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EAN : 9782246788690
336 pages
Grasset (03/09/2012)
3.65/5   10 notes
Résumé :
Paris, début des années 80. Claude a vingt-cinq ans et il est amoureux. Dans l'appartement qu'il partage avec Jacques et Bernard, la vie est dense, joyeuse, électrique. On se lève à l'heure où les autres déjeunent, accueille jusqu'au milieu de la nuit les amis les plus étranges, parle jusqu'au tournis de littérature et de cinéma. L'été, ce sont de longues vacances à Tanger, port déliquescent aux garçons peu farouches.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pourquoi les années 70 nous apparaissent-elles a posteriori comme une parenthèse enchantée ? Celles de tous les possibles, de toutes les libérations, des expérimentations les plus audacieuses ?

Claude Renaud répond, en partie, à cette question dans son roman : « Brèves saisons au paradis » qui met une scène un trio d'hommes vivant au tournant des années 70 et 80 dans un vaste appartement sis rue de Verneuil, dans le septième arrondissement de Paris. Claude, âgé de vingt-cinq ans, y partage son existence avec Jacques et Bernard, avec lesquels il entretient une relation amoureuse triangulaire, tantôt exclusive, tantôt relâchée par les libéralités que ce trio s'autorise : la présence d'autres amants dans l'appartement, des voyages fréquents que Jacques effectue, en raison de ses activités dans le cinéma. le groupe côtoie Eric Rohmer, des intellectuels en vue à cette époque, il veut jouir de l'existence selon le slogan de 68 : « Vivre sans temps morts, jouir sans entraves » en l'interprétant le plus littéralement possible, et en essayant de construire les modalités d'une liberté amoureuse totale, exempte des contraintes habituelles.

Survient la pandémie du sida, qui vient, au début des années 80, remettre dramatiquement en cause les choix du milieu homosexuel, dans lequel évoluent quasi-exclusivement Claude, Bernard, Jacques, et tous les amis décrits dans le roman : Alain, jeune agrégé de philosophie, Ramon, peintre cubain en exil …
Ce changement de panorama, marqué par la victoire provisoire de la peur, peur d'être contaminé, de mourir à brève échéance après l'annonce fatal du résultat du test : la séropositivité, aboutit à une interrogation exprimée par l'auteur à propos de son personnage, Claude : « Sans doute n'étions-nous pas faits pour construire. Indemnes de tout esprit pionnier , nous préférions briser ces codes et ces convenances qui irritent tant l'esprit rebelle , mais qui rassurent tant ceux qui manquent d'audace et de singularité , au point de voir dans la normalité un idéal presque inatteignable .(…) Cette époque pourra faire figure de paradis perdu par sa grandiose insouciance (…) Je n'éprouve pas de nostalgie , au tournant des années 80 ; le passé paraît toujours plus insouciant et rieur qu'il ne fut : il n'angoisse plus pour avoir déjà été vécu. »

Ce qui frappe en effet à la lecture de ce roman, dont l'un des mérites est de reconstituer à merveille le décor de cette époque et le pouvoir de l'utopie sur les comportements humains, c'est l'impasse dans laquelle sont engagés les personnages, impasse amoureuse, sociétale, ne débouchant pas vraiment sur une promesse d'émancipation durable, car trop individuelle, trop ghettoïsée.


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Claude Arnaud poursuit sa narration autofictionnelle, en jonglant avec la nostalgie, le doute, la mélancolie qui habite l'homme qui ne sait pas très bien qui il est, qui il aime. Après 'Qu'as-tu fait de tes frères ?' - qu'il vaut mieux avoir lu auparavant - où le jeune homme rompait avec son père et le modèle que celui-ci lui avait inculqué, après avoir contemplé les gouffres dans lesquels sont tombés ses frères, le narrateur vit sa vie, entre les hommes qu'il aime et la possibilité d'une vie avec une femme qu'il ne sait pas apprivoiser. le doute sexuel qui l'habite autant que ses incertitudes artistique et littéraire trouvera son point culminant avec l'apartition de la pandémie sidéenne. Cette période est la plus puissante du livre, elle est supérieure aux invetigations littéraires, et il en résulte un ouvrge fort plaisant sur l'art d'aimer.
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J'ai lu Brèves saisons au Paradis avec un mélange de fascination et d'agacement. Fascination pour une écriture légère, joliment imagée, truffée de références qui m'ont parfois fait sourire. Agacement pour la bourgeoisie post 68 que le roman décrit, son faste, son insouciance, son apolitisme. C'est une excursion un peu étrange, un peu hallucinée parfois, dont l'écriture accélère et ralentit au gré des souvenirs de l'auteur. J'ai aimé progresser au rythme des souvenirs ressuscités de Claude Arnaud, un rythme très psychologique qui fait la part belle aux introspections anxieuses. Par ailleurs, il y a un vrai talent pour capturer l'essence d'une personnalité, ses contradictions, ses désirs, qui permet de soutenir le défilé rapide des personnages.
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critiques presse (1)
Telerama
15 novembre 2012
Un processus d'émancipation, de découverte et d'invention de soi donne son mouvement général au récit, qui s'attarde avec beaucoup d'acuité, de justesse, de sensualité aussi, sur des visages, des rencontres, des affections brèves ou durables.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sans doute n’étions-nous pas faits pour construire. Indemnes de tout esprit pionnier , nous préférions briser ces codes et ces convenances qui irritent tant l’esprit rebelle , mais qui rassurent tant ceux qui manquent d’audace et de singularité , au point de voir dans la normalité un idéal presque inatteignable .(…)

Cette époque pourra faire figure de paradis perdu par sa grandiose insouciance (…) Je n’éprouve pas de nostalgie , au tournant des années 80 ; le passé paraît toujours plus insouciant et rieur qu’il ne fut : il n’angoisse plus pour avoir déjà été vécu. »
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L'appétit de pouvoir se cache sous le désir rimbaldien de changer la vie, et les slogans recyclés de Mai servent à promouvoir des objets inutiles.
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