J'ai lu du 08/03/2022 au 21/03/2022.
J'ai lu ce livre dans le cadre de mes études surtout dans une matière autour de la notion de l'encyclopédie. Quand on est étudiant en lettres, Barthes est un des auteurs à connaître pour ses nombreux essais autour de l'écriture. Je dois dire que j'étais curieuse de voir comment il allait faire son autoportrait. J'étais très curieuse surtout que ce livre est dans la bibliographie de ce séminaire.
Comment dire ? Je n'ai pas compris grand chose de ce livre car j'essayais de voir en quoi c'était une encyclopédie et comment des éléments. Barthes brouille tout, il n'y a du désordre partout. On n'arrive pas à comprendre la structure même du livre. J'ai beau me triturer la tête, je n'ai pas su déchiffrer le travail de l'auteur. Puis, cela a eu des répercussions sur mes envies de le lire car j'ai pris du temps pour le lire et je ne prenais aucun plaisir.
C'est dommage mais je pense le relire très rapidement pour déchiffrer le mystère autour de cet autoportrait très original et surprenant. Néanmoins, j'apprécie de découvrir Barthes différemment et on a une petite impression d'ordre dans le désordre.
Pour conclure, je ne peux pas dire que j'ai aimé ma lecture, ni détesté car je n'ai pas réussi à comprendre l'univers de ce livre. Il est très surprenant et sort clairement des sentiers battus de l'autoportrait et de l'encyclopédie.
Ma note : 6/10
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J'aime, Je n'aime pas
J'aime : la salade, la cannelle, le fromage, les piments, la pâte d'amandes, l'odeur du foin coupé (j'aimerais qu'un « nez » fabriquât un tel parfum), les roses, les pivoines, la lavande, le champagne, des positions légères en politique, Glenn Gould, la bière excessivement glacée, les oreillers plats, le pain grillé, les cigares de Havane, Haendel, les promenades mesurées, les poires, les pêches blanches ou de vigne, les cerises, les couleurs, les montres, les stylos, les plumes à écrire, les entremets, le sel cru, les romans réalistes, le piano, le café, Pollock, Twombly, toute la musique romantique, Sartre, Brecht, Verne, Fourier, Eisenstein, les trains, le médoc, le bouzy , avoir la monnaie, Bouvard et Pécuchet, marcher en sandales le soir sur les petites routes du Sud Ouest, le coude de l'Adour vu de la maison du docteur L., les Marx Brothers, le serrano à sept heures du matin en sortant de Salamanque, etc.
Je n'aime pas : les loulous blancs, les femmes en pantalon, les géraniums, les fraises, le clavecin, Miro, les tautologies, les dessins animés, Arthur Rubinstein, les villas, les après midi, Satie, Bartok, Vivaldi, téléphoner, les chœurs d'enfants, les concertos de Chopin, les bransles de Bourgogne, les danceries de la Renaissance, l'orgue, M. A. Charpentier, ses trompettes et ses timbales, le politico sexuel, les scènes, les initiatives, la fidélité, la spontanéité, les soirées avec des gens que je ne connais pas, etc.
J’aime, je n'aime pas : cela n'a aucune importance pour personne ; cela, apparemment, n'a pas de sens. Et pourtant tout cela veut dire : mon corps n'est pas le même que le vôtre. Ainsi, dans cette écume anarchique des goûts et des dégoûts, sorte de hachurage distrait, se dessine peu à peu la figure d'une énigme corporelle, appelant complicité ou irritation. Ici commence l'intimidation du corps, qui oblige l'autre à me supporter libéralement, à rester silencieux et courtois devant des jouissances ou des refus qu'il ne partage pas.
(Une mouche m'agace, je la tue : on tue ce qui vous agace. Si je n'avais pas tué la mouche, c'eût été par pur libéralisme : je suis libéral pour ne pas être un assassin.)
“C’est fou, le pouvoir de diversion d’un homme que son travail ennuie, intimide ou embarrasse : travaillant à la campagne (a quoi ? A me relire, hélas), voici la liste des diversions que je suscite toutes les cinq minutes : vaporiser une mouche, me couper les ongles, manger une prune, aller pisser, vérifier si l’eau du robinet est toujours boueuse (il y a eu une panne d’eau aujourd’hui), aller chez le pharmacien, descendre au jardin voir combien de brugnons ont mûris sur l’arbre, regarder le journal de radio, bricoler un dispositif pour tenir mes paperolles etc »
« Il ne cherchait pas la relation exclusive (possession, jalousie, scènes) ; il ne cherchait pas non plus la relation généralisée, communautaire ; ce qu’il voulait, c’était à chaque fois une relation privilégiée, marquée par une différence sensible, rendue à l’état d’une sorte d’inflexion affective absolument singulière, comme celle d’une voix au grain incomparable; et chose paradoxale, cette relation privilégiée, il ne voyait aucun obstacle à la multiplier : rien que des privilèges en somme ; la sphère amicale était ainsi peuplée de relations duelles (d’où une grande perte de temps : il fallait voir les amis un à un : résistance au groupe, à la bande, au ratout). Ce qui était cherché, c’était un pluriel sans égalité, sans in-différence. »
Du passé, c'est mon enfance qui me fascine le plus ; elle seule, à la regarder, ne me donne pas le regret du temps aboli.
Car ce n'est pas l'irréversible que je découvre en elle, c'est l'irréductible : tout ce qui est encore en moi, par accès ; dans l'enfant, je lis à corps découvert l'envers noir de moi-même, l'ennui, la vulnérabilité, l'aptitude aux désespoirs (heureusement pluriels), l'émoi interne, coupé pour son malheur de toute expression.
La déesse H.
Le pouvoir de jouissance d'une perversion (en l’occurrence celle des deux H : homosexualité et haschisch) est toujours sous-estimé. La Loi, la Doxa, la Science ne veulent pas comprendre que la perversion, tout simplement, rend heureux ; ou pour préciser davantage, elle produit un plus : je suis plus sensible, plus perceptif, plus loquace, mieux distrait... - et dans ce plus vient se loger la différence (et partant, le Texte de la vie, la vie comme texte). Dès lors, c'est une déesse, une figure invocable, une voie d'intercession.
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