AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782259215190
150 pages
Plon (08/04/2011)
3.93/5   7 notes
Résumé :

Avec l'accident de la centrale de Fukushima, nous sommes passés très rapidement de la compassion à l'angoisse. L' événement laissera des traces, l'opinion mondiale, et donc française, retiendra pour l'essentiel l'impossibilité de tout prévoir et, surtout, l'inanité du dogme d infaillibilité des ingénieurs et de tous ceux qui les contrôlent. La peur du nucléaire n est-elle donc plus un mythe ?

Le petit monde fermé du nucléaire civil est af... >Voir plus
Que lire après Faut-il avoir peur du nucléaire ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
A la question du titre du livre, la réponse est "Oui, mais non"
Monsieur Allègre répond aux questions fondamentales que se posent les français depuis la catastrophe du Japon.
Les questions sont simplistes et généralistes des tendances actuelles, posées simplement sans être un as du nucléaire, comme les auraient posées n'importe lequel d'entre nous, et les réponses sont tout aussi simples et compréhensibles par tous.
Monsieur Allègre, (par déformation professionnelle ?) nous offre des réponses très pédagogiques, sans apitoiement et sans catastrophisme au développement de l'interview.
"Faut-il avoir peur du nucléaire civil ? " la réponse est : "NON"
"faut-il avoir peur du nucléaire militaire ?" la réponse est "OUI"....
Un peu simpliste mais convainquant.
Moi qui suis un ignare éberlué sur le sujet, j'ai été convaincu qu'il faut avoir peur du nucléaire ?
Enfin ....:
"Oui, mais non" !

Commenter  J’apprécie          00
L'accident de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011 a ravivé les angoisses et les débats provoqués par celui de Tchernobyl en 1986.
Et mis en lumière la négligence des ingénieurs en matière de surveillance des installations.
Comment fonctionne une centrale ? le nucléaire doit-il et peut-il être abandonné ? Les énergies renouvelables ont-elles de l'avenir ? : réponses et explications.
Lien : http://www.cite-sciences.fr/..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
D. de M. : Vous ne considérez donc pas que la question des déchets est réglée ?

C. A. : Pas le moins du monde ! Et cela ne date pas d'aujourd'hui !
Lorsque j'étais président du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), je me suis trouvé devant un dilemme. On voulait enterrer les déchets à 3 ou 4000 mètres de profondeur. On allait faire un méga forage puis on mettrait ces maudits déchets au fond et on recouvrirait le tout de terre. Et on n'en parlerait plus ! Je considérais cette solutions comme coûteuse, inutile géologiquement et psychologiquement dangereuse.
Et, depuis deux ans, je m'étais exprimé sur le sujet.
Le hic, c'est que le BRGM allait être associé à l'opération avec un énorme contrat à la clé. Les syndicats venaient me supplier de me renier. "Monsieur le Président, je vous en prie, il faut que vous disiez que c'est une bonne solution, que vous avez changé d'avis, des contrats juteux pour nous sont associés à cette entreprise."
Dilemme cornélien. Je décidai non de me contredire, mais de ne pas intervenir ; la bataille que j'avais menée pendant cinq ans trouva pourtant la solutions que je souhaitais. On décida d'enterrer les déchets à 400 mètres de profondeur, au-dessus de la nappe phréatique et de manière que l'enfouissement soit réversible. Qu'on puisse récupérer les déchets et les traiter si les progrès de la science le permettaient.
Pour moi, cette décision était plus que technique, elle était philosophique. Au lieu d'enterrer les déchets pour s'en débarrasser, on les stocke de manière à les surveiller, on n'enterre pas le danger, on lui fait face et on surveille les évolutions.
Le risque zéro n'existe pas. Etre responsable, c'est faire face au risque et minimiser ses effets !
Aujourd'hui, la situation concernant les déchets n'est pas tragique en France, mais ce n'est pas pour moi un problème résolu, je m'expliquerait lorsqu'on parlera du futur du nucléaire.
Commenter  J’apprécie          00
D. de M. : On les stocke où ?

C. A. : Initialement, on voulait les stocker à grande profondeur (- 2000 mètres), sceller le tout et ne plus s'en occuper. Avec quelques autres, j'ai lutté contre cette solution, risquée géologiquement et psychologiquement mauvaise.

D. de M. : Pourquoi dites-vous "mauvaise" ?

C. A. : Parce que c'est physiquement inutile. Supposons que vous ayez 1 gramme d'un isotope radioactif, et que les rayonnements qu'il émet soient arrêtés par une épaisseur de terre de un mètre. Si vous en avez 1 kilo ou 10 kilos, ils seront toujours arrêtés par la même épaisseur de terre de 1 mètre. Il ne sert à rien de l'enterrer à 1000 ou 10 000 mètres ! Les distances parcourues par les radiations ne s'additionnent pas. Pas plus que dix sprinters ne courent plus vite qu'un seul d'entre eux ! L'idée de l'enfouissement très profond, c'était très largement parce qu'on voulait les enterrer pour ne plus les voir ! C'était le refus de voir le danger, et de le maîtriser. C'est une attitude pour moi irresponsable. Il n'y a aucune industrie, aucune activité humaine qui ne comporte pas une part de risque. Prendre sa voiture le dimanche est un risque beaucoup, beaucoup plus élevé que le nucléaire ! Les risques, on les identifie, et on prend les précautions nécessaires. La solution pour les déchets, adoptée grâce à François Mitterrand et Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l'Industrie, c'est de stocker les déchets en subsurface, avec un accès permanent. On peut ainsi les surveiller et, lorsque la technologie le permettra, les retraiter. Il est, en effet, possible de détruire une partie des déchets en les soumettant à des flux de neutrons rapides. Hubert Curien avait présidé une commission qui avait étudié cette possibilité dans le cadre d'une utilisation éventuelle de Superphénix. L'idée, bien sûr, c'est de détruire les déchets à vie longue.
Commenter  J’apprécie          00
D. de M. : D'où viennent ces irradiations ?

C. A. : De partout ! Nous recevons du soleil, de la lumière mais aussi des particules. Nous recevons continuellement un rayonnement venant de l'espace qu'on appelle rayonnement cosmique galactique -Il est constitué en majorité de protons, mais par interaction avec l'atmosphère ces protons déclenchent des cascades de neutrons beaucoup plus pénétrants-. (et lorsqu'on prend l'avion, ce rayonnement est multiplié par dix). Nous recevons un rayonnement provenant des éléments radioactifs naturels contenus dans les roches et tous les matériaux de construction (nos murs son radioactifs). Nous sommes soumis aux irradiations d'origine médicale : radiographie et scanner, radiothérapie, rayonnement provenant de produits radioactifs médicaux dispersés dans l'environnement. Notre corps lui-même est radioactif, et nous irradie. Nous avons absorbé du carbone 14 et du potassium 40 qui sont radioactifs, et qui irradient nos organes de l'intérieur. Dans notre corps se produisent chaque seconde 8000 désintégrations radioactives. La majorité est absorbée par nos tissus, car ce sont des électrons provenant du carbone 14 et du potassium 40, et ils ne sont donc pas détectés de l'extérieur. L'unité d'une source radioactive est mesurée par une unité qu'on appelle le becquerel (Bq). C'est l'activité d'une source radioactive d'un événement par seconde. La radioactivité du corps humain est de 120 Bq/kg, celle d'un granite de 6000 Bq/kg. La radioactivité émise par un homme de 70 kilos est à peu près celle de 1,2 kilo de granite ! Un mur en granite de 4 centimètres d'épaisseur émet 750 000 Bq par mètre carré. Durant une année, votre corps est soumis à deux cent quarante milliards irradiations par des électrons qui vous bombardent de l'intérieur même de votre corps.
Commenter  J’apprécie          00
Centrales nucléaires.

C. A. : Quittons les bombes qui font peur, à juste titre, et revenons vers le nucléaire pacifique !
Les réacteurs nucléaires classiques sont eux aussi fondés sur l'exploitation de la fission de l'uranium 235 et la réaction en chaîne qu'elle induit. C'est une suite de réactions nucléaires entre le neutrons et les noyaux d'uranium 235. Comme nous l'avons dit, les neutrons provoquent la réaction, mais sont aussi les produits de la réaction. C'est cette double propriété qui provoque la réaction en chaîne. Cette suite de réactions nucléaires dégage une chaleur considérable qu'on essaye de récupérer pour générer de l'électricité.
Mais, à la différence d'une bombe dans une centrale, on évite que la réaction en chaîne ne devienne explosive. On la contrôle pour obtenir un état stationnaire, un régime permanent.

D. de M. : Comment fait-on ?

C. A. : On se sert des propriétés des neutrons. Les neutrons sont les agents de liaison, les vecteurs de la réaction ; si on contrôle leurs flux, on contrôle l'ensemble du processus.
Dans une centrale nucléaire de type classique, il y a cinq phénomènes essentiels :
- la fission des noyaux d'uranium 235 dont il faut contrôler le rythme,
- la récupération de la chaleur produite pour la transformer en électricité,
- le refroidissement de l'ensemble pour le maintenir à la même température,
- le confinement de l'ensemble pour que, s'il se produit un incident ou un accident, cela n'ait aucune conséquence sur l'environnement.
- enfin, qu'on s'assure que les éléments radioactifs produits lors de la fission ne contaminent pas l'environnement.
Ces conditions sont communes à toutes les centrales, de quelque type que ce soit.
Commenter  J’apprécie          00
D. de M. : Comment faites-vous ?

C. A. : Les solutions sont connues.
D'abord bien sûr l'isolation (doubles fenêtres, calfeutrages), ensuite associer de petits ordinateurs qui coupent automatiquement courant et chauffage lorsqu'on n'en a pas besoin, et puis les énergies nouvelles. La géothermie basse énergie et le photovoltaïque. La géothermie est scandaleusement sous-développée en France alors qu'elle est en expansion dans le monde. Elle pourrait être utilisée dans toutes les régions françaises. Il ne s'agit pas de fabriquer de l'électricité comme on peut le faire dans les régions volcaniques en Islande, en Nouvelle-Zélande ou en Guadeloupe mais d'utiliser de l'eau à 60 ou 80 ° C pour chauffer les immeubles ou les locaux commerciaux. Il y a des réserves potentielles pratiquement partout.

D. de M. : Mais vous parlez du photovoltaïque, je croyais que vous y étiez hostile ?

C. A. : Bien sûr que non ! Je suis contre lorsqu'il s'agit de remplacer les centrales nucléaires par des champs de panneaux solaires. Mais à l'échelle d'une maison ou d'un immeuble, c'est un chauffage d'appoint très intéressant, surtout si l'on stocke l'énergie produite dans la journée dans des batteries pour utiliser l'électricité la nuit.
Aujourd'hui le photovoltaïque est cher, trop cher, près de deux fois le prix de l'électricité nucléaire, mais des progrès importants sont en cours et le prix va baisser. C'est une source d'énergie d'avenir mais en énergie distribuée, pas en mode concentré. Bien sûr, on utilisera aussi un peu de chauffage au bois pour les habitations dans les régions septentrionales.
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
autres livres classés : risque nucleaireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (18) Voir plus



Quiz Voir plus

Quizz harry potter ( 1 à 7)

Quelle est le patronus de Ombrage ?

Un serpent
Un lapin
Un chat
Un tigre

10 questions
77 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}