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EAN : 9782070720644
238 pages
Gallimard (10/10/1990)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Œuvre du prince Ilangô Adigal, moine ermite, Le roman de l'anneau fut composé entre le IIIe et le VIIe siècle de notre ère. Foisonnante d'aventures, de catastrophes, de tableaux de mœurs (guerriers ou libertins), l'histoire douloureuse de Kannaki et de Kôvalan, qui se marient au début du livre et qui, «enroulés l'un à l'autre comme deux serpents noirs», connaissent d'abord l'amour parfait, illustre à la fois la civilisation tamoule et la philosophie du bouddhisme. L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le roman de l'anneau est une oeuvre majeure de la littérature classique tamoule. Elle a été rédigée entre le IIIè et le VIIè siècle de notre ère. Elle est attribuée à un prince indien - prince Ilangô Adigal - de la dynastie des Chéra (qui régnait au sud-ouest de l'Inde) et qui aurait renoncé au trône en faveur de son frère afin de se faire moine jaïn.

Le roman de l'anneau raconte l'histoire du prince Kôvalan et de sa femme Kannaki. Jouets impuissants d'une malédiction Kôvalan et Kannaki sont d'abord condamnés à errer dans la forêt, puis Kôvalan est victime d'un orfèvre sans scrupule qui le fait faussement accuser d'avoir volé un bijou appartenant à la reine. Convaincu par l'orfèvre malhonnête, le roi fait mettre Kôvalan à mort.

Folle de douleur et de chagrin, Kannaki n'aura de cesse de faire éclater la vérité, de venger son époux et de rétablir son honneur.

Ce très beau livre est écrit dans une langue très poétique. Il se veut, comme l'auteur du livre le dit lui même à la fin de son oeuvre : comme un miroir reflète les montagnes, ce roman reflète le frais pays tamoul [...] ce roman [...] décrit et l'amour et la guerre, les chansons, le son de la harpe, la musique et les musiciens [...].

Un livre d'une écriture sublime, qui nous dit aussi l'intemporalité de l'amour, en tous lieux et en tous temps.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[...] une fille qui avait entendu quelques rumeurs dans la cité revint en toute hâte. Elle se tenait immobile et muette, non loin de Kannaki qui lui dit : "Pourquoi ne me parles-tu pas ? Amie ! explique ! Je ne vois pas venir mon époux ; et mon coeur est tremblant. Mon haleine est brûlante comme l'air du soufflet d'une forge. Ne m'apportes-tu pas quelques nouvelles de la ville ? Longue vie ! à toi, mon amie !

Bien qu'il fasse encore jour, je me sens frissonnante. Je ne vois pas mon bien-aimé, mon coeur est saisi par la crainte, et puis tu me vois pleine d'anxiété en l'absence de mon aimé, dis-moi ce qu'on raconte dans la ville. Que les Dieux te bénissent ! Amie !

Amie ! J'implore ton secours. Je ne vois pas mon seigneur revenir. Je pressens un danger. Mon esprit est confus. Mon esprit est troublé, car tu me caches quelque chose. Je t'en prie, parle-moi ! Amie ! Qu'est-ce que disent tous ces étrangers qui vivent dans ta ville ?" La vachère parla : "On l'accusa d'être un voleur venu en secret dérober un brillant anneau de cheville dans le palais du roi ; on l'accusa d'être un voleur aux mouvements mystérieux, et les soldats du roi, qui portent des anneaux brillants, l'ont mis à mort."

En entendant cela, Kannaki bondit de fureur, et puis s'effondra sur le sol. On eût cru voir la lune s'élever dans le ciel et puis, entourée de nuages, s'affaisser sur la vaste terre. Elle pleurait et ses yeux étaient plus rouges encore. Elle cria : "Où es-tu ? mon très cher époux ! Ah ! Ah !" et tomba évanouie. Puis, retrouvant ses sens, elle se lamenta :

"Dois-je périr de ma douleur, comme les femmes en détresse qui font d'affreux serments sur le bûcher funèbre de leurs tendres époux, parce que j'ai perdu un mari qui m'aimait, par la faute d'un roi que renient ses sujets ?

Dois-je périr de ma détresse comme les femmes esseulées qui promènent leur désespoir d'un lieu de pélerinage à l'autre et se baignent dans les ruisseaux après la mort de leurs époux porteurs de guirlandes de fleurs, qui embaument sur leur large poitrine ?

Dois-je périr ? Déesse idiote des vertus ! par la fatale erreur d'un roi porteur du sceptre d'injustice ?

Dois-je languir dans le chagrin comme les femmes affligées qui se consument dans le triste état de veuvage après que leurs tendres maris ont disparu dans le brasier funèbre ? Et dois-je user mon coeur dans le chagrin, à cause d'une erreur tragique commise par un roi de Pândya dont les sceptre s'est écarté du droit chemin ?

Regardez-moi ! Ecoutez mes paroles ! Honnêtes filles de vachers réunies en ce lieu, vous qui avez, par un juste pressentiment, pris part à la danse d'amour. Ecoutez mes paroles ! Ecoutez ! filles de vachers !

O Dieu aux rayons enflammés ! Tu es le témoin éternel de toutes les actions commises sur la terre qu'encercle l'océan. Parle ! mon époux était-il un voleur ? " Alors on put entendre une voix dans le ciel : "Il ne fut point voleur. O femme aux yeux de carpe ! Cette cité sera dévorée par le feu."
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Elle quitta le palais en criant : "Hommes et femmes de la cité de Madura aux quatre temples ! Dieux du ciel ! Saints ! Ecoutez-moi ! Je maudis cette capitale où a régné celui qui a mis à mort un époux que j'aimais. Le blâme n'en n'est point sur moi."

Elle tordit et arracha de son corps son sein gauche avec ses mains, puis fit trois fois le tour de la cité de Madura en répétant ses mots de malédiction. Dans sa douleur elle jeta son joli sein qui vint rouler dans la rue parfumée. Devant l'illustre femme, apparut alors le dieu du feu. Il avait la forme d'un prêtre, entouré de langues de flammes ; son corps paraissait bleu. Ses cheveux étaient rouges comme le ciel du soir, ses dents blanches brillaient comme du lait. Il dit : "Femme fidèle ! depuis longtemps j'ai déjà ordre de détruire par le feu le jour où l'on t'y aura fait un sort cruel. Est-il quelqu'un qui doive être épargné ?"

Dans sa vengeance, Kannaki ordonna : "Epargne les Brahmanes, les hommes de bien, les vaches, les honnêtes femmes, les infirmes, les vieillards, les enfants. Attaque-toi aux hommes sans vertu." Alors la cité de Kudal, capitale de Pândya aux chars invincibles, disparut, entourée de flammes et de fumée.
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Devant elles, le lac étendu, scintillant, paraissait une jolie fille, dont la démarche aurait été des cygnes blancs le silencieux sillage, son parfum, les boutons de fleurs chargés de miel, ses lèvres roses, les lotus entrouverts, ses longs cheveux, les plis du sable noir, ses yeux, les fleurs du lys d'eau rouge. Les abeilles étaient des chanteurs qui venaient l'éveiller à l'aube. Le coq était le messager du jour qui s'approchait. De temps en temps, les oiseaux dans le ciel lançaient des cris perçants et forts, comme s'ils sonnaient de la conque ou battaient du tambour pour annoncer l'aurore qui vient, pour écarter de l'immense cité, pareille à l'océan sans bornes, les sombres voiles de la nuit.
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Sa fille Kannaki était la plus gracieuse branche de sa race. A l'âge de douze ans à peine elle était une liane d'or. Les femmes de la ville admiraient ses vertus et chantaient partout ses louanges, répétant : "Elle est en tout pareille à Lakshmî, la déesse de la beauté, telle qu'elle apparaît aux dieux assise sur le lotus, son trône. Sa vertu est semblable à la modeste Arundhati."

Son fils, appelé Kôvalan avait seize ans. Sa renommée naissante outrepassait déjà les bornes de la Terre. Toutes les jeunes filles au teint clair et doux visage ressemblant à l'astre des nuits se parlaient l'une à l'autre, et la passion rendait leur voix plus sonore et plus douce : "Il est vraiment pas sa beauté l'incarnation de Murugan".

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Kôvalan et Kannaki, pareils à Kâma et Rati, demeuraient étendus enroulés l'un à l'autre comme deux serpents noirs. Ils burent la coupe de l'amour jusqy'à la lie comme s'ils avaient déjà compris l'instabilité de la vie sur terre.
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