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3,72

sur 9244 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je continue avec les classiques découverts à l'école, il y a presque 10 ans, grâce à des extraits. Ce n'est pas une mauvaise chose que je prenne tant de temps avant de me lancer dans leur lecture. Je me rappelle que les extraits me donnaient envie, mais là, en commençant "Le père Goriot", j'ai eu un peu peur... Je me suis retrouvée face à une description sans fin de la pension de Mme Vauquer, cet endroit miteux dans lequel réside entre autres le père Goriot et le jeune Rastignac. Je craignais que tout le roman soit bourré de longues descriptions du même genre. Heureusement, ce n'est pas le cas.

Autre surprise : je ne sais pas pourquoi j'avais cette idée en tête mais il me semblait que le roman était principalement centré sur l'agonie du père Goriot. Je pensais que sa grave maladie s'étalerait sur des pages et des pages. J'ai dû trop rêvasser en cours, car il n'en est rien. Cela ne survient que dans les cinquante dernières pages du livre.

On suit surtout le parcours d'Eugène Rastignac, un jeune homme nouvellement arrivé à Paris pour y étudier le droit. A travers ses yeux, on découvre les secrets de la capitale. Eugène est un garçon très ambitieux et plutôt malin, il accède assez vite aux salons des dames les plus riches de la ville. Ce n'est pourtant pas gagné pour un jeune sans le sou, obligé de loger dans un taudis ! Au départ, j'avais du mépris pour Rastignac, qui cherche à s'élever mais ne parvient pas à se faire tout seul. Il gémit auprès de sa famille, quémandant de l'argent. Mon opinion sur lui a changé lorsqu'il a fait plus ample connaissance avec le père Goriot. La sollicitude et le dévouement dont il a fait preuve à l'égard du vieillard m'ont convaincue que Rastignac n'était pas un mauvais bougre.

On ne peut pas dire la même chose des filles du père Goriot. Elles ont mangé toute sa fortune, comme des moustiques lui pompant le sang. Et quand elles se sont rendu compte que leur père détonnait parmi le beau monde de Paris, elles ont eu honte de lui et l'ont quasiment renié. C'est là le drame de ce roman, le lecteur est choqué par le contraste entre l'amour sans limites de ce bon père Goriot et le rejet que lui témoignent ses deux filles.

L'histoire est vraiment parlante. Elle reflète une facette de la société de l'époque, mais aussi de celle d'aujourd'hui : le règne de l'argent, l'importance des apparences, la solitude,... Je comprends pourquoi ce roman est devenu un classique, mais je n'ai malheureusement pas assez accroché au style De Balzac pour que ce soit un coup de coeur. C'est très, très bien écrit, mais ça ne me touche pas spécialement. Ceci dit, j'ai adoré les discours de Vautrin ou du père Goriot, s'étalant parfois sur plusieurs pages ! Il y a parfois un côté si théâtral que j'avais l'impression de lire une pièce.

Je suis heureuse d'avoir enfin lu ce grand roman, mais je ne suis pas certaine de vouloir découvrir d'autres pans de "La comédie humaine".
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Ce fut mon premier livre De Balzac et c'est une bonne surprise. Avec un début légèrement difficile car les cent premières pages sont descriptives : L'auteur nous décrit l'auberge de Madame Vauquer mais aussi tous les habitants qui y vivent. Faut s'accrocher. Mais ensuite, l'histoire vaut bien cette attente. Eugène de Rastignac est un jeune provincial qui souhaite voir comment fonctionne la société. Vous finirez déçus, comme Eugène mais stupéfait aussi. Faire le bien est inutile, trop généreux c'est être idiot. On l'apprend grâce au père Goriot. Il aime ses filles passionnément même au delà, il leur offre tout, quitte à se retouver dans le moindre sou, si elles sont malheureuses, il l'est aussi. Voilà comment fonctionne père Goriot. Mais ses filles ne l'aiment pas autant. On l'espère tout au long de la lecture seulement leurs actes ne vont pas avec leurs paroles et celà jusqu'à la fin. J'ai d'ailleurs été outrée de la fin! Dans l'incapacité de comprendre ces filles et cruellement peinée pour monsieur Goriot.

Pour conclure, c'est un livre très touchant montrant l'amour inconditionnel d'un père pour ses enfants mais c'est aussi un livre très triste.
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Apparemment plusieurs ont été dégoûté par ce livre au collège ou lycée. J'y ai échappé. J'ai découvert Balzac à la fac, avec le Colonel Chabert et la Peau de Chagrin, que j'ai davantage appréciés. le Père Goriot est plus long. Certains se plaignent de la longueur des descriptions. C'est devenu un poncif. Faut pas exagérer : la description de la pension et le portrait de ses résidents ne font que quelques dizaines de pages et Balzac ne décrit pas juste pour décrire; ses descriptions ne sont ni neutres ni gratuites : la pension est à l'image de sa tenancière. Balzac le dit : le lieu explique la personne et vice versa et Balzac y met toute ses détestations. Je trouve que c'est d'ailleurs trop à charge et trop chargé. Il ne fait pas dans la nuance. Donc "sauter" ces descriptions est se priver d'éléments de compréhension : Balzac critique autant la misère, où il craint devoir vivre un jour, que la bourgeoisie et l'aristocratie, milieux qui l'ont rejeté. M'agace davantage la multitude de phrases définitives sur les femmes, sur l'Amour, sur Paris etc (on peut en extraire des dizaines à afficher comme des sentences sur les pages d'un éphéméride). La suite rappelle les romans du siècle d'avant (Manon Lescaut, la Princesse de Clèves etc) : des allers-retours entre la pension (où le modeste côtoie la pauvreté) et les hôtels particuliers des gens riches d'argent. Je suis assez surpris de la manière dont sont touchés nombre de personnes par le personnage de Goriot. Pourtant celui-ci le dit lui-même : son "amour" pour ses filles est son seul "vice" et ils les a gâtées (comme des dents gâtées avec trop de sucre..). Contrairement à ce que dit un jeune lecteur, il n'est pas dans une relation sado-maso (il n'est jamais sadique) mais à la limite d'une relation incestueuse, en tous cas possessive (il n'est quasi pas question de la mère Goriot). Regarder la situation ainsi permet de pointer la part de responsabilité de Goriot et de moins accabler ses filles. Dans l'édition de poche de 1983, Nicole Mozet montre très habilement le parallèle entre le parcours de Goriot et les évolutions de la vie politique. Quant à Rastignac, il a du coeur, certes, mais il me semble qu'il étudie car il n'a pas le choix et qu'il est attiré par l'amour, les femmes, la réussite, bien davantage. le récit montre le grand écart qu'il fait entre son coeur et ses penchants d'ambition. Son personnage est, comme le dise quelques contributeurs au site, plus complexe que ce que la postérité en a fait.
Globalement, je trouve que le livre est bien à l'image de son auteur, mangeant une nourriture trop riche, buvant trop de café, dormant peu, écrivant la nuit : opulent, riche, exalté, foisonnant, excessif, flamboyant, virtuose. Donc intéressant, mais avec ses limites.
Lien : https://marcokerma.com
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Pas de résumé de ma part sur ce roman, cela a déjà été fait des centaines et des centaines de fois avant aujourd'hui. Pas la peine d'en rajouter :-)

Une fois encore la plume De Balzac fait son oeuvre :
truculente, pleine de beauté, de poésie mais aussi de cruauté.

Balzac a cette qualité de nous faire lire mais aussi voir les scènes de son roman.

Un bon classique.
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Il y a un petit côté "Les Misérables" dans ce roman, à vouloir décrire la vie simple des petites gens ordinaires plutôt que les grandes aventures hors du commun. Mais là où Victor Hugo a décrit une misère financière qui cohabite avec la grandeur d'âme, Honoré de Balzac s'est vautré dans toute la médiocrité, la bassesse et la vilainie du genre humain.On ne sort pas indemne de ce récit tant il est pesant et triste, on se sent sali, dégoûté...

On m'avait conseillé de lire en diagonale les cent premières pages "qui ne sont que des descriptions inutiles et pelante". J'ai trouvé, bien au contraire, que cette première partie très descriptive était la meilleure du bouquin tant l'atmosphère de la maison y est bien décrite, au point de devenir physiquement tangible et s'extraire du livre pour coller à la peau du lecteur... Brrr, sensation assez horrible, effet littéraire remarquable!
Certains personnages du roman sont magnifiques et très forts. Par contre, le déni affectif exubérant du père Goriot est tellement invraisemblable, de même que cette prise de conscience soudaine et improbable dans les dernières pages, que ce personnage manque de justesse et peine à émouvoir. Encore heureux, car sinon le roman serait un véritable crève-coeur et basculerait facilement dans le larmoyant inutile.
Ce côté improbable et presque drôle du père Goriot ajoute encore à l'impression de vague dégoût de soi-même, des autres et de la vie qu'on éprouve durant tout le livre.

Bref, une expérience fort désagréable (vraiment!) mais ô combien bouleversante et intéressante! Je la recommande aux amateurs de sensation littéraire!
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Voila une fois de plus un chef-d'oeuvre De Balzac ; en effet, toute l'atmosphère du Paris de cette époque est présente.
Même si la lecture peut être considérée comme fastidieuse au premier abord, l'intrigue devient vite assez captivante, et le livre se laisse lire sans aucun problème d'ennui. Certes, Balzac se perd parfois dans de longues descriptions qui peuvent lasser. Beaucoup de jeunes s'acharnent sur Balzac en le trouvant ennuyeux, mais c'est qu'ils y perdent le fil ou qu'ils ne comprennent pas forcement le point de vue de cet auteur prolifique et inspiré.
Certes ce n'est pas après deux ou trois livres que l'on peut juger un auteur, mais les livres que j'ai lu m'ont complètement fascinée. Balzac reste et restera un auteur de génie qui aura changé la littérature française.
le plus intéressant dans " la Comédie humaine " c'est le principe du retour des personnages. Balzac est donc un auteur de génie, et ce livre est un bon moyen de découvrir l'univers de cet auteur. Dans celui-ci en effet, l'intrigue est très bien servie par des personnages, on ne peut plus type. On ressent dans l'attitude de Rastignac toute la passion pour l'argent, cette quête vers la haute société. Bref c'est un livre à lire sans contestation
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Et voilà le bouquin qui m'a définitivement fâché avec Balzac (d'ailleurs depuis je n'ai pas essayé de me réconcilier, c'est lui qui viendra à moi et non l'inverse).
Pourtant je reconnais que l'histoire n'est pas inintéressante et je ne permettrais pas de critiquer la richesse de l'écriture De Balzac mais c'est long, long, horriblement long... La même chose en deux fois moins épais et j'aurai peut être pu aimer Balzac.
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Si j'ai aimé le Père Goriot, c'est bien pour l'atmosphère d' « histoire de famille » qui s'en dégage, l'ambiance calfeutrée de la pension, ses habitants farouches. le Père Goriot y est attachant et suscite facilement la pitié, et les personnages qui l'entourent contribuent à rendre cette histoire intéressante et vivante. Finalement, je dirais que cet opus De Balzac est un excellent premier roman pour appréhender Balzac et mieux connaître son oeuvre : son écriture y est limpide et pourtant caractéristique, et ses personnages emblématiques. Bref, le Père Goriot est à lui seul un concentré de culture dont on aurait tort de se passer !
Lien : http://ulostcontrol.com/le-p..
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Je ne m'attends absolument pas à apporter quoi que ce soit de neuf au vu du nombre de critiques dont cette oeuvre est pourvue. Je vais donc me contenter de dire mon point de vue plus que d'analyser ce livre.

"Le père Goriot" fait parti des classiques de la littérature française et comme sans doute pas mal de personnes de ma génération, c'est par l'obligation scolaire que j'ai lu ce livre. Comme la majorité des oeuvres dit "classiques", le fond m'a peu intéressé - je m'y attendais d'avance - la forme en revanche est l'un des aspects que j'apprécie de la littérature "classique". Cette oeuvre n'est pas une exception.

Ayant néanmoins conscience que la majorité des personnes préfèrent un fond distrayant avant tout autre chose, je ne peux conseiller la lecture d'un tel livre qu'à ceux qui s'intéresse aux thématiques abordées ; je vous encourage à lire les étiquettes, le résumé et d'autres critiques pour vous en faire une idée.
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Le Père goriot est une classique , souvent lu à l'école. Pour ma part, je me méfiais, ayant peur de m'ennuyer. Finaement non. Suivre Rastignac dans le début de son ascension dans la société parisienne du XIX° siècle, est intéressant quant aux moeurs de l'époque. Une fable cynique sur la paternité dans cet univers.
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