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EAN : 9782844144362
400 pages
L'Association (17/11/2011)
4.19/5   117 notes
Résumé :
Le Haut-Mal c'est le nom qu'on donnait à l'épilepsie au Moyen Âge. L'Ascension du Haut-Mal c'est l'histoire d'une famille au milieu des années soixante dont le fils aîné, Jean-Christophe, est atteint par cette maladie à l'âge de sept ans. C'est le regard que porte son petit frère, Fafou, qui devient David, sur le bouleversement que ses crises entraînent dans la famille, sur la façon dont les adultes, parents, médecins, passants, charlatans, gourous, réagissent et te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais été habitué dans mes lecture de l'oeuvre de David B. à quelque chose qui se rapproche plus du conte. Ce roman graphique est en fait une autobiographie où ressort en particulier la présence de ce frère épileptique, d'où le titre « le Haut Mal ».
On découvre ici l'origine de son goût pour les scènes de batailles chevaleresques, l'histoire héroïque, à travers son enfance, avec toutes ses dérives d'alors, fascination de la guerre, de l'héroïsme, de la force et de la puissance (Michel Strogoff, Gengis Khan, et jusqu'à Hitler...). Et on suit son évolution à travers ses questionnements, la première guerre mondiale avec son grand-père maternel, la seconde guerre avec l'autre grand-père, la guerre d'Algérie, le racisme, et puis d'un autre côté, la maladie de son grand frère, les charlatans qui essaie de profiter de la crédulité de ses parents... David se détache peu à peu des préoccupations des adultes, jusqu'à se construire une armure, au sens propre comme au figuré.
David se construit sa propre défense dans ce monde fantastique et sombre. Une défense faite de dessins, de héros dessinés, de guerriers, mais les squelettes, fantômes et dragons envahissent les les pages, en noir et blanc. le graphisme est superbe, expressif, fantastique et sobre à la fois, le trait est épais, tout en noir et blanc, sans nuances, les contrastes agressifs, David B. joue avec les échelles, les éléments de décoration, à la manière des illustrations médiévales, comme de lugubres enluminures.
Les sujets graves sont abordé comme il a pu les concevoir dans son enfance, avec un détachement naïf, parfois maladroit et c'est de là que naît la grandeur de cette oeuvre, impressionnante, tragique. J'ai adoré le décalage entre l'illustration fantastique et le texte plus prosaïque, j'ai adoré ce voyage initiatique raconté avec les yeux de l'enfant qui rêve de héros, ce jeu de contraste entre le monde idéalisé et le monde réel.
Il évoque ses découvertes littéraires et son oeuvre toute entière prend ici un sens, un sens de révolte, de colère. On quitte peu à peu le monde de l'enfance, ce n'est pas qu'un témoignage autobiographique, c'est aussi une oeuvre initiatique qui est d'autant plus forte qu'elle est vraie.
La notion de “mondes fantastiques” des littératures de l'imaginaire prend alors une nouvelle dimension, après ça, je n'ouvrirai plus un livre de fantastique de la même manière.
“L'ascension du haut mal” porte bien son nom, tout va crescendo, grandiose, impressionnant, comme une danse macabre trop lourde à digérer pour un enfant de 12 ans. L'histoire est malheureusement si réelle que l'impact en est encore plus fort et dépasse le stade du simple témoignage pour parvenir à une force d'universalité d'une confrontation à la maladie, à la folie. C'est une oeuvre majestueuse et ô combien douloureuse, j'ai tremblé, j'ai pleuré, c'est un choc, c'est du lourd, jusqu'à la limite du supportable. L'ascension du Haut mal est de ces rares créations qui changent notre perception à jamais.
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Fascinant!
Cette autobiographie de David B . nous plonge dans les tréfonds cauchemardesques d'une enfance et d'une adolescence peuplées de tourments.
L'auteur nous conte le parcours de Jean-Christophe, son frère aîné épileptique et des conséquences sur la famille.
Dans les années 1960 l'épilepsie est une maladie peu connue et Jean-Christophe est considéré comme un fou.
Il doit se soumettre aux médecines traditionnelles ou parallèles afin de trouver le remède à ce maladie qui plonge toute la famille dans le désespoir. de neurochirurgiens en psychiatres, de centres dirigés par des gourous à des communautés macrobiotiques les échecs s'accumulent.
Derniers recours: l'occulte avec voyante, astrologue et alchimiste. Les portes de l'ésotérisme s'ouvrent mais le constat est le même: impuissance devant les crises d'épilepsie.
Le désespoir s'installe et la rage de David monte jusqu'à l'idée de fratricide. Heureusement il a trouvé un exutoire avec le dessin et son carnet de rêves. Il s'invente un monde imaginaire puissant peuplé de fantômes afin d'échapper à la solitude.
Mais même si David s'éloigne du semeur de troubles il ressent un mal-être qui nuit à ses études et à sa vie personnelle. Grâce à la création de l'Association un élan d'énergie positive sauvera David de l'engloutissement d'un frère malade.
Grâce à cette quête de guérison inaccessible, le dessinateur a déployé ses talents de conteur n'épargnant pas le lecteur qui se sent parfois dans l'effroi.
Les illustrations imprégnées de cultures antiques comme les Troyens, mexicaine avec les têtes de morts ou ésotérique avec des yeux scrutateurs sont captivantes devant tant de détails.
J'ajouterai que cet album a été publié d'abord en six volumes et que le fait de lire l'intégrale permet de suivre le récit sans coupure , ce qui permet de suivre les histoires enchâssées.
Une superbe BD troublante, puissante et surtout éblouissante d'imagination. Un must.

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Lorsque le premier tome de la série parait en 1996, cela fait déjà 20 ans que David B. réfléchit à la façon dont il va raconter son histoire : l'épilepsie de son frère, la détresse de sa famille face à la maladie, ses souvenirs d'enfance, l'histoire de ses aïeuls, comment allait-il donner corps à tous ces souvenirs dans un récit qui tienne la route ? Comment mettre son art au service d'une autobiographie qui n'en est pas tout à fait une ? Comment laisser s'exprimer son incroyable univers fantasmagorique et onirique sans nuire au récit de la douloureuse et véridique Ascension du Haut Mal vécue par sa famille ? C'est le tour de force que David B. a réussi avec cette riche bande-dessinée : oeuvre cathartique s'il en est, cette renversante série ne se contente pas d'une narration linéaire et descriptive, elle raconte aussi sa propre histoire à travers la construction artistique de son géniteur...

L'Ascension du Haut Mal, une oeuvre pionnière en son genre...

Parfait exutoire à ses angoisses et sa colère, le dessin comme on l'apprend dans la BD a toujours été pour David B., alias Fafou, un refuge protecteur où il pouvait laisser libre cours à son imagination débordante : son univers noir et torturé peuplé de monstres et de fantômes, ses épopées guerrières à la gloire de Gengis Khan, ses rêves abscons et ses fantasmes de savant fou ont toujours aidé Fafou à évacuer les souffrances causées par la maladie de son frère. Aussi, lorsqu'il décide de raconter son Ascension du Haut Mal, c'est naturellement dans ses fantasmes guerriers grassement teintés de symbolisme que David B. puise son inspiration. Les représentations mentales de l'enfant s'imposent alors comme technique narrative, la BD autobiographique prend une dimension différente car l'auteur évolue en même temps qu'il se raconte...

Les aplats de noir de David B. : une technique maîtrisée qui colle au propos

C'est vrai, les dessins de David B. sont saturés de noir et surchargés de symboles. Ses personnages sont caricaturaux, ses mondes imaginaires torturés. En même temps, c'est ce qui donne son âme au récit car ils créditent le regard impuissant de l'enfant face à ses propres peurs, son incompréhension et son sentiment d'injustice. Si les souvenirs sont difficiles à restituer parce qu'ils sont inégaux, imprécis, diffus, le dessin de David B. parce qu'il trouve son origine à l'époque des faits relatés, a ce pouvoir d'exhumer le passé en le réinventant. Et ce que les mots ne peuvent parfois exprimer, le dessin le fait de façon presque despotique. Alors c'est vrai aussi : soit on aime, soit on aime pas. Personnellement, ce travail m'a particulièrement touché car à travers la richesse des dessins de David B., j'y retrouve une infinité de références qui ont participé à la création de mon propre imaginaire... A découvrir absolument !
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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C'est une oeuvre sur un sujet qui n'est pas du tout facile à traiter en bande dessinée et ceci mérite beaucoup d'indulgence. En même temps, ce n'est pas la première oeuvre qui décrit la lutte des parents contre la maladie de leur fils.

Au-delà de l'entreprise tout à fait louable de l'auteur, je n'ai pas réussi à m'accrocher dans ce foisonnement débordant d'idées diverses. On mélange toutes les guerres. On raconte la généalogie de la famille. On penche pour les médecines non traditionnelles pour verser finalement dans des sectes dirigées par des gourous qui prétendent au miracle.

Je crois que ce n'est pas l'apanage de tous les parents qui essayent de sauver leur enfant d'une maladie incurable. Il existe d'autres voies et la plus raisonnable est bien celle de la science qui peut également faire des miracles pourvu qu'on garde confiance en la médecine. Il y a des décisions qui ne sont jamais faciles à prendre mais une fois le risque pris, on peut reculer l'inévitable. Je n'adhère absolument pas à la façon dont les parents de ce malheureux garçon s'y sont pris. Je respecte cependant le choix tout à fait honnête de l'auteur de conter cet épuisement dans la quête d'une guérison. J'en arrive à le comprendre parfaitement.

De toute façon d'un point de vue objectif, c'est une oeuvre autobiographique parfaitement réussie dans son potentiel narratif. Les dessins en noir et blanc parviennent à créer ici ou là des ambiances oniriques assez angoissantes.
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BD noir et blanc en 6 volumes compacts, saturés autant visuellement que psychologiquement. Ne pouvoir avancer que vignettes après vignettes tant l'encre vous étourdit, et le contenu vous chavire. Mais poursuivre cette ascension ou cette descente, coûte que coûte. L'intensité est contenue, elle n'explose pas, elle se contient et se consume car on navigue entre la prise de conscience et sa perte totale. L'une ne va sans l'autre et si on ne le savait pas, on le comprend.
Incontournable travail et, pour qui ignore (ou veut encore ignorer), la maladie d'un des membres d'une famille ébranle tous les autres en les révélant…
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critiques presse (1)
Bedeo
01 juillet 2019
La lecture de L’ascension du Haut Mal est une immersion dans un univers complexe, un récit obscur et dérangeant, sensible, poétique.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Alors, je rentre dans ma tour.
La nuit est à moi, j'éteins la lumière et je fais semblant de me coucher.
En fait, je vais sur le balcon et j'attrape la gouttière.
Je descends le long de la façade jusqu'au parc.
Je confie mes armes à Gengis Khan.
— Attends-moi là !
Là où je vais, je n'en ai pas besoin.
Je m'enfonce dans le bois. Je me perds dans la forêt.
C'est un moment magique. Je suis ivre.
Mes fantômes me rejoignent et m'escortent.
Je guette les ombres, j'écoute les mille petits bruits des animaux.
Je saute la clôture et je me glisse dans le jardin des voisins, je l'explore à pas de loup puis je rentre chez moi.
Ce soir, il y a un nouveau fantôme.
— C'est toi pépé ?
— Hé oui...
— Je suis content que tu sois là.
Il est temps de rentrer, les fantômes restent sous les arbres.
Je remonte dans ma chambre.
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Tiens, c'est vrai, qu'est-ce qui lui arrive à mon frère, lorsqu'il a une crise ? Est-ce qu'il quitte son corps pour aller quelque part ? Ou au contraire est-ce qu'il plonge à l'intérieur de lui même ? Est-ce qu'il va dans la quatrième dimension ? Ou est-ce qu'il visite d'autres mondes obéissant à des lois géométriques inconnues sur Terre comme dans les romans de Lovecraft ? Est-ce qu'il meurt l'espace d'un instant ? Est-ce qu'il rêve ? Est-ce une sorte de néant ? Est-ce qu'il se rappelle de rien parce qu'il n'y a rien à se rappeler ? Ou est-ce qu'on lui efface la mémoire des autres mondes ? Et s'il partait parce qu'il n'est pas heureux avec nous ?
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Souvent, je tâte les os de mon crâne à travers la peau. C'est pour sentir comment est faite ma tête de mort. Les orbites... L'arête de la joue... La mâchoire... Je voudrais que ces os crèvent la peau de mon visage, qu'ils sortent au jour et qu'on en finisse. Je voudrais me tuer.
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La maladie s'est installée à la maison sans nous demander notre avis. Elle couche dans mon frère et elle vient picorer dans nos vies quand elle se réveille.
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C'est la première fois que je le vois comme ça, sans les artifices du jour.
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Videos de David B. (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  David B.
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'auteur Jean-Claude Mourlevat est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Né en 1964, Emmanuel Guibert fréquente les Arts Déco de Paris. En 1994, il fait deux rencontres importantes ; celle d'Alan Ingram Cope, un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale, retraité sur l'île de Ré, et celle de David B, qui l'introduit dans un cercle de jeunes auteurs cherchant à renouveler les pratiques de la bande dessinée. Il rejoint un atelier collectif que fréquentent Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi et bien d'autres, où il travaille pendant cinq ans. Sa collaboration avec la maison d'édition l'Association marque une évolution vers un style épuré au service des récits vécus de son ami Alan Cope. Dans cette série biographique, toujours en cours, on trouve La guerre d'Alan (3 volumes), L'enfance d'Alan et Martha & Alan. Il poursuit dans cette veine avec le Photographe (chez Dupuis), d'après des entretiens avec Didier Lefèvre, reporter-photographe en Afghanistan dans les années 1980. Cette trilogie, traduite en 20 langues, vaut à ses auteurs (Guibert-Lefèvre-Lemercier) des récompenses dans le monde entier. Puis il crée plusieurs séries ou albums uniques, notamment Sardine de l'espace (14 volumes) et Les Olives noires (3 volumes). Avec Marc Boutavant, autre camarade rencontré à l'atelier, il lance la série Ariol, chez Bayard, qui totalise à ce jour 20 volumes traduits en de nombreuses langues. Il crée également des chansons en partenariat avec le guitariste Dominique Cravic. Son intérêt pour la musique de jazz lui fait élaborer, avec le graphiste et producteur Philippe Ghielmetti, toutes les pochettes du label Vision Fugitive. En 2007, il est lauréat de la Villa Kujoyama. de cette récompense naîtra l'album Japonais en 2008, recueils de peintures, dessins et nouvelles. Avec un collectif d'amis auteurs, il visite des grottes préhistoriques ornées en France. de cette expérience naissent le volume collectif Rupestres chez Futuropolis et la réalisation de fresques pariétales dans une grotte du Parc Régional des Causses du Quercy. En 2017, il est lauréat du prix René Goscinny pour l'ensemble de son oeuvre de scénariste au festival d'Angoulême. Il mène depuis quinze ans une activité discontinue mais fidèle de visiteur hospitalier et a rejoint Christine Géricot à l'association Sur un lit de couleurs, qu'il vice-préside. Cette association installe et supervise des ateliers d'arts plastiques animés par des enseignants dans les hôpitaux en France. Emmanuel Guibert a reçu le Grand Prix de la ville d'Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par Arnaud Laporte, producteur chez France Culture
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