Je tiens tout d'abord à remercier Mme Laurence Angebault des Éditions du Rocher et Babelio pour l'envoi de "À la force du coeur" dans le cadre d'une opération masse critique.
Ne regardant depuis un bon bout de temps plus de télévision, le nom de l'auteure m'était totalement inconnu au moment de cocher son ouvrage, séduit que j'ètais par la première partie du titre et intrigué par la seconde, sur la dernière liste de masse critique.
C'est donc en recevant son livre que je me suis rendu compte sur internet que
Rose Ameziane est en France, comme chroniqueuse sur CNews, RMC et LCI, ainsi que par ses apparitions dans l'émission "Les Grandes Gueules", une célébrité.
Née en novembre 1979, elle a aussi créé le mouvement Émancipation des Territoires et Intégration Collective, ETIC, un organisme à but non lucratif qu'elle préside d'ailleurs.
Ce premier ouvrage de
Rose Ameziane, sorti le 8 février dernier, constitue à la fois un récit autobiographique sans complaisance, en 18 courts chapitres, et surtout un vif plaidoyer pour ses convictions personnelles dans le domaine social, particulièrement en faveur des immigrés établis en France et des habitants des quartiers populaires des grands centres urbains.
Nous y apprenons l'origine kabyle de ses parents et son enfance difficile dans une cité, en l'occurrence la cité des Fossés-Jean de Colombes dans la banlieue nord-ouest de Paris, où ses parents avec leurs 5 enfants vivaient à l'étroit dans la pauvreté et dans un environnement violent résultant principalement du trafic de drogues.
L'auteure raconte avec une ouverture d'esprit étonnante les malheurs qui ont frappé sa famille, tel le cancer des seins de sa mère et le syndrome de Behçet, une maladie rare des vaisseaux sanguins, qui a rendu son jeune frère, Hakim, infirme et nécessiteux d'aide à vie.
Sans oublier son propre drame, confrontée, comme gamine de 12 ans, au lymphome de Hodgkin, un cancer des ganglions ou du système lymphatique, qui a nécessité des interventions chirurgicales et un traitement de chimiothérapie avec une chute pénible de ses cheveux. Une maladie dont elle s'est courageusement rétablie.
Après ses études,
Rose Ameziane a travaillé pendant dix ans dans le secteur bancaire et a fini comme directrice d'une agence de banque, avant de changer complètement d'itinéraire et de s'orienter vers les plateaux de télévision et ses vocations en matière d'insertion professionnelle des jeunes, avant tout ceux héritiers de l'immigration.
L'auteure dit avoir l'ambition de faire de la politique différemment, à savoir en lançant de petites actions concrètes visant l'amélioration du destin des infortunés parmi les habitants de "favelas" français qui désirent s'en sortir, plutôt que de perdre son temps à proclamer de grandes théories abstraites qui ne mènent en pratique nulle part.
Comme exemples, elle cite notamment l'aide financière et infrastructurelle à la création de petites et moyennes entreprises (PME) et (même) les très petites entreprises (TPE). Dans ce contexte se situent également les effets bénéfiques des initiatives prises dans le cadre des Maisons des jeunes et de la culture (MJC) et qui font qu'il existe des
Kylian Mbappé et Karim Benzema.
À plusieurs endroits de son témoignage, elle s'offusque de l'attitude de certains politiques de l'extrême droite, comme un Éric Zemmour par exemple, envers les descendants d'immigrés d'origine arabe, qui divisent le pays. À juste titre, à mon avis, elle explique que "pour celui qui vient d'ailleurs puisse s'intégrer à la nation, il faut que la nation l'intègre, ouvre la porte".
Tout un chapitre (le n° 16) est consacré à l'islam, plus précisément au port du voile et de l'abaya, à la controverse du burkini... et j'estime que sa conclusion, selon laquelle "l'on peut à la fois soutenir le combat des Iraniennes contre l'obligation de porter le voile, et soutenir celui de certaines Françaises qui veulent pouvoir le porter si elles le souhaitent" (page 187), faire preuve de bon sens.
En guise de conclusion, je dirais que les lectrices et les lecteurs qui hésitent à aborder son livre, un peu effrayé par ses répliques parfois peu diplomatiques dans des débats à la télévision, ont tort, car il s'agit du récit d'un parcours peu commun, doublé du témoignage d'efforts consacrés à la réalisation du bonheur de celles et ceux qui en sont injustement privés dès le départ de leur existence.