Divertissant mais pas vraiment prenant. Il y avait pourtant matière à écrire une histoire passionnante qui aurait pu beaucoup me plaire. Cela dit, ça se laisse lire, pour se changer un peu les idées et faire un saut dans le 18eme siècle... Mais rien de plus.
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« - Vous m’enchantez, Pors-Even ! Exterminons donc les philosophes ! Passons-les à la broche ! Il prit un couteau et le glissa vers Pors-Even. - Allez-y, percez-moi le coeur ! Tout est permis contre moi, puisque je dénonce les terribles crimes de la religion musulmane. Et ces pauvres diables de voyageurs qui ont les têtes fichées sur des piques devant les portes des villes arabes, vous y songez ? Tuez-moi ! Je veux bien ! Traitez-moi comme un ennemi de la religion, excitez les magistrats, ce n’est pas difficile, ils le sont par nature, et s’ils ne le sont pas, les circonstances les y poussent. »
« Un curieux événement eut lieu très tôt un matin de juillet, dans la chambre de Gabriella. La délicatesse des draps, la suggestion lascive de ses derniers songes firent que l’Italienne rêva de morsures passionnées. La douceur, les soupirs, les pâmoisons des hommes accompagnaient d’ordinaire ses réveils pour former un étrange mélange de confusion sensuelle et de désir de brutalité. Ses pieds eurent beaucoup de grâce à traverser le couloir. Elle pénétra en somnambule dans la chambre du comte. Dans la semi-obscurité, elle aperçut une assiette de fruits, une couronne de laurier, un uniforme vert foncé galonné de blanc. Le comte dormait perpendiculairement aux draps. Elle approcha de la bouche ouverte, du corps presque nu, grave et blanc. Sa respiration était si profonde, si régulière qu’elle pensa à un mécanisme d’horlogerie. Elle se dit : il dort en paix, de la même façon qu’il doit aimer. »
« Mais le plus intéressant flottait, tiédissait, plus sauvage encore : une barque vide, plate. Ses rames, parmi des frissons de reflets, dégageaient une odeur exaltante de résine. On la croyait immobile, mais elle dérivait sur les dessins secrets, fugaces de la surface. Elle tournait insensiblement de l’ombre au soleil. Elle baignait parfois dans le vide énigmatique du ciel, parfois grinçait et pivotait sur un impalpable reflet. Elle pénétrait dans l’obscurité. Elle tournait sur les ondes, perdue dans les zones troubles d’un étang formant miroir. Zanetta suivait cette barque, ses déplacements infimes. Il y avait un secret ici. »
"Notre Voltaire condamne les sottises des fanatismes, mais il aime Dieu. Il pense également que si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer." (p. 60)
p. 87: "Voyez-vous, j'ai trouvé le secret pour être libre, indépendant, sur mes terres au milieu de mes salades. Vous vous arrangez bien de cette coquine de Gabriella, alors restez parmi nous quelques semaines, jouissez des charmes de l'endroit, ici, pas de manoeuvres, pas de demi-tour gauche, périssent donc vos tracasseries, dites à votre maître de reprendre sa lyre plutôt que son épée, et tous ces pauvres soldats prêts à déserter un pays dont les terres vont à l'abandon se sentiront mieux dans leurs cantonnements".
Jacques Pierre Amette : La maîtresse de
BrechtOlivier BARROT s'entretient avec
Jacques-Pierre AMETTE, auteur
du roman "La maîtresse de
Brecht" publié chez Albin Michel. Ils évoquent la
mémoire de
Bertolt Brecht qui a quitté l'Allemagne Nazie en 1933 pour se rendre à Hollywood, via le Danemark et la Finlande. En 1948, il est de retour en Allemagne de l'Est où le
régime espère faire de lui l'incarnation du renouveau communiste. La...