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3,6

sur 714 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sur la côte méditerranéenne, en cet hiver, les touristes sont rares. Les plages et les paillottes à l'abandon. Les hôtels déserts. Ne restent ici que les locaux qui peinent à profiter de la mer, devenue presque invisible à leurs yeux. Parce qu'ils ne vivent pas dans les yachts, ne trinquent pas au champagne, ceux-là ont du mal à joindre les deux bouts. Qu'on soit face à la mer ou pas, les galères sont les mêmes pour tout un chacun. Les découverts à chaque fin de mois, les divorces douloureux, les mauvaises combines, les amours refoulés ou frustrés, les deux boulots accumulés pour subvenir aux besoins de la marmaille. Marmaille qui s'étiole petit à petit, qui fugue ou se rebelle. Et cette mer, aujourd'hui déchaînée par la tempête, qui deviendra le théâtre de scènes violentes.
Tout commence par Antoine... Gardien du camping, future star locale du ballon rond, il repeint pour le mafieux du coin les mobil-homes. Parce qu'il aura eu un geste déplacé lors du dernier match, il est mis sur la touche. Victime d'une agression par deux hommes cagoulés, il est laissé pour mort aux portes des urgences. Autour de lui gravitent son ami Jeff qui tient la paillotte, son ex recasée avec un vendeur de voitures, son fils Nino en admiration devant ce père pourtant si absent, ce couple de retraités à la dérive, cette interne de l'hôpital fracassée, cet entraineur de foot égaré dans sa propre vie ou bien cette écrivaine lesbienne venue se ressourcer près de la mer...

Olivier Adam nous plonge littéralement dans ce roman choral où il dresse le portrait de 22 personnes. Elles se connaissent ou pas, se croisent, s'effleurent, s'aiment ou se déchirent. L'auteur leur donne la parole, chacune leur tour et l'on est pris dans un tourbillon de mélodrames, d'effusions de sentiments, de rencontres tantôt émouvantes tantôt plus tragiques, de rêves, d'espoirs parfois déchus. Ce roman terriblement humain et pénétrant nous touche au plus profond tant il est empli d'émotions. La mer, ce personnage à part entière, engloutit tout sur son passage et nous submerge. Les phrases courtes ne laissent aucun répit, les descriptions colorées sont omniprésentes malgré cette France en plein désarroi. Les mots sont si mesurés et l'écriture si agile et intense qu'il en ressort une certaine musicalité. de part sa construction si originale et travaillée, ce roman prégnant et poétique est tout sauf une peine perdue pour le lecteur...
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Peine perdue ..un roman qui vaut le détour, pas de peine perdue juste une rencontre hallucinante avec un bout de littoral en bord de la Méditerranée, une rencontre avec ceux qui y vivent à l'année, enfin pour certains y survivent. 22 portraits, hommes, femmes, jeunes ou moins jeunes , 22 portraits de f"rançais de souche "qui crèvent la page...
Un roman atypique aux allures de roman noir digne des grands romans noirs nord-américains, un roman inoubliable servi par une écriture ciselée , sobre et efficace qui fait mouche à chaque page.. Un grand, un très grand roman.
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Je crois que je ne lasserai jamais de la plume d'Olivier Adam ... C'est toujours un tel bonheur de lire ses histoires, de découvrir ses personnages; bonheur tout à fait relatif puisque, son truc à Olivier, c'est de décrire notre France actuelle, ses habitants, leurs qualités, leurs défauts, leurs espoirs, leurs doutes, leur bienveillance et leur violence.
Peine perdue démarre sur le personnage d'Antoine, footballeur frustré qui vivote de petits boulots, entre les copains, l'alcool, la débrouillardise et son fils.Il est retrouvé inconscient, déposé devant l'hôpital ... A partir de son histoire, on va découvrir tout le mode qui gravite autour de lui, de la personne la plus proche à la plus éloignée.
Et comme à son habitude, Olivier nous brosse des portraits si proche de la réalité, si humain qu'on ne peut que s'attacher, aimer, détester, comprendre, pardonner, ...

Chaque lecture est à la fois si réaliste et si fataliste, qu'on peut en sortir "déprimé" par ce monde qui nous entoure mais son écriture est tellement vraie, tellement ancrée dans notre société individualiste, inégale, frustrante qu'on reste bluffé par son oeil inquisiteur et nous renvoie à notre propre image, nos propres inquiétudes, doutes, joies, espoirs.

Il prend définitivement de plus en plus de place dans mon âme de lectrice.
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En 23 chapitres et une vingtaine de portraits, Olivier Adam réussit un très bon roman choral, une fresque sociétale d'une petite ville du bord de la mer méditerranée, au pied de l'Estérel, une ville qui passe son année à attendre les touristes, les vacanciers pour deux mois pleins de l'année, plus quelques retraités aisés qui tentent de s'y retirer.
Antoine en est le personnage principal auquel l'auteur consacre le premier et le dernier chapitre mais dont la présence ne quitte pas une ligne du livre. Star locale du foot, Antoine assure un petit boulot dans un camping désert. Lors du dernier match de son équipe, il a craqué : « le plomb qu'il a pété et la gueule du défenseur avec, les os qui craquent et le sang qui a giclé… » Il ne sait pas quand il rejouera mais le drame surgit avec deux types qui l'agressent.
Marion est son ex. Elle élève Nino avec Marco son nouveau compagnon. Il y a Jeff aussi qui a donné les mobil-home à repeindre à Antoine. Arrivent deux retraités, Paul et Hélène. Ils avaient une maison en haut de la falaise et « C'est elle qui lui a réclamé de venir ici une dernière fois. » Les souvenirs d'une vie reviennent : « Elle était son guide de tous les instants. »
Ainsi, petit à petit, les personnages défilent et les liens se tissent dans la tête du lecteur même si, de prime abord, cela n'est pas toujours évident. Une tempête aussi subite que brutale s'abat sur la petite ville, déclenchant drames et remises en cause.
Sarah, Coralie, Delphine, Serge, Anouck, Éric, Alex, Laure, Clémence, Léa, Floriane, Louise, Perez qui possède tous les hôtels plus le camping, les boîtes, les restos, la paillote, les entrepôts, le club de foot… mais aussi Mélanie, Cécile, Grindel nous accompagnent un moment avant de retrouver Antoine.
Un chapitre est consacré à l'équipe de foot locale, niveau CFA, qui va affronter le FC Nantes en quarts de finale de la Coupe de France. Ce match fait entrevoir à ces joueurs ce qu'ils ont raté mais la glorieuse incertitude du sport laisse planer le suspense…
Les joies, les peines, les fins de vie choisies ou subies n'empêchent pas le drame qui fait dire à Antoine : « Pardon d'avoir tout gâché. Pardon de n'avoir jamais été à la hauteur. »
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Olivier Adam fait partie de mes auteurs chouchous, ceux que je lis sans même attendre quelque critique. Et comme toujours je n'ai pas été déçue par "Peine perdue". Il quitte les plages du nord de la France pour la Côte d'Azur voir si la misère est moins dure au soleil... mais c'est la même. A travers les portraits des 22 personnages formant les 23 chapitres, Olivier dam dresse un tableau de la France d'aujourd'hui, un peu paumée, sans trop d'espoir mais avec beaucoup de déceptions. Ce livre est magnifiquement étouffant et m'a demandé des pauses après quasiment chaque chapitre, histoire de respirer un peu... Même si la lumière reste un peu allumée...
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Une station balnéaire de la Côte d'Azur. Antoine, Marion, Sarah, Serge et les autres, soit vingt-deux personnages en tout, se succèdent dans une ronde narrative qui commence avec l'agression d'Antoine, jeune espoir du foot local. Il a été retrouvé presque mort devant l'hôpital, le crâne fracassé. Qui a pu faire ça ? Autour de lui, son ex-compagne, son père ou des inconnus s'interrogent. Sur cette agression, sur la tempête qui déchaine la mer, sur eux-mêmes.

Chacun des vingt-trois chapitres est consacré à l'un de ces personnages. le dernier, pour fermer la ronde, revient à Antoine. le narrateur dit "il" ou "elle", observe, raconte. Qui sont-ils ? Quel est le point de rupture qu'ils viennent d'atteindre ? Pourquoi ? L'extraordinaire force du romancier réside dans sa faculté à les faire exister, à pénétrer leurs cerveaux, leurs coeurs et nous donner à lire leurs pensées les plus intimes. Sans jamais porter de jugement. Les souffrances, les drames qu'ils ont connu, l'amour, la mort, la maladie font écho en nous. Comme souvent dans les romans d'Olivier Adam, les héros sont des êtres à fleur de peau, égarés dans une vie qui les dépasse. Leurs rêves de gosses se sont cognés à la réalité sociale, l'argent manque et quand on en a, est-on plus heureux ? Les enfants sont le seul rempart contre le chaos, la seule innocence véritable. La vie n'est pas plus rose sous le soleil du Sud (que dans sa Bretagne d'adoption), ni les trajectoires moins torturées, moins sinueuses. le chômage, les joints, l'alcool existent. Comme dans la "vraie" vie. Certaines histoires sont plus marquantes que d'autres, comme celle d'Antoine, de Léa ou de Paul et Hélène. Mais toutes ensemble, elles forment un choeur puissant, reflet de notre pays. Parce que cette France qui se débat, qui lutte chaque jour, elle existe. Pas qu'au journal télévisé ou les lendemains d'élections. Elle se débrouille pour survivre, avec des petits boulots, des grosses difficultés et pas beaucoup d'aide providentielle. Et ça fait tellement de bien de voir qu'il y a encore quelques écrivains qui osent l'écrire !

Pourquoi tant d'éloges ? Il faut préciser que je suis une très grande fan d'Olivier Adam. Depuis ses premiers romans, depuis que j'ai découvert son style si personnel, ses sujets récurrents. Et ce malgré la noirceur des propos et l'atmosphère souvent désespérée qui s'en dégage. Parce que son écriture vous happe, vous emmène au tréfond de l'âme humaine. Pour ma part, je trouve que Peine Perdue est un de ses romans les plus aboutis. Alors même que certains critiquent ce format choral. le rapprochement avec l'univers du roman policier, l'enquête autour de l'agression d'Antoine, même cela est réussi. le suspense est maintenu jusqu'au bout, rien ne se devine avant la fin. C'est encore une preuve, à mes yeux, de ses immenses qualités, de sa justesse de ton, de son talent. En fait, je me rends compte qu'il représente de plus en plus tout ce qui me fait vibrer, en tant que lectrice, dans la littérature. Cette faculté offerte de lire d'autres vies que la nôtre, de ressentir toute une palette d'émotions. Cet homme sait lever des digues pour les faire ensuite voler en éclats, nous laissant, une fois le livre fermé, étourdis et éblouis à la fois.

J'ai beaucoup attendu avant de faire cette critique. Parce que mes mots sont bien faibles au regard de l'émotion qui m'a tenue en haleine durant toute ma lecture. J'avais (et j'ai encore) beaucoup de mal à écrire sur certains livres, tant ils remuent une part très personnelle. Il en est de certains livres comme de la vie : il faut la vivre, il faut les lire, vite.

http://manoulivres.canalblog.com/archives/2014/12/25/31018729.html
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Comme souvent chez Olivier Adam, ses personnages sont cabossés, perdus où donc la vie bascule. Ici nous découvrons une station balnéaire de la Côte d'Azur hors saison. Une violente tempête a ravagé la côte et les plages. Antoine, gloire locale du club du football, a été agressé et laissé pour mort devant l'hôpital. Vingt-deux personnages de l'histoire vont tour à tour être les narrateurs d'un chapitre et le lecteur va peu à peu reconstituer le puzzle des événements. La lecture est captivante car dans chaque chapitre il y a des ombres que l'on espère éclaircir dans un chapitre suivant.
Avec cette construction du livre, le lecteur en sait plus que chacun des personnages, il semble donc qu'il n'y ait pas beaucoup de suspens sur les faits principaux et pourtant l'auteur réussi a être surprenant dans la conclusion de l'histoire. Au début, je regrettais que l'auteur ait abandonné la Bretagne pour la Côte d'Azur, mais sa description de la tempête est vraiment réussie. Je reste une inconditionnelle d'Olivier Adam et j'ai vraiment bien apprécié cette lecture.
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Beau roman. Avec une écriture sèche, brutale, Adam Olivier nous raconte l'histoire des gens simples, paumés, qui tentent de vivre ou de survivre. A chaque chapitre, nous sommes interpelés sur les relations parent - enfant, sur notre société qui ne fait aucune place aux nouvelles générations. Un roman pessimiste et sombre qui a le mérite de nous réveiller sur une réalité de notre pays. Au fil des chapitres dédiés chacun à un personnage, le tissu social apparaît, les liens entre chacun se dessine, les tensions se dévoilent et la tragédie peut se dérouler, le facteur déclencheur étant la tempête qui détruit la côté, les maisons, emporte les hommes et révèle les âmes.
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Roman chorale racontant un instantané de vie de 22 personnages (Antoine, Marion, Sarah, Louise, Jeff, Florian, Paul et Hélène, Coralie, Léa, Alex, Eric…) réunis autour d'une intrigue, l'agression d'Antoine, la star local du football. Personne ne sait mieux qu'Olivier Adam raconter, avec des mots justes, plein de tendresse et de poésie, le quotidien de ces écorchés vifs, de ces gens simples. Les lieux, comme les personnages, sont au coeur du roman : la mer qui se déchaîne, la tempête, la grisaille et peu d'éclaircies. Plus qu'un décor et qu'une ambiance, les éléments « naturels » donnent une vraie dimension et profondeur à ce livre.
Le sentiment qui prédomine est sans doute celui de la nostalgie – des choses qui s'achèvent, du temps qui passe, des enfants qui grandissent puis s'échappent, de l'enfance et de ses parfums, de la jeunesse insouciante et tumultueuse – mais beaucoup de thèmes chers à Olivier Adam sont abordés au travers des portraits successifs et la vie de chacun, chaque portrait se répondant l'un l'autre : la vieillesse, le temps qui passe, les enfants qui s'en vont, la mort, le besoin de changer de vie, la perte d'un être cher (un frère, un père, une mère), le deuil, la solitude, la culpabilité, le rôle de parent, la violence, l'adolescence et ses fragilités. Tous ces personnages sont attachants et c'est ce qui est le plus surprenant : quelques pages seulement suffisent à donner épaisseur et profondeur à chacun, jeunes ou moins jeunes, heureux ou malheureux, tous reliés les uns aux autres. Beaucoup ont des fêlures, des failles, des regrets mais aussi des rêves, des envies, des bonheurs, des désirs, des amours : celui d'être père par exemple, celui d'être à sa place dans sa vie, celui de décider de sa vie.
Bref, vous l'aurez compris, j'ai adoré ce dernier roman d'Olivier Adam dont la plume est toujours aussi acérée, puissante, élégante et qui est toujours immensément tendre envers ses personnages souvent malmenés par la vie, souvent en marge de la société ou de leur vie. Ce n'est pas un livre léger évidemment, pas très gai non plus – il serait même assez triste – mais tellement fort.
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Attention coup de coeur !
J'avais découvert Olivier Adam l'année dernière avec " les lisières "que j'avais moyennement apprécié mais j'ai cependant eu envie cette année de retenter l'expérience avec cet auteur dont j'avais maintes fois entendu parler en bien.
Il faut dire que la très jolie couverture du livre, mise en avant dans toutes les librairies m'a tout de suite attirée. Flammarion a sorti le grand jeu.
Couleurs chatoyantes et un quatrième de couverture plutôt racoleur.
Je me suis donc laissée tenter et c'est avec beaucoup de plaisir que je me suis plongée dans ce roman.
1 livre, 23 chapitres, 23portraits, 22 personnages. Une éblouissante structure narrative.
Chaque chapitre a pour titre un prénom.
Nous sommes sur la côte d'azur et l'histoire démarre sur l'agression d'Antoine, pilier d'une équipe de football et sanguin comme on peut l'être dans le sud de la France.
C'est donc autour de ce fait divers que l'auteur construit son roman.
Avec cette double énigme : qui a défoncé le crâne d'Antoine à coup de batte de baseball ? Mais aussi, Antoine sortira t'il indemne du coma dans lequel l'agression l'a plongé ou bien laissera t'il orphelin son fils Nino ?
D'une construction magistrale, on découvre chapitre après chapitre, les personnages qui gravitent autour d'Antoine de près ou de loin, reconstituant l'histoire pas à pas comme un puzzle.
Je me suis délectée de l'écriture d'Olivier Adam, ralentissant volontairement mon rythme de lecture pour prolonger le plaisir de lire chaque portrait saisissant de ces 22 écorchés de la vie, tous liés les uns aux autres.
Le style est parfaitement limpide, chaque personnalité est " radiographiée" comme passée aux rayons X. On pénètre vraiment la psychologie de chacun au plus profond de son âme. Ce livre est une photographie de notre monde en crise, démontrant comment chaque vie peut basculer d'un moment à l'autre.
En toile de fond, la mer, le vent, la tempête et les vagues. Un décor agité, tout aussi agité que nos personnages peuvent l'être.
Multiples portraits de l'intranquilité en somme et pourtant l'auteur a su faire en sorte de créer de l'empathie chez le lecteur pour chacun d'eux, à une exception près.
On les aimes tous ou presque.
Enfin, c'est un roman symétrique en quelque sorte puisque le personnage qui ouvre le roman sera celui qui clôturera l'histoire.
La boucle est bouclée.
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