Pour étudiant médecine ou DU ASP
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La peur de la mort ne fait pas mourir la mort, dit une chanson bambara du Mali. Alors même que nous baignons dans des images de mort, à travers les médias, mais d'une mort extraordinaire, relativement rapide et brutale, lointaine, qui relève plus de l'accident que de l'inéluctabilité génétique, l'histoire des fins de vie "ordinaires" qui sont de plus en plus médicalisées, se déroule dans des lieux clos, institutionnalisés, faits pour ça, bien souvent si mal faits. Pourtant, devant ces excès d'une société techniciste, des praticiens, des personnalités, des associations commencent à prendre position pour affirmer que mourir fait partie de la vie et la vraie question n'est plus d'occulter la mort, mais de la vivre dans sa diversité et sa singularité. Hospitalisation à domicile, soins palliatifs, apaisement de la douleur, accompagnement des mourants, droit de mourir dans la dignité : une réflexion naît, des pratiques nouvelles amorcent des réponses, le tabou se lève. Dans ce cadre, récusant la fausse alternative, trop souvent posée : pour ou contre l'euthanasie, ce numéro veut, à travers analyses et témoignages, apporter sa contribution à un débat qui nous concerne tous et dont les maîtres-mots sont : respect de la personne et qualité de la vie.
Diplômée du Master de création littéraire du Havre, Camille Reynaud présente son premier roman, "Et par endroits ça fait des noeuds" (éditions Autrement), et en lit un extrait.