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EAN : 9782828913908
224 pages
Favre (23/01/2014)
3.91/5   64 notes
Résumé :
Mais parfois on tombe, et il n'y a pas de honte à cela. Il faut même trébucher pour comprendre que courir sans arrêt ne sert à rien. Ce roman n'est pas seulement une fiction, c'est une histoire qui ressemble à nos vies d'aujourd'hui. Son héroïne, épuisée de regarder passer une existence qui se vit sans elle, finit par perdre pied et compromettre tout ce qu'elle a patiemment construit. Pour se retrouver, il lui faudra momentanément quitter son univers et partir pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 64 notes
Sarah est une âme en peine, une âme abîmée par la vie. Son mari et sa petite fille sont partis, elle erre dans un monde que tout ramène à eux. On ignore au départ ce qui est arrivé à ce père et cette fillette. Sont-ils morts, sont-ils juste ailleurs ? On découvre par contre les remous d'une femme écorchée, au bord du gouffre, seule, en proie à une réalité qui la fait vomir, cette réalité qui oblige chacun à vivre sans vivre, cette réalité du métro-boulot-dodo. Les souvenirs reviennent comme une pluie battante. Sa lassitude dans son travail en tant qu'institutrice pour des enfants qui lui mangent tout son temps, sa patience et ses rêves. Sarah est à bout dans ce quotidien où il faut tenir le fouet dans la cuisine, raconter une histoire à sa fille de l'autre, finir ses leçons pour le lendemain et stresser encore et toujours de ne pas avoir son cota d'heures de sommeil.

Au hasard du métro, elle entend une chinoise au téléphone et tout lui revient, ses deux années en Chine, son sentiment de sérénité ressenti là-bas. Sarah quitte Paris du jour au lendemain, direction la Chine.

Je pensais que Solene Bakowski, grande amie d'Amelie Antoine (que j'affectionne) écrivait des thrillers psychologiques mais ici, pas du tout. C'est davantage un drame sous des relents de développements spirituels, personnels. Si la plupart des lecteurs ont préféré la première partie axée sur la dépression de Sarah, j'ai davantage été séduite par la deuxième partie teintée d'espoir et de lumière. Solene Bakowski décrit avec grande humilité et humanité les ressources qui tarissent dans la nature, les paysages magnifiques de la Chine, le réconfort de sortir de son mutisme à travers les échanges humains. Elle donne aussi une belle leçon chamanique à travers les ondes qui nous parcourent et viennent à se refléter sur notre environnement. Sourions, nous récolterons le soleil. Effaçons-nous dans la peine et le ressentiment et les volets se fermeront à notre passage.

Enfin, même si la fin est facile et expéditive, choisir de rester par terre ou de se relever n'appartient qu'à nous (même si je donne aussi raison à Jacques Mathis « parfois on veut mais on ne peut pas »), cette histoire est finalement malgré un avis mitigé, un bien agréable hymne aux possibles. Car bien évidemment, comme l'écrivait si bien Mark Twain, ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait...
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"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé" a déclaré Lamartine (après avoir enfilé un pantalon décent). Sarah en sait quelque chose, et plutôt deux fois qu'une : elle vient de perdre brutalement son mari et leur petite fille - morts ? disparus ? partis ? Détresse, remords de n'avoir pas su savourer son bonheur ; pire même, de s'être crue prisonnière d'une routine et malheureuse. Et parce qu'elle ne supporte plus de rester où ils vivaient tous les trois, Sarah fuit en Chine.

Dans sa douleur, la narratrice pose un regard acerbe sur la société et nos activités étourdissantes et vaines d'Occidentaux moyens (ni pauvres, tant mieux, ni riches, tant mieux itou). Une femme en colère contre la société et contre elle-même, contre sa propre incapacité à faire face, à être une mère parfaite, sereine, qui concilie métro-boulot-loupiot-julot-carpédiémo.
" (...) l'oppression de l'environnement sur les êtres, la violence des contraintes, le sentiment de n'être jamais à sa place, de s'être trompée de voie, la détestation de soi, des autres, l'impression d'être un cas clinique, de faire sans arrêt des caisses pour pas grand chose, se subir en permanence, vouloir en finir. Etre en colère, tout le temps." (p. 167)
Cet aspect de l'ouvrage, bien que largement visité dans la littérature contemporaine, m'a intéressée. La postface de l'auteur, qui s'y réfère, est d'ailleurs émouvante.

En revanche, je suis restée sur le tarmac parisien, avec l'envol vers la Chine. Fuite de la narratrice, quête spirituelle, voyage initiatique, d'accord. Mais je n'étais plus dans la même histoire, je ne croyais plus au personnage : transition trop brutale entre l'avant et l'après ? incohérence ? Manque d'empathie croissant de ma part pour cette femme dont je comprenais mal les réactions, certainement. le côté "carnet de voyage" m'a rebutée aussi, trop de descriptions, de longueurs, même si l'on sent l'amour de l'auteur pour cette région, ces paysages somptueux, la "sagesse orientale".

Mon avis global est vraiment mitigé, donc, après avoir été enthousiaste sur la première partie.
J'ai dû lire trop d'ouvrages autour de ces thématiques (notamment ceux d'O. Adam).
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J'ai eu un mal fou à venir à bout de ce livre. Les pérégrinations de Sarah, tout comme ses états d'âme, sont absolument sans le moindre intérêt et il m'est impossible de compatir aux "malheurs" de cette femme qui m'est profondément antipathique. La façon dont elle a traité sa petite fille est juste impardonnable. Clamer son amour et son manque de son enfant ensuite est d'un égoïsme sans bornes. le pire étant qu'à aucun moment, même quand c'est évoqué (à peine) dans le livre, je ne le ressens Imagine-t'elle ne serait-ce qu'une minute la détresse de cette enfant qui ne réclamait que son amour et un tout petit peu de son attention ?
Eh bien non, elle a un mari qui l'adore, une petite fille qui ferait craquer n'importe qui, à commencer par moi, et elle ne trouve rien d'autre à faire que plaquer son job et sa famille pour s'enfuir à l'autre bout du monde découvrir d'autres horizons. S'ensuivent des chapitres interminables sur sa découverte d'une autre culture, de gens adorables qui l'accueillent, elle tombe même amoureuse d'un autre homme. Enfin c'est un "ami", mais bon.
Je suis très déçue parce qu'après ma lecture plus qu'enthousiaste de Sans elle/Avec elle, je pensais me délecter des autres écrits de Solène Bakowski. Je retenterai l'expérience, parce qu'Avec elle fait vraiment partie de mes lectures préférées et je veux laisser une chance à l'auteure.
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Il y a des romans pour s'évader, des romans pour le plaisir.... Puis il y a des romans quand tu les lis, tu as l'impression qu'ils sont fait pour toi, qu'ils sont toi dans un certains sens... Un message, un espoir que tu attendais.... Parfois on tombe, est l'un deux pour moi en ce moment... Un roman non, une main tendue dans une période un peu noire. Cette impression, que l'auteur te parle directement au travers de ses personnages.

Solène Bakowski, je ne vous la présente plus après "Une bonne intention" et "Avec elle". Solène est une auteure humaine, elle a le don de rendre chacun de ses romans vivants, réels... 

Dans ce roman, je me suis sentie tour à tour l'un des personnages, mais plus particulièrement Sarah, le personnage principal. Je ne dis pas que j'ai vécue cette histoire, mais je me suis retrouvée dans la détresse de Sarah.... Parfois on tombe et c'est simplement humain, voilà ce que ce roman nous apprend. On peu craquer, on peu s'oublier à trop vouloir se mettre dans des moules. Il y a les accidents de la vie, il y a les épreuves surmontables et insurmontables.


Ce roman, je pense que tout le monde ne le percevra pas de la façon dont je l'ai vu, mais je suis persuadée qu'il ne vous rendra pas insensible. J'ai eu l'impression de lire un conte chinois "Utilises ce que tu es", c'est s'ouvrir au monde, ouvrir les yeux, naître ou renaître. 


Durant ma lecture, j'ai vu le monde autrement et les larmes sont venues à moi, ce roman m'a habité. Quand nos propres émotions prennent le dessus, il faut se dire que le roman et surtout l'auteur, est très fort pour arriver à nous faire sortir ce que l'on pense bien caché au fond de nous, sous notre carapace...


Solène à la simplicité de mettre des mots sur des moments forts, des sensations, des émotions puissantes... Humainement, je pense qu'elle doit être comme ses romans... grande, un coeur généreux, une âme de bonté et d'amour. Solène est l'arc-en-ciel après la pluie, elle m'a fait prendre conscience qu'il ne sert à rien de vouloir être parfait, qu'il ne sert à rien de courir !

Parfois on tombe, mais au bout du chemin avec plus ou moins de temps, on peut se relever. Planter une nouvelle graine pour qu'un nouvel arbre pousse. S'accorder le temps de panser les blessures.
Lien : http://les-mots-de-gaiange.o..
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J'ai découvert Solène Bakowski il y a peu de temps grâce aux conseils avisés d'une personne que j'apprécie (il se reconnaîtra) et je ne le remercierai jamais assez.
Je me suis donc lancée dans son univers avec « Chaînes » et là : le choc !!! Je me suis retrouvée subjuguée par son style, ses mots qui vous touchent et vous font mal parfois.
Etant de nature très, très curieuse j'ai continué avec « Un sac » et devinez ? Une nouvelle fois complètement conquise et c'est donc tout naturellement que j'ai voulu découvrir ce roman.
Nous suivons donc Sarah qui est une femme qui travaille, mariée et maman d'une petite fille mais qui survole sa vie dans tous les domaines. Une femme comme nous, sur tous les fronts mais, à force de contenir, un soir tout bascule. A cause d'un geste, d'un ras le bol…
Donc du jour au lendemain sa vie éclate, se disloque pourtant immédiatement elle regrette, se rend compte de son erreur, de ses erreurs. Elle va essayer d'avancer comme elle peut mais c'est illusoire alors elle se remémore les bons moments avec sa famille, son adolescence.
La première question que je me suis posée c'est qu'est-il arrivé à sa famille ? Ce qui m'a encore plus boostée pour avancer ma lecture, pour comprendre cet état de fait.
Donc en se remémorant ces bons moments en ressort son voyage en Chine, les émotions liées à ce dernier reviennent : l'excitation, la joie de découvrir un nouveau monde, une nouvelle culture. Réalisant qu'ici elle n'a plus rien, plus personne, elle décide de tout plaquer pour s'envoler là-bas mais dans l'espoir de se retrouver, de redonner un sens à sa vie et pourquoi pas se relever.
Cette histoire m'a profondément touchée et parlée pour diverses raisons. Je me suis rapidement mise à la place de Sarah, je me suis sentie proche d'elle comme connectée.
Ça m'a fait comme si j'étais montée sur un grand 8 au niveau des sensations, des émotions, du ressenti. Je m'explique : l'angoisse tout d'abord, de la nervosité ensuite, de la joie par moments et une révélation pour finir.
J'ai donc éprouvé beaucoup d'empathie pour elle car en réalité on connait tous des moments où l'on se sent dépassé. Où l'on remet sa vie, ses choix ou décisions en balance.
J'ai aussi adoré d'autres personnages qui sont tout aussi attachants et bouleversants par leurs vécus, leurs histoires,…
Ce livre conforte bien mon avis comme quoi cette auteure a un talent énorme grâce notamment au fait qu'elle arrive à nous toucher au plus profond de notre être.
Elle joue habilement avec nos sentiments par une plume très bien maitrisée et nous amène très, très loin.
Voilà pour résumer j'adore sincèrement les livres de Solène tout simplement et j'adhère totalement à son univers.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La vie, soudain, me saute aux yeux, la formidable nécessité de vivre, qui balaie tout et qui reste, quoi qu’on en dise, toujours la plus forte. Le pouvoir de la vie, de la vie sur la mort, de la vie sur l’anéantissement, de la vie comme un grand coup de grisou. Le souffle, impérial, gigantesque qui donne aux hommes la force et l’envie d’y croire éternellement en dépit de tout. Et l’équilibre d’une nature où chaque être vient compléter l’autre, dans laquelle le moindre brin d’herbe, l’insecte le plus minuscule a sa raison d’être, son avant et son après, son passé et son devenir.
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Je n’ai pas écouté ce vieux monsieur qui, un matin d’octobre, m’entendant pester contre ma Louise qui refusait de marcher quand j’aurais eu besoin qu’elle coure, lui envoyant des « dépêche-toi » à n’en plus finir, me posa une main sur l’épaule en me disant :
- Mais, Madame, votre fille est fatiguée. Portez-la, embrassez-la. Elle vous suivra, vous verrez. Et ne vous en faites pas, on n’est jamais en retard.
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Jusqu'à aujourd'hui, j'étais persuadée que ma vie était une imposture, ratée, comme à côté, qu'elle était immuable et que mes échecs seraient à mes trousses, pour l'éternité ; tout comme ma famille serait toujours la mienne, que mon mari, chaque matin, se réveillerait à mes côtés et que ma fille, chaque soir, élargirait son visage d'un énorme sourire en me voyant arriver. Je réalise, en attendant la boîte qui monte et qui descend, à quel point rien n'est ancré, à quel point tout ne tient qu'à un fil, qu'une seule minute suffit pour vous faire passer de la lumière à l'ombre et vous arracher ce que vous n'étiez même plus sûr de vouloir, vous mettant à genoux à supplier que tout revienne comme avant, cet avant que vous négligiez avec une désinvolture indécente. (p. 10)
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Elles voudront savoir, comprendre. Un peu pour moi, beaucoup pour elles. Elles voudront vivre mes drames par procuration, me plaindre pour mieux revenir ensuite à leur petite vie tranquille et se dire que oui, elles ont bien de la chance et qu'elles sont heureuses, elles. D'autres, plus graves, penseront assurément que l'on n'a que ce que l'on mérite et que, par conséquent, si mon existence est un ramassis de petites merdes, c'est qu'à un moment donné, j'ai bien dû les semer, ces petites merdes. (...) Ça me rappelle ces émissions qu'on regarde pour se rassurer de sa propre normalité. (p. 47)
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Car, quand on souffre, on se dit que personne ne peut comprendre et que tout le monde s'en balance. Qu'au mieux, les plus proches font un peu semblant, pour se donner bonne conscience et vous faire croire que vos états d'âme leur importent. Ca nous arrange, au fond, de croire ça. Ca nous permet de nous enferme mieux dans notre ostracisme, de nous complaire un peu plus dans ce qui fait mal, de nous rouler carrément dans la fange de notre caverne d'égoïsme, sans nous préoccuper de ce qu'ils en pâtissent. Confort. Pas l'autruche, mais confort quand même. Et puis, un beau jour, on est seul, pour de vrai, pour de bon.
(p. 85)
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Videos de Solène Bakowski (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Solène Bakowski
Une femme se rend aux obsèques de celui qu'elle aimait. Un homme disparu de sa vie depuis un an, dont elle découvre la famille et une mystérieuse compagne bien plus âgée qu'elle. Finalement, on ne connaît jamais vraiment un être, même s'il partage notre vie…
Sur le thème de la destinée, de l'enfance, des secrets et des vies cachées, Solène Bakowski tricote un joli texte à l'intrigue bien menée, aux personnages forts et à la psychologie complexe. Un roman profondément humain et sensible que l'on a du mal à lâcher.
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