La vendetta

Pour illustrer cette thématique de la Vendetta, qui un peu plus tard fascinerait également Maupassant, Balzac a mis au point une intrigue un peu tirée par les cheveux, impliquant des vieux Corses et des jeunes Parisiennes, le ban et l'arrière-ban de la clique bonapartiste, des peintres, des notaires et un loueur de fiacres... C'est agréable à lire mais la stupidité de quelques personnages (un surtout) a du mal à emporter l'adhésion. Mais c'est intéressant, Balzac dépeint une sorte de folie douce qui préfigure un peu Houellebecq...

Cette nouvelle De Balzac se déroule sous l'Empire et l'auteur y reprend un certain nombre de stéréotypes autour des familles corses : l'honneur , la vendetta . Il construit autour une intrigue type Roméo et Juliette ,les di Piombo et Porta remplaçant les Capulet et les Montaigu . La partie la plus intéressante est celle concernant la peinture les deux amoureux étant , l'un et l'autre , artistes peintres .

La vendetta contre la famille Porta a conduit le corse Bartholoméo di Piombo à Paris où Napoléon Bonaparte l'a protégé. Il est devenu baron et riche.
Quinze ans plus tard,sa fille Ginevra s'éprend dans l'atelier de peinture où elle prend des cours, d'un jeune fugitif bonapartiste, Luigi. Les jeunes gens veulent se marier. Bartholoméo ,férocement jaloux ne veut pas de mariage pour sa fille. La mère de Ginevra arrive enfin à organiser une rencontre. Horreur :Luigi est un fils Porta, rescapé du massacre perpétré par di Piombo!
Alors......
Cette nouvelle du jeune Balzac expose déjà quelques thèmes qui se retrouvent au coeur de son oeuvre:l'art,le père,l'éducation des enfants,le mariage...
C'est peut-être une bonne idée d'entamer la lecture De Balzac par une oeuvre telle que celle-ci.

S'il y a une chose que j'ai appris dernièrement à lire beaucoup De Balzac, c'est qu'il n'est pas du tout partisan des Happy Ending. D'une certaine façon, la vie est parfois comme ça. La vie, ce n'est pas un conte de fée à la Disney.

La Vendetta ne fait pas exception à cela. Ce que l'on voit ici c'est que le bonheur à un prix. C'est ce que l'on apprend du côté de la fille. du côté du père, on apprends que l'orgueil a aussi un prix.

C'est un roman qui est très touchant mais qui souffre d'un défaut. Il est parfois trop prévisible

Ce roman fait partie des Scènes de la vie privée dans la Comédie Humaine.

La Vendetta, d'Honoré de Balzac, court roman ou longue nouvelle, à vous de voir, peu importe.
C'est un Roméo et Juliette façon Balzac, il y fait d'ailleurs référence dans son histoire : deux familles corses se sont entretuées, quinze ans plus tôt. Seuls rescapés :
Côté Piombo : un vieux père, sa femme et leur fille Ginevra.
Côté Porta : un garçon Luigi.
Bien sûr, à l'âge adulte, les deux enfants vont tomber amoureux sans capter qu'ils sont de familles ennemies.
Quand tout ce petit monde l'apprend, les deux amoureux persistent dans leur amour, mais pour le vieux père (quand je dis vieux, c'est vieux, hein, il a tout de même 75 ans, pour un père…), c'est une autre question. Pour lui, la vendetta prime sur l'amour, même si elle a eu lieu 15 ans plus tôt et que les amoureux n'étaient chacun que des enfants innocents à l'époque des faits.
Là vous vous dites, ok, c'est une histoire de vendetta. Mais sous ce motif déjà cruel et idiot, se cache un plus grand motif, plus monstrueux encore : le père ne veut tout simplement pas que sa fille épouse qui que ce soit (elle a quand même déjà 25 ans), parce qu'il veut la garder pour lui seul, qu'elle s'occupe de lui et exclusivement de lui. Euh…, la mère de Ginevra compte pour du beurre : elle obéit à son mari. le père est franchement amoureux de sa fille, voilà le vrai problème de cette histoire à lire, svp !
Petit bémol : pas de chapitres, très peu de paragraphes, peu de points, bref, je ne lis pas à voix haute, mais j'ai pourtant manqué de souffle plus d'une fois !

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Ah, tomber amoureuse du descendant du pire ennemi de son père, c'est quand même pas de bol ! le jeune couple devient paria, et c'est la Bérézina...
Un schéma classique, une histoire d'amour contrarié par les pressions familiales, les non-dits, la pauvreté par-dessus tout ça, et tout devient tragique.
Beau moment de lecture au beau style !

Comme Dumas ou Mérimée, comme les romantiques du XIXème siècle plus généralement, Balzac est fasciné par la Corse, qui a donné Napoléon à la France, mais surtout à l'histoire du monde, et par une de ses pratiques, la vendetta. Cette nouvelle fait penser à d'autres amants maudits qui ne devraient pas s'aimer à cause de leurs familles, Roméo et Juliette, en les inscrivant dans le cadre historique de la Restauration.
Car à côté de cette romance tragique, ce texte est aussi l'évocation des divisions politiques après les Cent Jours, en présentant les intrigues et les coteries, voire les mesquineries à l'intérieur d'un cercle féminin, ou plutôt de deux cercles féminins, les filles d'aristocrates légitimistes, et les filles de bourgeois enrichis. La jeune fille Corse, fervente bonapartiste, ne peut être que mal-aimée de toutes ses compagnes, d'autant qu'elle les surpasse en beauté et en talent. Ginevra est un beau personnage féminin passionné, à ses côtés Luigi fait assez falot, il n'a pas le caractère de son épouse.

J'ajoute ce livre, car c'est une oeuvre De Balzac moins connue.
Il s'agit d'une histoire de vengeance en Corse. L'intrigue est bien menée, même si l'histoire reste classique. Ce n'est pas mal.

Je viens de finir ce petit livre fort et poignant.
J'ai apprécié la richesse des descriptions -on est bien chez Balzac.
Parmi les thèmes de la nouvelle, se trouvent la peinture de la société, et des moeurs, l'époque de la restauration en France, des scènes domestiques, du monde des artistes, l'amour, le destin et la prédistination et ... la terrible vendetta.
La fin est dramatique et tragique et bien amenée.
L'auteur ne prend parti pour aucun de ses personnages.
On sent une grande empathie à leur egard.
Du grand Balzac!

Ce récit est ni plus ni moins un mélodrame. Pour résumer très schématiquement l'intrigue, Genevra di Piombo, beauté d'origine corse se réfugie à Paris alors qu'elle est encore enfant : son père, pas commode, a trucidé une famille entière en réponse à un autre massacre (la vendetta du titre). Genevra devenue adulte rencontrera et aimera Louis, qui se révélera être un survivant de ce massacre. Malgré l'opposition de son paternel, qui la renie, Genevra épouse son Louis, mais après quelques années de bonheur, la misère a raison d'eux...Difficile de ne pas voir tous les stéréotypes du genre ; néanmoins, comme toujours chez Balzac, le style sauve le roman.