De ce temps, nous nous sommes mis à aimer le rien, l'inutile, l'au-delà, l'exotique, le rétro. Nous marchions d'un lit sur l'autre pour regarder les nuits froides au carreau, les arbres fruitiers enrobés de linge, la lune et les ruelles du quartier.
Nous nous sommes mis à vadrouiller derrière les hangars, vous savez ces coins pleins d'orties, ces voitures à l'abandon avec des herbes qui sortent des portières, ces vaches qui ruminent au soleil, fainéantes et humides, pleines de mouches, le poil rêche.
Alors il éclaira les dessins obscènes avec son briquet. Les postures ressemblaient à des hiéroglyphes d'une société dont le langage était définitivement perdu, toutes ces postures impossibles à réussir autrement que par l'imagination.
Jacques Pierre Amette : La maîtresse de
BrechtOlivier BARROT s'entretient avec
Jacques-Pierre AMETTE, auteur
du roman "La maîtresse de
Brecht" publié chez Albin Michel. Ils évoquent la
mémoire de
Bertolt Brecht qui a quitté l'Allemagne Nazie en 1933 pour se rendre à Hollywood, via le Danemark et la Finlande. En 1948, il est de retour en Allemagne de l'Est où le
régime espère faire de lui l'incarnation du renouveau communiste. La...