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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Troisième volet d'une trilogie de l'avant du pendant et de l'après guerre 39/45 avec "Travelingue" et "Le chemin des écoliers", "Uranus" est une critique féroce de la période dite d'épuration...

Inconscience ou provocation... On peu se poser la question tant la sortie de l'ouvrage(1948) est proche de la période traitée.

A moins qu'il ne s'agisse tout simplement que de la chronique d'un village français comme il y en eut tant, dans cet immédiat après guerre, avec ses joies ses peines ; bref, quelque chose comme un instantané de la France de 1946... qui n'était pas si différente de celle de nos jours, me semble-t-il.

C'est souvent féroce, c'est parfois gênant, c'est toujours drôle ; même si on rit jaune…
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Des personnages ciselés dans une atmosphère pesante. La crasse qui remonte comme une vinasse mal digérée et des gens, braves, fous, faibles ou dégueulasses qui s'efforcent de traverser le cataclysme de la libération.
On s'arrange comme on peut avec ses désirs et sa conscience.
Un roman sur l'humain dans toute sa splendeur… À lire, même si l'on est pas féru d'histoire.
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Un portrait fascinant d'une petite ville française quelque temps après la Seconde Guerre mondiale. Les communistes sont aux commandes et n'hésitent pas à utiliser la violence, l'intimidation et le chantage pour parvenir à leurs fins.

C'est la période où triomphent les « résistants de la dernière heure ». Les opportunistes et les hypocrites s'imposent.

Il a fallu beaucoup de courage à Marcel Aymé pour écrire ce roman dans l'immédiat d'après-guerre.
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A Blemont en 1946, les habitants chassés de chez eux par les bombardements, sont accueillis par ceux dont les maisons ont été épargnées. La famille de l'ingénieur Archambault accueille ainsi la famille de René Gaigneux, militant communiste, résistant durant l'occupation.
Elle accueille aussi dans ce cinq pièces luxueux le professeur Watrin qui fait classe au bistrot de Léopold car l'école a été détruite...
Marcel Aymé, dans cette chronique savoureuse d'un petit village à l'heure de la libération, nous fait le portrait de la France, dressant une galerie de portraits de collabos, communistes, résistants, profiteurs, pétainistes, exploités, traîtres, patriotes et se moque ironiquement des travers de tous. Ce roman formidable a fait l'objet d'une non-moins formidable adaptation cinématographique.
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"Uranus" est une sorte de chronique de la vie quotidienne de quelques habitants d'un petit village français au sortir de la seconde guerre mondiale.

Les personnages ont des profils assez forts, bien marqués et bien définis par Marcel Aymé, qui se plaît à mettre en évidence leurs petites lâchetés, leurs hypocrisies, ainsi que les nombreux règlements de compte liés au climat d'épuration régnant après guerre. Certains pendant la guerre n'ayant pas toujours choisi une conduite "reluisante", chacun cherche à se forger une nouvelle respectabilité en retournant sa veste, alors que d'autres continuent d'assumer leurs convictions et risquent la mort.
Quoi qu'il en soit, la grande question sous-jacente concerne la majeure partie des Français de cette époque à savoir, Consentir par son silence aux crimes des autres fait-il de nous des criminels ?

Ce récit publié en 1948 a été porté à l'écran en 1990 par Claude Berri avec des têtes d'affiches remarquables telles que Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle, Michel Galabru, Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Michel Blanc, Daniel Prévost et Gérard Desarthe.

Roman assez (tristement) réaliste sur ce dont est capable la nature humaine et qui à mes yeux, gagne à être connu.
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L'exploration du quotidien d'une ville après la libération, avec une galerie de personnages savoureux, du barman qui se découvre une passion pour Racine au collaborateur en fuite en passant par l'étonnant professeur lunaire et son ami bourgeois... Ce qui est très fort de la part d'Aymé c'est sa capacité à passer si facilement de la psyché d'un personnage à l'autre, avec une fluidité rarement égalée. On lit et on vit dès lors ce livre comme la poursuite d'un fil que tiendraient tous les personnages et qui fait se rencontrer les idéaux et les passions extrêmes, faisant également passer avec brio le lecteur du rire aux larmes.
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Ce livre est écrit en 1948, dans un village pour partie détruit par les bombardements. Chacun fait son examen de conscience ou plutôt l'examen de conscience de ses voisins et certains n'hésitent pas à dénoncer, provoquant emprisonnements et fusillades...
La destruction partielle de la ville oblige le partage des habitations entre plusieurs familles.
Nous sommes donc avec les Archambaud, mari ingénieur, caméléon qui sut se faire à la présence ennemi, qui partage la maison avec Gaigneux, responsable communiste et Watrin, professeur veuf mais veuf heureux puisque cocu notoire et qui se réjouit de tout ce que la vie offre (post traumatisé par les bombardements, il s'est réfugié dans un réjouissement constant paraissant niais aux autres mais dont la compagnie permet de relativiser).
Dans ce livre plein d'humour, Marcel Aymé montre l'hypocrisie de la France au sortir de la guerre où la majeure partie se prétend résistant et où la dénonciation des collabos réels ou prétendus est un sport national.
Chaque personnage est central, la plume de Marcel Aymé est juste et drôle... le personnage de Leopold, ancienne bête de cirque à la force herculéenne et tenancier de bistrot, est le plus emblématique. Pendant la guerre, il a désaltéré les gosiers allemands et après les bombardements accueille sur réquisition, les cours des élèves de collège et découvre Racine avec une émotion exacerbée. Andromaque l'obsède, il se veut poète... Un jour qu'il est injustement accusé par un communiste de cacher un collaborateur notoire, c'est le début de ses ennuis. Personne ne l'imagine coupable ce qui embarrasse le parti qui ajoutera des couches de mensonges pour justifier cette délation abusive. Archambaud, en offrant l'asile au collaborateur recherché, ne plaidera pas la cause de Leopold au risque de se voir lui-même prendre...

Je me suis amusée dans cette lecture.
Pour prolonger le plaisir, je vous invite à voir le film de Claude Berry, actuellement proposé sur Netflix, avec des acteurs mythiques.
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rien à dire! du grand Art.
lire Uranus c'est boire du petit lait.
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Marcel Aymé n'est pas connu pour être un écrivain gauchiste et ses personnages continuent de plaider de bonne foi leur pétainisme après la Libération. Ce positionnement et une description très critique des communistes n'a pas dû lui attirer que des compliments mais presque 70 ans après, ce livre reste magnifique, tout à fait réaliste.

A Blémont, ville de province bombardée, l'ingénieur Archambault doit partager son appartement avec Gaigneux, ouvrier communiste, et Watrin, professeur rêveur et indécrottablement idéaliste. Alors que tout le monde recherche Maxime Loin, fasciste patenté, Archambault ne peut se résoudre à le laisser capturer et l'héberge clandestinement.

Pendant ce temps, le cafetier Léopold, soupçonné d'avoir caché Loin, est arrêté ; mais son incarcération est plutôt due à l'humiliation qu'il a infligée à un communiste. Léopold a tenté de mouiller Monglat, devenu milliardaire pendant l'occupation et finit sous les balles des gendarmes venus l'arrêter à nouveau.

Ces deux éléments du roman permettent de dresser un portait assez complet de ses contemporains : communistes, avec une opposition entre les ouvriers et le professeur idéologue, mais tous en quête du pouvoir ; partisans de l'Allemagne nazie ; anciens maréchalistes plus réactionnaires que méchants ; salauds qui se sont enrichis pendant l'Occupation ; enfants qui veulent vivre leur rêve ou qui le cherche… Même si on sent ses préférences, Marcel Aymé ne juge pas, ce qui rend ce roman si intéressant.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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jubilatoire de férocité et de mordant. Bonne lecture.
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