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3,95

sur 910 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand un mormon polygame (guide de randonnées fluviales), un jeune vétéran de la guerre du Vietnam (ex béret vert brut de décoffrage), un chirurgien mûr (riche et cultivé) et une jeune hippie (assistante et compagne du chirurgien) se rencontrent, que se passe-t-il ? Ils ont un point commun : le ras-le-bol de la techno-industrie en train de saccager des zones sauvages auxquelles ils sont attachés, « nécessité pour l'esprit humain, aussi vitales pour nos vies que l'eau et le bon pain ».
Passer du constat à l'action se fait rapidement ; financé par le chirurgien (qui avait déjà, à titre individuel, abattu pas mal de panneaux publicitaires polluant les bords de routes), ce quatuor disparate va sévir contre ce qui défigure leur pays et facilite le tourisme de masse : ponts, voies ferrées, autoroutes en cours de construction, chantiers de déboisement,… Une course en avant de plus en plus difficile à mener pour ces pieds-nickelés du sabotage… On est loin des héros sans peur des hauts faits d'arme ; mais leur humour inébranlable et truculent rend plaisante la lecture de leur parcours ; plaisante, également, la poésie des descriptions («Au-dessus des montagnes, le ciel était vide de tout nuage, bleu sombre comme un désir sans fin»)

Grand succès littéraire et livre-culte pour les écolos militants des années 70 aspirant à une contre-révolution industrielle, ce roman fait la part belle aux considérations écologiques et à une critique sévère de la techno-industrie alliée à des politiques ne voyant que la rentabilité des investissements. Sur le même sujet (saccage de la nature), j'ai cependant préféré ‘'Désert solitaire'' du même auteur : j'ai été plus sensible à son côté contemplatif qu'aux aventures du gang de la clef à molette, la répétition détaillée des sabotages ayant fait momentanément baisser mon intérêt au milieu du roman.

« Manuel de sabotage ou guide de désobéissance civile ? », s'est fort justement interrogé un critique littéraire de l'Obs…
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Certainement dans les années 70, trois hommes et une femme.
Quatre personnages aux personnalités différentes mais unis dans un même but insensé : empêcher les humains de détruire la beauté des déserts de l'ouest américain.
Des constructions toujours plus pharaoniques les unes que les autres défigurent la beauté de ces paysages.
Alors tous les moyens seront bons et l'escalade sera rapide.
Commençant avec des clés à molette et des objets anodins, ils détruisent des panneaux publicitaires.
Puis ce sera la détérioration d'engins publics et ils iront jusqu'à faire sauter des ponts et envisager de faire sauter des barrages.
Entreprise à haut risque, ils sont bientôt repérés et poursuivis.

Le récit est bien mené.
C'est vif, haletant, amusant, éprouvant…..
Ils tentent tout mais rien ne leur est épargné.
Par une écriture précise, vivante et élégante, on est emmené dans un périple truculent.
Le plus beau de l'histoire est que ces personnages et ces faits ont réellement existé
Des écolos précurseurs écoeurés par le développement du monde industriel qui risquent tout et leur vie pour faire cesser l'escalade.
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L'Utah, ses déserts, ses merveilles géologiques, canyons, défilés, montagnes. Merveilleuse nature.
L'Utah, son sous-sol gorgé de richesses naturelles, ses fleuves au fond de canyons propices à de gigantesques barrages; et pas grand monde à exproprier pour tout exploiter ...
L'Utah, ses mormons aux moeurs atypiques ...

Dans ce roman grandeur nature, au décorum grandiose, 4 personnages hauts en couleurs, une sorte d'"Agence tous risques" écolos, vont former le Gang de la clef à molette, afin de saboter le plus possible de chantiers et industries qui balafrent la nature sauvage.
On s'attachera et admirera forcément ces héros anti-conformistes, en leur souhaitant de réussir dans leur mission anti-capitaliste.

Seul bémol: quelques longueurs sur la fin du roman...




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Haletant, légèrement barré, violemment engagé, drôle et émouvant, irrévérencieux... les qualificatifs ne manquent pas pour ce classique du roman écologique! Je ne connais pas assez l'histoire d'Edward Abbey - dont j'avais beaucoup aimé l'essai Désert solitaire, cadre de ce roman - pour savoir à quel point il s'est lui-même plongé dans l'activisme concret mais je vois ce récit un peu comme un fantasme de combat militant contre tout ce que l'industrialisation et la modernité fait subir à des espaces naturels tels que le vaste désert du Colorado. Fantasme dans le sens où la violence, bien que retenue - jusqu'à un certain point du récit en tout cas - affleure comme quelque chose qui démange et qui est difficile à contrôler.
Car comment lutter contre ces monstrueuses machines destructrices que sont ces firmes qui décident de bâtir ponts, barrages et autoroutes au détriment d'une nature à protéger? Et comment ne pas faire le parallèle avec ce qui se passe aujourd'hui dans le Tarn entre les opposants à la construction de l'A69, projet obsolète et contre-intuitif, et les pouvoirs locaux?
Bref, quatre personnages aussi atypiques les uns que les autres - un mormon polygame, un vétéran du Vietnam méchamment traumatisé et adepte de tout ce qui fait péter (armes, explosifs et j'en passe), un chirurgien aisé et son infirmière à tout faire au caractère bien trempé - se rencontrent au gré d'une escapade de plusieurs jours sur les rapides de la réserve naturelle. (Ils ont un côté Agence tous risques, pour celles et ceux de ma génération!!) Très vite et à coups de bière, le quatuor se met d'accord sur la nécessité de faire sauter ce barrage de Glen Canyon qui détruit faune, flore et tranquillité touristique. Tous les moyens sont bons, sauf la violence physique. Au grand dam de Hayduke, notre vétéran et héros principal de l'histoire malgré son côté hirsute d'ours mal léché sur lequel on n'aurait pas parié aux premiers abords.
Le roman est une suite de sabotages et de courses-poursuites racontées avec juste la dose d'humour nécessaire pour faire passer le tout avec une certaine réjouissance, dans un décor somptueux de grès rouges, de roches d'àpics vertigineux et de gorges profondes dans lesquelles cascadent des affluents du fleuve Colorado.
sur la quatrième de couverture, le magazine Lire dit "hilarant". Hilarant, non, je ne pense pas. Drôlement désespérant, oui, surtout à l'aune des actualités un peu partout dans le monde. En tout cas une lecture qui reste réjouissante et donne envie de se bouger!
Gros bémol quand même sur les propos dénigrants récurrents et gratuits sur les Amérindiens de la région...
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Et voici la bien marrante et pourtant triste histoire de quatre pionniers de « l'éco terrorisme » dans les années 70. On en rit parce que leur traversée de quelques États des USA est semée de passages rocambolesques. Mais la rage profonde qui anime les protagonistes est créée par des entreprises, des individus qui n'ont cure de défigurer la nature pour quelques dollars de plus. Ce roman est une ode à tous les paysages sauvages, des déserts encore préservés des tortures infligées par les humains. Un livre aigre doux qu'il faut savourer.

Que peut-il y avoir de commun entre George, vétéran du Vietnam, un vieux et riche chirurgien, sa belle et jeune secrétaire déjantée, et un mormon polygame. Ces quatre américains se rencontrent pour une randonnée et au coin du feu, ils évoquent leur dégoût commun de la destruction systématique des espaces naturels sauvages de l'Ouest au profit des industriels. Ils élaborent, enfiévrés par la bière et le cannabis, une stratégie d'attaque des grands ouvrages publics tels que ponts, barrages,… qui défigurent les paysages.

Ce road trip criminel à travers l'Ouest américain démontre que dès les années 70, dans la contre-culture littéraire américaine, une conscience écologique se fait entendre. Ce qu'il y a 50 ans pouvait passer pour une pensée à l'encontre des idéaux capitalistes et individualistes, est désormais une attitude normale. Celle qui doit nous permettre de sauvegarder notre patrimoine naturel trop largement balafré par un productivisme pour le coup « inconscient ». J'attends le retour du gang.

❓Connaissez-vous un bon roman sur la lutte écologique ?

Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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NUKE THE DAM

Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit dans le roman d'Edward Abbey, "Le Gang de la clef à molette (Ne meurs pas ô mon désert)".
Glen Canyon, l'immonde, avec ses monstrueuses turbines, ses 216 mètres de haut et 475 mètres de large qui barre et empêche le tracé tranquille du vieux Colorado.

C'est émouvant de voir Edward Abbey discourir, presque résigné, debout à l'arrière d'un camion en 1983 avec un panneau sur lequel on peut lire "Let it flow" lors de l'action menée par les activistes de Earth First déployant une banderole géante du haut du barrage.

Je ne peux m'empêcher de voir derrière les quatre branquignolles un Edward Abbey profondément blessé dans sa chair. Un homme si désespéré par l'arrogance de l'Homme face à la nature. Parce que ce bouquin pour Edward Abbey, c'est un sacerdoce. Il nous campe ces quatre trublions qui sont en mission et c'est l'auteur lui-même qui se rêve derrière ce quatuor.

Argh, ces horribles éco-terroristes!!! Et bien non, je ne suis pas d'accord et je les soutiens même dans leurs doutes, leurs maladresses, leurs contradictions.

Il est peut-être utile de rappeler qu'avant d'être ce grand écrivain, Edward Abbey était Ranger et se plaisait à guider les quelques touristes (avant le développement du tourisme de masse) dans ce territoire qu'il aimait tant et qui a fini inondé sous les eaux du lac Powell.

J'ai trouvé un article d'Usbek & Rica qui titrait "Faut-il (re)lire "Le Gang de la clef à molette" aujourd'hui?
Oui bien-sûr. Parce que c'est un foutu bon bouquin. J'ai trouvé cette lecture jubilatoire. Je reconnais que vers le milieu, ça piétine un peu mais ça repart à fond les ballons ensuite jusqu'à un final grandiose.

L'humour est la politesse du désespoir.
Voilà comment je pourrais le mieux définir ce que viens de lire.
Abbey, c'est un peu, beaucoup un écolo avant l'heure, réac sans doute un peu aussi, un soupçon misanthrope, militant assumé et anarchiste revendiqué, c'est un peu tout ce que j'aime. Ça doit être inscrit dans les gènes.

A rappeler :
Le niveau du lac Powell a atteint son niveau le plus bas en 2023 et malgré une légère remontée récemment, la tendance à la baisse va se poursuivre. Alors, faut-il encore soutenir la démesure d'un système capitaliste à bout de souffle qui défend encore un ultra libéralisme à tout craint et une hyper consommation débridée ou bien privilégier une forme de sobriété et laisser sa place à la nature telle qu'elle le mérite?

Je lis qu'aujourd'hui Las Vegas, pardon, je préfère dire Sin City, est devenue aujourd'hui un modèle en terme de gestion et d'économie de l'eau. C'est sûrement vrai sauf qu'ils n'ont tout simplement plus le choix. C'est ça ou bien crever. Las Vegas est une hérésie.

Un dernier mot peut-être. Je ne suis jamais allé physiquement dans l'ouest des États-Unis. Je n'ai jamais visité ces parcs majestueux, cette nature splendide mais avec Edward Abbey, c'est comme si j'y étais.
Il paraît qu'il parle magnifiquement de son pays dans "Désert solitaire".
Tant mieux monsieur Abbey, je n'en ai pas fini avec vous!

See you soon!


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Wahou. 'scusez la poussière, mais je reviens de l'Ouest des States, des Canyonlands plus exactement. Quel périple ! Amoureux des grands espaces, de l'humour, de l'aventure et des personnages borderline, précipitez-vous sur les aventures du Gang de la Clef à Molette, ou l'association de quatre doux-dingues qui décident de sauver les espaces encore sauvages, et aussi somptueux que désertiques, de l'Utah et de l'Arizona, luttant contre les sites d'extraction de charbon et les chantiers d'autoroute à coups de dynamite et de sirop d'érable. L'auteur, à choisir, préférait sûrement les cailloux et les rochers aux humains. Je caricature mais l'idée c'est ça. Un vent de liberté et d'aventure souffle sur ce roman. Mais j'y retourne : il y a une suite !
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Un vieux médecin, sa jeune et belle amante, un guide de randonnée et un vétéran du Vietnam, se rencontrent par hasard. Tous ont la nostalgie des paysages de l'Amérique de l'ouest d'antan. Ils ont un ennemi commun : l'industrialisation et la politique d'aménagement du territoire qui l'accompagne. Avec beaucoup d'idéalisme et autant de folie, ils décident d'engager le combat. Ils compensent d'abord leur faiblesse numérique par l'effet de surprise et en recourant à des moyens radicaux (même si le vieux Doc veille à éviter toute effusion de sang). La violence de leurs actions fait vite réagir les autorités : le gang est activement recherché. Les quatre compères sauront-ils s'arrêter à temps, avant que la violence ne se retourne contre eux ?

Ce roman est difficile à classer : à la fois récit de 'nature writing' et satire politique, cette tragicomédie mêle la loufoquerie à des descriptions fines de la société américaine et de ses travers, avec des scènes d'action qui donnent de la vivacité au récit. Ces aventures évoquent celles de Bonnie & Clyde (d'ailleurs la jeune femme se prénomme Bonnie). Le ton et les errances des personnages rappellent aussi certains romans de Arto Paasilinna. J’ai parfois songé à 'Rue de la Sardine' également - rapprochement qui n’est pas seulement induit par la reprise du surnom du personnage principal de ce roman de John Steinbeck (Doc).

Un moment de lecture très agréable.
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Smith, un mormon polygame et renégat - « en congé de sa religion » - est guide de groupes en quête de nature.
Hayduke, ex des forces spéciales au Vietnam, est perpétuellement en colère.
Doc Sarvis est chirurgien et forme avec Abbzug, sa maîtresse tout droit sortie du Bronx, un couple fusionnel et décalé.
Ces quatre-là vont se rencontrer autour d'une même révolte: le saccage de l'Ouest des États-Unis, dont la nature, la beauté sont détruites par les promoteurs d'une modernité qu'ils rejettent. Ensemble, ils vont essayer de changer les choses, avec ce qu'ils ont: la foi en leur cause, des clefs à molette et des bâtons de dynamite - et des litres et des litres de bière….!
Parce que je viens juste d'acheter le second tome - le retour du gang - j'ai décidé de relire le premier et me suis retrouvée projetée au siècle dernier - avec les problèmes environnementaux d'aujourd'hui.
C'est avec une verve incroyable et un immense talent qu'Edward Abbey nous transporte dans cet Ouest pour accompagner et soutenir ces intrépides vengeurs portés par leur révolte - et beaucoup d'ivresse. On ne peut s'empêcher de les aimer pour ce qu'ils sont - des anti-héros - et pour ce qu'ils font, ces casse-tout, fous et téméraires.
Roman à mettre entre toutes les mains en ces jours de temps sombres pour la nature…
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On ne peut qu'adherer aux quelques phrases mis en exergue du livre dans l'édition Gallmeister.
C'est de la bombe , un chef d'oeuvre où la rage se marie au rire, un roman culte qui prône l'ecosabotage et l'insoumission à la loi. Un grand road movie. Comme le dit le Canard enchaîné "comment avons-nous pu passer à côté de ce classique de la contre culture américaine.
Pour un roman écrit dans les années 1970 , le Gang de la Clef à Molette est un livre visionnaire et d'anticipation.
Sous ces dehors jubilatoire et hilarant ce roman nous plonge dans notre époque actuelle avec le réchauffement climatique, la décroissance, la prise en compte de l'écologie.
Voilà donc 4 personnages aussi dissemblables que possible qui vont se lancer dans une aventure épique : contrarier le développement de l'Ouest Américain dans l'Utah autour du canyon du Colorado
Les voici donc prêt à saboter ligne de chemin de fer, ponts , pelleteuses , tracteurs et camions.
Et quand on sait que nos quatre Pieds Nickelés ont des pedigrees plus loufoques les uns que les autres ....
Il y a George Hayduke, vétéran du Viet Nam accro à la bière et aux armes à feu.
Il y a le docteur Sarvis à la noblesse sévère d'un Sibelius ( il fallait la trouver!) qui brûlent les panneaux publicitaires. ( On devrait tous avoir un hobby)
Il y a l'élément féminin, Abbzug, superbe jeune femme maîtresse du sexagénaire docteur Sarvis
Il y a enfin Seldom Seen Smith mormon polygame , ayant quelques épouses aux quatre coins de l'Utah.
Voici formé le Gang de la Clef à Molette .
Et face à eux il y a la loi et l'administration américaine représenté par un évêque, le FBI,ou encore l'équipe de Recherches et de Secours.
Le pot de terre contre le pot de fer
À travers tous ces protagonistes, le coeur de l'Amérique est là, tout comme son dilemme : conservatrice ou progressiste.
Et que croyait vous qu'il arriva ? le pot de fer ou le pot de terre ?
A vous de vous lancer à la suite du Gang de la Clef à Molette pour le savoir.
En tout cas c'est un livre réjouissant, iconoclaste qui ne peut être plus actuel
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