Henri Abril/5
2 notes
Résumé :
La poésie russe du XXe siècle, exceptionnellement riche en écoles, mouvements et grands noms, s'est peu à peu révélée aux lecteurs francophones au cours des dernières décennies. Seule exception notable : les poètes de l'OBÈRIOU qui, aujourd'hui encore, demeurent méconnus, voire inconnus pour certains d'entre eux. En Russie même, ils n'ont pas encore trouvé toute la place qui leur revient ; les premières éditions sérieuses ne datent, dans la plupart des cas, que des ... >Voir plus
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Citations et extraits (2)
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Daniil HARMS
Bruit par devant
où l’imbécillité finit donc ?
où le plomb de l’inspiration ?
pour ne pas frapper l’occiput
ni cogner les yeux au plafond,
bouteille d’encre viens, modelons
les lettres avec une plume.
tu avances sans bruit, ô temps,
marquant le chemin d’une flèche,
le balancier lancé à gauche
revient aussitôt en craquant.
le temps n’est que tranche ou segment.
question : est-il utile le temps ?
nous répondrons : le temps doit être.
et nous marquerons le temps d’une lettre.
11 janvier 1930
Bruit par devant
où l’imbécillité finit donc ?
où le plomb de l’inspiration ?
pour ne pas frapper l’occiput
ni cogner les yeux au plafond,
bouteille d’encre viens, modelons
les lettres avec une plume.
tu avances sans bruit, ô temps,
marquant le chemin d’une flèche,
le balancier lancé à gauche
revient aussitôt en craquant.
le temps n’est que tranche ou segment.
question : est-il utile le temps ?
nous répondrons : le temps doit être.
et nous marquerons le temps d’une lettre.
11 janvier 1930
Daniil HARMS
L’air puissant épiait à la vitre
un temps de chien s’était levé
déprime et poussière aux narines
voguait le fleuve ébouriffé
Un sorcier sur la rive adverse
agitait chapeau parapluie
criant : regardez je traverse
en hirondelle je m’enfuis
Et il s’est envolé dare-dare
rasant le sol et le courbant
dans ses yeux brillait un poignard
dans ses narines trois serpents
1926
L’air puissant épiait à la vitre
un temps de chien s’était levé
déprime et poussière aux narines
voguait le fleuve ébouriffé
Un sorcier sur la rive adverse
agitait chapeau parapluie
criant : regardez je traverse
en hirondelle je m’enfuis
Et il s’est envolé dare-dare
rasant le sol et le courbant
dans ses yeux brillait un poignard
dans ses narines trois serpents
1926
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