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EAN : 9782221112236
374 pages
Robert Laffont (12/01/1999)
3.75/5   16 notes
Résumé :
"Je ne connais rien du Kaokoland, encore moins des gens qui y habitent. Je sais seulement que là-haut, dans le désert, vivent des hommes et des femmes peints en rouge des pieds à la tête. Aucune peur, aucune appréhension. Je suis partie pour aller jusqu'au bout."

Solenn a dix-huit ans quand, en 1993, elle se retrouve seule aux confins de la Namibie. Nourrie de récits d'Isabelle Eberhardt et de Lawrence d'Arabie, elle rêvait d'un voyage en Afrique. Le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Récit de voyage passionnant d'une jeune femme, qui a toujours su qu'elle voulait une vie d'aventures -comme ses héros : Livingstone, Loti, Lawrence, Monfreid ou Kessel-, qui part à 18 ans pour réaliser ses rêves d'aventures et se retrouve à vivre avec les himbas - peuple d'Afrique avec une culture encore peu touchée par la modernité excessive de notre monde, vivant au nord de la Namibie, à la frontière avec l'Angola.

Ce récit de voyage est divisé en trois parties :
- une première partie de découverte chez les himbas où l'auteure vit seule avec eux et comme eux pendant quelques mois. Elle apprend à les connaître, les adopte et se fait adopter. Cette partie est centrée sur ce qu'elle fait et ressent. Son manque de connaissances préalables, que ce soit de la langue, de la région ou des coutumes, son absence de préjugés et son état d'esprit enthousiaste, curieux et disponible lui permettent de créer des liens très forts avec les himbas. Ceux-ci vont la prendre sous son aile (impossible pour eux de laisser une enfant sans parents sans lui venir en aide) et vont lui apprendre leur mode de vie.
- Une seconde partie où elle vit avec les rangers (blancs) du parc du Kaokoland et change d'endroit au gré des rencontres. On découvre plus des paysages incroyables, elle apprend à se détacher et à vraiment se débrouiller seule et à user de sa liberté.
- Une troisième partie où elle prépare son voyage chez les himbas d'Angola, elle apprend à se déguiser et vit à la fois avec les himbas et d'autres blancs; Elle analyse beaucoup mieux ses émotions et ses réactions et a acquis une plus grande maîtrise de son environnement et de ses émotions. Cette partie est aussi très désabusée sur le futur des himbas. On ressent beaucoup de tristesse et de fatalité de sa part sur ce qu'elle imagine être la mort proche de leur mode de vie. Cette tristesse se cristallise dans le voyage d'information à propos du futur voyage et dans la rencontre entre les minorités du monde voulue par l'ONU (lapons, bochimans, aborigènes et himbas). La postface rajoutée en 2008 (alors que le livre est écrit en 1997) montre aussi que ses peurs étaient exagérées et comment plus mature, elle a pu s'engager aux côtés des himbas pour essayer de combattre un funeste destin en créant l'association Kovahimba.

J'ai aimé plusieurs choses dans ce récit de voyage, que ce soit déjà dans la façon qu'a l'auteur d'appréhender le voyage ou dans son écriture. Il y a tout d'abord le bonheur simple de se trouver à l'endroit où on doit être, de pouvoir créer des liens via des gestes et des émotions projetées avant de progresser en herero, la symétrie de la curiosité dans sa rencontre avec les himbas. C'est un récit qui renoue avec un optimisme viscéral concernant les échanges humains. J'admire son courage et sa maturité pour à 16 et 18 ans être capable de savoir ce qu'elle veut et de le réaliser. Dans son récit, tout semble facile, comme si son voyage était une évidence pour elle et cet état qu'elle arrive à décrire m'a beaucoup touchée: elle passe en quelques semaines d'un projet qui relève du “délire d'une européenne en mal d'exotisme” à la vie simple qui consiste à “palper le temps” avec les himbas et au bout de quelques mois, elle accède au statut d'adulte chez les himbas, lui faisant prendre conscience de ses progrès humains.

J'ai ensuite bien aimé sa façon d'écrire, très directe, qui décrit sans pesanteur les répétitions du quotidien et avec beaucoup de tendresse les moments partagés. Petit bémol concernant son incapacité à s'ennuyer du début qui semble très étonnante chez quelqu'un partant à l'autre bout du monde (et après on se rappelle qu'elle n'a que 18 ans). Mais l'écriture rend très bien aussi la distance qu'elle a maintenant avec elle-même au début de l'aventure.

Elle retranscrit très bien ses interrogations sur ce qu'elle faisait là, qu'est-ce qu'elle pouvait apporter et ce que ce voyage avait changé chez elle (en particulier, sa certitude que le voyage “est un chemin vers l'autre, vers la sagesse et l'amour”). C'est très sincère comme analyse. le livre est écrit 3 ans après son expérience (elle a 22 ans) et je suis époustouflée par sa capacité d'analyser ses sentiments, ses intentions et les changements survenus chez elle.

On sent paradoxalement une grande maturité dans ses pensées, ainsi qu'une grande immaturité (son intransigeance voire son mépris par rapport aux autres qui n'ont pas fait les mêmes choix, son égoïsme (difficile de faire la part entre son ressenti et la réalité)). Je suis aussi admirative de son analyse sur le bouillonnement d'émotions qu'elle a pu ressentir dans ces quelques mois.

Bref, un condensé d'émotions dans une aventure passionnante, une vraie rencontre décrite avec sincérité.
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Coup de coeur !

Magnifique témoignage d'une jeune fille en quête de sens et d'aventure au coeur de l'Afrique.
Solenn décide de rejoindre la Namibie et plus particulièrement la Kaokoland lorsqu'elle a 18 ans. Elle part seule à le rencontre des Himbas.

Nourrie des récits de Loti, Lauwrence d'Arabie et bien d'autres, elle se projete dans une vie qui ne peut qu'être romanesque.

Insouciante, voire un peu inconsciente parfois, et surtout courageuse, elle va à la rencontre de ce peuple qui vit aux confins de l'Afrique, peu connu et qui est resté à l'écart du Monde. Tellement à l'écart qu'ils ne mesurent pas l'ampleur de ce qu'ils ne connaissent pas.

Solenn apprendra leur langue, et leurs coutumes pour s'intégrer pleinement à cette tribu. Son ouverture d'esprit, son courage, son authenticité lui permettront d'être acceptée et adoptée.
Les Himbas deviendront sa 2ème famille.

Histoire, culture et traditions des Himbas, course dans le bush, cérémonies traditonnelles ce récit vous emmène dans un voyage magique.


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Je n'ai pas arrêté de me dire en lisant ce livre: 'Ses parents ont dû être fous quand ils ont découvert la vie de leur fille en lisant ce livre!'
Forcément, elle avait à peine une vingtaine d'année, l'âge de nos enfants, quand elle est partie toute seule vivre son expérience Namibienne! Et une fille en plus!
Totalement insouciante! Voire inconsciente!
Elle a vraiment eu de la chance de rencontrer des gens biens tout au long de ses 6 - 7 mois passés à vadrouiller en pays Himba!
C'est un livre au rythme de là-bas: Lent! Parfois limite assommant! Mais, tellement réaliste, que l'on se prend au jeu!
Merci Solenn d'avoir partagé cela!
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J'ai trouvé le livre de Solenn Bardet 'Pieds nus sur la terre rouge' lors de mon voyage en Namibie il y a de cela bientôt deux ans. Quel meilleur moment que la période du confinement pour m'évader avec ce témoignage qui se déroule en Namibie.

Solenna, rebaptisée ainsi par les Himbas, rêve d'aventure. Âgée d'à peine vingt ans, Elle décide de partir en Namibie et de vivre quelques temps avec la tribu des Himbas. Au fil des pages, nous allons découvrir ce peuple ainsi que la vie dans le Kaokoland aux côtés des rangers. Ici pas de sensiblerie, on tue à mains nues pour se nourrir, on se badigeonne de sang d'animaux pour les cérémonies, on est témoins des ravages de l'alcoolisme et des cicatrices laissées par l'apartheid.

Sur cette terre aride, la chaleur des Himbas réchauffe le coeur de Solenn. Tiraillée entre la vie qu'elle a laissé derrière elle et sa soif d'aventures, la fille qui va avec le vent n'est pas prête à prendre racine. Ce témoignage vous fera voyager et découvrir de nouvelles cultures en attendant de pouvoir à nouveau voyager comme bon nous semble.

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une belle rencontre avec le peuple himba, qui comme beaucoup de population primitive est en danger, à cause de la colonisation et l'exploitation des territoires par les blancs.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Page 197 : « Et pourtant... Aujourd'hui, je veux faire mienne cette phrase de Karen Blixen : « Il y a des moments qui valent la peine d'être vécus, mais il faut savoir en payer le prix ».

Page 233 : « Peut-être n'avais-je pas encore accepté la terrible donne. Celle qui dit dans la vie, quoi qu'il arrive, on est seul. Savoir se libérer n'est rien ; l'ardu , c'est savoir être libre. Adolescente, j'avais recopié cette phrase de Gide sur un carnet. »

Page 234 : « Aujourd'hui, je me suffis assez pour ne rien espérer. Si l'on vient me rendre visite, je discute avec plaisir. D'ailleurs, je ne suis jamais seule. Il y a la nature. Le meilleur des compagnons. Elle propose sans compter, donne ce qu'on veut bien lui prendre, ne prend que ce qu'on veut lui donner. Toujours attentive à nos humeurs. Instants de satisfaction totale. Je n'ai pas de désir. »

Page 334 : « Les Himbas comparent le temps au cours d'un fleuve, dis-je pensivement. Le présent est l'eau qui coule à leurs pieds. Le passé est devant eux, l'avenir derrière, à la source, ou même avant la source, il n'existe pas. Chez nous, c'est l'inverse. On dit que l'avenir est devant, le passé derrière. »

Page 358 : « Beaucoup d'aventuriers désabusés aiment à dire que le voyageur prend, il apprend, mais qu'il ne laisse derrière lui que du vide. »

Page 361 : « Je crois que c'est parce que... Un proverbe himba dit que l'âme est comme le vent. Elle ne peut pas aller plus vite. C'est ce que les hommes se sont écriés quand ils ont vu le premier avion atterrir. Ils se demandaient si l'esprit du pilote avait eu le temps de le rattraper. Si tu ne prends pas le temps d'écouter le vent qui souffle en toi et te guide, si tu n'as pas la patience de l'attendre lorsqu'il traîne, tu risques de te perdre. »
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Tout ce que je fais est observé dans le moindre détail et minutieusement analysé. C’est une sensation très étrange que d’être un objet d’étude. Comme si je vivais en permanence avec une multitude de miroirs autour de moi. Il y en a partout, dans tous les angles. Et tous reflètent une image différente. Avec certaines images, il est possible de jouer, c’est moi qui les crée, j’en ai conscience, et j’en décide vaguement les contours. D’autres images me laissent stupéfaite. Jamais je n’aurais pu les imaginer. Tous ces reflets de moi-même sont passés à travers un filtre dont la couleur et la texture me sont encore inconnues. Je commence à peine à en apercevoir le mécanisme. Les conclusions que les Himbas tirent de mes attitudes ou de mes actions m’apprennent quelque chose à la fois sur eux et sur moi. Cela me rappelle qu’ils possèdent un univers différent du mien. D’autres références. J’ai parfois tendance à oublier.
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Il y a eu des sentiments, des affections, de l’amour, même, pour certains. Pour moi, c'est ce qui a le plus de valeur. Pour eux ? Beaucoup d’aventuriers désabusés aiment à dire que le voyageur prend, il apprend, mais qu’il ne laisse derrière lui que du vide. Les Himbas resteront sans doute beaucoup plus pour moi que je ne le serai pour eux, c’est une évidence. Ils m’ont forgée, construite, sans doute plus encore que je ne peux le comprendre aujourd’hui. Mais je ne peux pas croire qu’ils n’aient rien appris à notre contact. Quoi exactement ? L’apprentissage de l’autre, de la différence ? Si cela pouvait les aider par la suite à mieux comprendre, et donc mieux se protéger de cet autre monde qui arrive vers eux, tel un raz de marée. Rien qu’une goutte d’eau, une larme à ajouter dans leur barrage.
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Thomas et moi en venons à fantasmer sur le métier de zoologue. Etudier les éléphants, ou même les chèvres. Là, au moins, pas de problèmes relationnels à gérer. Nous n’aurions pas à nous demander comment va réagir untel si l’on dit ceci ou cela, si l’on pose cette assiette à droite ou à gauche du feu. Mon esprit cartésien se rebelle contre tous ces codes qui régissent la vie quotidienne et n’ont d’autre utilité apparente que de cimenter l’univers social. Pourquoi peut-on faire sécher les peaux de chèvre sur le toit de sa case, mais pas les peaux de vache? Pourquoi les ânes et les chevaux n’ont-ils pas le droit de passer devant le feu sacré? Tout cela m’énerve. Je n’arrive plus à me contenter de l’incontournable cherche-pas-c’est-comme-ça. Instinct de survie ? Jusque-là, j’avais réussi à accepter toutes ces règles comme une évidence qui ne doit pas être perturbée. Comme si ma fatigue physique avait tiré une sonnette d’alarme pour faire germer en moi le désir de retrouver mes propres codes. Mon corps ne peut plus tenir trop longtemps comme cela. Il se rebelle. Il demande du repos, des repères.
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Mais pour moi, cet homme, en dépit de son glorieux passé, a raté sa vie. L’aventure ne devrait surtout pas mener à ce qu’il est devenu. Pourquoi partir, si c’est pour finir désabusé et misanthrope, ne plus croire en rien et mépriser tout ce qui vous entoure? Je veux croire que le voyage est un chemin vers l’autre, vers la sagesse et vers l’amour.
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Videos de Solenn Bardet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Solenn Bardet
L'ethnologue et auteure, Solenn Bardet, présente sa première bande dessinée sur le peuple Himba chez la Boîte à Bulles en collaboration avec le dessinateur Simon Hureau. Nous avons profité de sa venue au festival de bande dessinée de Quai des Bulles de Saint-Malo pour lui poser quelques questions sur son album, son travail avec Simon Hureau et ses projets.
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