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EAN : 9782385770273
256 pages
Editions Récamier (07/03/2024)
3.33/5   27 notes
Résumé :
Quand une mauvaise rencontre peut suffire à faire basculer la vie d`un adolescent.François a seize ans. Ni courageux ni endurant, sans ambition ni vocation, il flotte dans la vie, observe ce qui lui arrive et les gens qui l`entourent avec distance, légèreté et drôlerie.Sur décision de son père, lassé de son peu d`entrain pour les études, François devient apprenti coiffeur dans un salon pour dames. Il y compte les heures, dans un état semi-végétatif. Jusqu`à l`arrivé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,33

sur 27 notes
Je referme ce premier roman avec une sensation tenace de gâchis. le terme est fort, sûrement injuste, assurément subjectif, mais à la hauteur de la frustration ressentie tant il y a des choses que j'ai adorées comme d'autres qui m'ont chagrinée.

Cela démarre par un prologue vraiment excellent, percutant par le drame qu'il introduit et restera en suspens durant toute la lecture, et intrigant par le mystère qu'il laisse planer sur l'identité des personnages concernées et leurs motivations. Les chapitres suivant sont à la hauteur des promesses initiales, portées par une écriture de grande qualité, énergique, vivante, pleine d'humour.

La façon qu'a Virginie Armano de parler de l'adolescente est remarquable. Son narrateur, François, 16 ans, on y croit d'emblée, on le voit, on le comprend ce grand dadais qui n'a d'intérêt pour rien, ni vocation, ni ambition, et qui flotte à la lisière de l'enfance et de l'âge adulte avec nonchalance, en attendant de trouver sa voie. On lève les yeux lorsque le père apparaît, « bloc de principes et de raideur agglomérés » qui n'a que paroles brutales pour son fils. On plaint la mère, aimante mais perdue.

« Longtemps, comme tous les enfants, j'ai cru que ma mère pouvait lire dans mes pensées. C'était sûrement un peu vrai. Elles regardent, les mères. Elles savent. Elles lisent les misères et les états d'âme. Seulement, un jour, elles deviennent moins justes, atteintes d'une myopie émotionnelle qui nous navre autant qu'elle nous sauve de leur déception. Elles restent fières de nous mais pour ce que nous ne sommes plus. »
« Je la tiens loin de moi en lui servant une soupe inconsistante qu'elle fait mine d'avaler. Je retire une immense fierté, bien que furieusement volatile, de cette capacité à la berner. Contentement fugace, toujours immédiatement suivi d'un sentiment de culpabilité et de colère mêlées. Je lui en veux à crever de ne pas me bercer à jour. Je lui en veux de me perdre de vue et de ne pas me chercher plus fort. »

Et puis, il y a Simone. J'ai rarement lu une aussi belle relation entre un petit-fils et sa grand-mère, la confidente qui le regarde comme un roi la seule à croire en lui et à l'encourager de rêver grand pour ne pas vivre petit..

« Comme tous les enfants, j'ai toujours connu ma grand-mère vieilleet, jusqu'ici, je ne l'avais pas vue vieillir davantage. Je grandissais et elle me semblait rester aussi immuable que le bleu du ciel ou le vert de l'herbe. Mais à cet instant, dans cette cuisine inchangée depuis le jour de mes premiers souvenirs, je mesure violemment le temps qui passe. Sur moi, qui la dépasse maintenant de deux têtes, et sur elle, petite chose ratatinée comme un pruneau séché, si minuscule dans sa robe de chambre dont l'ourlet ballotte contre ses mollets décharnés. »


En fait, j'aurais aimé que le roman se concentre sur les relations interfamiliales. Mais c'est un roman initiatique et pour faire passer à l'âge adulte son François, l'autrice a imaginé une rencontre, avec le charismatique Gabriel, puis une épreuve qui fait basculer le roman dans un tout autre registre autour de thématique sur l'emprise et la domination psychologique.

Et là, j'ai complètement décroché tant les péripéties m'ont semblé d'autant peu crédibles qu'elles s'enchaînent sur un rythme confus beaucoup et trop rapide, ce qui ne permet pas de les comprendre réellement, et ne fait qu'effleurer des thématiques graves qui ne méritaient pas d'être ainsi survolées. le récit s'alourdit et devient laborieux, jusqu'à cet épilogue inutile qui projette dans l'avenir et ôte au lecteur toute possibilité de s'imaginer une suite plus ambiguë.
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François, seize ans, n'a pas de bons résultats au lycée et se laisse vivre, au grand désespoir de ses parents, surtout de son père. Seule sa grand-mère Simone le comprend. Son père, qui en a assez de lui fournir gratuitement le gîte et le couvert, décide qu'il ira travailler au salon de coiffure de sa mère, pour simplement balayer, ranger, servir les cafés… François ne se sent pas mieux au salon fréquenté seulement par de vieilles dames qu'au lycée. Sarah, l'employée, ne lui rend pas la vie plus facile et le houspille toute la journée. Elle lui apprend à faire des shampooings mais n'est jamais satisfaite de ce qu'il fait. Un jour, il fait un shampooing à une vieille grincheuse et se rend compte que son massage du crâne l'envoie au septième ciel. Il rencontre aussi une sorte d'ange, le bien nommé Gabriel, qui exige de se faire couper les cheveux dans ce salon pour dames. Très sûr de lui, Gabriel va-t-il ouvrir à François les portes d'un avenir meilleur ? Pourra-t-il lui permettre d'exploiter un don dont il n'est même pas lui-même conscient ?... ● Au crédit du roman, on mettra un style plutôt meilleur que la moyenne, agréable à lire, malgré quelques fautes d'orthographe, ainsi qu'un sujet original (mais très mal exploité). ● Au débit, on mettra tout le reste, des personnages simplistes et caricaturaux, une histoire grotesque et totalement invraisemblable, des situations cousues de fil blanc… ● L'ensemble a une allure de conte insipide et lisse comme beaucoup de romans contemporains qui recherchent avant tout le succès commercial (Grimaldi, Da Costa & Compagnie) ; on se croirait dans un mauvais téléfilm de France Télévisions. ● Je remercie Babelio et l'éditeur Récamier de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée.
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Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Récamier pour m'avoir adressé gentiment ce livre.
La couverture est jolie, elle m'a beaucoup plu. J'ai évité de lire la 4e de couverture (de mauvaises surprises parfois). Pour le coup là elle est très bien.
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Je débute le livre. Bonne surprise, le style est plutôt sympa, actuel sans être familier. Je m'attache à François ado qui se cherche, à sa grand mère exceptionnelle, et même à sa mère, coiffeuse, un peu perdue face à son gamin.
Arrive la rencontre avec Gabriel et tout bascule.
Tout, même le réalisme du livre. J'ai progressivement décroché. En fait je ne suis pas sûre du message que voulait passer l'auteure. La domination ? L'endoctrinement ? Un phénomène sectaire ? Je suis perplexe, le récit part vers l'irréalité totale (disparition de la mère et de la grand mère du héros comme si elles n'existaient plus, comme si elles ne s'intéressaient plus à leur fils / petit-fils).
Donc plume intéressante mais récit trop irréaliste pour moi avec une fin improbable. J'en suis désolée.
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Coupeur de feu.

François a seize ans. Sans ambition particulière, son quotidien est calme. Agacé par sa nonchalance, son père l'oblige à devenir apprenti-coiffeur. Les jours s'écoulent, plus ennuyeux les uns que les autres, jusqu'à l'arrivée du mystérieux Gabriel.

Je ressors plutôt mitigée de cette lecture. Nous suivons François, adolescent nonchalant et sans passion particulière. Sommé par son père de faire quelque chose de sa vie, le voici désormais employé dans le salon de coiffure de sa mère.

Le quotidien est terne jusqu'au jour où Gabriel fait irruption dans le salon de coiffure. Flamboyant, charismatique, François pense avoir trouvé un ami, un modèle, un frère. La réalité est toute autre. Sous son aspect charmeur, Gabriel cache une personnalité toxique. François tombe peu à peu sous emprise.

La première partie est très sympathique. Nous découvrons François et son humour face à son entourage. Plusieurs passages m'ont fait sourire. Les personnages sont bien écrits. La grand-mère de François, Simone, est très attachante. D'un caractère affirmé, elle a une relation complice avec son petit-fils.

Quant à la deuxième partie, je l'ai trouvée très laborieuse. François découvre son don de coupeur de feu, et sous l'emprise de Gabriel ouvre un cabinet. L'intrigue devient de plus en plus improbable et confuse. Il y a une multiplication de personnages, qui pour la plupart n'apportent rien à l'intrigue. J'ai surtout eu l'impression que l'autrice voulait faire une galerie de personnages excentriques. Enfin, je n'ai pas compris où voulait en venir l'écrivaine, la fin invraisemblable et irréaliste n'aidant pas.

Bref, un premier roman qui s'essouffle au milieu de l'intrigue.

Je remercie les éditions Récamier et Babelio pour l'envoi de ce roman.

MASSE CRITIQUE PRIVILÉGIÉE

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François est un adolescent qui vit les mains dans les poches, assis au fond de la classe ou devant la télévision, peu bavard et intéressé par son avenir. Ne sachant plus quoi faire, ses parents décident qu'il restera avec sa mère, au salon de coiffure. La rencontre avec Gabriel va bouleverser la vie de François…

Premier roman de Virginie Armano, Les mains au feu est une histoire d'emprise, de domination, de pouvoir.

Adolescent un peu perdu, François n'envisage pas de quoi son avenir sera fait. Il n'a pas de passion, pas d'envie, pas de but.
Quand il voit Gabriel pour la première fois, il est subjugué par son aisance, son charisme, son sourire enjôleur. Même si il sent au départ que quelque chose ne tourne pas rond, que leur amitié n'est pas équilibrée, il va laisser Gabriel décider du chemin à suivre, perdant au passage son libre arbitre.

L'écriture de Virginie Armano est agréable, rythmée, proche des personnages. Même si certains passages semblent peu crédibles, on se laisse emmener, la tension montant doucement, vers cet abîme qu'on sait inévitable.

Les mains au feu est un roman qui questionne sur le pouvoir des choses, des gens, des attentes, des désillusions. Ce qui fait et défait ce que nous sommes. Sur ces fragilités et ces forces qui nous poussent vers l'avant… le pire avant le meilleur…
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Mamie déteste les glissements de timing et les à-peu-près. C’est une maladie de vieux, ça. Tous, ils découpent consciencieusement leurs journées et en éreintent chaque tronçon d’objectifs dérisoires et impératifs. À 14 heures, le café. Vingt-huit minutes plus tard, précises, le feuilleton sur la deuxième chaîne. À 15h30, la sieste, suivie du goûter. À 17 heures, l’appel à la cousine grabataire puis le bain, le dîner. À 20 heures tapantes, les infos, regardé d’un œil, jusqu’à ce qu’il se ferme, emporté par les effets du cachet de somnifère.
Après l’heure, ce n’est plus l’heure, sinon, patatras, l’agenda s’écroule en château de cartes, la vie s’émiette et les minutes s’envolent du cadran pour rappeler, cruelles et indifférentes, combien le temps s’évapore quand on avance si lentement.
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Qu’est-ce que tu crois, bonhomme ? Qu’on est content d’être vieux ? Le problème, vois-tu, c’est que l’ordinateur de bord se disloque moins vite que la carlingue. Dans ma tête, j’ai quarante ans au plus, et même parfois quatorze. Et vise un peu dans quel corps rabougri et inopérant je suis obligée de me tenir ! Dans ma tête, mon grand, je danse au bal tous les soirs et je regarde les jolis garçons et je voudrais bien qu’ils me regardent. Au lieu de quoi, ils me laissent leur place dans le bus et me saluent avec un air benêt comme si j’étais redevenue gamine. Dans chaque vieux il y a un jeune mort de trouille et d’horreur de ce qu’il lui arrive, ne va pas penser autre chose !
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- Mais, mamie, je ne sais pas, moi, ce que je veux faire ! Je cherche encore ma voie, comme dit la conseillère d’orientation.
- Ta voie ! Mais quelle voie ? Une voie sans issue ? Une voie de chemin de fer ? Mon garçon, écoute-moi bien. À ton âge, il faut rêver grand, sinon on vit petit. C’est à ton âge qu’on se tricote une existence, et c’est l’habit que tu vas devoir porter toute ta vie. Tu peux en faire un beau et élégant costume que tu auras peut-être du mal à habiter tout de suite, mais auquel tes épaules finiront par se faire, ou te façonner un petit paletot bien étriqué et confortable, à ta taille, c’est sûr, mais dans lequel tu ne pourras jamais grandir.
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Parce qu’il y a deux choses qui tuent un môme, et plus sûrement que le palu, ce sont les capacités pas exploitées et les espoirs impossibles. Ça fait des adultes en colère contre tout et de très bons taulards.
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Longtemps, je n’ai manqué de rien ni de personne. Je croyais, à en lire la description dans les livres, à le ressentir de loin dans les films, que le manque était le vide et l’absence. Ce n’est pas vrai. Le manque n’est pas un creux, c’est une démangeaison. Une boursouflure mal placée qu’on ne parvient jamais à gratter.
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Virginie Armano nous parle de son premier roman Les mains au feu aux éditions Récamier.
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