Pas de place ici pour la bonté, la gentillesse, la générosité. Pas de place non plus pour les chevaliers servants, les redresseurs de torts, les lanceurs d'alerte. Ici est le règne de l'injustice, de la violence et de l'horreur. Deux solutions pour survivre, faire profil bas, ou faire partie des vainqueurs.
Oh qu'il m'a énervé ce roman. Des poncifs, des poncifs, et encore des poncifs.
Pour faire simple,
Trois personnages :
Lucy Monroe, une fouille-merde de journaliste, Angel, un 007 un peu spécial, un peu barbouze, Maria, l'ado orpheline et réfugiée climatique. Soit, l'idéaliste, le méchant gentil tout plein et la pov'tiote. Un chapitre chacun et on alterne jusque tout ce petit monde se rencontre.
Des tempêtes de sable, des riches qui se murent derrière des "dômes", des trafiquants de tous poils et des pauvres hères.
Des méchants-méchants mais cons comme des balais : des fouilles pour récupérer un papier qui doit valoir des milliard de dollars mais on n'oublie de regarder sous le matelas. Il est vraiment con ce Régis !
L'intrigue sur les droits sur l'eau est vite comprise, même par les moins finauds tel que moi.
Des tortures à une p'tite dame et la voilà qui se relève comme si de rien était.
J'me prends plein de balles dans la gueule mais moi j'suis pas une chiffe molle de lavette, même pas mal !
Ça flingue de partout, tout le monde meurt, sauf qui ? Allez, un petit effort d'imagination.
Un moment, j'ai même retourné mon epub dans tous les sens pour voir si ce n'était pas de la, mauvaise, littérature jeunesse.
Ajouter une pincée, légère, de sexe, de sang et de violence pour choquer le chaland.
Et voilà un thriller efficace certes, mais qui ne casse pas trois pattes à un canard.
Plus fâcheux à mon avis : L'auteur a décider d'éviter le manichéisme et de dire que nous sommes tous coupables de la situation, les gentils et les méchants. C'est son choix. Mais de fait, on reste sur un certain fatalisme : à leur place, vous n'agiriez pas différemment, si je ne me comporte pas comme eux, ils le feront tout de même. Et je pense que même si individuellement nous avons tous un rôle à jouer face à la catastrophe écologique qui s'annonce, il y en a qui sont plus responsables que d'autres.
Comme le fait dire l'auteur par un de ses personnages, Water knife est une "Pornographie du désastre typique" "Du matériel de masturbation pour les voyeurs.". Dans son entretien sur France Culture, l'auteur disait des romans environnementaux, féministes qu'ils étaient trop péremptoires, didactiques. Ici, il est vrai que le thriller marque le pas, mais en alignant tellement les poncifs que j'ai trouvé que cela dessert le propos.
Reste une critique de l'individualisme et du délitement étatique...
Pour ma part, je vous conseille de lire la nouvelle le chasseur de tamaris du même auteur (dans le recueil La fille-flûte). En 20 pages, vous avez tout l'arrière plan écologique de Water Knife. Pas de sexe, pas de torture, mais quelle violence !