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Denis Amutio (Traducteur)Robert Amutio (Traducteur)Daniel Link (Auteur de la postface, du colophon, etc.)Lorenzo Mattotti (Illustrateur)
EAN : 9782917084342
318 pages
Attila (25/08/2011)
3.45/5   11 notes
Résumé :
Alors qu’ils sont en train de signer leur divorce, Aron Gageac – écrivain et homme politique argentin subversif – jette un verre d’acide au visage de celle qui a été son épouse pendant presque trente ans, Eligia, féministe engagée en politique, rivale d’Eva Perón. Leur fils Mario, vingt-deux ans assiste à la scène. Pour accompagner la reconstruction du visage, il passera deux années à suivre sa mère de clinique en clinique, jusqu’à Milan, noyant ses pensées dans l’a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce roman tire paradoxalement sa puissance de ses profondes maladresses, intentionnelles ou non, liées à une dimension autobiographique affichée sans fard autant que refusée. Ce terrible récit prend comme point de départ le vitriolage avéré de la mère de l'auteur, Clotilde Sabatini, farouche opposante péroniste, par son mari Raul Baron Biza, héritier d'une vieille famille de Cordoba, misanthrope alcoolique et pornographe, opposant aux dictatures, qui se suicide le lendemain de son acte. L'impossibilité d'une langue littéraire affichée par Jorge Baron Biza, par l'utilisation du coliche (sorte de castillan contaminé), exprime comme cher Arlt la difficulté à transcender une réalité intime et renvoie à la tentation solipsiste. L'histoire croisée de ces trois êtres, père, mère et fils, déplace les figures du mythe oedipien pour en faire une tragédie grecque inversée, dans l'Argentine des années 1960, où les références au péronisme servent de contrepoint politique à ce qui aurait pu rester un simple fait divers : un visage détruit par le vitriol et sa reconstruction postérieure dans une clinique de Milan. C'est en évoquant son séjour dans cette ville avec sa mère, qui se suicide à son tour, quatorze ans après, que le narrateur en anti-Oedipe parfait, admet sa propre culpabilité : incapable d'aimer sa mère et de tuer son père.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Il s'agit d'un livre autobiographique, tragique, d'une beauté et d'une maladresse hors normes, une errance sans autre fin que la mort.
Résumons l'histoire vraie : alors qu'ils sont en train de signer leur divorce, Aron Gageac – écrivain et homme politique argentin subversif – jette un verre d'acide au visage de celle qui a été son épouse pendant presque trente ans, Eligia, féministe engagée en politique, rivale d'Evita Perón. Leur fils Mario, vingt-deux ans assiste à la scène. Pour accompagner la reconstruction du visage, il passera deux années à suivre sa mère de clinique en clinique, les meilleures, de Buenos Aires à Milan, un voyage, plutôt une errance. Il erre entre la quête de sa mère, la mémoire du père, les bas-fonds et leurs mauvais vins des grandes villes.

Jorge Barón Biza transforme son histoire familiale en une fiction dans son seul et unique roman. Lucide, impitoyable, sans aucun atermoiement ni larmoiement, le Désert et sa semence est le récit de la recherche pour ce jeune homme de son identité, à travers le visage de ses parents aussi monstreux soit-il (sa mère physiquement réellement et rien ne nous est épargné et son père moralement mais tout aussi concrètement).
Une quête vaine puisque Jorge Baron Biza
s'est suicidé peu après avoir achevé son unique oeuvre, en 2001.

Ce livre m'a attiré pour sa quatrième de couverture mais davantage pour l'illustration de couverture, d'une beauté et d'un symbolisme extraordinaires. Et il me semble qu'il est important d'évoquer ces artistes (traducteurs, illustrateurs) qui accompagnent lumineusement les oeuvres littéraires.

En effet, Lorenzo Mattotti (né en 1954) était l'illustrateur idéal pour l'histoire tragique de la famille Biza, tant ses dessins oscillent entre douceur, cruauté, solitude, tendresse, représentant des êtres rêvés ou cauchemardesques bien en chair… dans un monde aux couleurs à vif : rouges, gris, noirs, et une épuration des traits alliant les lignes et les courbes de manière dérangeante.


Tout comme ce livre, dérangeant, mais inoubliable.




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critiques presse (1)
LeMonde
26 août 2011
L'histoire est vraie. Terriblement intime. Désespérée.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Yo era el único que había vivido con Arón durante sus últimos años y sabía que este final era inevitable. Mientras moraba con él, sentí rechazo por sus violencias, cada día mayores, y sus novelas, que yo consideraba cursis –ni siquiera intenté leer la última, que escribió poco antes de matarse–, pero también sentía de manera inevitable cierta admiración por su coraje en la pelea, su disposición a jugarse entero, hasta la vida, en cualquier momento. Todos hablaban con respeto de su proverbial temeridad, incluso los que habían sufrido sus furias. Cuando me dijeron que se había suicidado, tuve un gesto equivalente a la reverencia por el guerrero caído en su ley, aunque estaba horrorizado por su agresión. También me invadió la pregunta que nos asalta siempre cuando se suicida alguien que conocemos bien: hasta dónde y cómo fuimos cómplices. Me obligué a abandonar esa inquietud enseguida; intuí la amenaza del ejemplo, la idea sencilla y equilibradora de una corrección con otro balazo.
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En los momentos que siguieron a la agresión, Eligia estaba todavía rosada y simétrica, pero minuto a minuto se le encresparon las líneas de los músculos de su cara, bastante suaves hasta ese día, a pesar de sus cuarenta y siete años y de una respingada cirugía estética juvenil que le había acortado la nariz. Aquel recortecito voluntario que durante tres décadas confirió a su testarudez un aire impostado de audacia se convirtió en símbolo de resistencia a las grandes transformaciones que estaba operando el ácido. Los labios, las arrugas de los ojos y el perfil de las mejillas iban transformándose en una cadencia antifuncional: una curva aparecía en un lugar que nunca había tenido curvas, y se correspondía con la desaparición de una línea que hasta entonces había existido como trazo inconfundible de su identidad.
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Les zones de couleur se dissimulent dans les cavernes ouvertes par les médecins, j'étudiais de près les abîmes des joues, pour observer leur évolution et faire le vœu que de ces coups de pinceau renaisse l'harmonie. Ainsi je m'introduisis dans les secrets de l'espace en négatif, la niche sans sculptures ni statues. Là, les blessures avaient leur propre vie, retirées, cachées par les épais bourrelets. Ces bourrelets et les concavités qu'ils enserraient formèrent un espace chaque fois plus profond, au fond duquel chaque point semblait prêt à éclater d'énergie vitale sous la force surgie de la peau blessée, renouvelée constamment par le bistouri. Le décharnement quotidien générait une vie différente, étrangère au corps et aux soins, origine autonome d'une substance organique affranchie de toute régularité. Laborieusement, le chaos foisonne.
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Dans les instants qui suivirent l'agression, Eligia était encore rose et symétrique, mais de minute en minute une convulsion agita les lignes des muscles de son visage, assez douces jusque-là, malgré ses quarante-sept ans et l'insolente rhinoplastie juvénile qui lui avait retroussé et raccourci le nez. Ce léger raccourcissement volontaire, qui trois décennies durant avait conféré un faux air d'audace à son caractère entêté, devint peu à peu le symbole de la résistance aux grandes transformations progressivement opérées par l'acide.
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Cuando comprobó que yo no era capaz de retenerla, abandonó su cualidad angélica y fantasmal para amarme: la destrocé.
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