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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Grosse secousse que ce roman! Si vous n'appréciez pas la science-fiction, mieux vaut s'abstenir...Par contre, amateurs du genre, plongez avec délices!

Ça commence très fort : étouffés par la canicule, les résidents de la Tour des Erables, au coeur d'une cité de banlieue, constatent à leur réveil qu'ils sont isolés au sein d'un mur de brume surnaturelle que les plus téméraires tenteront de franchir à leur dépens.. Et c'est le début d'une rapide descente aux enfers....

Les dix petits nègres sont ici 300 au départ, et l'auteur ne met aucune limite à son imagination pour sceller leur destin. C'est aussi une vaste galerie de personnages, familiers car édifiés en stéréotypes. Malgré l'absurde, les comportements restent longtemps immuables, ancrés sur des repères abolis.

Beaucoup de violence dans le récit. Les magnifiques paysages évoqués avaient mis en route ma scénographie intérieure et j'imaginais un film 3D aux effets spéciaux grandioses pour illustrer le propos. J'ai vite renoncé à ce genre d'exercice au risque d'offrir un billet retour à mon quatre-heure : hémoglobine, tripes et boyaux maculent une bonne partie de l'histoire.

Le sexe, comme dernier refuge d'une humanité en perdition, n'a pas été oublié. Selon la norme en vigueur sur nos écrans, sexe et violence m'inciterait à gratifier le roman d'un macaron «interdit aux moins de 12 ans».

Tenue en haleine par la succession effrénée des événements, je sens poindre une question insidieuse : comment l'auteur va-t'il s'en sortir? Pas de problème :

«Quand l'impossible devient norme, tout est possible»


Les conséquences : je vais me replonger dans «Le désert du monde» du même auteur, lu la dernière fois en 1978 et que j'ai retrouvé dans ma collection Présence du futur, tapie au fond d'une étagère SF. Ce qui me permettra de vérifier en même temps si orthographe et grammaire constituaient à l'époque une base incontournable pour l'écriture, ce qui ne semble plus vrai en 2011
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Rapide résumé du début de l'histoire et mise en situation :

"A une époque contemporaine indéterminée mais proche de la notre, les habitants d'un immeubles de banlieue française de 2 entrées et 15 étages, découvrent au réveil d'un beau matin estival que leur tour est coupée du reste du monde, entourée par un banc de brume opaque et inquiétant.
S'ensuit pour les rescapés/prisonniers une descente aux enfers, où le caractère humain de chacun va s'exacerber. Certains vont sombrer dans la dépression, voire se suicider, d'autres vont sombrer dans la violence, voire le meurtre, d'autres encore vont s'abandonner aux délices du sexe.
La faim, la soif, les empoisonnements liés à leur nouvel environnement hostile mettant chacun à rude épreuve."

Andrevon met son talent d'écriture au service d'une histoire aux consonances multiples et protéiforme.

"La maison qui glissait" est un "joyeux" mélange des genres, sorte de romans à tiroirs à la confluence de différents genres littéraires :

* Roman sur la vie des gens, ici les habitants d'un immeuble de banlieue.
On pense à une version banlieusarde de "la vie mode d'emploi" de Georges Perec.

* Roman d'aventures.
On pense entre autre aux histoires de Jules Verne, au "Le monde perdu" d'Arthur Conan Doyle mais aussi au "Jurassic Park" de Michael Crichton.

* Roman fantastique (dans l'acceptation todorovienne du terme), les habitants de l'immeuble étant confrontés à des phénomènes sortant de l'ordinaire, ne pouvant s'expliquer par les lois de notre monde familier (Cf. Todorov pour sa définition du fantastique)
On pense à certains épisodes de la 4ème dimension.
On pense aux nouvelles "Brumes" et "En ce lieu, des tigres" de Stephen King.

* Roman d'épouvante et d'angoisse de type "survival".
Le décompte macabre des disparus et des décédés s'égrenant tout du long du roman comme une lente agonie.
Il y a comme un souffle post apocalyptique dans la survie de ces quelques rescapés pour qui l'accès à la nourriture, à l'eau, à certains objets utiles du quotidien devient un enjeu de tous les instants, pouvant faire la différence entre la vie et la mort.
On pense aussi à H.P. Lovecraft et ses indicibles grands anciens pour qui nous ne sommes que de pathétiques marionnettes humaines.

* Roman de Science Fiction, avec voyage dans l'espace, dans l'espace temps, découverte de nouveaux mondes, de nouvelles planètes et rencontre avec des entités manifestement extra-terrestres.

* Roman(ce). L'histoire d'Amour inaccessible qu'entretien Pierre avec France sa voisine de palier fait penser à certaines tragédies amoureuses, on pense aussi à certains romans de Barjavel.

Le roman est émaillé de références religieuses.
A travers les différentes croyances des habitants de la tour tout d'abord.
Mais aussi, on peut aisément considérer que les entités qui se manifestent auprès des habitants sont des sortes de Dieux...

Au final, un excellent roman inclassable, toujours déroutant jusqu'à la dernière page.










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Un bon petit livre de sf, intelligent, bien construit, un peu trop porté sur la fesse à mon goût (mais pourquoi les auteurs français sont-ils autant portés sur le c... même quand ça ne se justifie absolument pas ?!).

La maison qui glissait est un livre intriguant construit sur le principe de un chapitre par personnage, ce que j'apprécie de temps en temps. On apprend ainsi à aimer ou détester chaque personnage selon ses goûts et caractère.

J'avais déjà lu un horizon de cendres de cet auteur mais j'avais eu du mal à accrocher, ce livre m'a donc réconciliée avec Jean-Pierre Andrevon.
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La maison qui glissait est construite comme un film catastrophe. L'histoire se met tout doucement en place, le lecteur fait connaissance avec de nombreux personnages (un peu trop d'ailleurs ; je me suis plusieurs fois emmêlée les crayons avec cette multitude de noms à retenir). Chaque matin, le gardien va rayer le nom des disparus de la veille. Heureusement pour moi, ces disparitions mystérieuses réduisent petit à petit la liste des prénoms à retenir.
Mais revenons à ces habitants pour qui le temps semble être suspendu. Dans ces moments où il n'y a rien à faire, les journées sont longues et le lecteur perçoit très bien dans le rythme de l'écriture cette lenteur, cette langueur. Jean-Pierre Andrevon prend des virages étonnants voire déroutants. Au fur et à mesure que les habitants disparaissent, que la nourriture vient à manquer, la nature profonde de l'homme se révèle, les pulsions primaires refont surface.
Je conçois tout à fait que pour l'auteur, la notion de la fin du monde implique chez l'homme un regain d'activité sexuelle, mais je me suis demandée de quoi l'auteur voulait me détourner à force de m'envoyer tant de passages de femmes à la libido démesurée, d'appartement transformé en baisodrome et d'orgies sexuelles.
Il n'était pourtant nul besoin d'en faire des tonnes, et ce ne sont vraiment pas ces moments que je retiendrai de l'histoire de cette tour isolée du monde où les peurs de chacun deviennent le cauchemar de tous. La fin est surprenante et le manque d'explication logique laisse le champs libre à notre imagination.
Lien : http://www.valunivers.fr/sci..
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Une banlieue comme tant d'autre, une tour moderne, un gardien retraité de la gendarmerie, un matin d'été.
Pierre se réveille brusquement, il est 7 heures, la température étouffante l'empêche de dormir. Et le soleil est déjà là... non, pas le soleil. Une clarté laiteuse, une lumière blanchâtre qui s'insinue partout. Un brouillard à couper au couteau. Tellement de brouillard qu'on ne voit plus la tour des Tilleuls, juste en face. Un mur de brouillard qui coupe en deux, tout net, le square devant chez lui.
Un mur de brouillard qui le coupe du monde.
Et ce n'est pas une expression toute faite...

J'ai lu très rapidement ces 500 pages, conçues comme un journal de la catastrophe, qui braque successivement la caméra sur l'un et l'autre habitant de la Tour . Oui, on se croirait dans un film d'horreur - un bon film d'horreur - et jusqu'à la fin, l'auteur sait nous ménager des surprises déconcertantes. L'épilogue est un peu fade à mon goût, mais sans doute parce que tout le reste m'a vraiment plu.
Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer ce livre à "Brume" de S.King, et je trouve que pour un lecteur français, il est bien plus crédible, plus parlant; les personnages sont de ceux qu'on peut trouver autour de nous, on a l'impression de les connaître, et même si l'action se situe globalement dans les années 1990, rien n'a vieilli .
Pas même le héros, à l'issue de son aventure.


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- le gros point négatif qui m'a particulièrement gêné, ce sont ces nombreuses scènes de sexes hétérosexuelles dont je me serais bien passé. Une fois, de temps en temps, je veux bien. Mais deux, ça commence à devenir limite. Trois, on songe sérieusement à attaquer la boisson et au-delà de quatre, ben là, on ne sait plus trop quoi faire. L'auteur aime la femme mais d'une bien curieuse façon. Personnellement, j'avais l'impression de lire un frustré qui, pour se venger, décide de dépeindre un maximum de femmes dans des situations scabreuses. J'ai trouvé ça vraiment maladroit et surtout, très déplacé. Il est pourtant possible d'écrire un livre de science-fiction sans la moindre scène obscène mais bon, quand il s'agit de faire gagner des pages à son livre pour lui faire prendre de l'épaisseur, cet exercice un tantinet exagéré semble plaire à monsieur. Voilà pourquoi j'ai peur de me risquer sur d'autres livres de cet auteur.

- le démarrage. Qu'est-ce qu'il est long bordel.

- Les derniers chapitres. Trop gros à mon goût et ils auraient même tendance à être limite assommoir.

Points positifs :

- La taille aléatoire des chapitres.

- La romance présente dans ce livre. Une histoire se construit autour de deux personnes mais bizarrement, elle ne m'a posé aucun problème puisqu'elle n'a pas vraiment été entamé. Remarque, une romance à peine esquissé à côté de plusieurs scènes sexuelles, vous vous doutez bien que me risquer sur ces chapitres plus calmes m'a été salvateur.

- Ce que j'ai aimé le plus dans ce livre, c'est le grand ménage qui a été fait parmi les habitants de l'immeuble. J'aimais tellement lire de quelle façon certains d'entre eux étaient en train de disparaître que j'ai su remercier l'auteur pour ces traits de génie. Là, j'avoue sans la moindre gêne que j'ai avalé les chapitres à une certaine vitesse et j'en voulais encore et encore. J'avais vraiment du mal à calmer cette soif et plus j'en lisais, plus j'en demandais. Il va être temps que je fasse mon retour dans l'horreur je pense. Pour ces nombreux chapitres, un très grand merci.
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une histoire qui met à mal l'aise, j'adore ! Quelque part, ça fait penser un peu à Lovercraft en très soft mais c'est efficace. La dimension "huit clos" dans une barre d'HLM de la banlieue parisienne est intéressante, même si je me demande si l'auteur n'a pas un peu forcé sur les stéréotypes (enfin j'espère !). D'un chapitre à l'autre, on passe de la vision d'un habitant à un autre, certains lecteurs n'aiment pas ce type de procédé, moi je trouve que ça donne du rythme. Pour les amateurs de science-fiction.
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