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Europe (31/12/1924)
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il est des histoires dont je ne me risquerai pas sans preuves à dire des choses. C'en est bien assez des mariols qui racontent n'importe quoi comme choses non avérées qu'on s'évertue à démentir pour aller à mon tour m'aventurer de la sorte. Par voie de conséquence, ce que je peux dire - je ne froisserai personne, ils sont tous morts - Léon Tolstoi nourrissait pour sa jeune belle-soeur Tatiana née Bhers, un amour certain ! Jusqu'où cela est allé ? Ctop, je suis hors limite déjà.

Certes aimer c'est porter quelqu'un dans son coeur, c'est être séduit par la personne dont on a choisi de vivre avec, et qu'on trouve la vie si chouette, mais pas toujours, cela ferait rigoler. C'est quand même bizarre cette alchimie. Des fois il s'en faut de peu de choses pour qu'il en soit autrement. Imaginez trois soeurs belles à croquer, on en écarte une parce que il n'y a pas d'atomes crochus, c'est une évidence, bien que ce soit la première à marier. Il en reste deux. La deuxième a tout juste 18 ans avec d'énormes qualités, elle est déjà pleine d'émotion devant à la fois l'opportunité qui se présente à elle et le saut dans l'inconnu pour une jeune fille ! Oui il paraît qu'elle avait aimé « Enfance » plus que de raison à l'âge de 11 ans, et son insouciance s'était tarie laissant place à une forme de réserve amoureuse ! Il faut dire que les deux familles se connaissaient et se côtoyaient dans une mesure normale ! La troisième plairait bien, elle est mignonne à souhait, mais la culbute est trop grosse, en écarter deux pour elle et quoiqu'il en soit, cela ne peut s'envisager, elle est trop jeune, elle n'a que 16 ans à peine et en fait elle se projette dans l'amour à travers ses deux soeurs aînées, amour vite contrarié pour ce qui est de l'aînée qui tarde dans ses choix et se tourmente même à l'idée de rester vieille fille. Tatiana la benjamine donc va même les aider dans ce sens. Je ne sais pas si elle va tout faire pour que celle qui la précède réussisse dans son entreprise conjugale, mais en tout cas, elle affiche ses sentiments dans ce sens et en paraît ravie.

Ici quand même à ce stade du récit, on n'en est pas non plus à penser que regarder une fille dans les yeux revient à la convoiter, comme Tolstoi écrit dans l'épigraphe de la Sonate à Kreutzer : « Et moi je vous dis que quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l'adultère avec elle dans son coeur (Matthieu V28). Il ne faut rien exagérer quand on sait qu'avant de se décider pour une des filles Bhers, la forte nature du sensuel écrivain qui avait la trentaine bien sonnée regardait d'un peu trop près du côté de leur mère, mais cela lui passa manifestement. Il avait décidé de donner un sens nouveau à sa vie. 10 ans plus tôt c'est son frère Nicolas, capitaine d'artillerie au Caucase, qui était venu l'extraire d'un bordel de la capitale. Si je dis que Tolstoi avait une conscience, ça n'étonnera personne. le nouveau Tolstoi était arrivé. Très vite il se maria avec Sonia, et en oublia même sa cravate pour la cérémonie qui avait lieu au Kremlin, s'il vous plaît. Pourquoi le Kremlin, parce que le père Bhers était attaché comme médecin à la cour impériale , plus la cousine Alexandra ..

Les deux maisonnées des Bhers et des Tolstoi étaient sens dessus dessous ou en ébullition comme on voudra à cause de ce mariage de Léon l'aristocrate terrien et la toute jeune Sonia moscovite bon teint qui offrait sa vertu à son prince charmant. Frère et père de l'heureuse élue avaient fini par se convaincre que c'était un choix mûrement réfléchi du conte, et puis il y avait là certainement un peu de faiblesse de leur part, une sorte d'irrésolution détachée qui arrangea tout le monde. Quant à la maman, elle ne cachait pas sa joie et réalisait avec une fière attention qu'elle était en train de vivre un grand moment, accomplissement de nombreuses années comme peut le concevoir toute mère pour sa fille.

Comme toujours quand les lampions s'éteignirent, on assista au juste retour des choses, mais non sans quelqu' énervement et tracasseries passagères. Normalna ! Pas de quoi en faire une jaunisse ! Un peu de jalousie sotte se manifesta, ni de la part de Sonia, ni de Tatiana d'ailleurs quand on vit cette dernière aller se promener dans la campagne avec son beau-frère, comme on fut témoin aussi à Iasnaia Poliana des gammes au piano jouées à quatre mains, celles de Léon et Tatiana. Mais bon, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter outre mesure et l'intéressée avait trop confiance à sa soeur pour cela.

C'était toujours Tatiana qui remit en main à Tolstoi le fameux récit de la paysanne : la Vie, qui a suivi son mari en captivité en Sibérie. Manifestement on peut dire qu'une forte complicité unissait Léon et Tatiana qui s'estompa quand cette dernière partit faire sa vie avec un notable italien si je ne m'abuse.
Encore une chose là-dessus : ce n'est pas connu, mais Tolstoi écrivit une nouvelle dans laquelle, dans l'intrigue, deux jeunes filles en pinçaient pour un héros de l'étranger qui fit patienter par des absences comprises, le temps que la plus jeune des deux fut en âge de convoler en justes noces. On pourrait dire la même chose pour Natacha de Guerre et Paix inspirée à son auteur par Tatiana. Mais comme dirait un ami, on ne dira rien ! Perso, je suis sûr d'une chose pour l'avoir souvent remarquée que pour donner le maximum de relief à ses récits et romans, Tolstoi empruntait de près ou de loin tout ce qui semblait bon et vraisemblable pour sa prose jusqu'à donner parfois des sueurs froides aux gens qui se reconnaissaient à travers ces fragments de réalité vraie. Je pense même que pour ceux-là c'était plutôt flatteur qu'indiscrétion..

La suite ..

Autant que je sache, ce que je m'apprête à décliner ici de mon point de vue reléve de fragments extraits des Souvenirs de Tatiana Andréevna Kouzminskaia née Bhers, publiés en 1925 à Moscou aux éditions Sabachnikoff. Ces Souvenirs n'ont pas été traduits du russe vers le français sauf en partie comme ici qu'on peut retrouver si le coeur vous en dit dans l'édition Europe n°67 daté du 15 juillet 1928 sous la direction de Romain Rolland qui fit de ce numéro un numéro spécial consacré à son ami à la faveur du centenaire de son anniversaire.

Pour les amoureux de Tolstoi dont une babeliote qui m'a fait la joie de me dire : « Qui n'aime pas Tolstoi ? » qui se reconnaîtra si elle me lit, et que je salue, ces écrits qu'on va dire plus sentimentaux qu'attachés à la valeur de l'Histoire, sont vraiment touchants, c'est avec émotion que je ne peux cacher que je relis ces passages de Tatiana. Point n'est besoin de dire qu'ils constituent l'envers du décor auquel nous avons été habitués et qui manquaient pour servir la vérité dans tout ça ; ils datent d'il y a un siècle et surprennent par leur fraîcheur d'esprit et leur absolue sincérité, empreints d' un élan de reconnaissance peu commune.

«  Plus personne, dit-elle au moment où elle écrit, ne garde le souvenir de Tolstoi de 1850 à 1860 ». Aussi le sens donné ici est le dernier témoignage d'un contemporain sur la jeunesse du grand écrivain.

Pour la petite histoire, Tatiana a écrit deux récits : « Le loup enragé » et « Destin de femme »

Elle parlait couramment le français, c'est d'ailleurs en français que l'hôte et non moins la mère adoptive de Tolstoi : Tatiana Alexandrovna, leur souhaita la bienvenue à Iasnaia Poliana à elle, et la famille ….

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