J'ai choisi de commencer par un extrait, portrait de Scorsese vu par Antoine de Baecque : « En fait, si le cinéaste [Scorsese] a fait carrière, si l'homme a prospéré chez Universal, si le cinéphile conserve le regard braqué vers le cinéma passé, si le contrebandier poursuit son jeu de cache-cache avec les [hommes du sérail] salariés par Hollywood, Martin Scorsese, l'éminence grise et l'âme damné de tous ces doubles qui s'agitent en vitrine, est quant à lui sûrement resté très proche du lit d'hôpital qui l'a accueilli en 1978. Dès qu'une blessure affleure, dès qu'un corps s'ouvre à l'écran, c'est ce lit de douleur que l'on voit se sur imprimer sur l'image ». p 231
Autre sujet évoqué dans le livre : je viens d'apprendre qu'il y a eu une faille : la critique des Cahiers du Cinéma a ignoré pendant dix ans les productions américaines. de 1965 à 1975, elle a adopté « la ligne des luttes anti-impérialistes ». Serge Daney a relaté « combien il avait honte, parfois, de se retrouver clandestinement, presqu'en fraude, devant des écrans où passaient des vieux ou nouveaux films américains » - extrait de la préface.
Mais en dehors de cette décennie, les Cahiers du Cinéma ont oeuvré en éclaireur, en défendant le bon cinéma, américain ou autre.
Cette anthologie couvre la deuxième moitié du 20eme siècle, en présentant une histoire du goût – focalisé ici sur le ciné américain, ses metteurs en scène, son univers. Jacques Rivette, Eric Rohmer et François Truffaut figurent parmi les auteurs. Un excellent choix d'articles présentant des oeuvres grand public et confidentielles.
Parmi les pièces de résistance de ce recueil : une critique d'Apocalypse Now et un portrait de Scorsese (cité en début de mon compte rendu). Sans oublier - pour l'intérêt historique - un texte qui assassine Les Aventuriers de l'Arche perdue (1981) et un autre, pétillant, sur E. T (1982).
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Lecture de correspondances autour de la figure de Marie-Antoinette par Isild le Besco, commentées par Antoine de Baecque, professeur à l'Ecole normale supérieure.
Marie-Antoinette, dès son arrivée en France à 14 ans en 1770, suscite un flot ininterrompu de correspondances, souvent les plus contradictoires. S'esquisse ici l'avènement de la célébrité et s'affirme le lien désormais indissoluble entre espace privé, univers public et visions politiques, éléments essentiels d'une nouvelle modernité. Une rencontre explosive à laquelle la comédienne Isild le Besco, et l'historien Antoine de Baecque mêlent leurs voix.
Avec le soutien de la Fondation d'entreprise La Poste.
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