Elle détruisait sa beauté accusée, sauvage et la remplaçait par une joliesse citadine.
Son teint de romanichelle, sous des couches superposées de produits haut de gamme, devenait d'un rose nacré. Son regard impérieux, parfois un peu dément, s'ombrait de khôl. Sa grande bouche prenait des couleurs de fraise des bois.
On pouvait imaginer qu'à l'état naturel elle aurait senti le fauve mais l'origan la parfumait tout entière.
— Vous avez épousé la pauvreté et la maladie, Valentia. Comme bouquet, la mort. Quand le vin est tiré...
— Tad...
— Vous n’étiez pas faite pour avoir un enfant.
— J’étais faite pour quoi, alors ?
— Pour rien. Passez-moi les épingles à cheveux qui sont sur la table de chevet.
Non ? Alors sous le lit, peut-être. Si, vous étiez faite pour vendre des fleurs aux terrasses des cafés, tu es si charmante.
— Quelles fleurs ?
— Roses blanches, roses rouges. La rose blanche des Lancastre, la rose rouge des York. Non, je crois que c’est le contraire.
Ou plutôt le contraire. Enfin maintenant, ça n’a plus aucune importance, n’est-ce pas ?
Bande annonce d'Une confession, adaptation du roman Léon Morin, prêtre de Béatrix Beck