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3,86

sur 1594 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On ne joue pas avec le temps sans s'en attirer les foudres !

C'est ce que vont découvrir le physicien Noël Essaillon, sa charmante fille Annette (eh, eh!...) et le mathématicien Pierre Saint-Menoux (eh,eh,he!). Grâce aux articles de Saint-Menoux, Noël a mis au point une substance, la noëlite, qui permet de voyager dans le temps. Il pense disposer du temps à sa guise ... et pouvoir agir sur le bonheur de l'humanité. Pauvre homme! Pauvres hommes!

Publié en 1944, ce livre a sacrément bien vieilli pour un roman d'anticipation! Malgré quelques incohérences (selon moi, mais je ne donnerai pas plus de détails pour ne pas spoiler), malgré une conception de la femme et de l'amour assez rétrograde - bah oui, désolée mesdames! ...et (mal)heureux messieurs! -, il n'en demeure pas moins captivant. Il est comme ce bout sparadrap dont on essaierait en vain de se débarrasser ! J'ai en tête l'image du capitaine haddock dans une des BD de Tintin (je ne souviens plus de laquelle) qui lutte pour se débarrasser sans grand succès d'un bout de sparadrap ! Ce livre est pareil. Quelque soit les reproches qu'on pourrait lui faire, il est drôlement accrocheur!!

Il serait difficile de ne pas faire le rapprochement avec la machine à explorer le temps de H.G.Wells. Pourtant, ce livre-ci va plus bien loin, ne serait ce que parce qu'il introduit le paradoxe temporel. Personnellement, j'ai préféré celui-ci. Mais j'admets aussi avoir beaucoup de mal avec le style de HG Wells. Je ne sais donc pas si cette remarque est très pertinente. Cependant, j'ai bien aimé la construction, sous forme de strates. 3 chapitres, 3 strates, évolutives, qui paraissent de prime abord indépendantes, un peu comme une culture en terrasse, une culture des rizières du temps :) La vision du futur que Barjavel propose est glaçante. Elle n'en est pourtant pas moins ni plus barbare que celle d'aujourd'hui, juste différente. Elle donne une vision de l'évolution de l'humanité que je préférerai ne pas voir. Ooooh... comme elles sont belles mes oeillères! La dernière partie (la troisième strate) est de loin la plus intéressante et la plus surprenante. Elle fait voler en éclats ce qu'on pouvait penser des protagonistes initialement... elle fait tout voler en éclat en fait! Génial!

Un très grand merci à Nadou38 d'avoir fait ce voyage avec moi ! ...un monde parallèle enrichissant!
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J'ai lu le Voyageur Imprudent tardivement. En fait, j'ai appris son existence étonnamment tard. Soit par lacune personnelle, soit à cause de la distance géographique et culturelle entre la France et le Québec. Mais bon, quand j'ai su qu'il existait un roman de science-fiction français, de voyage dans le temps, écrit pendant la Deuxième Guerre mondiale, il fallait que je le lise.

Et cela a été toute une surprise, ce livre est une mine d'étrangeté!

Dès le départ, le contexte de la guerre est évacué. le protagoniste voyage dans un futur proche, après la guerre. Sans dire combien de temps plus tard exactement, ni qui l'a gagnée.

J'ai souvent vu le livre cité comme l'inventeur du Paradoxe du Grand-père. C'est faux, de nombreux auteurs de pulps américains avaient exploré le concept avant (même si Barjavel n'avait aucune façon de le savoir).

L'originalité est dans le ton, à des lieues de ce qui se faisait à l'époque. le premier réflexe du protagoniste quand il se rencontre lui-même? Il s'enlace et se tripote.

Puis on part dans un futur lointain où l'on voit où l'évolution a poussé l'humanité. Ce futur lointain que Barjavel nous construit est... complètement disjoncté! On sent bien l'influence de Wells, mais aussi le désir d'aller beaucoup plus loin.

Et puis, il y a aussi une histoire d'amour. Dont la principale caractéristique est, disons, d'exister.
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Mon premier Barjavel ! J’étais un peu prudente parce que ce roman date de 1944 et j’avais peur qu’il ait mal vieilli. Mais comme La guerre éternelle de Joe Halderman (dans un tout autre genre), il s’est bien conservé. Je n’avais pas lu la quatrième de couverture, je savais seulement qu’il était question de voyage dans le temps. La première partie est un peu longue, Barjavel pose les bases de son histoire, comment on voyage, les différentes options qui s’offre à Pierre Saint-Menoux, quelques essais de rodage… on trépigne d’impatience !
Le style de Barjavel est surprenant, on alterne entre les frissons et les sourires, l’horreur et les gloussements. Au final, j’ai beaucoup aimé ce livre : Barjavel aborde beaucoup de thèmes ici : questionnement sur la société, l’homme, l’amour par le biais des voyages temporels. Les voyages dans le futur m’ont un peu dégoûtée par les descriptions détaillées et glauques. Le personnage de Noël Essaillon donne une petite allure de fable à cette histoire avec son sourire permanent et son ventre débordant. J’ai préféré les expéditions dans le passé qui donnent tout son sens au titre… Petite remarque : Barjavel était-il misogyne ou un homme de son époque ? J’ai cillé à certains passages relevés sur le rôle de la femme… sans réellement m’en offusquer. Je relirai cet auteur, au moins Ravage pour saisir les allusions glissées subtilement dans les pages.
A noter : il a été adapté en téléfilm en 1981 avec Thierry Lhermitte. A voir ce que ça peut donner !
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Un thème certes un peu banal aujourd'hui : le voyage dans le temps est un sujet vu et revu, que ce soit dans les livres ou au cinéma. Néanmoins, Barjavel fait preuve d'originalité pour son époque. En effet, sa vision de l'humanité future ne manque pas de créativité (on y retrouve d'ailleurs des éléments de Ravage, son précédent roman). de plus, Saint-Menoux est un personnage réaliste et humain auquel on s'attache très vite. le style est prenant, le suspense est maintenu avec talent et la fin est aussi émouvante (pour ne pas dire frustrante) que dans la plupart des autres livres de Barjavel.
En bref, un roman captivant à lire absolument !
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Un roman que j'ai apprécié mais qu'il est préférable de lire après "Ravage", car l'auteur cite son précédent ouvrage plusieurs fois. J'ai aimé l'écriture, les descriptions, l'histoire aussi, mais ce livre n'a cependant pas la force de "La nuit des temps". Des passages pourraient être durs car violents, mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit de science-fiction, donc d'un conte fantastique qui ne porte pas à conséquence, et ne doit pas être traumatisant. C'est une farce, une plaisanterie, un livre très prenant qui offre une lecture agréable.
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Si vous avez l'impression fugace d'avoir aperçu, une fraction de seconde, un homme tout vert, - pas le martien, hein, mais plutôt le genre imitateur du bonhomme Cetelem - c'est peut-être un Pierre Saint-Menoux que vous venez d'apercevoir dans sa combinaison de voyageur du temps...

Dans «Le voyageur imprudent», René Barjavel nous invite à suivre les aventures de ce Pierre Saint-Menoux et c'est en la charmante compagnie de Cricri124 que j'ai effectué ce voyage...

«Et je suis arrivé à ceci : j'ai fabriqué une substance qui me permet de disposer du temps à ma guise.»

En 1940, Saint-Menoux qui est professeur de mathématiques rencontre un physicien, Noël Essaillon, (et sa fille Annette) qui lui démontre la possibilité de voyager dans le temps. En cette période historique sombre s'ouvre alors la possibilité pour ces deux scientifiques d'envisager et d'oeuvrer pour un monde plus heureux pour les hommes...

Barjavel organise son roman en 3 parties :

-La première, intitulée «L'apprentissage», présente le cadre de l'histoire, les personnages et les premières expériences de voyage dans le temps. L'auteur nous fait un petit clin d'oeil en faisant référence à «Ravage», un autre de ses romans qui se déroule dans le futur en 2052.

-La seconde se déroule dans un futur très lointain. Sous le titre «Le voyage entomologique», nous découvrons une humanité totalement différente de la nôtre où l'homme n'existe plus individuellement mais comme une pièce d'un immense puzzle. On ne vit plus pour soi, mais pour le bien de la communauté, comme certains certaines espèces animales... L'espèce humaine ici a subi des mutations physiques et biologiques afin d'être mieux adaptée à la fonction qui lui a été attribuée. Ne souffrant plus, ne manquant de rien pour subsister, mais ne pouvant pas non plus penser ni ressentir, on peut s'interroger sur son bonheur, l'amour entre deux personnes n'existant plus de surcroît...

-Dans «L'imprudence», Saint-Menoux voyage cette fois-ci dans le passé. Comme l'indique le titre, les actions effectuées dans le passé qui modifient le cours de l'histoire ne sont pas sans conséquences sur le futur, quitte à provoquer des paradoxes temporels... Et oui, on ne peut jouer impunément avec le temps !
C'est une partie que j'ai trouvé passionnante, suivie par un Post-Scriptum tout aussi intéressant de l'auteur qui reprend les interrogations et tergiversations que l'on peut avoir suite à cette lecture.

Ainsi, «Être ou ne pas être ? se demandait Hamlet. Être ET ne pas être, réplique Saint-Menoux.»

Un excellent moment de lecture donc, que j'ai eu le plaisir de partager avec Cricri124. Merci à elle pour ces échanges pétillants et enrichissants.
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Relecture à la fois amusée et concentrée, à l'occasion du challenge Multidéfis, de ce Barjavel qui avait marqué mon adolescence.
Concentrée car l'histoire, même connue, reste vraiment prenante, et le voyage en l'an 100 000 tout aussi fascinant que le retour en 1890.
Amusée aussi par l'archaïsme et les notes surannées qui se dégagent du texte, en particulier dans la vision de la femme propre à faire s'étrangler toute féministe qui se respecte, ainsi que par l'anthropocentrisme forcené du propos.
La postface apportée par l'auteur dix ans après sa parution en 1943 reste en tout cas vertigineuse!
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Après nous avoir fait vivre l'effondrement de notre civilisation dans ravages, Barjavel nous invite à un voyage dans le temps.
Tout commence dans un bataillon pyrénéen au sein duquel Pierre Saint Menoux, professeur de mathématiques, a été mobilisé.
Alors que son unité est prise dans la débâcle des armées françaises, Saint Menoux rencontre Noël Essaillon, un savant fantasque et sa fille Annette.
Débutent alors progressivement des incursions dans le futur et dans le passé immédiats qui permettent à Pierre de constater l'efficacité de la noëlite, substance qui permet de se mouvoir sans dommage dans les arcanes du temps.
Devant le succès de ces courts voyages, le narrateur s'enhardit et pousse de plus en plus loin ses voyages, puis il découvre qu'il est possible d'agir sur ce qui s'est passé et sur ce qui se passera, ou pas.
Cette découverte le pousse à des actions de plus en plus audacieuses, mais aussi de plus en plus risquées, le tout jusqu'à un dénouement aussi haletant qu'inattendu.
Le récit est enlevé, l'univers est réaliste et la lecture est fluide.
Comme dans Ravages, on retrouve ici une image de la femme pour le moins discutable, mais ce roman date d'une époque révolue.
Une aventure qui permet de partager un voyage que chacun souhaiterait entreprendre un jour.
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Petit dimanche tranquillos à la maison... ménage, préparation des lunchs.... et un coup de coeur ! Commencé hier soir avant le dodo, je viens tout juste de le finir.. c'est que ça se lit bien comme bouquin. Une écriture fluide et de très courts chapitres, une histoire passionnante (qui n'a jamais rêvé d'inventer une machine à voyager dans le temps?), des personnages sympathiques et voilà... les pages se tournent, captivé, à en oublier le linge dans la machine. L'auteur fait référence à Ravage dans cet ouvrage, livre que je n'ai pas encore lu, du coup, ça donne vachement envie de le lire. D'autant plus que l'endroit dans le bouquin où il en fait référence est un Paris dévasté par un événement dont on ne connaît pas vraiment la teneur. Une terre désolée, rasée de tous les bâtiments, avec des quelques survivants par-ci, par-là... Comme j'ai bien les dystopies, ça titille vraiment ma curiosité. Bref, un bon dimanche, en très bonne compagnie, c'était un bouquin parfait pour le genre de journée que j'avais envie de passer.
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Le rêve de l'homme ; une machine à explorer le temps.
Forcément, si une telle machine existait, les abus seraient nombreux et dévastateurs. C'est ce qui arrive à ce voyageur imprudent… Modifier le destin de l'individu en y apportant quelques modifications, c'est tentant, mais quelles en seront les conséquences sur le cours du temps, ne risque –t-on pas, par malchance ou par inattention, d'effacer sa propre vie ?

Explorer le futur semble fantastique, sauf si ce qu'on y découvre ressemble à la vision horrible que nous en fait Barjavel. Un monde complètement inhumain, froid et effroyable. Une société faite d'hommes assignés à une tâche unique, dépourvus d'individualité, de sensibilité, du pouvoir de la pensée…

La quête du bonheur pour tous, d'un monde paisible est-elle possible ? N'existe-t-il pas une fatalité, un destin inexorable, vers lequel l'humanité se rue. Les périodes de paix ne sont que des répits, l'homme oublie à chaque fois les enseignements de l'histoire. L'histoire n'est-elle pas un éternel recommencement ?

Bon roman, même si je n'ai pas du tout aimé sa vision du monde de demain !
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