans les liens familiaux….. mais on s'y retrouve vite.
C'est avec un réel plaisir que je reprenais chaque soir mon livre pour continuer ces aventures.
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N°616– Janvier 2013.
SAINT-SEPULCRE !– Patrick Besson- Fayard

Nous sommes à Paris au XIII° siècle, sous le règne de Louis IX. Un écolier, Richart Perpin, fils de bourgeois, paresseux, pas mal soiffard et surtout jouisseur doit rendre un devoir sur la prise de Jérusalem par Godefroy de Bouillon, lors de la 1°croisade en 1099. le sujet ne l'inspirant guère il en confie la rédaction à un vieux jongleur érudit de ses amis, Bénodet, lui-même ami de Ruteboeuf, contre quelques pintes de vin. En fréquentant de concert les tavernes et les bordels, ils tombent ensemble amoureux d'une jeune prostituée Palestinienne, Edelinne, qui avait été enlevée à un sultan puis vendue à une maquerelle par un ancien templier aveugle, Gile d'Avèze. Cependant la jeune fille s'est enfuie du bordel où elle travaillait et Richart comme Bénodet partent à sa recherche dans un Paris pittoresque. Après 20 ans à guerroyer en Terre sainte, ce chevalier, malade et vieux, veut revenir en Picardie où il est né et, pour ce faire, use de ce stratagème efficace pour soutirer de l'argent à différentes tenancières afin d'assurer sa subsistance.
Reste le devoir qui doit être rendu ; Bénodet pense que c'est trop bête de s'en tenir à la véritable histoire de Godefroy et voudrait que cela soit sa grande oeuvre. Il choisit donc d'y ajouter le récit fictif d'un de ses compagnons, pourtant bien différent de l'Avoué du Saint-Sépulcre, un chevalier qu'il nomme … Luc d'Avèze. Il n'a rien d'un être preux puisqu'il est exclus des Templiers à cause de ses péchés mortels et des transgressions aux règles de l'ordre. En fait, pour son récit fictif, Bénodet s'inspire de la vie du véritable homme de guerre et compagnon de Godefroy de Bouillon, sous le contrôle littéraire avisé de Ruteboeuf. Cet ouvrage une fois achevé, et qui vaudra le bûcher à Bénodet tant il est blasphématoire, portera finalement la signature du jongleur et le titre de « Saint-Sépulcre », le cri de guerre de Godefroy !  Il devra d'ailleurs sa mise en prison puis plus tard sa condamnation, à la trahison de son fils aîné, Jude. Il sera cependant sauvé du supplice par le mariage qu'il contracte avec Ysabel, la soeur laide mais surtout vierge de Richart, conformément à une vielle loi médiévale.
Comme si cela ne suffisait pas dans la liste déjà bien fournie de leurs aventures, Richart qui a abandonné son idée d'entrer dans les ordres et même ses projets de carrière juridique s'embarque pour la Terre Sainte à la suite de Louis IX. Il est accompagné comme son ombre de Bénodet et d'Ysabel.

Notre auteur émaille son texte d'aphorismes bien sentis qui sont autant de remarques pertinentes sur la société des hommes[« Pourquoi dominons-nous les autres? Pour pouvoir les aimer »], sur l'existence terrestre [« La vie est un tel malheur que la mort ne saurait être un malheur plus grand »], sur la religion [« Bizarre qu'on dise la messe dans la langue des Romains qui ont crucifié Jésus. », « Les messes,se dit-il, c'est le contraire du sexe : elles sont toutes les mêmes alors qu'on ne fait jamais deux fois l'amour d'une façon identique »], sur la charité et ceux qui la pratiquent:[« A Ceux qui la font la charité spectaculaire rapporte tellement plus qu'elle ne leur coûte puisqu'elle ne leur coûte rien. »] , sur les femmes [« Pourquoi les femmes qu'on aime sont-elles fraîches quand il fait chaud, chaudes quand il fait frais ?»] avec toujours le sens de la formule teintée d'humour [« Il la pénétra comme nous entrons dans une église le jour de nos noces. »]...

L'auteur manie à merveille L Histoire et la fiction. Grâce à un texte remarquablement documenté, il promène son lecteur dans une société médiévale colorée, vivante et authentique où on voit Dieu et le diable partout, où la conduite chrétienne du roi, le futur Saint Louis, qui invite les pauvres à sa table et rend la justice sous un chêne, voisine avec celle plus que marginale et contestable de nos deux compères bien plus volontiers inspirés par le vice et le blasphème, comme d'ailleurs celle de la plupart de leurs contemporains. C'est vrai qu'à l'époque on honorait Dieu un peu par obligation et on partait pour la Palestine pour diverses raisons : délivrer le tombeau du Christ, expier ses péchés, échapper à quelqu'un ou à quelque chose, faire la guerre ou simplement s'enrichir !

C'est à un véritable roman picaresque, à grands renforts de mises en abyme, que Patrick Besson invite son lecteur. Les gens changent d'identité et de fonctions, meurent apparemment puis refont surface comme par miracle, voyagent dans le temps et dans l'espace, se découvrent des parentés incestueuses ou adultérines, les vies se croisent et s'entrechoquent, les destins se font et se défont, les paternités y sont douteuses et les filiations illégitimes et consanguines … Un véritable dépaysement !

Dans un style truculent, peu académique parfois, mais qu'importe, son récit rocambolesque donne l'occasion à Patrick Besson de se livrer, sous couvert de l'évocation de cette période, à une peinture de l'humanité, une humanité qui n'a pas changé, ne changera jamais et n'a pas grand chose d'humain. Il y a l'amour qu'on fait pour le plaisir et celui qu'on n'a pas donné par égoïsme, par manque de temps ou par oubli, la trahison, l'envie de tuer, la passion pour Dieu pour l'argent pour les femmes ou pour le vice... Face à cela, il invoque notre envie légitime de mourir, non seulement parce que c'est la fin normale de la vie mais aussi parce que c'est une délivrance.

Un bon moment de lecture en tout cas.



©Hervé GAUTIER – Janvier 2013.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Saint-Sépulcre ! telle est la phrase que Godefroy de Bouillon a lancée lors de la prise de Jérusalem au terme de la première croisade en l'an de grâce 1099.
C'est aussi le nom d'un manuscrit que le jongleur Benodet écrit à la place de son jeune ami Richart, un bourgeois descendant de la riche famille Perpin. Un sujet que devrait d'ailleurs potasser l'adolescent au lieu d'écumer les rues pour profiter des nombreux bordels et autres plaisirs qu'offre le Paris de ce milieu du XIIIe siècle.
C'est lors d'une de ces sorties qu'ils font la connaissance d'une prostituée palestienne muette dont ils s'amourachent. Edelinne de son vrai nom sera un jouet pour l'un et un fantasme pour l'autre. Lorsque cette dernière disparait du jour au lendemain, c'est ensemble qu'ils se lancent à sa recherche.
L'histoire se déroule sous le règne de Louis IX (Saint-Louis) qui s'apprête à partir en croisade. Un périple dont fera partie Gile, un chevalier désireux de fuir les déboires d'une famille incestueuse et de rétablir l'honneur de celle-ci par des exploits héroïques.

Le destin de tous ces protagonistes se croisent dans un Moyen Age désenchanté que l'auteur prend un malin plaisir à noircir avec une écriture caustique à souhait. De trop nombreux personnages dont certains portent le même prénom à des époques différentes embrouillent le récit rendant la progression assez ardue.
Bien qu'amatrice de romans historiques, ce roman n'a malheureusement pas rencontré mon intérêt même si cette aventure épique qui met en lumière la réalité des croisades avait tout pour me plaire.
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Bienvenue au XIIIème siècle, avec ses tavernes aussi nombreuses que les églises, ses bordels, ses rues puantes et mal famées, ses mendiants et ses exécutions!
Un portrait peu flatteur dressé grâce à une écolier de 17 ans, Richart, plus porté sur le vin et les prostituées que sur ses études, et son ami jongleur, Bénodet.
C'est aussi (et encore) l'époque des croisades : Louis IX est en train de préparer la neuvième alors qu'en parallèle, Richart doit raconter celle de 1099 dans un devoir.
La religion oui mais l'amour est bien présent aussi : celui des deux hommes pour la même prostituée palestinienne.
Un roman plaisant, même si je n'ai que peu accroché aux personnages.
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Je ne connaissais pas l'auteur, Patrick Besson. J'ai choisi ce livre en raison de son sujet, la France médiévale, qui me paraissait intéressant. L'histoire elle-même met en scène deux personnages principaux, dans le Paris du XIIIème siècle: d'abord un jeune « écolier » (c'est-à-dire un étudiant) prénommé Richart, beaucoup plus motivé par le vin et les femmes que par l'étude; et Bénodet, un poète jongleur plus âgé, qui a des lettres et qui accepte de faire un "devoir" à la place de son ami Richart: il s'agit d'écrire sur la prise de Jérusalem par les Croisés en 1099. Mais, comme Bénodet a beaucoup d'imagination, il va pondre un récit partiellement fantaisiste en introduisant un personnage imaginaire. Par ailleurs, les deux amis sont amoureux, chacun à sa façon, d'une « putain » venue de Palestine, Edelinne. Celle-ci parvient à s'enfuir du bordel où elle était recluse, et ils la recherchent.
Tout en nous permettant de suivre les aventures picaresques des deux compères, ce canevas permet à l'auteur de décrire la vie à Paris au Moyen-Age. Je suppose qu'il s'est bien documenté à ce sujet. le récit est extrêmement cru, à la mesure de cette époque grossière et violente. Il est parsemé de formules bien tournées.
A dire vrai, le roman n'a parfois ni queue ni tête - et je pense que c'est volontaire. L'histoire racontée est un prétexte. Patrick Besson semble s'amuser. Exemple: il y a, d'une manière inattendue, un chapitre dans lequel Louis IX (alias Saint Louis) se met à parler à la première personne. Dans une autre partie, l'auteur mentionne que le héros a déjà vu une autre personne au chapitre XIV, etc... Après avoir fini ce livre, j'en garde une impression ambigüe, mitigée. Cependant, j'ai passé en le lisant un moment plutôt agréable.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Pendant l'amour, les femmes ferment les yeux et les hommes regardent. Après, c'est l'inverse.
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Richart se demande si lui-même ira en Enfer. Il pense que oui, sans en être sûr. Ça dépend de ce qu'il fera de sa vie dans les prochaines années. Son passage préféré dans l'Évangile est celui de la brebis perdue. Il est cette brebis perdue, sans savoir s'il a envie qu'on le retrouve. C'est bon d'être perdu.
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Il se dit que Dieu a inventé le sommeil pour que nous dormions pendant qu'Il emmène les morts au Paradis, heures nocturnes que le Diable met à profit pour s'emparer des siens et les expédier en Enfer.
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Gagner, c'est se souvenir du mal qu'on a eu à gagner. De l'humiliation générale qu'est tout combat. Des coups qu'on a donnés comme des coups qu'on a reçus.
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Les messes,se dit-il, c'est le contraire du sexe : elles sont toutes les mêmes alors qu'on ne fait jamais deux fois l'amour d'une façon identique 
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