Ses joues luisaient de larmes. Alors, on l'entraina vers l'arrière. Un de ses généraux, Soult peut-être, lui dit :
- Non, sire, l'ennemi est déjà trop heureux !
Il s'en alla au pas dans le long crépuscule d'été. Rechargeant leur fusil, des grenadiers criaient :
- Nous nous ferons tuer ! Mais sauvez-vous !
Autour de lui l'armée en désordre s'écoulait déjà comme un fleuve. Il suivit cette cohue par les chemins détrempés, vers le pont de la Dyle, vers Genappe, vers Quatres-Bras, vers Charleroi, toute la nuit. Il était si las que, sans Gourgaud qui le soutint, il fût tombé de cheval. A plusieurs reprises, sortant de son accablement, il essaya d'arrêter quelques cavaliers pour organiser un noyau de résistance. Mais le flot était trop fort. Il n'y avait plus de soldats, seulement des hommes dissous par la fatigue et la peur...