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sur 482 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Avec cet écrit, Dante d'Alighieri s'inscrit dans une tradition antique plus que millénaire. En effet, ce n'est pas pour rien qu'il choisit Virgile pour guide touristique de son circuit des enfers, car le poète romain avait, au premier siècle avant Jésus-Christ, écrit un remarquable passage au livre VI de son Énéide, où Énée se mettait en peine d'aller retrouver son père Anchise dans le royaume de Pluton, afin d'en savoir un peu plus sur sa destinée. Lequel Virgile ne faisait que s'inspirer grandement d'Homère, au chant XI de L'Odyssée, où il relate la descente d'Ulysse au royaume d'Hadès, également pour y revoir des proches et collecter des informations.

À ce titre, la version virgilienne du séjour des trépassés me paraissait beaucoup plus pertinente que la mélasse crétino-chrétienne fournie par Dante dans sa divine Comédie, ici avec L'Enfer, et dans les deux sections suivantes (Purgatoire & Paradis). Selon Virgile, les âmes de ceux qui sont restés suffisamment longtemps aux Champs Élysées (l'équivalent païen du paradis) se recyclent et retournent s'incarner chez de nouveaux vivants, évitant au passage une surpopulation en paradis. Chez Dante, ce recyclage s'effectue, certes, mais uniquement du purgatoire vers le paradis. Quid de l'encombrement subséquent quand des millions de milliasses d'âmes purgées s'entassent béatement sur les plages paradisiaques ?

Mais avant que d'entrer plus avant dans le détail de ce premier tome de la divine Comédie, me permettrez-vous une petite digression sur les genres littéraires. En effet, les " SFFF ", les " littératures de l'imaginaire " et beaucoup d'autres appellations contemporaines — qu'on n'utilisait pas il y a encore quelques minces années de cela, qui font donc très " modernes ", qui se réfèrent, par conséquent, à des genres eux aussi très " modernes " et très en vogue de nos jours —, ne seraient-elles pas qu'un N-ième avatar de quelque chose de véritablement plus ancestral ?

Je me rends compte — mais un peu tard, comme dit la fable — qu'on écrit de la littérature de l'imaginaire, fantastique, SF ou fantasy (comme vous voudrez) depuis des temps immémoriaux. Et avant d'en écrire, avant même qu'on invente l'écriture, on en disait, et cela s'appelait des récits mythiques.

Si je vous parle de cela, c'est qu'à la lecture de L'Enfer de Dante, j'ai le sentiment d'avoir lu un bouquin de SFFF, et pas forcément le meilleur auquel on puisse rêver. Les récits mythiques sont truffés de fantastique et d'imaginaire et Dante n'a, pour ainsi dire, fait que cela au travers de sa Divine Comédie, même si l'on n'appelait pas encore cela comme ça.

Ce serait plutôt une forme de RF (pas République Française, bien sûr, mais Religion Fiction) car rien ne distingue formellement les images créées par Dante de celles des films dit fantastiques, d'horreurs, d'action, de Space Opera, d'Heroic Fantasy et consort.

Certains gardiens des enfers, tels que décrits ici, semblent parfaitement avoir été illustrés dans les films de George Lucas ou dans des grosses productions américaines plus récentes (et j'allais ajouter " de bas aloi ", mais je m'en abstiens, car ce n'est pas parce qu'un genre me déplaît que je dois y porter des jugements négatifs ou sévères).

En somme, ce premier volet de la trilogie (vous voyez, ça fait tout de suite un petit côté Star Wars) de la divine Comédie de Dante ne m'a pas du tout ravie. Sa structure en est très répétitive et, de chant en chant, on suit Virgile qui mène Dante de plus en plus profondément dans les entrailles de l'enfer.

Chemin faisant, les descriptions de supplices s'accumulent et les exemples de suppliciés italiens des XIIIème et XIVème siècles sont d'un ennui absolu. C'est chiantissime à lire (rien à voir avec le chianti, qui lui se laisse boire sans déplaisir) et il est quasiment impossible de s'en sortir sans les notes (au passage, je salue la traduction de Jaqueline Risset et la qualité des éclaircissements qu'elle apporte et qui rendent la lecture, tant soit peu plus digeste).

Petite précision sur ce que j'entends par chiantissime. Dans l'optique de son projet littéraire et de la " mission " qu'il s'attribue, il est tout à fait pertinent, au moment où Dante écrit son oeuvre de faire référence à de grandes figures des guéguerres incessantes florentino-bologno-pisanes entre les guelfes blancs et les guelfes noirs, par exemple, et que les gens de l'époque avaient possiblement vus à l'oeuvre dans leurs agissements.

De même, n'oublions pas, pour ceux qui ont lu le Nom de la Rose, par exemple, que Dante écrit en plein dans la période religieusement troublée des papes avignonais et des merveilles de l'inquisition qu'Umberto Eco a si bien su nous faire revivre.

Mais sorti de ce contexte géographico-historique, les noms et les personnalités de ces individus perdent tout leur sens, et en cela, leur évocation également. Dans un écrit vieux de 700 ans, c'est ce qu'il y a d'intemporel qui est intéressant, le reste me semble juste... ennuyeux. Souvenez-vous, dans les années 1990, les querelles Chirac / Balladur, par exemple ; tout le monde en parlait, qui allait gagner, qu'est-ce qui allait en ressortir, etc. Aujourd'hui, tout le monde s'en fout et il a bien raison de s'en foutre, le monde. Il en est de même, mon cher Dante, de vos gugus d'il y a 700 ans.

Par contre, ce qui m'a mieux plu et plus intéressée, ce sont les ponts que Dante a créé entre la littérature païenne pré-chrétienne (essentiellement grecque et latine) et les oeuvres plus clairement référencées dans la mouvance du christianisme.

L'auteur a façonné, peut-être sans le savoir et à l'inverse de ce qu'il espérait sans doute faire, un formidable outil de désacralisation de la religion en bâtissant un imagier des supplices qui nous attendent en enfer. Dans ce genre de matière, notre imagination est toujours plus forte que ce qu'on nous peut décrire. On a toujours tors de vouloir trop en dire quand il s'agit de " vérités " religieuses.

J'irai même encore plus loin, si vous me le permettez. En lisant L'Enfer, le lecteur soupçonneux et ami du doute (même pour l'époque) voit dans cet outil de propagande chrétienne, pro-religion et pro-christianisme, finalement rien de bien différent d'un paganisme comme un autre, d'un sectarisme comme un autre, d'un boniment comme un autre.

Ce que nous confirme le projet littéraire de Dante, c'est qu'il vivait dans une époque particulièrement troublée et sanglante. On n'imagine pas d'écrire un tel livre visant à l'édification des foules sur les misères qui les attendent en enfer s'il n'y avait pas matière, quotidiennement, à pratiquer ou à voir pratiquer l'infamie. Et cela, je ne doute pas que Dante ait pu en voir ou en entendre parler beaucoup.

Enfin, un dernier mot sur l'impact fort qu'a eu cet ouvrage sur le scellement de l'identité italienne, au travers de cette langue, écrite et versifiée de cette façon pour la première fois avec autant d'éclat. Avant Dante, il y avait la langue vulgaire, c'est-à-dire, du latin dégénéré, après Dante, il y aura l'italien.

Et l'italien sera reconnu, pour des siècles et des siècles comme la langue de Dante, comme il y aura plus tard, la langue de Cervantés, la langue de Shakespeare, la langue de Molière, la langue de Goethe ou la langue de Pouchkine.

Un dernier mot encore, avant que je n'aille rôtir en enfer, infecte athée que je suis, sur l'emploi du terme "comédie " dans ce registre qui peut être amusant, avec un certain recul mais qui n'avait pas nécessairement vocation à l'être, surtout à l'époque. Il est bien évident qu'en écrivant en langue vulgaire, l'auteur prenait le parti de ne pas faire un livre " noble ". En somme, même s'il avait devisé de droit ou, comme c'est le cas ici, de religion, sujets, par essence, pas spécialement drôles, il ne pouvait s'agir que de " comédie ", au sens, " écrit non noble rédigé dans la fangeuse langue de la populace et non le catholique latin des écrits sérieux ".

Bref, un livre important dans l'histoire littéraire, dans l'histoire italienne et l'histoire des religions, peut-être aussi dans l'histoire de la SFFF, mais franchement pas ma tasse d'espresso. Au reste, ceci n'est que mon infernal et vicieux petit avis, c'est-à-dire, très peu de chose en vérité.
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Bon Dante !
Je me plonge dans 800 ans derrière nous !
Qui ce qui nous raconte !
Sincèrement ce livre est un enfer c'est quoi de le dire !
Je n'ai pas spécialement aimer à par le début !
Les rimes des mots à la fin se répète c'est lourd...
Que c'est sur un sujet évidemment bah "L'enfer"
Mais bon grand classique qui remonte au moyen âge tout de même !
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Fin novembre, j'ai décidé de sortir ce monstre de la littérature de ma PAL. Cela faisait plusieurs années que j'avais envie de lire La divine Comédie et j'avais fini par m'acheter un exemplaire, me doutant bien qu'un prêt à la bibliothèque ne suffirait pas.


Je voulais pouvoir le lire à mon rythme, tranquillement.


Et c'est ce que j'ai fait : j'ai décidé d'en lire tous les jours 20 pages (et si je finissais mes 20 pages avant la fin d'un chant, je terminais aussi le chant en cours!). Je m'étais donné un gros mois pour le terminer et j'ai même terminé avec une petite semaine d'avance (oui, quand il ne reste plus que 100 pages, on accélère!).


Je crois bien que Dante Alighieri doit être un de ses seuls auteurs au monde où son prénom est plus célèbre que son nom de famille! J'étais d'ailleurs persuadée que Dante était son nom de famille! Même sur la couverture de mon livre il n'y a écrit que son prénom. C'est assez étrange, même si tout le monde sait de qui il s'agit. On ne pourrait pas vraiment faire la même chose avec les autres auteurs!


Cette version date de 2010. Il s'agit d'une édition de Flammarion et d'une traduction de Jacqueline Risset, spécialiste de Dante.


La divine Comédie est constituée de trois parties : l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis.
Chacune de ses parties est composée de 33 chapitres appelés « chant ».


Ce fut une lecture assez laborieuse, il faut l'avouer, très motivée au début, moins sur la fin…il y a eu des passages passionnants, d'autres, où je me suis ennuyée ferme.

En tout cas, ce fut une lecture très intéressante, sans le moindre doute! Mais cela ne fut pas une lecture agréable.


Pour lire sérieusement, il fallait bien évidemment se reporter tout le temps aux notes de fin de livres, pour bien comprendre de quoi ils parlaient. C'était assez agaçant, parce qu'il y avait beaucoup (vraiment beaucoup!!) de notes. J'avais donc deux marques-pages pour ne pas perdre trop de temps.


Par contre, il ne faut pas perdre de vue que c'était un roman d'actualité pour Dante. Il parle beaucoup de faits, de gens qu'il a connu personnellement et qui devaient certainement être des personnalités importantes durant ces années, mais qui, pour moi, sont des inconnus.
Je préférais nettement quand il parlait des grands héros de la mythologie grecque, ou bien de personnalités, dont la renommée est arrivée jusque dans les années 2000!


J'ai très nettement préféré les deux premières parties du Chant à la dernière. J'ai eu du mal à terminer « le paradis » et c'est uniquement en me tenant fermement à ma règle de « 20 pages par jours » que j'ai réussi à terminer ce livre.


La partie Enfer :

J'ai terminé la partie de l'Enfer assez rapidement. C'est certainement la partie la plus connue, celle dont on parle le plus en tout cas et également celle que j'ai préféré, parce qu'elle est très intéressante! Dante, accompagné de son guide Virgile va donc visiter les différents cercles (9 en tout) qui composent l'Enfer et va même pouvoir poser des questions aux condamnés. On commence par les limbes (où vont les non-baptisés vertueux et d'où vient Virgile d'ailleurs, ce que je trouve assez dur…l'essentiel n'est-il pas de mener une vie juste? Alors pourquoi n'auraient-ils pas le droit d'aller au Paradis?) et on termine par le lieu d'habitation de Satan (lieu assez terrible)! C'est d'ailleurs assez drôle de voir Virgile parler et vénérer un Dieu qu'il n'a jamais connu!


J'ai été impressionnée de voir le nombre de papes qu'il y avait en enfer! Il y en a
quand même beaucoup, pour des personnes qui sont sensés représenter Dieu sur terre! Il en va de même pour les religieux.


J'ai trouvé assez intéressante l'idée de faire du cercle des suicidés une immense forêt. La forêt est emplie d'arbres qui se lamentent.
C'est certainement le cercle le moins violent de l'Enfer. Ce fut donc une partie très intéressante, j'avais envie d'avancer et j'avais hâte de connaitre la suite, moins connue!


La partie Purgatoire :


Dante et Virgile sont donc sortis de l'Enfer et se retrouve au Purgatoire : ici, les âmes ne sont plus réellement punies, mais se mettent eux-même en pénitence en attendant d'être digne d'entrer au paradis.
Cela dépend pour chacun du nombre de temps et de prière qu'il lui reste à faire.


On comprend mieux la phrase que certains catholiques disent parfois « prier pour les âmes au Purgatoire », afin de raccourcir leur temps passer là-bas. Mais ce n'est vraiment plus aussi terrible que l'Enfer.
Les âmes prennent leurs pénitences de bon coeur, les comprenant même. Ils montent donc lentement la montagne, jusqu'à la rivière Léthée, qui lave les péchés une bonne fois pour toute, avant d'entrer au paradis. On y voit à peu près les mêmes pécheurs que les premiers cercles de l'Enfer, comme les gourmands, les paresseux, les avares…qui se sont repentis, au dernier moment parfois, évitant de justesse l'Enfer ainsi.


Au moment où Dante entre dans la rivière de Léthée, Virgile ne peut pas aller plus loin et laisse la place à Béatrice, qui lui avait demandé d'accompagner Dante à travers les deux premiers mondes.
C'est dommage, j'ai regretté Virgile, je l'aimais bien! Je dois avouer que j'ai eu un sacré coup de mou vers la fin du purgatoire et au début du paradis…Mais 20 pages par jour, ce n'est vraiment pas grand chose, donc j'ai pu avancer sans problème et plonger dans le Paradis!


La partie Paradis :


Mon plus grand problème a certainement été qu'on a perdu Virgile, qui s'en est retourné en Enfer et que la nouvelle guide de Dante n'était autre que Béatrice. Et franchement, Béatrice est assez insupportable! Je l'ai trouvé hautaine, toujours prête à rabaisser Dante, à lui rappeler qu'il ne sait rien, lui, alors qu'elle, âme du Paradis, sait bien plus.


Ici, c'est le contraire de l'Enfer : le Paradis est constitué de 9 sphères, qui montent vers le haut. Chaque sphère est représentée par un astre ou une planète (lune, Vénus…). Dante rencontre donc les heureuses âmes qui constituent le Paradis et qui lui parlent de leur amour infini pour Dieu.


Dans la dernière sphère, Dante rencontre même les apôtres, qui le questionnent longuement sur sa foi, pour être sûr qu'il soit bien digne d'être là et à qui il peut même poser des questions! Ce passage était assez intéressant je dois dire. J'ai bien aimé voir comment Dante se représentait les apôtres.


Ce fut vraiment la partie qui m'a le moins plu. Je pense que je commençais à en avoir un peu marre, même avec juste 20 pages par jour. Ce fut la partie la plus laborieuse, j'ai trouvé cela moins intéressant que les deux autres parties, où j'ai appris plus de choses.



—————————————–

Je suis contente de l'avoir lu, je trouvais cela important. Je suis également contente de l'avoir terminé je dois avouer! Il m'a fallu un peu de courage, mais c'est sans hésiter un grand classique de la littérature italienne (et mondiale). A découvrir donc, en prenant son temps!
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Que peut encore dire ce vieux texte, sommet d'une culture qui meurt ? On suit un voyage mystique, chargé de visions que l'on souhaiterait, nous qui sommes passés par le cinéma d'horreur et la modernité noire, plus "dantesques". Les supplices sont décrits pour faire réellement peur. On en sourit. La montée vers Dieu est encore plus insaisissable que la descente aux enfers. Dante y croise plein de gens qui nous sont inconnus et qui incarnent les vertus d'un monde passé. Il s'approche, émerveillé, d'une lumière divine qui pour nous est pâlissante. Bref, le temps nous éloigne de ce qui, parait-il, fut un chef-d'oeuvre, et l'on est déçu de ne plus pouvoir en saisir la grandeur.
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Classique de la littérature médiévale, cette oeuvre est très particulière et est une référence culturelle importante. Difficile à lire d'un coup (les vers, le propos, le vocabulaire... font en sorte qu'on est vite saturé et qu'il faut une pause pour pouvoir continuer à apprécier la lecture), le thème du purgatoire et de l'enfer ne prête pas tellement au plaisir de la lecture pour un lecteur moderne. Je suis heureuse d'avoir lu l'oeuvre pour mieux en comprendre l'importance et pour les références que cela me procure, mais la lecture elle-même n'a pas été une source de joie ni de divertissement.
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Certain livres sont intemporels.
Celui-ci ne l'est pas.

L'écriture est clairement dépassé depuis plusieurs siècles, ce qui rends le livre très laborieux à suivre.
Nombres de personnages et d'évènements historiques nous sont inconnus, ce qui nous obligent à faire des aller et retours aux annotations tous les deux vers, ce qui casse le rythme du livre.
Certains chants sont passionnant là où d'autre sont d'un ennuis mortel.

On est totalement sur de la propagande catholique.

C'est à lire car un classique de la littérature italienne, mais aussitôt fini aussitôt oublié.
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