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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne pensais pas être un jour un peu déçue par un livre de Paul Auster, et bien voilà qui est fait. Cette biographie originale mais bizarrement construite tourne assez souvent en longueur et les évènements de la vie de l'auteur sont jetés pêle-mêle, sautant assez souvent du coq-à-l'âne dans un tourbillon étourdissant de faits, de constatations, de pensées, de regrets -voire de reproches- que l'auteur se fait à lui-même ; le tout dans une virtuosité d'écriture qui laisse essouflé et pris de vertige. Quelle énergie, quelle vitalité de jeune homme à plus de soixante ans ! Il s'agit plus d'un puzzle (comme le dit le résumé) que d'une véritable chronique et si les pièces finissent par s'ajuster les unes aux autres ce n'est pas sans mal.
Au total, j'ai bien aimé, retrouvant à chaque page la grande humanité, l'intelligence profonde des événements et des êtres et la générosité d'un auteur à part mais ce n'est pas mon livre préféré de Paul Auster et j'attends son prochain roman avec impatience.
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Une autobiographie de mon auteur préféré. Il procède par lieu, objet ou blessure reçue, c'est mieux qu'un plan chronologique. Il se livre ...un peu.
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Lire Paul Auster est toujours un exercice déstabilisant parce qu'on ne sait jamais dans quoi on va être embarqué. J'ai abordé ce récit avec beaucoup d'enthousiasme mais mon intérêt s'est émoussé par la suite.
L'auteur évoque ici ces principaux souvenirs et les émotions qui y sont liés. Ce livre est intéressant car l'auteur se livre sans aucune complaisance : il n'a pas peur de raconter ses faiblesses, ses angoisses, ses doutes, la culpabilité qui le ronge ou son chagrin. Il nous livre, dans des paragraphes pêle-mêle et sans réelle chronologie, ses souvenirs d'enfance, l'image de son père absent (dont il parlait déjà dans son roman L'invention de la solitude), son terrible chagrin lors du décès de sa mère, le sombre passé de l'histoire de sa famille et leurs origines juives, son premier mariage raté, ses voyages à Paris, l'union heureuse qu'il a avec sa seconde femme etc…
Le corps prend aussi beaucoup de place dans ce livre, corps comme objet sexuel ou outil de la vie quotidienne, comme expression de la souffrance que ce soit par la maladie ou par des crises de panique ou comme victime des aléas de la vie (accidents, blessures, écorchures...).
Le style d'écriture est très particulier puisqu'il se parle à lui-même et emploie le « tu » tout au long du livre. Cela crée une intimité très forte avec le lecteur et on a l'impression de vivre une certaine complicité avec l'auteur par l'intermédiaire de la lecture. Mais je trouve qu'il y a quand même des longueurs et des répétitions et sans le formidable talent de conteur de l'auteur, j'aurai déjà abandonné depuis belle lurette ce récit.
Je pense que c'est un ouvrage particulier de Paul Auster qui dissèque son intimité et qui n'intéressera que ces fans. Donc, si vous hésitez à le lire, ne le faites pas !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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J'ai apprécié les fils linéaires suivis pour ce récit, à savoir partir d'une hématique (par exemple la mort ou le sexe) et dérouler la pelote des souvenirs sans tabou. Néanmoins, j'ai été un peu déçue par cette autobiographie (qui n'en est pas vraiment une, Auster le dit lui-même) un peu trop superficielle et léchée. Fascinée par l'univers d'Auster depuis longtemps, j'aurais souhaité qu'il développe plus ses lubies, ses influences.
Une lecture agréable cependant.
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L A F E U I l'L E V O l'A N T E
La Feuille Volante est une revue littéraire créée en 1980. Elle n'a pas de prix, sa diffusion est gratuite,
elle voyage dans la correspondance privée et maintenant sur Internet.


N°661– Juillet 2013.
CHRONIQUE D'HIVERPaul Auster Actes Sud.
Traduit de l'américain par Pierre Furlan.

Ce n'est pas la première fois que Paul Auster écrit un roman autobiographique. Il a déjà publié des ouvrages qu'on peut regrouper sous ce vocable [« Invention de la solitude » – « Le diable par la queue » – « Le carnet rouge »], mais, peut-on vraiment parler d'autobiographie puisque, de son propre aveu, quand il écrit, sous sa plume, elle le dispute à la fiction, comme une tentation en quelque sorte.

Ce qui frappe le plus, dès l'abord, c'est l'emploi de la deuxième personne. D'ordinaire soit l'auteur emploie le « Je », soit il se cache sous les traits d'un personnage qu'il met en scène comme un peintre réalise un « trompe-l'oeil ». le tutoiement est sans doute ici une incitation au partage avec le lecteur, comme s'il y avait un autre témoin qui s'adressait à l'écrivain, qui lui racontait sa propre histoire. Mais cet artifice, car c'en est un, est-il vraiment nécessaire voire indispensable pour que le lecteur s'approprie ainsi un texte ? Les souvenirs personnels que l'auteur égrène sont-ils de nature à faire ressortir du néant ceux du lecteur ? Certes, Montaigne rappelait que tout homme porte en lui la marque de la condition humaine et nous la partageons donc tous. Quand Auster paie son écho au sexe, à l'enfance, aux premiers émois amoureux de l'école maternelle, à ses premières tentatives d'adolescent maladroit, quand il nous parle du quotidien, de ses sensations, de ses impressions, qu'il évoque ses propres peurs devant la mort, celle de sa mère qui préfigure la sienne, la vieillesse qui vient, les agressions que son propre corps a subi, cela peut parfaitement réveiller quelque chose en nous ! La mort, justement, elle est présente en filigranes dans tout ce texte mais c'est bien naturel puisqu'elle est le terme normal de la vie, même s'il s'émeut de sa survenue dans toutes les existences qu'ils évoque. C'est sans doute là une vaste question et il est légitime qu'un auteur souhaite entrer en communion avec celui qui le lit, lui montrer que finalement il n'est pas vraiment différent ! J'ai plutôt eu l'impression que cela fonctionnait bien et le texte m'a vraiment, par moment, donné l'impression de se dérouler sur le ton de la confidence. Je ne sais si cela tient à moi mais au fil de ma lecture, j'ai eu le sentiment, bien que ma vie soit fondamentalement différente, que quelqu'un s'adressait à moi, me parlait de quelque chose que je connaissais. Cette complicité avec son lecteur a sans doute ses limites puisqu'il avoue lui-même« qu'il est bénéfique pour la santé mentale d'un écrivain de ne pas savoir ce qu'on dit de lui. ». C'est un rappel à la réalité, une découverte pour moi qui ait largement et depuis longtemps pris la liberté de commenter son oeuvre mais je reste persuadé qu'un écrivain est attaché à l'image qu'il donne à ses lecteurs. Parfois aussi, j'ai eu la certitude qu'il en faisait un peu trop notamment quand il nous parle de la prostituée parisienne qui, après son office, citait Baudelaire ! En outre, la liste exhaustive de ses différentes résidences, aux États-Unis où en France ne font que mesurer le temps et son parcours dans ce monde et à mon sens n'ajoutent rien d'autre.

Dans ce récit, il est beaucoup question du corps, du froid, de la faim, et ce qu'Auster décrit peut parfaitement éveiller en nous des réminiscences. Pour un créateur, la vie reste le moteur de l'écriture et il y puise souvent ses meilleurs pages, que celles-ci lui soient inspirées par le bonheur ou la misère la plus noire. Il ne manque pas d'auteurs pour célébrer l'instant exceptionnel et disséquer ce que ce moment unique révèle pour lui. Les sentiments qu'ils expriment leur sont éminemment personnels, n'appartiennent qu'à eux. Parfois aussi, ces moments intimes vont au-delà du souhait de l'auteur. Ce dernier nous raconte une histoire qui peut nous passionner ou nous laisser de glace. Si le lecteur est aussi un artiste ou simplement s'il entre dans le texte au point de le faire sien simplement parce qu'il est évocateur, cette appropriation peut se muer en intérêt particulier pour l'écrit, se transformer en recréation... La plupart du temps cela se fait dans le plus strict secret mais pour un auteur, transformer une vie, l'embellir, la bouleverser, et ce dans le plus strict anonymat, reste sans doute pour lui, s'il est un authentique créateur, un but ultime dont cependant il ne connaîtra jamais le résultat.

La crise économique, la société telle que nous la connaissons, de plus en plus déshumanisée et peut-être éloignée de la culture peuvent considérer le roman ou l'art en général comme inutiles. Il n'en reste pas moins que cela résulte du travail de son auteur. Que cela suscite à ce point l'émotion de quelqu'un qui, l'instant d'avant ne connaissait pas l'existence de l'oeuvre, illustre le formidable pouvoir des mots, des idées des images et des sons. Pourtant, à titre personnel, ce que je recherche dans un texte écrit par un étranger ce n'est pas tant de retrouver mes propres souvenirs que de profiter de son style, d'apprécier une belle description, d'entrer dans l'histoire, d'affermir ma propre culture, de prendre une leçon d'écriture, de goûter un dépaysement salutaire, d'approfondir un thème de réflexion...

Ici, Paul Auster raconte sa propre histoire, mais il le fait d'une manière désordonnée, sans le moindre souci de la chronologie. Au début d'une page il peut avoir 5 ans et à la phrase d'après il en a 50. Ce n'est guère dérangeant. A cet égard, le titre « Chronique d'hiver » est révélateur. le récit s'ouvre sur l'hiver new-yorkais fait de glace, de neige, de vent et de tempêtes. Les éléments qui se déchaînent sont peut-être le moteur de son inspiration. Elle ne prévient pas, se manifeste de la manière la plus inattendue et quand l'impulsion de l'écriture est donnée, la faculté créatrice se déclenche et ne s'achèvera que lorsque les mots l'auront épuisé. Dans ce thème, je vois personnellement la marque du temps qui s'impose à l'auteur. Né en 1947, il a 66 ans, ce n'est pas très vieux mais ce n'est plus vraiment la jeunesse et l'hiver est ici synonyme de la dernière phase de la vie. Écrire est le métier de l'écrivain et le temps pèse sur lui davantage sans doute que sur le commun des mortels puisqu'il a quelque chose à dire et qu'il souhaite le faire rapidement « Parle tout de suite avant qu'il ne soit trop tard » est-il écrit au début, parce que le livre qu'il vient de commencer doit impérativement être terminé et ce qu'il porte en lui être exprimé, de peur d'être, comme chacun d'entre nous happé par la mort qui frappe sans prévenir. La camarde signifie pour l'écrivain plus que pour tout autre le silence.

Finalement, le livre refermé, il me reste personnellement une impression plutôt bonne comme celle déjà éprouvée lors de mes lectures précédentes, pas vraiment enthousiaste cependant, un moment le lecture agréable dû au style de l'auteur ou au talent du traducteur, une sorte de sentiment de complicité que je ne saurais moi-même pas très bien caractériser ni expliquer, quelque chose d'humain, de personnel, de nostalgique.


© Hervé GAUTIER - Juillet 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com

































































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S'adressant à lui-même, Paul Auster fait un bilan de sa vie, mêlant échecs, accidents de parcours, réussites (surtout son deuxième mariage avec Siri Hustvedt), les êtres chers disparus, ses angoisses récurrentes, le spectre menaçant de la mort qui depuis toujours le poursuit et le hante, mais devient de plus en plus présent, ses multiples déménagements qui ont fait de lui un errant : est-ce la raison pour laquelle son écriture ne me fait oublier qu'il est américain, ou est-ce en raison de ses origines multiples ou son indifférence au confort matériel? Si ses oeuvres me poussent à le ranger dans un univers à part dans la littérature, qui lui est propre avec une grande originalité et beaucoup d'inspiration, celui-ci me semble être plus une auto-analyse et qui peut convenir à ceux qui souhaitent le connaître mieux.
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Chronique d'hiver... Un Paul Auster totalement différent de son oeuvre. Original certes, se remémorer les événements vécus durant toute son existence et ce par l'empreinte que ceux ci ont laissé sur le corps... Pas banal. Relire son enfance son adolescence, sa vie d'adulte, à travers les traces que la vie a laissé sur son corps.... que de recherches sur soi. Il n'est pas question ici d'arbre généalogique, mais mieux que cela tous les grains de peau, toutes les griffures de la vie, toutes les cicatrices, retrace l'histoire d'un homme ....
Brel chantait "mon coeur arrête de brinquebaler....Mathilde est revenu" la souffrance sur le vif.
Paul Auster nous livre ses souffrances, ses joies et sa vie... Hier pour coprendre aujourd'hui ?
Pourtant, un peu lassant parfois, trop et trop de détails, trop de lieux visités et revisités. Ce ne sera pas le livre que je conseillerais pour connaitre Paul Auster et son oeuvre tellement plus riche et puissante et aussi bien révélatrice. J'ose espérer que "l'hiver de sa vie " nous amènera plus de surprises...
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Paul Auster a 63 ans et touner les pages de sa chronique donne le sentiment d'accompagner un ami au seuil de l'hiver de sa vie (l'utilisation de la deuxième personne du singulier est judicieux pour l'intimité qu'il créé entre le lecteur et l'auteur).
La mort le taraude et il explore la carte de sa vie au travers des endroits et des personnes où son corps s'est posé, reposé, cogné, frotté, apaisé...Une autobiographie au travers des événements que son corps a traversés.
Intéressant, pour le moins original et surprenant, l'ouvrage jouit de merveilleux passages humanistes, un portrait terriblement touchant de sa mère mais aussi d'autres plus ennuyeux, car trop panégyriste envers son épouse et sa belle-famille (à mon goût).
Auster cite Joubert :"il faut mourir aimable (si on le peut)" . Et il est aimable, trop peut-être. Comme il est élégant, trop peut-être. Parce que pour un livre qui s'écrit et se vit à travers un corps et bien qu'effleurer singulièrement avec une prostituée qui récite du Baudelaire, il est un peu décevant que la chair n'y soit que peu évoquée. Auster n'y va pas, il fuit cette voie, le désir n'est pas ou plus là et il l'explique par ce passage que je cite : " les énergies sexuelles de la jeunesse sont-elles si puissantes que la simple présence d'un autre corps soit capable d'induire un acte sexuel ? Tu ne feras plus jamais une chose pareille aujourd'hui, tu n'oserais même pas l'envisager - mais bon, tu n'es plus jeune."

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le Winter Journal de Paul Auster se veut une réponse (tardive) à L'Invention de la solitude, aborde la vie de l'auteur sus l'angle du corps, des espaces habités, des êtres chers. Pas un mot ou presque de l'écriture, l'art, la pensée, surprenant pour un homme qui nous avait habitué à un intellectualisme plus aride. Et cela partait bien, cette phénoménologie, cette brève étude de l'être au monde à partir de souvenirs, de gens croisées, les femmes surtout (beaucoup, beaucoup de femmes d'ailleurs), étude brouillonne en apparence car procédant par sauts et gambades, écriture épurée, topos incontournables (au hasard, le base-ball)... Ça et là, des portraits, celui de la mère de l'auteur étant le plus achevé, émouvant sans sensiblerie, quelques anecdotes esquissées, peu abouties.
Au final, comment dire... Un peu déçue par un propos vaguement simpliste, des clichés, des idées creuses. Au milieu de tout cela, l'auteur place un extrait d'un poème en prose de sa femme, en faisant le passage le plus littérairement intéressant.
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Un joli début, une écriture fluide, de beaux portraits esquissés, une belle envolée qui s'essouffle dès le milieu pour ne laisser que peu de souvenirs finalement. Les clichés auraient aussi pu être évités, dommage donc.
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