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EAN : 9782882500458
152 pages
Noir sur blanc (01/10/1994)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Quatrième page de couverture :

" Qu'elle examine la beauté ou la laideur de la vie, la légèreté ou la pesanteur des choses, le comique ou le tragique des jours qui défilent, Ljubica Arsic ne cesse de décortiquer l'être humain sous toutes les coutures de l'amour. "
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Je commence par une belle citation d'un des personnages de cette oeuvre de l'écrivaine serbe, Ljubica Arsic, dans ce recueil de nouvelles qu'est "La Poudrière " : " On ne sait rien de rien tant qu'on n'a pas fait l'expérience de l'amour."
Joliment formulé et vraiment vrai, en plus ! Qui dit mieux ?

C'est la 2ème fois dans ma vie que je choisis un livre à cause ou grâce à sa traduction, mais j'ai été tellement émerveillé par la qualité exemplaire du travail fourni par Mireille Robin avec "La chronique des oubliés" de Velibor Colic, dont j'ai fait une critique récemment, que je me suis laissé tenter par une auteure inconnue et de qui l'opus écrit en Serbo-croate a été traduite par la même dame. La 1ère fois, il y a des siècles, il s'agissait d'un traducteur nommé Charles Baudelaire et l'oeuvre "Histoires extraordinaires" d'Edgar Allan Poe.

Si Ljubica Arsic n'est pas tellement connue chez nous c'est uniquement pour des raisons linguistiques. Même Wiképedia reste muet à son sujet, outre qu'en Serbo-croate et en Serbski, la variante serbe standardisée. C'est grâce à mon amie sur Babelio, "Sirenna" - que je remercie pour son aide en passant - que j'ai appris que l'auteure jouit dans son pays d'une solide réputation : détentrice du Prix Andrić et de celui de la "Plume Féminine", pour son roman "Čuvari kazačke ivice" ou 'Les gardiens du tapis cosaque'. Il faudrait que je me mette à apprendre cette langue si je veux découvrir pourquoi au juste la jeune Belge, dont le fils du personnage principal est tombé follement amoureux, le plaque soudainement. Or, que le pauvre bougre continue désespérément à rêver d'elle ?

L'Amour (avec une a majuscule ) est également le thème central de ce recueil qui comporte exactement 20 nouvelles, réparties sur à peine 150 pages. Plutôt que de les résumer, ce qui n'aurait guère de sens, je propose de m'arrêter sur quelques-unes, afin de vous mettre l'eau à la bouche, ainsi que d'essayer d'en distiller les caractéristiques essentielles.

La nouvelle qui a donné son nom au recueil nous amène aux Pays-Bas du XVIIe siècle, le siècle d'or, et plus précisément à Delft (une bonne cinquantaine de kilomètres au sud-ouest d'Amsterdam) chez l'illustre peintre Johannes Vermeer (1632-1675). le jeune Johannes, laissé sans un sou à la mort de son père, veut épouser la jeune Catharina Bolnes, mais son horrible mère, Maria Thins, riche veuve catholique s'y oppose farouchement. Il lui faudra une solide dose d'amour et la conversion au catholicisme pour arriver à ses fins.
On peut admirer sa bien-aimée Maria sur le tableau "La Dame au collier de perles" et celui de "La Femme en bleu lisant une lettre". Par contre, le portrait de "La Dentelliere", qui se trouve au Louvre, est celui de sa fille Élizabeth.

La nouvelle intitulée "Le fils de la perruquière" nous évoque une autre histoire d'amour contrarié et de femme déplaisante au "regard renfrogné" et "moue stupide", qui veut absolument pas que son fils unique épouse la jeune juive, Rita.

Dans "Marinera pour jambes entrecroisées", Milessa veut danser la marinera - la danse nationale péruvienne- tandis que Piotr préfère danser un slow sur "C'est triste Venise" de Charles Aznavour ! Pour Milessa, dont le sourire aux dents de travers a séduit notre héros "cela fait longtemps que les Français ne sont plus à la mode" (page 17). Milessa est cependant une femme obstinée et têtue qui insiste à ce que Piotr se déguise pour danser la marinera, ce dont il a profondément horreur, se sentant complètement ridicule. Pour lui il s'agit d'une danse maléfique qui finit par lui lui empoisonner l'existence et procurer des cauchemars.

"Mort et jalousie, vieux conte russe" nous relate l'histoire du bagnard Alekseï, qui après 20 ans de prison, rentre chez lui et apprend que sa Liouba chérie a entretemps mis au monde un petit garçon, dont le père est Sidor, le valet. Dans "Les sandales tchèques", il est question de la rivalité entre Mozart et Salieri.

Les personnages de Ljubica Arsic sont confrontés à l'amour, l'espoir, la solitude ("la fine poussière du mal de vivre"), l'angoisse, la société ou la mort. Comme un prestidigitateur elle jongle avec ses humains et leurs sentiments, tout en les observant et en scrutant sans pitié leurs réactions.
Ce qui m'a légèrement déplu dans certaines de ses nouvelles c'est le côté fantasque et parfois macabre, comme si l'on entrait dans le triptyque "Le Jugement dernier" de Jérôme Bosch.
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