« J'imagine Papa Roncalli comme un gros pizzaiolo de quartier, je me demande ce qu'il a pu faire de si extraordinaire pour avoir une rue à son nom » confesse
Valérie Manteau dans «
Le sillon », (Le Tripode, page 197).
« Papa Roncallli c'est un pape, andouille » poursuit le Prix Renaudot 2018 qui a oublié de lire
Alexandre Adler « Une affaire de famille.
Jean XXIII, les juifs et les chrétiens » publié en 2014 à l'occasion de la canonisation de Saint
Jean XXIII.
La grand mère maternelle de l'auteur, Maria Bauer, a organisé avec le nonce à Istambul, Angelo Roncallli, le sauvetage de milliers de juifs durant la seconde guerre mondiale et
Alexandre Adler offre la biographie de Papa Roncallli (1881-1963) qui commence sa carrière diplomatique en Bulgarie (1925-1935) avant d'être délégué apostolique en Turquie et en Grèce (1935-1944), nonce en France (1945-1953), patriarche de Venise en 1953 … Elu Pape en 1958,
Jean XXIII entame le concile
Vatican II et l'aggiornamento en 1962 et meurt en 1963.
Alexandre Adler témoigne sur « son » pape, celui dont il parie l'élection (âgé de 8 ans) en 1958 car sa famille l'a élevé en lui transmettant la mémoire de sa grand-mère et du nonce qui en 1942 créent les filières qui recueillent en Turquie les juifs fuyant le nazisme et l'antisémitisme puis les exfiltrent vers l'Espagne, le Portugal et les Amériques.
L'auteur, dont la famille paternelle a été exterminée par la Shoah, ne reçoit aucune éducation religieuse de parents laïques et socialistes, aucune transmission de judéité « sauf l'humour ». C'est un journaliste passionné par l'histoire et le mouvement des idées qui analyse l'étape française d'Angelo Roncallli, ses rapports avec le
Cardinal Suhard, Jean Maritain et les intellectuels français.
La chronique familiale, les leçons de la vie, la sainteté de la théologie constituent les trois piliers de ces 135 pages passionnantes qui témoignent de l'action charitable et diplomatique, discrète mais fort efficace, de ce papa Roncallli honoré par
Alexandre Adler.