La littérature moderne a finalement porté assez peu d'intérêt sur la crise économique de 2008 et les scandales politico financiers qui ont succédé. Pourtant, entre les subprimes, la crise immobilière, les pyramides de Ponzi, Madoff et Lehman brothers, il y a de la matière. Peut-être est-ce trop exhaustif, peut être le prisme est-il trop large pour être conté sur quelques centaines de pages, peut-être le sujet est-il en effet plus adaptable sur un format cinématographique, qu'il soit documentaire ou romancé. Quoiqu'il en soit, l'initiative est belle, et la tentative à elle seule mérite d'être saluée, et donc, d'être lue.
C'est par le biais de la richesse et de la haute bourgeoisie new Yorkaise que
Cristina Alger attaque son pavé. Logique finalement de passer par le haut de la pyramide sociale pour décortiquer la problématiques économique de la Grosse Pomme en 2008….et vendeur aussi ! Car il faut bien le dire, l'angle d'attaque, c'est « Gossip girl », sans aucune complexité technique, qu'elle soit juridique, financière ou politique. Et pourtant, ce sont bien ces trois axes qui ont fait la crise financière. La plume confirme la légèreté culturelle du roman….fine, facile, automatisée, pour ne pas dire robotisée ou recopiée, il pourrait s'agir de
Marc Levy, d'
Harlan Coben ou de n'importe quel auteur de roman de gare que nous ne ferions pas la différence.
La légèreté ne quitte jamais l'intrigue, le fil rouge est si volatile qu'il en parait futile. Quant à la problématique technique, au scandale juridique et financier, aucun détail, juste les gros filons avec le FBI tapant à la porte de cols blancs encravatés et gominés. On jurerait avoir déjà vu le livre sur écran, dans un épisode de NewPort Beach ou de Dallas. Pour autant, ça se lit, vite fait, sans sentiment mais avec efficacité…sans souvenir aussi, donc sans mauvais souvenir non plus.
Mais là où le bât blesse, c'est lorsque l'auteur noircit une page de remerciements et nomme
Tom Wolf, écrivain émérite dont elle a bien volontairement plagié le sujet et le ton. Mais n'écrit pas « le bûcher des vanités » qui veut !
Park avenue est au bûcher des vanités ce que Bienvenue chez les chtis est à Germinal. Quant à remercier le plagié….c'est le pompon.
Dany Boon n'a pas eu le culot de remercier
Zola lui !
Et enfin, quand on apprend que l'auteur n'est autre qu'une analyste de Goldman Sachs, on finit forcément surpris qu'elle ait pondu un tel « soap » alors même qu'elle avait les armes en main pour le faire son « bûcher ».
En bref, un échec...."le diable s'habille en Prada" déguisé en "Wall Street".