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EAN : 9782081306080
288 pages
Flammarion (25/09/2013)
4.15/5   13 notes
Résumé :
Un portrait d'Albert Camus pendant ses années de formation intellectuelle et politique.

En 1949, Albert Camus embarque pour le Brésil. La tuberculose, les violentes fièvres qui l'assaillent, l'ennui des longues journées en mer rendent ce voyage difficile, sombre. Chaque jour, dans sa cabine exiguë, il travaille au manuscrit des Justes quand une mystérieuse femme, Moira, fait son apparition. Avec elle, Camus se souvient alors de sa jeunesse à Alger. L'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Salim Bachi s'est glissé dans la peau de l'auteur de "La Peste" pour un voyage au Brésil que l'écrivain a effectué par bâteau en 1949, quatre ans après les massacres du 8 Mai 1945. Lors de cette traversée, le personnage de Camus, souffrant d'une rechute de la tuberculose, se souvient des premières années de la maladie qu'il traîne depuis l'âge de dix-sept ans et de son impact sur sa formation littéraire et philosophique. Construit en vingt chapitres, ce roman de 267 pages, raconté à la première personne du singulier, oscille entre le récit du voyage et les réminiscences de Camus, enfant et lycéen, puis écrivain et journaliste reconnu. Des souvenirs que Salim Bachi fait raisonner avec des thèmes majeurs de l'oeuvre du romancier, philosophe et dramaturge français. Par l'introspection et les retours en arrière, il évoque le sentiment de l'absurde développé par Camus dans "Le mythe de Sisyphe" (1942) ou encore l'attachement à la beauté et civilisation de la Méditerranée dans "Noces" (1939). Ces thèmes sont abordés à travers des récits d'expériences personnelles de Camus, de portraits de membres de sa famille, de rencontres amoureuses et intellectuelles, mais aussi par le souvenir d'auteurs (André Gide, André Malraux, etc.) qui ont marqué le jeune Albert, dès ses années de lycée à Alger. Salim Bachi dépeint un Camus à la fois seul et tourmenté, orphelin marqué par sa condition d'enfant pauvre et par la surdité de sa mère, mais aussi épicurien et jouisseur, multipliant conquêtes féminines et voyages. Avec une langue classique et un style mesuré, proche dans de nombreux passages des phrases lapidaires et profondes de Camus, Salim Bachi réserve également des passages aux personnages déterminants dans la formation intellectuelle du penseur, comme Jean Grenier, son professeur, ou Gustave, l'oncle maternel. Salim Bachi met aussi en lumière les rapports ambigus de Camus aux Algériens et à la réalité coloniale, dans une Algérie sous domination française, et apporte un éclairage sur la position controversée de l'auteur de "L'étranger" sur l'indépendance. Grâce à ce portrait romancé d'un écrivain et philosophe majeur du vingtième siècle, brossé avec une admiration évidente pour l'homme de lettres, mais sans concession aux erreurs politiques de l'intellectuel humaniste et engagé, Salim Bachi convie le lecteur à une réflexion profonde sur les rapports entre vie et création littéraire .
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C'est le premier roman de Salim Bachi que je lis et ça n'est sûrement pas le dernier. Je suis impressionnée par la qualité de cette écriture.
Que dire, sinon de ce « Dernier été d'un jeune homme » ?
Ce n'est pas une autobiographie mais ça y ressemble fort ; ça n'est pas un roman dédié à une cause politique mais la défense des droits démocratiques y est présente tout au long des pages, ça n'est pas non plus le roman d'un Don Juan, mais apparemment Camus avait quand même un succès fou.
Car, oui, Salim Bachi écrit comme s'il avait incarné Albert Camus. Sa page remerciements replace les 20 chapitres de ce roman dans son contexte : une rétrospective de la vie de Camus , de sa naissance dans une famille pauvre d'une pauvre région d'Algérie, jusqu'à ses succès d'écrivain, en passant par ses succès féminins, jusqu'à cet été qui devait être le dernier à cause de cette vilaine tuberculose contractée trop jeune, par obéissance à une aïeule tyrannique qui maniait le nerf de boeuf avec dextérité.
Et, qualité non négligeable : un style d'une élégance rare, ce n'est pas de la poésie, mais c'est de la très bonne prose
.S.Bachi a déjà une réputation de grand écrivain ; ce n'est pas ce dernier roman qui viendra changer la donne.
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Salim Bachi a musardé avec bonheur, grâce et talent dans plusieurs oeuvres telles que « le Premier Homme », « Noces », « l'eté – La mer au plus près- », « L'Etranger » , "La Chute", « Journaux de Voyage »… (références très prégnantes quelquefois) pour rédiger l'histoire personnelle d'un jeune garçon puis d'une homme jeune, Albert Camus . Il s'est, bien sûr, aussi inspiré, des biographies émérites consacrées à Camus. Je pense plus particulièrement à celle de Roger Grenier « Albert Camus Soleil et ombre ». Avec une grande sensibilité, Bachi, né 58 ans après Camus, se reconnait en ce jeune homme solaire, épris de liberté, de justice qui veut croquer la vie à pleines dents mais qui ne peut le faire tout à fait à cause d'une cruelle maladie.
La jeune femme rencontrée sur le bateau en partance vers l'Amérique du Sud prénommée Moira ressemble étrangement à Mi (même majuscule !), intéressant, émouvant de retrouver d'autres détails, des clins d'oeil…
Une écriture spirituelle empreinte de poésie. Un hommage vibrant tout en émotion.
Une belle après-midi de lecture.
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Salim Bachi vient de publier chez Flammarion: le dernier été d'un jeune homme , roman dans lequel il nous fait revivre la vie d'Albert Camus. Il fait parler Camus et le fait vivre. Je dois dire que si le livre se lit agréablement,il m'a tout de même déçu car il ne s'agit ni plus ni moins d'une biographie de Camus et le fait de la romancer( si peu) rend la lecture de cette vie aisée mais n'apporte rien lorsqu'on a lu les grandes biographies consacrées a l'auteur dont celle d'Olivier Todd. Il est incontestable que Salim Bachi connaît bien l'oeuvre et la vie de Camus et l'on retrouve ça et là dans son roman des phrases tirées de l'oeuvre de Camus. Son pari est donc intéressant et sans doute peut il amener des lecteurs qui ne connaissent pas Camus a entrer dans son oeuvre.Pour ceux qui ont lu camus et surtout pour ceux qui ont déjà lu des biographies le roman les décevra un peu.
Lien : http://jpryf-actualitsvoyage..
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critiques presse (3)
Lhumanite
14 octobre 2013
Il s’agit là d’une évocation familière dotée d’une indéniable liberté de ton. Il n’est toutefois pas si facile de se mettre à la place du grand écrivain, qui a beaucoup dit, y compris sur lui-même. Au fond, sur Khaled Kelkal, c’était un peu plus aisé.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Lhumanite
02 septembre 2013
Salim Bachi choisit cette fois la figure d’Albert Camus. Il le scrute à la première personne, au fil d’une érudition sans faille, en choisissant le moment où l’auteur de la Peste embarque pour le Brésil, en 1949.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
LePoint
09 août 2013
Dans Le dernier été d'un jeune homme, Salim Bachi fait oeuvre peu commune. Le romancier se glisse, en effet, dans la peau de Camus pour raconter, à la première personne, les souvenirs de sa jeunesse.[...]Ici, Camus est vivant.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le cœur empli de joie, je respirai cet air chaud et parfumé qui dilatait mes poumons. Le monde exultait autour de moi et je retrouvais mon souffle, celui que la maladie avait presque éteint. J’oubliais les dieux enseignés par nos professeurs. Ici, sous le ciel, contre la mer, la philosophie avançait pieds nus. C’était cette image que je voulais fixer pour l’éternité.
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J’ai rencontré une jeune femme sur le pont , hier soir. (…) Elle s’appelle Moira. Le prénom m’a fait tiquer, bien entendu. Visage fin, longues jambes, elle s’agit beaucoup en parlant, soulignant ses dires avec de grands gestes. Des yeux immenses et bleus comme le ciel. Elle porte les cheveux courts, bien que cela ne soit plus à la mode depuis la fin de la guerre. Elle est si exaltée que la vie lui semble une aventure perpétuelle. Je tombe sous le charme.
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Une brise ténue agitait des pins parasols recourbés comme des vieillards. Plus haut, un phare surplombait les ruines et saluait l’horizon en fuite. De la mer montait le son caverneux de l’eau soupirant dans la roche. Ce baiser des Titans et des Nymphes se répercutait dans l’atmosphère chargée d’humidité.
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Je reprends mon journal. Je m’astreins à écrire tous les soirs, dans ma cabine. Il faut tout noter, en omettant l’intime, qui ne regarde que moi. Hier soir, sous la lune et les étoiles, la poésie surgissait avec les flots. Le ciel changeait, virait, de ci- de-là, comme le vent ; Des phosphorescences chantaient dans l’écume.
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« Je suis un homme heureux et il vaut mieux cacher cet état qui n’est jamais bien vu dans le milieu des gens de lettres, cette jungle dont les fauves sont miteux »
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