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EAN : 9782258086432
992 pages
Omnibus (30/05/2013)
3.86/5   14 notes
Résumé :
Six millions de Français partagent chaque année cette ivresse douce : sentir son corps entrer dans le paysage par le mouvement régulier du pas à pas, approfondir son regard sur le monde qui défile avec une lenteur idéale, et s'en imprégner jusqu'à se dissoudre pour mieux se recomposer. "Jamais je n'ai tant pensé, écrit Rousseau, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans les voyages que j'ai fait à pied".
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Bible de la marche, ce gros livre en tout cas y ressemble... je le possède depuis maintenant 8 ans et je le sors de temps en temps des rayons de ma bibliothèque, j'en lis un ou deux extraits et je le repose.
Ce magnifique ouvrage en honneur de la marche regroupe pas moins de 120 extraits et textes, de Dante à John Muir en passant par Diderot, Balzac, Harrison, Proust ou encore Nietzsche, Poe ou Woolf. Certains m'ont rappelé les romans dont les extraits sont issus, d'autres m'ont donné envie de les découvrir, comme par exemple Voyage dans les Pyrénées de Victor Hugo.
La marche: tout un programme. On marchait, dans le passé, pour aller d'une ville à l'autre, c'était parfois lié au travail. Aujourd'hui, on marche surtout pour voir le monde, se libérer des contraintes, respirer l'air frais, mais la marche induit aussi un rythme ralenti, des pensées qui surgissent, une forme de méditation qui s'installe dans la durée, une contemplation du monde aussi.
Lire ce recueil de texte est en soi une marche immobile qui transporte le lecteur. J'ai redécouvert des textes d'un monde oublié où les déplacements ne se faisaient alors qu'à pied ou à cheval, où les distances étaient plus courtes en km mais où on marchait parfois si loin. Ici on prend le temps, on n'a pas le choix, oubliez Kerouac et ses milliers de km en voiture.
Ce recueil me rappelle un autre que je garde aussi précieusement et qui m'est cher: Imprécis de la pluie, d'Yvette Rodalec, magnifique ouvrage à feuilleter lui aussi, à méditer.
Seul et unique bémol: il y a tant de choix, le recueil est si dense, que je ne sais souvent pas par quoi commencer!
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Voila un livre qui donne une furieuse envie de marcher ET de Lire
Disons le tout de suite, pour les fanatiques de livres sur la marche, qu'il peut être parfois un peu redondant, mais pas tant que ça.
On y trouve des pointures comme N Bouvier, JC Bourlès, ou Jim Harrison, des amateurs plus récents dont j'ai eu l'occasion de vous parler : JL Hue ou F Gros sans oublier nos classiques de Thoreau à Emerson en passant par Jean Jacques Rousseau.

Mais surprise j'ai trouvé là des noms inconnus, des références oubliées et des extraits de livres aujourd'hui introuvables hors des archives des bibliothèques.
Ce sont ces textes là qui ont fait mon bonheur et je vais tout faire pour vous allécher.
Pétrarque par exemple qui n'a pas fait que gravir le Mont Ventoux, ou allez Hazlitt, ce nom ne vous dit rien ? alors c'est que vous n'avez pas lu Helen Hanff et ce sera votre premier oubli à rattraper.
Ou alors Agricol Perdiguier, rien que le nom donne envie d'en savoir plus, cet avignonnais va faire son Tour de compagnon du Devoir et son tour de France a une sacrée saveur.
Rimbaud, oui oui le marcheur du désert, oui mais pas que….le voilà faisant la traversée du Gothard où il trouve la neige qui l'oblige à trouver refuge à l'hospice du lieu.

Et ces récits du Pèlerin Russe tout empreints de mystique, lui qui n'a dans son sac qu' « une Bible, du pain et c'est tout »
Piquons parmi les romantiques, il n'y a pas que Chateaubriand ou Lamartine, Goethe est aussi un grand marcheur, mais aussi bien moins connu Etienne Pivert de Sénancour qui « n'imagine rien hors de la nature ».
Plus près de nous Julien Gracq et ses Carnets du grand chemin
Et ça c'est sans compter sur les montagneux et leurs multiples voyages dans les Alpes qui sont parfois d'une « sublime horreur » pour le dire comme Victor Hugo.
Là je vous sens accrochés et prêts à me suivre sur ces chemins et sentiers, en promenade avec Walser ou à la découverte du monde.
« A travers ces textes, la marche apparaît comme la meilleure façon d'appréhender le monde, à vitesse humaine, au rythme de sa propre introspection... »
Il parait qu'il y a six millions de français qui partage cette façon là d'appréhender le monde ! Vous en faites peut être partie ?

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Il n'est pas si courant de nos jours de tomber sur un livre de chevet qui n'ait pas l'austérité du dictionnaire ou de l'anthologie. Antoine de Baecque, ex rédac-chef (comme on dit dans les rédactions) des Cahiers du Cinéma puis des pages culturelles de Libération qui n'est certes pas l'oiseau tombé du nid, a tout de même le mérite d'avoir réussi cette belle prouesse. Inconditionnel des écrivains voyageurs - auxquels fait allusion le titre - ce pavé de 965 pages est pour vous. On y retrouve donc sans surprise l'humour caustique d'Albert Londres (un extrait de l'incontournable le Juif errant est arrivé ), le raffinement de Nicolas Bouvier (un entretien des plus roboratifs), la sauvagerie d'Henri David Thoreau (l'inspirateur du populaire Into the Wild) mais aussi la pesanteur de Proust ( du côté de chez Swann ), la justesse de Jospeh Conrad (souvenirs de 1908), la rusticité de Jean Giono (un passage des grands chemins ) et bien d'autres encore. Petit bémol concernant cette compilation, il ne s'agit pas tant d'évoquer la marche en tant que telle que de faire l'éloge de la vie sauvage (pour reprendre Thoreau) , et à ce compte-là, on peut s'étonner de ne point trouver sur notre chemin Mark Twain ou Jack London, par exemple. le mot randonneur semble donc souvent usurpé : le découpage et le regroupement en chapitres aux contenus pourtant similaires apparaît à priori comme artificiel, sentiment qui sera éventuellement nuancé à la fin de la lecture complète de cette somme de nobles textes. Mais ne gâchons pas notre plaisir d'avoir à portée d'oreiller, et pour quelques années encore, un ouvrage d'écrivains si brillants dont chaque texte se suffit à lui-même. Cette cohérence éditoriale est discutable mais non scandaleuse et ceci est un bel objet en vérité, un cadeau qui ravira les esprits champêtres.
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Un gros livre à consommer par petites tranches.

Ecrivains et philosophes, d'hier et d'aujourd'hui, sont convoqués grâce à leurs écrits consacrés à la marche. J'ai beaucoup aimé suivre le cheminement de pensée de ces grands esprits.
Certains expliquent et conseillent: attention à monsieur Balzac.... l'idée blasphématoire que ces bons conseils n'aient pas été tant que cela suivis par l'auteur m'a effleurée ;)

Des textes plus physiologiques nous éclairent aussi sur ce qui se passe dans notre corps pendant cette cette saine activité.

Ces petits textes donnent envie de s'y mettre à la marche, ce livre étant le criant témoignage de l'adage: men sana in corpore sano..... puristes n'hésitez pas à corriger.
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Une anthologie très riche qui permet de découvrir ou de relire des textes classiques de la littérature, ou des "classiques sur la marche".
Mas d'abortd, on est étonné de voir à quel point la marche était une pratique courante avant le développement des transports et surtout de la voiture individuelle.
Au rayon des découvertes : Rodolphe Toepffer "voyages en zigzag Paris 1884, Adolphe Joanne "Du voyage à pied, du bagages, du costume et des distances", Marie Paillon, "Conseils aux femmes excursionnistes" Annuaire du club alpin français, 1891, Henri Ferrand, de la régénération par l'excursion en montagne" , Grenoble, 1904. Yves Gallot, L'art de marcher, Paris, 1898.

Au rayon des classiques, on retrouve la puissance et le style de Rousseau, Hugo, Balzac, Chateaubriand, Flaubert, la force brute d'Emerson, H. D. Thoreau ou W. Whitmann.
On apprécie l'élégance d'Octave Mirbeau (sac au dos), Xavier de Maistre ( le tour de ma chambre) la prose racée de Péguy ( La tapisserie de Notre-Dame) ou la vivacité de Pétrarque.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pour autant que je m'en souvienne, je me trouvai, en débouchant dans la rue vaste et claire, d'une humeur aventureuse et romantique qui m'emplit d'aise. Le monde matinal qui s'étalait devant moi me parut si beau que j'eus le sentiment de le voir pour la première fois. Tout ce que j'apercevais me donnait une agréable impression d'amabilité, de bonté et de jeunesse. J'oubliai bien vite qu'un moment encore auparavant, dans mon bureau, là-haut, je ruminais des pensées lugubres devant une feuille de papier vide. La souffrance, la tristesse et toutes les idées pénibles avaient comme disparu, quoique je ressentisse encore vivement une certaine gravité devant et derrière moi.

Robert Walser, La promenade, 1920
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Le pas humain varie suivant des conditions multiples: la profession, l'état social, le caractère, la race, le milieu où on vit.
Ainsi, le pas de l'homme du monde diffère de celui du campagnard. Le marin se reconnaît tout de suite à son balancement; ayant à marcher sur un sol constamment mobile, son centre de gravité risquant d'être à chaque instant et subitement déplacé de plusieurs degrés, il est obligé de garder les jambes fléchies et d'avancer en donnant autant d'étendue que possible à sa base de sustentation, et, conservant cette habitude même sur terre ferme, il a, dans la marche, de forts mouvements de latéralité provenant de l'écartement et de la flexion de ses jambes.

Mécanique de la Marche, Etienne-Jules Marey
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Il était de petite taille, très maigre et très faible en apparence. Ses habits étaient sales et déchirés; mais, comme il passait de temps à autre dans le feu éclatant d'un candélabre, je m'aperçus que son linge, quoique sale, était d'une belle qualité; et, si mes yeux ne m'ont pas abusé, à travers une déchirure du manteau, évidemment acheté d'occasion, dont il était soigneusement enveloppé, j'entrevis la lueur d'un diamant et d'un poignard.

Edgar Allan Poe, L'Homme des Foules, traduction de Charles Baudelaire
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Une promenade nocturne en forêt est un excellent substitut à la cocaïne, en plus d'être tout simplement une promenade nocturne en forêt.

Jim Harrison, Passacaille du Poète perdu
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J'ai rêvé que je découvrais une louve, l'échine brisée, sur un chemin de bûcherons. Je m'agenouillais près d'elle, et elle entrait en moi pour devenir une partie de mon corps et de mon squelette.


Jim Harrison, Passacaille du Poète perdu
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Videos de Antoine de Baecque (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antoine de Baecque
Lecture de correspondances autour de la figure de Marie-Antoinette par Isild le Besco, commentées par Antoine de Baecque, professeur à l'Ecole normale supérieure. Marie-Antoinette, dès son arrivée en France à 14 ans en 1770, suscite un flot ininterrompu de correspondances, souvent les plus contradictoires. S'esquisse ici l'avènement de la célébrité et s'affirme le lien désormais indissoluble entre espace privé, univers public et visions politiques, éléments essentiels d'une nouvelle modernité. Une rencontre explosive à laquelle la comédienne Isild le Besco, et l'historien Antoine de Baecque mêlent leurs voix. Avec le soutien de la Fondation d'entreprise La Poste.
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