Portrait croisé, portrait à clef, portrait-charge, autoportrait, tous sont traités dans cet ouvrage ambitieux et dense de
Claude Arnaud, énorme tâche de recherche afin de retracer les meilleurs portraitistes français à la langue bien pendue. « Jeux de miroirs grossissants », « véritable instrument introspectif », « miroir qui se souvient », on constate que l'art du portrait écrit varie en style à travers les siècles mais demeure toujours aussi salutaire pour le portraituré et celui ou celle qui décrit.
Portraits crachés est la somme d'un travail monacal effectué par
Claude Arnaud et son abord n'est pas facile à priori. Il faut se laisser bercer par le langage des écrivains choisis et dès lors, on est tranquillement transporté dans une autre époque, d'autres lieux et d'autres moeurs. Une incursion dans la littérature française qui m'a fait réaliser certains constats :
1.- Je ne me sens plus l'obligation de reprendre inlassablement afin de terminer un jour À la recherche du temps perdu de
Marcel Proust;
2.- Je relirai certainement
Mémoires d'outre-tombeDe Chateaubriand et la série des Rougon-Macquart de
Zola;
3.- Malgré un attrait impérieux pour La Comédie Humaine de
Balzac, je choisirai plutôt avec soin un ou deux romans issus de cette oeuvre.
À travers ces portraits tirés hors du temps,
Claude Arnaud raconte l'histoire de la France de belle façon et donne aussi au lecteur le goût de s'amuser à décrire son propre entourage peu importe le style employé.