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sur 1605 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alors que le soldat Pierre Saint-Menoux, mathématicien dans la vraie vie, s'engourdit à la campagne dans la neige froide de l'hiver 1940, une jeune fille dans une lumière chaude apparaît. Saint-Menoux se retrouve dans un salon en face d'un homme obèse nommé Essaillon qui se prétend physicien et a réussi à voyager dans le temps grâce à des pilules de son invention mais qui n'auraient pu voir le jour sans un article du théoricien. Après une brève démonstration, Essaillon lui propose de voyager dans le temps pour étudier l'avenir et aider l'être humain. La proposition est alléchante...

Impossible de ne pas faire le lien avec La Machine à explorer le temps de H. G. Wells. Mais là où l'Anglais est très factuel et critique la finitude de l'Homme sans forcément mettre le mot exact sur les choses, Barjavel rentre plus dans l'émotion des personnages et quelques questions philosophico-éthiques, ce qui n'est pas non plus pour déplaire.
Néanmoins, la construction en trois parties rend le récit inégal, avec de l'action et du suspense en ouverture, un rapport scientifique long et désarmant en plat principal et une désillusion à plusieurs niveaux en dessert. C'est cette deuxième partie qui est d'un certain côté décevante avec la présentation de la race humaine (ou du moins ce qu'elle est devenue après cataclysmes) en l'an 100 000 qui a "évolué" en société hiérarchisée aussi bien structurée que celle d'une ruche, avec des entités vivant uniquement pour accomplir la tâche qui leur a été incombée pour faire fonctionner la machine humaine globale, avec disparition complète de toute personnalité, de notion de plaisir, voire même d'existence. Barjavel nous présente un monde dans lequel l'Homme a survécu mais au prix de transformations qui n'ont rien d'alléchant. Pas une seule fois pourtant soulève-t-il cette question de comparaison avec des civilisations passées qui ont pu fonctionner plus ou moins sur ce modèle.
L'auteur insiste toutefois justement et à plusieurs reprises sur des points essentiels que soulèvent les voyages dans le temps, comme le paradoxe du grand-père ou l'effet papillon. Barjavel interroge également sur l'incapacité de l'être humain à ne pas faire de mal, à ne pas se faire la guerre ou à ne pas utiliser la violence pour régler les conflits ; tout comme il rappelle grâce à "l'imprudence" de Saint-Menoux que l'Homme est et sera toujours animé par les mêmes travers et attiré par les mêmes faiblesses engendrées par l'avènement de la civilisation (comme la richesse et le pouvoir), ce qui est d'autant plus ironique que le scientifique qui souhaitait aider l'espèce humaine finit lui-même par commettre un vol, et carrément à renoncer à aider les autres tout en se convainquant de l'importance de s'aider lui-même. C'est beau quand même.
Même si tous les codes de base de la science-fiction se retrouvent de manière légitime dans cet ouvrage, le récit souffre quand même de défauts, surtout dus au retour impromptu de la religion et de l'impact de Dieu sur le devenir des humains (ces constants rappels ramènent de suite le lecteur dans la réalité hors de la fiction établie et cassent complètement le contexte). On pourrait pour cela blâmer l'époque d'écriture, qui situe le roman dans les années 40 alors que la France est encore très catholique pratiquante et se pose peu ou pas la question de la véracité ou non de l'existence de Dieu. Toujours est-il que ce retour à la "volonté de Dieu" pour expliquer les choses est fatigant et ne devrait pas avoir sa place dans un récit de science-fiction (quand bien même il n'était pas reconnu comme faisant partie de ce genre très balbutiant en France au temps précité).
Là où l'époque peut aussi expliquer certains tics d'écriture (enfin on l'espère...), c'est quand le sexisme et le machisme banalisés pointent insidieusement leur nez. On a des exemples monstrueux de la pensée masculine de l'époque qui positionne la femme derrière les fourneaux, avec entre autres l'unique personnage féminin, la jeune Annette, décrite comme une amoureuse éperdue qui n'attend que son homme, nurse délicate, aide son père savant mais ne prend pas part aux expériences (elle sauvera pourtant son bien-aimé d'une tragédie temporelle, mais le récit ne s'attardera malheureusement pas du tout sur cet acte héroïque), ne pense qu'au bonheur et au mariage, est dépeinte constamment dans une lumière calme et apporte apaisement au mathématicien qui lui s'éreinte à découvrir l'avenir et travaille pour la science et l'humanité tout entière (rien que ça). Sans compter ces magnifiques passages, quand Saint-Menoux cherche à découvrir dans l'avenir à quoi ressemblent les femmes et se colle des images "référentielles" pour mieux les trouver : N'existait-elle plus ? le monde était-il redevenu le Paradis sans Eve ? Je ne pouvais le croire. Je suis reparti dix fois exprès pour la trouver. J'avais tapissé le laboratoire de photographies de femmes occupées aux taches qui leur sont propres : le ménage, la cuisine, les soins des enfants. Je m'en emplissais les yeux avant de partir. (p137 édition de poche) ; ou quand Essaillon, le physicien obèse présenté pourtant comme un esprit vif et bienveillant, coupe en l'an 100 000 la tête d'une entité reproductive femelle et qui a pour seule et unique réaction quand il constate que cela ne fait ni chaud ni froid à cette dernière : Je n'en suis pas tellement étonné ! [...] Déjà de notre temps, la tête était bien la partie de leurs corps dont les femmes avaient le moins besoin pour vivre ! (p159) Rien n'étant fait pour suggérer l'ironie ou le cynisme voire dénoncer de tels propos, il n'y a aucune raison de douter de la misogynie de l'auteur (pourtant certainement non considérée comme telle à l'époque).
Si on veut toucher à la racine de la science-fiction (française et autre), on ne peut échapper à Barjavel. Maintenant comme avec d'autres auteurs avant lui (je pense par exemple à Jules Verne, qui dans ses récits d'anticipation incroyables n'oublie pourtant pas de glisser la pensée esclavagiste, coloniale et raciste de son siècle), il faut être conscient qu'en les lisant on va potentiellement se retrouver confrontés à des pensées obsolètes et régressives qui font mal à nos p'tits culs modernes (m'enfin, vu ce qui se promène encore dans la population mondiale actuellement, y a pas de quoi se réjouir de notre époque non plus). J'ai apprécié l'ouvrage à sa juste valeur, seulement le genre a pris son envol depuis des décennies déjà et offre désormais quelques pépites un peu mieux faites et plus complexes.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Réné Barjavel une valeur sure. Un bon Barjavel même si je suis passée à côté de cette lecture. La science-fiction et moi, ce n'est pas souvent mon dada. J'ai dû mal avec les récits sur les voyages dans le temps. Trop souvent à coté de la plaque. Bon ça n'a pas loupé encore une fois. J'aurais pu passer à côté du message véhiculé par l'auteur mais heureusement qu'il sait rester simple.
Un héros qui cherche des réponses dans le passé et le futur. Une quête insensée. Quel peut-être le résultat final ? Tout le monde peut-il sortir indemne ?
J'ai passé un moment parfois chaotique car j'étais incapable de me visualiser les voyages futurs. J'ai eu beaucoup de mal à tout capter. Mais j'ai quand même passé un bon moment car je n'ai pas eu l'impression de perdre mon temps.
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Pendant la seconde guerre mondiale, le 27e bataillon de chasseurs pyrénéens occupe depuis deux mois le petit village lorrain de Vanesse. le caporal Pierre Saint-Menoux, prof de maths dans le civil, se trouve responsable des dix-sept conducteurs de la compagnie de mitrailleurs, des chevaux et des voitures, sans oublier la popote et toute l'intendance. Il a l'ordre de lever le camp, ce qui ne se réalise pas sans peine avec les hommes peu motivés qu'il a sous ses ordres comme le chiffonnier Crédent ou le tourneur Pilastre. En chemin, il s'arrête dans la maison de Noël Essaillon, un infirme et savant physicien avec qui il a déjà dialogué autrefois. Celui-ci a fait une découverte extraordinaire qu'il a appelée « noëlite » permettant de voyager dans le temps et se prenant sous forme de cachet. Il en donne deux à Pierre, ce qui devrait lui permettre de voyager aussi bien dans le passé que dans le futur. Il se propose de lui donner rendez-vous à Paris à la fin de la guerre…
« Le voyageur imprudent » est un roman de science-fiction tournant autour du thème assez rebattu du voyage dans le temps. L'originalité de l'intrigue repose sur la possibilité d'aller et venir dans les deux sens. Pierre est d'abord intéressé par le futur. Il veut comprendre comment arriver à améliorer la condition des hommes. Peu à peu, il s'éloigne de plus en plus du présent, jusqu'à atteindre l'an 100 000 dans lequel il découvre un monde totalement différent du nôtre. Il n'y a plus d'électricité, plus la moindre machine, tout est à nouveau fabriqué à la main. L'homme s'est évertué à aplanir les montagnes, à éradiquer toutes les plantes inutiles, tous les insectes prédateurs et tous les animaux gênants. Lui-même est dépourvu d'organe sexuel et même d'anus. La perpétuation de l'espèce a quelque chose à voir avec les pratiques de la mante religieuse et de la reine des abeilles. À un moment donné de leur vie, les mâles sont attirés par une énorme femelle pourvue de nombreuses vulves qui les absorbent entièrement pour pouvoir engendrer. Livre divertissant, pourvu d'un certain humour et qui fait réfléchir sur la condition humaine surtout quand tout se gâte avec un retour raté vers le passé qui donne une fin à la fois surprenante et paradoxale. L'auteur s'en explique dans une postface dans laquelle il met en parallèle « être ou ne pas être » et « être et ne pas être ». le lecteur nage un peu dans l'étrange et l'invraisemblable. Mais la fantaisie, le rêve et la poésie n'ont rien à faire du rationalisme et du cartésianisme. Un bon Barjavel.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Le voyageur imprudentRené Barjavel

Un voyage dans le temps dans le futur pour voir ce que deviendront nos descendants et dans le passé pour essayer d'éviter les guerres et leurs conséquences.

Il y avait très très longtemps que je n'avais pas lu un livre de Barjavel. Et je garde de très bons souvenirs de "La nuit des temps, "le grand Secret", "Tarendol".
Celui ci je l'ai dévoré et j'ai beaucoup aimé l'histoire. Ce livre m'a fait penser à "La machine à explorer le temps" de Wells, le thème est le même.
Mais j'ai trouvé que Barjavel était allé beaucoup plus loin dans l'imagination de l'évolution humaine. Sa vision de l'évolution du genre humain est assez glauque et assez terrifiante.
L'humour n'est pas absent de l'histoire quand le héros à cours d'argent part dans le passé détrousser les riches et les banques.
Il n'y a qu'une chose qui m'a un peu dérangée, c'est la vision qu'il a de la femme. La jeune Annette semble complètement "nunuche" alors qu'elle vit avec son scientifique de père et qu'elle collabore à ses recherches. Et j'ai relevé quelques propos complètement misogynes. Bon c'est un livre qui date des années 1942-1943, c'était une autre époque, mais quand même...

C'est un bon roman à lire et je remercie le club lecture d'avoir choisi ce livre, il m'a redonné l'envie de relire d'autres romans de Barjavel notamment "ravages" dont il est fait allusion dans "le voyageur imprudent" et dont je n'ai plus beaucoup de souvenirs.

Club lecture septembre 2015
Challenge abc 2015/2016
challenge le tour du monde
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Il y a les livres dont la postérité retient leurs incipit, ces premiers mots accrocheurs d'un livre, qui l'estampillent comme une marque de fabrique. Parmi les très connus, citons entre autres:
- "J'avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie (Paul Nizan, Aden Arabie).
- "Je hais les voyages et les explorateurs" (Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques).
- "Longtemps je me suis couché de bonne heure" (Marcel Proust, du côté de chez Swann).

Au contraire, "Le voyageur imprudent" de Barjavel s'imprime dans la mémoire de ses lecteurs par sa conclusion, ses tout derniers mots:
"Alors vous, qu'êtes-vous? Etre et ne pas être, voilà la question. A moins que ce ne soit une réponse…"

Je me souviens encore de cette conclusion. Pourtant, je l'ai lu il y a fort longtemps, à l'époque du lycée, et quelque trente années plus tard, le souvenir de ce classique de la science fiction reste très agréable. Peu versé dans ce genre de littérature ou de films, le thème du voyage dans le temps m'a néanmoins toujours séduit.

Les amateurs et connaisseurs du genre trouveront peut-être ce livre paru en 1958 dépassé. Mais le développement de l'histoire est robuste et débouche sur un paradoxe inattendu, qui ne laisse pas de nous interroger.

Voilà donc une histoire totalement improbable qui par ses qualités narratives, sa construction et son dénouement parle à l'intelligence du lecteur et lui ouvre d'exaltantes voies de réflexion.

Celui qui apprécie les récits autour du voyage dans le temps pourra donc fort avantageusement ne pas passer à côté du classique de René Barjavel.
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Dans sa combinaison verte Saint Menoux fait des aller-retour dans le temps: le passé, le présent de 1942 et le futur.

Bien sûr, on peut s'attendre à ce que Barjavel présente des situations qui illustrent la cupidité des hommes, leur besoin de faire la guerre à travers les âges. Mais ici s'ajoute aussi le mythe de Faust.

Bien sûr, sa vision des femmes n'a pas changé, un an après "Ravage"(1942), elles sont toujours au second plan et passives.

Malgré ce travers, il se montre, pour le reste, inventif et peut-être visionnaire.
Pour moi, le principal attrait du roman tient de la fin vertigineuse, cette réécriture de l'Histoire, sans doute pas assez exploitée ici mais qui vaut son pesant d'or.
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Un bon Barjavel, sans doute inférieur à "la nuit des temps" (chef d'oeuvre intemporel) et "ravage", mais qui pour moi restera toujours en mémoire pour son paradoxe du voyage dans le temps ici brillamment repris. Je crains que le tout doit avoir un peu vieilli (lu il y a près de 50 ans), mais j'en garde pour ma part un très bon souvenir.
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Un court roman SF qui se lit d'une traite et se termine sur un paradoxe insoluble...

Pierre Saint-Menoux était mathématicien avant d'être appelé à défendre sa patrie lors de la seconde guerre mondiale. Noël Essaillon, physicien et chimiste, s'est servi de ses recherches pour développer une substance prodigieuse, la Noëlite, qui permet de voyager dans le temps... Il parvient à rencontrer Pierre et à le convaincre de l'aider dans ses explorations, lui-même étant infirme et obèse, ça ne facilite pas l'enfilage des scaphandres ;-)

La grande question qui hante nos deux chercheurs : leur découverte permettrait-elle de rendre le destin de l'humanité meilleur ? Il faut dire que leurs incursions dans le futur très lointain sont ... flippantes !!! le présent est décevant lui-aussi puisque les échantillons qu'Essaillon a fait parvenir à la science ont évidemment servi à détruire, à faire une bombe... Qu'en est-il du passé alors ? Si on fait disparaître, tiens, Bonaparte par exemple, est-ce que cela change des choses au destin collectif ? Mais pour le savoir, encore faudrait-il réussir son coup, n'est-ce-pas, Pierre ?

Ce roman est assez court mais soulève en fait de nombreuses questions, et surtout du point de vue éthique et logique.

J'ai beaucoup aimé. Décidément, Barjavel, même si ça date un peu, ça reste une valeur sûre !
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J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture. J'y ai retrouvé la belle plume et l'inventivité de Barjavel, et je me suis laissée embarquée à la suite de St Menoux, et cela très rapidement car ce roman, tout comme "La Nuit des Temps", démarre en trombe. Pas de longueurs (à mon goût) qui freinerai la lecture.

St Menoux, pendant la guerre, se retrouve "par hasard" chez un savant, Noël Essaillon, qui a découvert un moyen de voyager dans le temps. Les deux scientifiques s'associent pour découvrir, après quelques excursions dans le passé, quel sera l'avenir de l'humanité. Peut-être pourront-ils faire en sorte de l'améliorer?... Mais St Menoux est intérieurement travaillé par l'idée du destin, et après avoir découvert quel futur attend l'homme, il se réconcilie avec le présent, tout en se demandat quelle est l'influence réelle de l'humain sur son destin. Pour comprendre cela, il retourne dans le passé pour tenter quelques expériences, afin de voir quelle est la part du "destin" immuable face à l'action des Hommes sur L Histoire. Il est de plus en plus perturbé par ses découvertes, et ira jusqu'à commettre une grosse erreur...

Le thème du Voyage dans le temps, très repris depuis, est ici déjà fort bien ficelé, avec ses questionnements, autant techniques qu'éthiques, et nous suivons les réflexions des savants, ainsi que celles, indirectes, de Barjavel, avec délectation. Un roman à découvrir si ce n'est pas déjà fait !
Lien : http://louvrage.canalblog.co..
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Pierre Saint-Ménoux, enseignant de mathématiques, alors en engagement militaire se retrouve à croisé la route de Noël Essaillon, un physicien et de sa fille Annette. Noël a réussi grâce aux article de Pierre à mettre au point un substance au propriété incroyable : la noëlite. Celle-ci permet d'interagir avec le temps à sa guise. L'objectif du scientifique est alors de faire le bonheur de l'humanité pour cela il décide d'explorer le temps et étudier le futur à la recherche d'une solution. Pierre Saint-Ménoux sera son associé dans cette aventure et surtout son agent de terrain car le physicien est paralytique. Mais le voyage dans le temps a parfois des conséquences inattendus et imprévisibles.

Fortement inspiré de la machine à remonter le temps de H.G. Wells, Réné Barjavel revient en 1944 après Ravage sur une autre oeuvre de science fiction à la française. Devenu une oeuvre de référence de cette auteur, le voyageur imprudent offre un récit bien construit et se posant des questions sur le bonheur et les besoins de l'humanité en imaginant une humanité très futuriste transcendée de certain besoin.
Mais comme les nombreuses références à Ravage son premier roman, Réné Barjavel ne plonge pas totalement dans l'optimisme annoncé en première intention et trace un bilan plus mitigé de l'humain et ses travers.
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